" Allez, on révise ! » [PV Chris, David, Vic’]

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

-Abi !

Cette voix fit légèrement sursauter Abigaël alors que le visage de James apparut à sa hauteur. Lui échangeant un large sourire alors qu’elle essayait de se frayer un chemin parmi les étudiants afin de rejoindre sa salle de Métamorphose, elle s’arrêta contre un mir afin d’attendre le jeune Potter qui ne tarda pas à la rattraper. Ils échangèrent un court baiser furtif et presque sans conviction avant que James enlace ses doigts dans ceux d’Abi et lui adresse un large sourire qui se voulait heureux. La jeune française savait que les histoires avec son frère, et la DCFM l’épuisaient et le rendaient encore plus de mauvais humeur que d’habitude, mais il semblait qu’à chaque fois qu’elle veuille l’aider, James trouve le moyen de s’en prendre à Abigaël alors qu’elle n’avait rien fait. Sans pour autant le laisser de coté, elle avait un peu abandonné, et elle s’en voulait alors que le regard de James se poser sur le sien.

-Qu’est-ce que tu fais ce soir ? Je me disais qu’on aurait pu manger ensemble, et qui sait, faire un petit tour sur le Terrain de Quidditch. Ça fait un moment qu’on n’a pas volé tous les deux...

Mordillant sa lèvre inférieure, Abigaël baissa les yeux sur leurs mains jointes et elle sentit les doigts de James se détacher peu à peu des siens.

-Je suis désolée, James. Avec Victoire, on comptait réviser ce soir...
-Avec Chris, je suppose ! La coupa-t-il énerver.
-Euh... Il sera surement là, oui, admit-elle non sans un regard furtif à la réaction de James qui comme elle l’attendait afficha une grimace avant d’hausser les épaules et de partir après lui avoir déposé un court baiser sur la joue.

Le regardant rejoindre Leslie et Justin, Abigaël resta adosser au mur quelques minutes encore. Pourquoi cette situation entre elle, James et Chris devait-elle forcément prendre cette tournure, se demanda-t-elle avant de sortir de ses pensées alors qu’un bras entouré ses épaules.

-On s’est perdue, Abi ?

Elle aurait surement reconnu cette voix entre mille : Chris. Lui adressant un large sourire en répondant non d’un signe de tête, Abi passa son bras autour de la taille de son ami avant de reprendre son chemin vers sa salle de cours alors que Chris entamait l’explication de sa rencontre inattendu avec un Elfe de Maison, le matin même.

Les heures passèrent d’une lenteur telle qu’Abigaël crut que le professeur Clarté avait trouvé le moyen de rallonger ses heures de cours à l’aide d’un sort quelconque. Au moment même où la cloche sonna, la jeune française se précipita hors de la salle de cours sans attendre. Elle n’en pouvait plus. Mais le cours de Métamorphose était-il réellement la cause de son humeur ? Non, surement pas, se dit-elle alors qu’elle se surprit à chercher James du regard. Le jeune Potter ne pouvait-il donc pas se mettre à sa place quelques secondes ? Mais la comprendrait-il seulement ? Peut-être pas, se dit-elle avec un léger grimace avant de prendre le chemin de sa Salle Commune sans parvenir à retrouver Victoire, Chris et David parmi la foule d’étudiant qui se précipitait soit vers la Grande Salle, soit vers leur Maison respective dans un brouha tel qu’il ne servait à rien de tenter un appel oral pour retrouver les Serdaigles.
Retrouvant Victoire dans la Salle Commune assise dans les grands fauteuils devant la cheminée, Abigaël vint s’asseoir sur l’accoudoir près de sa cousine dans un long soupir en balançant sa tête vers l’arrière contre l’appui-tête. Les deux cousines commencèrent à se résumer mutuelle la journée de leur point de vue dans un français clair et naturel dans la bouche des deux françaises, avant que l’arrivée de plusieurs premières années viennent troubler leur tranquillité. S’échangeant un regard complice, elles sortirent de la Salle Commune en direction de la bibliothèque. Les deux autres Serdaigles devaient surement les y attendre, se dit Abigaël en poussant la lourde porte en bois. Lançant un rapide regard vers la Bibliothécaire, Abigaël suivit Victoire vers une table un peu isolé là où personne ne pourra venir les déranger dans leur révision intensive " Allez, on révise ! » [PV Chris, David, Vic’] Icon_razz

Commençant à s’installer en face de sa cousine, la fille de Gabrielle sortit ses fiches et le petit cahier que leur avait confié Mlle Clarté afin d’y ajouter les nouveaux sorts qu’ils avaient vu pendant la journée. Alors qu’elle allait commencer à poser sa plume sur le vieux parchemin, les voix graves et rieuses de Chris et David arrivèrent à ses oreilles et elle ne put réprimer un large sourire lorsque les deux Serdaigles s’avancèrent vers elle. La soirée s’annonçait riche de rire et de plaisanterie au contraire des plans des deux cousines qui comptaient réviser. Mais était-ce vraiment possible après une longue journée de cours et avec deux jeunes hommes comme Chris et David ? Non, pas vraiment ^^

Le réveil avait été difficile pour Victoire, qui depuis l'étrange soirée qu'elle avait passée avec David quelques jours auparavant avait le plus grand mal à savoir ce qu'elle voulait et par quel moyen elle voulait l'obtenir, un comportement grandement inhabituel chez les Weasley-Delacour. De mauvaise humeur quoique très peu disposée à le montrer, la belle avait fait défaut à son habitude en n'attendant pas David dans la Salle Commune pour partir en cours, préférant partir en avance vers la salle de Miss Clarté. Mais contrairement à ce qu'elle avait espéré, la jeune femme ne rencontra pas Abi dans les couloirs ou devant la salle de classe, et s'installa à sa table bien avant le début du cours. Abi, Chris, puis David arrivèrent par la suite avec le reste des élèves... et Vic' vécut la plus longue journée de cours de sa vie. Entre Métamorphose, Potions et Histoire de la Magie, les heures s'égrennaient sans se soucier le moins du monde de l'état général des étudiants, et encore moins de celui des deux cousines Delacour.

A en voir la morosité de sa cousine, Vic' ne doutait pas que ses rapports avec James se soient encore un peu détériorés, si seulement c'était possible. La fille de Fleur en voulait énormément à son cousin, encore plus que d'habitude du fait de l'exceptionnelle absence de l'habituel enthousiasme d'Abigaël, et de ses propres soucis qui la rendaient bien moins tolérante que d'ordinaire. Elle songea l'espace d'un instant à aller révéler le fond de sa pensée au jeune Potter, mais en retrouvant Abi à la sortie des cours la jeune femme préféra se laisser tomber dans un des grands fauteuils qui faisaient face à la cheminée de leur Salle Commune.

En échangeant les détails calamiteux de sa journée avec la jeune française, Vic' regretta presque d'avoir plannifié une séance de révisions à la Bibliothèque le soir même : elle aurait donné cher pour sortir un énorme paquet de Chocogrenouilles, une bouteille de Bièraubeurre et pour passer la soirée à discuter avec Abi, en pyjama dans un de leurs lits !

Malgré tout, il leur fallait se concentrer sur les ASPIC blancs qui auraient lieu dans à peine une semaine, et même Victoire craignait de ne pas tout connaître sur le bout des ongles, comme toute bonne perfectionniste. Wink

En arrivant dans la Biliothèque, la jeune femme choisit une table un peu à l'écart des autres pour y déposer ses affaires, avant de sortir une liste d'ouvrages de son sac et sa baguette. Prononçant un "Accio" distinct, elle lista d'une voix claire tous les grimoires dont les deux cousines auraient besoin pour parfaire leur connaissances, et bientôt des dizaines d'énormes livres vinrent s'empiler sur leur table alors que Victoire, excédée par leur obligation de porter un uniforme, retirait sa cravate et la posait sur le dossier de sa chaise.

Feuilletant d'un air distrait l'un des manuels de Potions qu'elle avait près d'elle, Vic' se repassa sans le vouloir les détails de sa journée, en repensant à son déjeuner en tête à tête avec Abi dû au fait qu'elles n'avaient pas pu trouver David et Chris. Les deux descendantes des Delacour avaient fini par en conclure qu'ils ne souhaitaient pas être trouvés, et ce simple fait n'avait en rien arrangé le déroulement catastrophique de leurs heures de cours.

Voyant sa cousine sortir son carnet de Métamotphose, Victoire fit de même, en notant d'une écriture ronde et nette tous les sortilèges que Miss Clarté leur avait fait réviser le matin même. Tout en s'appliquant à former ses pleins et ses déliés, de manière à avoir l'esprit assez pris par son travail pour éviter de penser à David, Vic' jeta un coup d'oeil à Abi de temps à autre pour s'assurer que la jeune française était elle aussi assez absorbée par son carnet pour oublier un peu James.

Soudain, les voix retentissantes de David et Chris se firent entendre depuis l'entrée de la Biliothèque, et Victoire grimaça légèrement en observant le large sourire d'Abigaël. La fille de Fleur espéra que la présence d'Abi et Chris allègerait un peu l'atmosphère entre Dave et elle ; malgré ses inquiétudes, ils lui avaient tous deux manqué...

- Hey, les salua-t-elle avec un sourire en se retournant pour les voir arriver, pris dans leurs plaisanteries sans fin que les deux françaises auraient du mal à comprendre. Razz

Faisant un peu de place aux deux garçons, Vic' lança un sort à plusieurs des grimoires épars sur la table afin qu'ils forment une pile presque vertigineuse au centre de la table.

-Dis à Clarté que je suis malade !
-C’est ça ! Et je dis à ton père que tu vas planter tes ASPIC ?
-Exactement.
-Ce sera tout ?
-Non. Dis aussi à Victoire que je la déteste !
-Ah non, je n’ai pour mission de ne transmettre que la vérité vraie !
-Je vais planter mes ASPIC ???
-Je sais pas mais en tout cas, la bièraubeurre t’a bien mis malade !

Ce dialogue de sourd m’arracha un pâle sourire alors que je me rabattais mon oreiller sur ma tête, espérant sans doute voir ainsi disparaître le mal de crâne qui me rendait la vie encore plus impossible qu’elle ne l’était déjà. Je sentis alors les bras de Chris se refermer autour de mes épaules alors qu’il tentait vainement de me tirer de force de mon lit à baldaquin. Je résistai un moment avant de m’écrouler sur le parquet glacé du dortoir bien décidé à attendre là la mort sans prendre la peine de descendre assister au cours de métamorphose. ><

-David, fais un effort, je ne vais pas t’habiller, te porter et de nourrir pendant une semaine, ça n’est jamais qu’une fille, tu n’as plus trois ans !
-C’est pas une fille, c’est Victoire Weasley, tu peux pas comprendre. Vas-y, je te rejoins. ‘Pas le choix de toute façon.

Lorsque Chris referma la porte derrière lui, je me levai, bien qu’en gromelant quelque peu. Inutile de dire que je ne fis pas le moindre effort de présentation en enfilant mon uniforme à la hâte, arrivant à peine à nouer ma cravate. Je finis tout de même par rassembler le peu de mes neurones restés intact pour rejoindre la salle de cours. Je me laissai tomber sur une chaise à côté de mon meilleur ami, sans même prendre la peine de saluer Abigaël et Victoire. Epuisé et invalidé par le mal de crâne, je passai une main distraite dans mes cheveux qui s’obstinaient à tomber misérablement devant mes yeux cernés. La journée risquait d’être longue !

Mes craintes s’avérèrent fondées. En effet, le cours de métamorphose fut particulièrement insipide mais cela n’était rien comparé aux Potions et à l’Histoire de la Magie. Les examens blancs étaient prévus pour la semaine suivante ce qui justifiait une certaine tension dans les salles de classe et des professeurs de moins en moins patients, toujours disposés à nous couvrir de fastidieux devoirs. Seule une courte pause déjeuner nous offrit quelques minutes de répit. D’ordinaire, nous aurions probablement mangé tous ensemble dans la Grande Salle mais face à mon manque évident de coopération, Chris avait finit par céder et accepter de ne pas rejoindre Abi et Vic’ à condition d’aller demander quelques provisions aux Elfes de maison. Il refusa que je réclame de la bièraubeurre. Aussi, je pris le parti de lui faire la tête et de ne rien avaler.

La journée de cours toucha bientôt à sa fin. Persévérant dans mon orgueil sans nom, je refusai de regagner la Salle Commune et entraînai mon ami à travers les couloirs pour tuer le temps en attendant l’heure fatidique qui devait marquer le début de notre séance de révisions en compagnie des Delacour. Au bout trois allers retours du septième étage à la Grande Salle et de quelques trois cent mille « c’est ridicule ! » de la part de Chris, j’acceptai enfin de rejoindre la bibliothèque dans laquelle je pénétrai le premier, tâchant de changer radicalement de comportement en adoptant un air jovial et en improvisant quelques blagues, bien décidé à paraître décontracté face à Victoire. Quoique pour que mon plan fonctionne, il fallait encore que la jeune femme fasse abstraction de mon air groggy et des deux cratères qui soulignaient mon regard bleu.

-Je ne sais pas si je vais rester très longtemps ! m’exclamai-je avant de me laisser tomber sur la chaise la plus proche, à moitié écroulé sur la table dans la même attitude désinvolte que j’avais adopté en cours toute la journée. J’ai pris une bonne résolution. Pour chaque question, j’inscrirai sur la copie « Voir cours » et je transmettrai ultérieurement mes fiches à l’examinateur !

D’un air distrait, je laissai courir mes doigts sur la pile de livres qui reposait sur la table en équilibre précaire. Dans un soudain élan d’inspiration, je sortais ma baguette.

-Accio Que faire de sa vie quand on est médiocre ? Volume I , m’exclamai-je sur un ton un peu trop exagéré avant de rajouter, après quelques secondes de silence.Ah bah non, on dirait qu’ils n’ont pas ça en magasin ! Dommage !

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

-Dis à Clarté que je suis malade !
-C’est ça ! Et je dis à ton père que tu vas planter tes ASPIC ?
-Exactement.
-Ce sera tout ?
-Non. Dis aussi à Victoire que je la déteste !
-Ah non, je n’ai pour mission de ne transmettre que la vérité vraie !
-Je vais planter mes ASPIC ???
-Je sais pas mais en tout cas, la bièraubeurre t’a bien mis malade !

La situation n’avait rien de comique mais notre échange, si. Aussi, je ris de bon cœur, espérant voir mon meilleur ami se joindre à mon hilarité. Mais David était visiblement au plus bas et n’avait pas décidé de faire le moindre effort, tout comme ça avait été le cas la veille et l’avant-veille. Je jetai un coup d’œil aux bouteilles de bièraubeurre vide qui traînaient de-ça de-là et ne pouvais réprimer un profond soupir. J’avais beaucoup d’admiration pour mon camarade que je considérais presque comme un frère, mon modèle vivant sur Terre de par l’aisance avec laquelle il profitait de la vie sans jamais s’inquiéter de ce que l’avenir pourrait bien lui reserver ! Mais je devais avouer que je ne cautionnais pas ce genre de comportements qui tenaient plus de l’autosabordage que d’autre chose. Dans ces moments, la vie de David Goldstein n’était vraiment pas enviable et paraissait même triste à en mourir. Je pouvais m’inscrire parmi les fêtards, moi aussi, mais je n’avais jamais cru que la bièraubeurre m’aiderait à résoudre le moindre de mes problèmes !

-David, fais un effort, je ne vais pas t’habiller, te porter et de nourrir pendant une semaine, ça n’est jamais qu’une fille, tu n’as plus trois ans !
-C’est pas une fille, c’est Victoire Weasley, tu peux pas comprendre. Vas-y, je te rejoins. ‘Pas le choix de toute façon.

Je finis par renoncer à tirer mon ami de force de son lit. De toute évidence, c’était un combat perdu d’avance. Aussi, je m’emparai de mon sac et quittai la pièce avec un dernier regard inquiet à l’attention de David. Je n’aimais vraiment pas la tournure que prenait sa relation avec Victoire mais, comme d’habitude, je n’avais pas mon mot à dire. Et en un sens, il était vrai que ça ne les concernait que tous les deux ! Mais depuis quelques jours, je voyais mon meilleur ami sombrer dans la stupidité profonde ce qui n’était, je le savais bien, qu’une façon de cacher qu’il souffrait encore plus qu’avant de ses rapports avec celle qui était redevenue, à mon grande surprise et pour ma plus grande inquiétude, sa petite amie. J’aimais beaucoup Victoire et j’avais partagé suffisament de bons moments avec elle en compagnie de David et d’Abi pour savoir que c’était une fille bien. Mais voir mon meilleur ami se mettre dans un tel état ne me faisait guère plaisir.

Au fil de mes pensées, j’avais finis par rejoindre le couloir menant à la salle de métamorphose où je retrouvai une Abigaël à l’air perplexe.

-On s’est perdue, Abi ? m’exclamai-je dans un sourire avant de passer un bras autour des épaules de la jeune femme pour l’entraîner à ma suite vers le cours de Miss Clarté. Ce geste paraissait probablement ambigü aux yeux de tous mais il faisait parti de notre quotidien tant et si bien que cela me paraissait presque naturel si je faisais abstraction du bonheur que je ressentais à me trouver près de mon « amie ».

La journée de cours me sembla passer vite malgré les rappels des professeurs concernant les examens blancs et le comportement de plus en plus difficile à gérer de David. En effet, celui-ci, par simple peur de croiser Victoire dans la Salle Commune, m’obligea à déambuler sans but précis dans les couloirs durant ce qui me parut être une éternité.

-T’es complètement frappé ! C’est vraiment ridicule ! T’as quel âge ?

Je ne m’étendai pas trop en reproches, cela dit, interprétant le brusque changement de comportement de mon ami à l’approche de la Bibliothèque comme un besoin de paraître jovial et détendu devant Abi et Vic’. Aussi, je rentrai dans son jeu, rejoignant les deux jeunes femmes qui s’étaient installées à une table, un peu à l’écart des autres.

-Mademoiselle la Capitaine, Mademoiselle la Préfète en Chef ! les saluai-je en m’inclinant bien bas devant Victoire tout en faisant allusion à sa récente nomination au poste dont elle rêvait tant.

Je me laissai tomber sur une chaise à côté de David avant de réaliser que je risquais de passer le plus clair de mon temps à surveiller mon ami. Exaspéré par son comportement, je lui donnai un violent coup de coude tout en chuchotant : « Fais un effort ! » Après quoi je me retournai vers les deux jeunes femmes.

-Je propose de ne pas commencer par la métamorphose ou par l’Histoire de la Magie, je crois qu’on en a assez fait aujourd’hui ! J’ai cru que ça ne finirait jamais ! Vous vous êtes exercées sur les sortilèges non-verbaux ? Je suppose qu’une grande partie de la note de DCFM reposera dessus et je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne nouvelle !

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Depuis quelques jours, Abigaël avait senti que l’atmosphère entre le quatuor Serdaigle s’était légèrement refroidi, et elle avait vu David s’éloigner un peu plus, ainsi que Chris qui en tant que meilleur ami du jeune Goldstein n’allait pas le laissé tomber comme un Chocogrenouille pourri, et malgré ses tentatives, la française n’avait pas pu faire abstraction de l’absence des deux Serdaigles. Elle les voyait tous les jours, bien entendu : en cours, dans la Salle Commune, ainsi que dans les longs couloirs de Poudlard, mais leurs repas ensemble, leurs soirées autour du feu dans la Salle Commune à rire et à réviser de temps en temps, lui manquaient. Elle avait essayé dans parler avec Victoire, mais sa cousine avait éludé ses questions d’une manière très maline, et la fille de Gabrielle avait vite compris qu’il ne servait à rien de chercher plus loin, et que les histoires entre Victoire et David, étaient leurs histoires. Elle ne pouvait rien y faire. Mais ces derniers temps, l’absence de Chris qui passait le plus clair de son temps aux cotés de David, provoquait un énorme vide auprès de la Delacour. Et les problèmes qui étaient de plus en plus répétitifs, avec James, rendaient la Serdaigle plus qu’avide de moment de détente avec son ami. A plusieurs reprises, elle avait voulu en parler avec Victoire, mais que pouvait-elle en dire ? Elle ne savait pas elle-même où elle en était, comment pouvait-elle mettre des mots sur ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre elle-même. Non, la seule personne qui pourrait l’aider à y voir plus clair était la personne la plus concerné par cela : James. Sauf que les têtes à têtes devenaient de plus en plus rare, et les seuls moments où elle se trouvait en sa compagnie, ils étaient aux réunions de la DCFM, ou entourer de Victoire, ou alors des deux irlandais. Donc parler de cela lui était difficile. Mais le voulait vraiment ?

Plongée dans ses pensées, elle accueillit l’arrivée des deux Serdaigles avec un net soulagement. Essayant de faire abstraction à la grimace qu’avait affichée sa cousine lorsqu’elle-même avait largement souri à Chris et David, Abigaël déplaça ses affaires pour les laisser s’installer. Malgré ses aprioris sur cette réunion, il semblait qu’elle commençait plutôt bien. David n’affichait pas un air boudeur, mais au contraire un air jovial, et Chris... Et bien, il ne changerait pas ! Elle accueillit sa façon de les salués d’un rire cristallin avant de reporter son regard sur David qui semblait nettement moins enclin à plaisanter que Chris. Sa remarque ne fit absolument pas rire la jeune française, au contraire, elle lui envoya un regard plus qu’assassin qu’elle avait l’habitude de lui adresser lors des entrainements de Quidditch. Puis, Abigaël laissa son regard se poser sur Victoire, assise à côté du jeune Goldstein. Il allait vraiment falloir qu’ils règlent leur différent car ça commençait à peser sur David, et à présent sur les quatre Serdaigles.

Entendant la voix de Chris s’élever de nouveau dans la bibliothèque, Abi reporta son regard océan sur lui. Lorsqu’il parla des cours de Métamorphose et d’Histoire de la Magie, la française laissa tomber sa tête sur sa main tout en adressant un large sourire à Chris. Ils en avaient réellement bavé tout au long de la journée, alors ils avaient bien le droit de mettre ces différentes matières de côté pour la soirée. Et puis, ce n’était pas les matières à révisons pour les ASPIC blanc qui manquaient, et malgré l’organisation d’Abi, elle commençait à avoir l’impression d’être submerger par l’accumulation de révisons, et le stress commençait à se faire sentir bien qu’elle tentait de le cacher assez habilement.

-Je suis d’accord avec toi, Chris ! Commença-t-elle à la suite de son camarade non sans dissimuler un doux sourire. On aime bien Mademoiselle Clarté et tout, mais je crois que je risque de faire une overdose si je revois le mot Animagus !

Non sans partir dans un court fou rire toute seule, la jeune française se souvint à regret de la soirée qu’elle avait passée la veille à réviser tout ce qui était possible et imaginable de savoir sur les Animagus. Avec tout ce qu’elle avait appris, elle aurait pu tenir plus d’une heure sur le sujet. Reprenant son sérieux tout en s'adossant confortablement contre le dossier de sa chaise, elle prit l’un des grimoires que Victoire avait positionné au centre de la table, puis l’ouvrit non sans grimacer à la seconde remarque de Chris. Si l’épreuve de Métamorphose de leurs ASPIC blanc tombait sur les sortilèges non-verbaux, Abigaël allait surement lutter devant son parchemin vierge. Non qu’elle n’ait aucune connaissance du sujet, mais disons plutôt qu’elle maîtrisait nettement mieux d’autre type de sujet, sur lesquels elle remplirait facilement des kilomètres de parchemin. Reportant son attention sur les pages qu’elle tournait d’un geste machinal, elle s’arrêta sur quelques lignes en les pointant du doigt. Des questions de remise en condition de travail s’imposaient.

-Allez les amis ! Petit test : quels sont les ingrédients à utiliser pour préparer une potion de Ratatinage ? Demanda-t-elle d’un ton sérieux, avant de rajouter non sans un sourire en coin. Potion à ne surtout pas utiliser sur ma personne d’ailleurs : je suis déjà assez petite !

Alors que Chris les régalait d'une démonstration remarquable de son art dramatique, ^^ Victoire éclata de rire en songeant que peut-être, la soirée qui s'annonçait ne serait finalement pas si catastrophique. La bonne humeur de Chris, le sourire d'Abigaël et ses propres efforts pour la rendre agréable paieraient peut-être, après tout - c'est du moins ce que s'efforça de croire la jeune femme jusqu'à l'intervention de David. Le salut que leur adressa le Préfet tenait en effet plus de l'au-revoir que du bonjour, et Vic' soupira en ignorant le reste du discours de Dave, laissant à Abi et Chris le soin de jouer le bon public. Sortant une plume et un parchemin le plus lentement possible, elle eut conscience des efforts désespérés de Chris pour forcer David à y mettre un peu du sien, mais n'y réagit pas. Si elle en avait l'occasion, un jour, elle remercierait le Serdaigle en lui offrant un paquet de Chocogrenouilles ! Razz

Acquiesçant suite aux remarques respectives d'Abi et Chris, Victoire sourit en entendant sa cousine mettre une petite touche de français dans sa phrase. Etrange chose pour Desdemona Clarté d'avoir un nom si équivoque et de ne pas parler ni comprendre un traitre mot de français - à moins qu'elle ne fût excellente comédienne, puisque Vic' et Abi passaient le plus clair de leur temps à faire des commentaires plus ou moins obligeants sur les méthodes de leur professeur à chaque début de cours de Métamorphose.

Dans tous les cas, Victoire considéra elle aussi qu'ils en avaient tous assez bavé en Métamorphose et en Histoire de la Magie pour cette journée (même si la Révolution des Gobelins avait toutes les chances de tomber à l'épreuve d'histoire), et se mit à chercher à son tour de quoi commencer cette séances de "révisions" Wink

dans un des manuels de DCFM qui se trouvait près d'elle. Elle posa son coude sur la table et sa tête sur sa main ouverte, la position traditionnelle des heures de dur labeur qu'Abigaël et elle adoptaient souvent, tout en feuilletant son grimoire. A côté d'elle, David faisait part du seul livre qui pourrait vraiment lui venir en aide à ce moment précis à toute l'assemblée, mais la jeune femme, absorbée par ses lectures et tant d'autres choses, resta silencieuse. Si seulement de tels ouvrages existaient, elle demanderait probablement le volume XII de "Comment revenir dans le passé et effacer tout ce qui vous rend malheureux", ou encore le volume VIII de "Je suis une véritable imbécile mais je me soigne". Razz

Sur les bons conseils de Chris (Serdaigle modèle, cela allait de soi ^^), Vic' sélectionna quelques informations sur les sortilèges non-verbaux qui tomberaient évidemment à l'épreuve de Défense Contre les Forces du Mal, jusqu'à ce qu'Abi prenne l'initiative du pédagogue en commençant les réjouissances =). Sans même relever la tête Victoire lui répondit alors, de manière automatique :
　
- On utilise des racines de marguerites coupées, des figues pelées, des chenilles en tranche, un foie de rat et des sangsues, il me semble.

Puis elle leva son regard bleu vers Abi et lui sourit d'un air malicieux avant d'ajouter,

- Mais ne te plains surtout pas de ta taille, tu fais presque cinq centimètres de plus que moi !

Adressant une légère grimace à la jeune française, la Préfète en Chef (comment se lasser de le rappeler ? ^^) reprit sa lecture, puis, peu satisfaite du contenu du grimoire qu'elle avait dans les mains, elle reprit en français :

- Abi, tu pourrais me passer le grimoire rouge, celui qui est juste devant toi ? Et aussi une raison de rester dans cette pièce, si possible, ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel. Ou un calumet de la paix, je ne suis pas exigeante !

Une fois qu'elle eut obtenu le livre, la jeune femme parla à Chris, cette fois, tout en recopiant la liste de ce qu'ils devraient étudier comme sortilèges pendant la soirée (en théorie : Vic' savait bien qu'en général, quatuor ne rimait pas avec travail intensif !) :

- Tu penses qu'on tombera sur les non-verbaux en épreuve théorique, ou en pratique ? Les deux sont concevables, et ça nous demande des révisions différentes...

Et, comme toute Serdaigle doublée de Préfète (en Chef, parfaitement ! Wink

) se devait d'aduler les grimoires, Vic' se pencha par-dessus la table et attrapa l'un deux en manquant d'assomer David au passage. Plissant le nez en retenant un sourire, dû au rire d'Abi qui s'éleva face à la scène, elle posa une main sur l'épaule du Préfet :

- Oups, désolée !

Au violent coup de coude que Chris m’infligea, je répondis par un vague haussement d’épaules indifférent. Heureusement, mon ami ne s’attarda pas trop sur la question en préférant visiblement feindre d’être disposé à travailler (ce qui était tout simplement impossible pour lui lorsqu’Abi était dans les parages !). En voyant de quelle façon les deux jeunes femmes lui donnaient la réplique en énumérant nombre de sortilèges et de noms de potions que mon cerveau embrumé ne trouvait pas la force d’analyser clairement, je m’écroulai sur la table que ma tête vint heurter en un bruit sourd. Non sans une grimace, je constatai qu’à ce rythme-là, mon mal de crâne ne risquait pas de s’arranger et qu’il était peut-être préférable pour moi de regagner la tour des Serdaigle pour entammer une phase d’hibernation sous trois tonnes et demi de couvertures. Mais agir de la sorte serait revenu à laisser Victoire penser que je me sentais mal à l’aise, chose que je n’étais pas prêt à accepter ! Aussi, je me redressai et décidai de me faire violence pour tenir quelques heures.

Ennuyé par les longs discours de mes camarades que je n’écoutais que d’une oreille distraite, je commençai à dessiner de petits ronds sur la table à l’aide de ma baguette magique. Je n’étais vraiment pas décidé à faire des pronostics quant aux sujets les plus susceptibles de tomber à l’examen blanc. De toute évidence, Minerva McGonagall était suffisament sadique (élitiste, dirait-elle, mais ces deux défauts allaient de paire ! Razz

) pour demander à nos professeurs de ne réprimer aucun sujet, quite à rallonger les épreuves de quelques heures pour nous donner le temps de tout traiter ! En somme, nous étions condamnés à passer la moitié de la nuit ici et plus encore si nous voulions être totalement prêts.

Mes cercles s’élargissaient de façon régulière sous mon air concentré alors qu’au loin, j’entendais Victoire et Abigaël échanger quelques mots en français. A ce moment précis, je me sentais réellement soulagé de ne pas avoir un niveau suffisament confirmé dans la langue des Delacour pour comprendre leur conversation. Je chuchotai alors à Chris, tâchant de faire preuve d’un peu d’humour sans pour autant parvenir à dissimuler pour air morose :

-A ton avis, comment dit-on « c’est un imbécile » ou encore « c’est pas de ma faute, il ne fait pas le moindre effort », en français ?

Sans attendre la moindre réponse, je reprenais la tâche qui m’avait absorbée jusque là, m’évitant ce genre de réflexions pathétiques. Je voulais faire bonne figure afin que Chris et Abigaël soient persuadés du fait que les torts étaient partagés mais de toute évidence, Victoire était bien meilleure comédienne que moi, probablement parce que ses amis les plus fidèles ne s’appellaient pas « alcool et insomnie ».

Mes pensées grisâtres auraient pu s’étendre encore davantage si je n’avais pas senti un objet non identifié me heurter durement à l’arrière du crâne, renforçant encore ma migraine. Je grimaçai et portait une main à ma tête alors que mon regard bleu se posait sur Victoire qui s’excusa hâtivement. Lorsque la jeune femme posa une main sur mon épaule, je me raidis quelque peu avant de reprendre les choses en mains, bien décidé à ne pas gâcher la soirée de tout le monde.

-Eh ! Ah, je saigne, je crois que c’est la fin, je me meurs ! Soyez tous persuadés que vous êtes les meilleurs amis que la vie m’ait donnés ! Adieu ! m’exclamai-je sur un ton théâtrale avant de rajouter à l’adresse de Vic’ et non sans un clin d’œil : Je ne t’ai pas encore couchée sur mon testament alors si j’étais toi, j’attendrais un peu avant de préméditer un meurtre !
-Mr Goldstein, la bibliothèque est un lieu de calme propice au travail et doit le rester, chose que vous n’êtez pas censé ignorer en tant qu’élève de Serdaigle !me sermona la bibliothécaire.
-C’est pas moi ! C’est la Préfète en Chef, là ! protestai-je en cachant mon propre insigne qui tranchait avec mon uniforme sombre avant de marmoner : Vieux dragon !
-Qu’est-ce que vous avez dit ?!
-Pardon ! Je vous disais : « Pardon. » !

Ce court échange eut le don de me remonter le moral. Je tournai un regard amusé vers les trois autres avant de désigner Victoire et d’adopter un air de bouc émissaire.

-Pourquoi c’est toujours moi qui prend ? Elle, on lui donnerait Merlin sans confession ! C’est vraiment trop injuste !

Je levai les yeux au ciel avant de pointer ma baguette sur le livre le plus proche pour l’attirer vers moi.

-Alors, quel examen doit-on passer, déjà ?marmonai-je l’air faussement distrait alors que je venais de réussir un sortilège informulé, preuve que la conversation qui avait précédé ne m’avait pas totalement échappé. Wink

Je suis sûr qu’on va devoir neutraliser un épouvantard, ça fait longtemps qu’on n’a pas eu ça, en plus. Je trouve ça flippant ; c’est facile en soit mais imaginez un peu : l’examinateur sait ce qui vous fait le plus peur ! C’est vraiment la honte !

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

Visiblement, Abigaël et Victoire étaient d’accord avec moi pour ce qui était de l’inutilité de s’étendre davantage sur la métamorphose qui avait occupé une bonne partie de notre journée. Je tournai un regard interrogateur vers David, sans grand espoir, pour constater que mon ami n’était vraiment pas décidé à y mettre du sien. Il faudrait faire sans lui et, contrairement à ce que son ego surdimensionné devait lui souffler, je m’en sentais tout à fait capable. Je pouvais tout à fait concevoir que la situation soit difficile au point qu’il se laisse abattre de la sorte ! Mais depuis le début de la semaine, je devais le traîner de forcer partout où j’allais et le forcer à adopter le minimum des codes de la vie en société : « bonjour », « au revoir », « s’il vous plait », « merci ». Et encore, je n’exigeais même pas de lui un sourire sincère ! Aussi, j’étais bien décidé à ne pas gâcher ma soirée en tentant de le raisonner. S’il voulait passer, aux yeux de Victoire, pour le dernier des idiots mal luné et gavé de bièraubeurre, libre à lui ! Après tout, je n’avais pas pour mission de cacher la vérité à la jeune femme sur son petit ami.

Etonné moi-même de faire preuve de tant de force de caractère (en pensée, certes, mais tout de même ! Wink

), j’esquissai un sourire, ragaillardi par tant de dynamisme. Un sourire qui ne fit que s’élargir davantage lorsqu’Abi nous interrogea sur les ingrédients nécessaires à la potion de ratatinage dont elle disait craindre d’être un jour la victime. Alors que Victoire, fidèle à elle-même, répondait du tac au tac et avec briot à la question de sa cousine, je m’autorisai une petite plaisanterie.

-Oh, allez, Abi ! La bonne taille, c’est quand les pieds touchent par terre ! m’exclamai-je en lui donnant quelques tapes dans le dos avant de rajouter avec un clin d’œil : Cela dit, tu viens de me donner une brillante idée alors je te conseille de surveiller ton jus de citrouille du matin au moins jusqu’aux examens blancs ! Que veux-tu ? Il faut bien que je m’exerce en Potions ! Tu ne voudrais pas être à l’origine de mon échec, non ?

A ces mots, j’adoptais un air de pauvre petit étudiant misérable et incompris. Après quoi je m’emparai à mon tour d’un grimmoire que je parcourai rapidemment des yeux tandis que les deux cousines entamaient un échange en français qui me laissait indifférent. Malheureusement, mon désinterêt ne semblait pas contaminer David qui, non content de faire la tête et de s’exclure littéralement de notre petit groupe d’ordinaire si soudé, semblait bien décidé à se faire remarquer de nouveau de la pire des façons. Excédé, je répliquai, du tac au tac :

-Non ! En revanche, je peux t’apprendre, en anglais, l’ajectif qui correspond à la définition : « je prends un malin plaisir à foutre ma vie en l’air dès que j’en ai l’occasion ». En cinq lettres : i-d-i-o-t !

Sans plus de cérémonie, je me détournai de David pour répondre à la question que me posait Victoire :

-A mon avis, les non-verbaux tomberont plutôt à l’épreuve pratique parce que pour ce qui est de la théorie, il n’y a pas grand chose à dire, non ?

Je ne connaîtrais probablement jamais de réponse à ma question puisqu’à ce moment précis, Victoire commit la grave erreur de heurter, même légèrement, même sans l’avoir souhaité, David avec un grimmoire plutôt volumineux. Pétrifié, je fixais mon ami avec inquiétude, craignant que la fatigue ne transforme cette soirée en un véritable cauchemar, malgré l’absence de gravité de l’incident. Aussi, j’accueillis la représentation théâtrale du Préfet en Chef avec un rire témoignant de mon soulagement. Finalement, il y avait encore un espoir pour que tout se passe bien… si la bibliothécaire ne nous virait pas d’ici la fin de la soirée ! Razz

Je repris donc ma lecture tout en écoutant les remarques de David qui était visiblement bien décidé à faire son grand retour dans la conversation, pour mon plus grand bonheur. Son intervention concernant les épouvantards me laissa un moment perplexe. Lorsque le professeur Caldwell les avait évoqué lors d’un précédant cours, je n’avais, fort heureusement, pas eu à en neutraliser un devant toute la classe. Si tel avait été le cas, à quoi aurais-je été confronté ? Il y avait tant de choses qui m’effrayaient sans que je ne puisse réellement l’avouer. Je redoutais les gens, les situations gênantes, les remarques bruyantes de David concernant mes rapports avec Abi et… le poing de James Potter entre mes deux yeux ? Oui, peut-être un peu, aussi ! Razz

-Quelle forme prendrait l’épouvantard, pour vous ?demandai-je innocement à Abi et à Vic’ avant de rajouter, conscient de mon indiscrétion. Enfin, vous n’êtes pas obligées de le dire ; après tout, ça ne nous regarde pas.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Le fait que ce soit Victoire qui réponde à sa question sans même avoir eu un instant de réflexion, n’étonna même pas Abigaël qui non sans un large sourire complice acquiesça les dires de sa cousine. Si lors des ASPIC, les professeurs mettaient en place des questions bonus, Victoire allait surement être hors barème ! La jeune Weasley incarnait à elle seule la Maison des Serdaigles : sagesse et intelligence ! Cela était surement l’une des raisons qui avait poussé la Directrice à offrir le poste de Préfète à Victoire, et les raison pour lesquelles elle avait eu le Poste de Préfète en Chef ! Alors qu’elle voulut reporter son attention sur le vieux grimoire qui tenait en équilibre sur le bord de la table, la voix de Chris se fit entendre à ses côtés, et lui adressant un large sourire, elle l’écouta non sans retenir un léger et doux rire cristallin. Abigaël n’avait jamais complexé au niveau de sa taille. Elle aimait pourtant en plaisanter avec Chris qui mesurait près de dix centimètres de plus qu’elle. Alors qu’il la gratifiait d’une tape amicale dans le dos, la jeune fille partit dans fou rire convulsif non sans essayer d’adresser à Chris un regard assassin avant de le gratifier à son tour d’un coup sur l’épaule et de rajouter tout sourire.

-Je ferais attention ! Mais tu devrais toi-aussi : la dernière fois j’ai réussi avec brio à réaliser une potion de Polynectar pour le dernier devoir de Malefoy ! Qui sait, je pourrais y mettre accidentellement un cheveu de McGonagall avant de verser le tout dans ton jus de Citrouille !

Lui adressant un large sourire complice et amusé, elle porta son regard rieur vers Victoire à qui elle adressa un clin d’œil. Victoire avait beau mesuré quelques centimètres de moins qu’Abigaël, la Weasley portait à chaque fois qu’elle le pouvait des talons. Mais n’était-ce pas cela le charme des deux cousines Delacour ? ^^

Passant d’un anglais correct à la langue de leurs mères, Victoire fit un aparté dans la conversation collective à l’attention d’Abigaël qui passa assez rapidement d’une expression amusée alors qu’elle donnait à sa cousine le livre qu’elle lui avait demandé, à une grimacée équivoque. Pourtant afin de ne pas attirer l’attention des deux autres Serdaigles qui, au grand bonheur de la Delacour, n’avaient pas augmenté leur niveau de français, afficha un large sourire avant de reprendre sans faire attention à la conversation entre Chris et David.

-Vic’, essais de faire un effort... Commença-t-elle avant de se dire qu’il ne servait surement à rien de continuer sur ce terrain miné. Mais si ça peut te faire plaisir, je crois avoir remarqué un calumet de la paix dans le bureau de Malefoy ! Je le soupçonne d’en faire fumer à Clarté, car je les ai croisés ensemble hier matin : ils étaient en pleine conversation complice !

Non sans adresser un doux sourire amusé et qui se voulait démonter le fait qu’elle était présenté pour sa cousine, Abigaël reporta son attention sur Chris à qui elle adressa un large sourire alors que Victoire lui posait des questions sur les épreuves qui allaient pouvoir tomber aux ASPIC blancs, avant de continuer à feuilleter le vieux grimoire sans y prêter un réelle attention. Et pour cause, quelques minutes après un rapide échange avec Chris, Victoire faillit assommer David avec un des grimoires au centre de la table. Ne pouvant pas retenir un fou rire convulsif, elle se mordit la lèvre inférieure pour se calmer alors qu’elle échangea un regard complice et amusé avec Chris. Regardant amusé la scène théâtre qui leur offrait David, Abigaël referma le vieux grimoire et le reposa au centre de la table alors que la bibliothécaire rappelait à l’ordre le jeune Goldstein (son appareil auditif marchait-il de nouveau ? ^^ D’ordinaire, elle et les étudiants qui travaillaient pour le journal parlaient et rigolaient sans que la vieille dame ne remarque rien !). Esquissant une grimace amusée face à l’échange entre David et la vieille dame, Abi lui adressa un large sourire avant de la voir disparaitre derrière une étagère de vieux et poussiéreux grimoires. Comment pouvait-on finir bibliothécaire à Poudlard ? D’ailleurs, la vieille dame devait être la depuis l’ouverture de l’école à voir les rides qui dessinaient son visage.

Constatant que David était enfin sorti de son mutisme grognon, et qu’ils avaient le droit à la présence du David Goldstein que Abi connaissait bien et apprécier énormément, la française lui adressa un fin sourire amusé alors qu’il prenait part à la conversation du quatuor. La soirée allait peut-être enfin pouvoir commencer, se dit Abigaël en se redressant avant de desserrer le nœud de sa cravate et d’entreprendre d’attacher ses longs cheveux blonds en une sorte de queue de cheval plutôt réussi. David avait surement raison à propos de l’épreuve pratique de DCFM, les étudiants n’étaient pas tombés sur un épouvantard depuis des années, et ils allaient surement remettre ça. Durant l’un des cours du professeur Caldwell qui portait sur ces créatures, il avait fait passer quelques élèves afin de les tester face à «la bête ». Heureusement pour elle, Abi n’y était pas passé. A chaque fois qu’elle étudiait ce point, elle se demandait toujours quelle forme prendrait l’épouvantard lorsqu’elle arriverait devant. Sa grande peur du moment n’était pas quelque chose de représentable... Elle sourit pourtant lorsque Chris formula la question à l’attention de Victoire et elle-même, mais elle préféra ne pas prendre parti d’y répondre sérieusement.

-Et bien... Commença-t-elle songeuse alors qu’un large sourire était dessiné sur son visage. Il prendrait surement la forme d’un Chris au réveil ! Non, mais sans rire : tu fais réellement peur au réveil, Chris !

A ces mots, elle gratifia son ami d’une tape amicale alors qu’elle partait dans un fou rire. Elle aimait le taquinait, et elle savait qu’il ne prendrait pas mal sa remarque, mais se gênait-il de son coté ?^^ Non pas vraiment, se dit-elle en reprenant son calme et en lui adressant un large sourire amusé.

-Et toi ? Qu’est-ce que tu te fais le plus peur ?

Si seulement Malefoy avait accepté de lui prêter son calumet de la paix, Victoire aurait sans doute été prête à aller le chercher, pour l'ensorceler de préférence avant de le mettre entre les mains de Dave pour qu'il redevienne soudainement comme avant. Mais même en imaginant Miss Clarté rendue euphorique par les vapeurs qui se dégageaient de l'objet, Vic' ne parvint pas à trouver la situation vraiment comique, et elle se contenta de hausser les épaules à l'adresse d'Abi, en ignorant trop parfaitement l'échange qui avait lieu entre Chris et David à ce même moment.

Sentant l'épaule de David se raidir sous sa main, Victoire l'enleva aussitôt pour reporter son attention sur l'ouvrage qu'elle tenait. Elle sourit sincèrement néanmoins en assistant à l'interprétation tragique de la scène par le Préfet, en levant les yeux au ciel pour entrer dans l'ambiance théâtrale de l'attaque du grimoire. En entendant David évoquer son testament, la belle éclata de rire et haussa les sourcils d'un air exagérément étonné :

- C'était dans tes projets ?

Elle se rassit à sa place en se tournant vers la bibliothécaire pour lui adresser un des sourires charmeurs dont elle avait le secret, riant sous cape à l'idée que même si elle provoquait un séisme dans la Bibliothèque elle ne serait jamais sur le ban d'accusation... contrairement à d'autres ! Razz

- C'est une question d'attitude, répliqua donc la jeune femme suite à la remarque de Dave. Si tu battais des cils en souriant d'un air niais, de préférence avec des mouvements de cheveux roux, elle t'épargnerait toi aussi !

Laissant là le sujet de la vieille responsable, qui se replongea probablement dans l'un des plus anciens livres que Poudlard possède encore, Victoire se concentra sur ses révisions, un fin sourire toujours dessiné sur les lèvres. Elle leva la tête vers Chris en acquiesçant, presque soulagée que selon toute probabilité les sortilèges verbaux tombent en examen pratique ; disserter sur le sujet les aurait sans doute achevés !

Mais la conversation dériva vite vers les Epouvantards, et bien qu'elle la redoute Vic' devait admettre qu'une telle épreuve était plus que probable. Grimaçant légèrement, la Préfète en Chef fixa son regard sur une des illustrations du grimoire en essayant d'y trouver assez d'intérêt pour qu'elle n'ait pas à envisager la possibilité de voir sa plus grande peur surgir devant elle. Ce n'était pas tant un problème de technique, puisque Victoire savait bien qu'elle était capable de se débarrasser d'une telle créature en quelques infimes secondes. Mais Dave avait raison, même si Vic' l'aurait probablement formulé autrement : quoi de plus embarrassant que de devoir afficher ses craintes en public ?

En y réfléchissant, cependant, la belle réalisa que n'ayant jamais été réellement confrontée à un Epouvantard, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait craindre le plus au monde. Bien sûr, elle ne se souvenait que trop bien du Runespoor - même si elle avait taché de ne pas montrer de réaction devant les autres étudiants, ou de sa peur panique et irrationnelle à l'idée de devoir épouser Ted, de l'anxiété indescriptible que provoquait en elle l'attitude présente de David. Mais pouvait-elle les "classer", ou déterminer laquelle de toutes ces peurs était la plus paralysante ? Elle n'en était pas certaine. Puisque Abigaël avait elle aussi manifestement du mal à répondre honnêtement à la question posée, la jeune femme décida qu'elle avait bien le droit de détourner un peu le ton que prenait la discussion. Aussi rit-elle en se remémorant toutes les fois où Chris avait failli se prendre un mur dans la Salle Commune avant qu'ils partent tous quatre en cours. Elle tenta elle aussi d'éluder la question en plaisantant, dans une bien trop faible imitation des habitudes de David :

- Tout le monde sait bien que McGonagall m'apparaîtra avec un bulletin de notes désastreuses, et ma mention Troll aux ASPIC, fit-elle avec un sourire sans qu'elle ose regarder les autres en face pour autant.

Vic' reporta son attention sur les deux garçons, attendant leur réponse avec un intérêt très mal dissimulé - elle ignorait complètement ce que pouvaient bien craindre Chris (et ses muscles de batteur, hein, Abi ? Razz

) et David. Ils ne répondraient probablement pas sérieusement non plus, mais encore leur faudrait-il trouver un mensonge assez convainquant. Refermant avec soin le grimoire qu'elle avait devant elle, la Préfète se résolut à ne pas attendre trop de sérieux de cette soirée haute en révélations.... Wink

Pour la première fois depuis la détestable soirée que nous avions tout deux passés dans la Salle Commune, quelques jours plus tôt, je regardais Victoire ; je la regardais vraiment et non pas vaguement, juste avant de lui demander des renseignements concernant la prochaine réunion préfectorale ou la longueur du devoir de métamorphose à rendre pour le lendemain. Et je souriais, avec sincérité, emporté par la légèreté (certains parleraient plutôt de bêtise profonde Wink

) de notre échange. Alors que la jeune femme arborait son plus beau sourire charmeur pour s’attirer les faveurs de la bibliothécaire, j’esquissai un geste pour poser ma main sur la sienne avant de me raviser, au dernier moment, jugeant que le comportement détestable que j’avais adopté ces derniers temps ne m’autorisait pas à virer soudainement de bord comme si tout était normal.

Aussi, je me forçai à reprendre contact avec la réalité et endossai de nouveau mon plus beau costume de pitre en passant une main dans mes cheveux, l’air perplexe. Puis, je me tournai vers Victoire et levai les yeux au ciel.

-Ça, c’est bien les filles ! Vous voulez la parité hommes femmes mais dès que la situation ne tourne pas à votre avantage, vous vous étendez en niaiseries avec lesquelles on ne peut pas rivaliser ! Mais tu vois, on est des mecs, des vrais, pas besoin de battre des cils pour se faire respecter ! m’exclamai-je sur le ton de la provocation tout en me tournant vers Chris pour chercher son soutien. Et puis, entre nous, si pour s’attirer les faveurs du (je baissai la voix) vieux dragon, il faut accepter une affreuse tignasse couleur rouille et trois millions de tâches de rousseur, je préfère encore récurer les vieux chaudrons de Malefoy !

Et toc ! Malgré tout, je ne pus dissimuler plus longtemps un sourire amusé. Je ne me faisais aucun souci quant à l’interprétation que la jeune femme ferait de mes propos. Elle était magnifique ; elle le savait. Je pouvais donc m’autoriser quelques boutades déplacées pour le seul plaisir de la voir afficher un air boudeur. De nouveau, j’esquissai un mouvement pour me raprocher de Victoire. Mais à l’instant même où mes lèvres effleurèrent les siennes, je me ravisai.

Je ne regrettais pas d’avoir fait dériver la conversation vers des eaux moins dangereuses qui m’évitaient d’avoir à douter davantage du comportement qu’il me fallait adopter. Un sourire aux lèvres, je remerciais silencieusement Chris d’avoir posé la question que je brûlais de formuler moi-même et qui risquait d’aboutir à une conversation ma foi forte intéressante ! Les deux jeunes femmes joueraient-elles la carte de la sincérité ? Probablement pas. Mais la perplexité que l’on pouvait lire sur leurs visages alors qu’elles réfléchissaient au plus vite au mensonge qui paraîtrait le plus crédible était absoluement… délectable ! Razz

Très vite, Abi esquiva la question sans réellement s’en cacher. Sa remarque provoqua chez moi un violent éclat de rire alors que je donnai une grande claque dans le dos de Chris.

-Et voilà comment on retombe lamentablement dans l’estime d’une femme, mon vieux ! La prochaine fois, prends deux ou trois douches glacées avant de descendre – que dis-je ? -, dingringoler les escaliers jusqu’à la Salle Commune !

J’ignorai le regard noir de Chris et la question d’Abigaël pour me tourner vers Victoire, impatient de voir de quelle façon elle se tirerait de ce mauvais pas. Son excuse me parut absoluement lamentable mais je ne le relevai pas, me contentant d’afficher un sourire en coin qui voulait tout dire. Et puis, ces derniers jours, j’avais appris que trop de sincérité n’était jamais vraiment bon.
Sentant que mon tour était arrivé, j’affichai un air grave et je bassai la tête, cachant mon regard bleu derrière quelques mèches rebelles.

-Je ne sais pas si je vous le dis, vous allez vous payer ma tête ! m’exclamai-je d’un ton qui je voulais sincère. Je pense que je verrai mon père me dire que je suis définitivement un bon à rien et que le Quidditch ne sera jamais une carrière. Après quoi, je vous verrai tous me laisser tomber parce que je ne serai devenu qu’un incapable sentant l’alcool à trois kilomètres à la ronde ! C’est dur, vraiment ! J’esssaye de paraître sûr de moi mais je ne me fais tellement pas confiance…

A trop tenter de transformer ma voix, je sentai les larmes me monter réellement aux yeux. Je relevai la tête dans un grand éclat de rire avant de tendre la main vers Chris :

-Dix gallions, mon vieux ! Je t’avais dit que je pouvais leur faire gober n’importe quoi !

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

Face au discours faussement macho de David, je m’étendais en hauchements de tête largement exagérés pour soutenir la thèse de mon ami. La situation frisait dangeureusement la débilité profonde mais c’était probablement ce qui me mettait de si bonne humeur. En effet, si ce pitre de Goldstein décidait de jouer le jeu, la soirée ne pouvait être que meilleure ! Et à en juger par la façon dont Victoire lui donnait la réplique, les choses avaient encore une chance de s’arranger au sein du quattuor à défaut de s’améliorer dans leur couple. D’un coup, l’atmosphère me semblait vraiment plus légère et nettement moins propice aux révisions. Alors que je le levais les yeux au ciel en écoutant distraitement les commentaires de David sur le physique de Vic’, qui s’est vrai, était teeeeeellement déplaisant :roll : , je fermais d’un coup sec le grimmoire que j’essayais vainement de lire depuis dix bonnes minutes, sans grand succès.

Malgré moi (quoique^^), j’engageai la conversation sur un sujet plutôt délicat puisqu’il nécessitait une certaine sincérité dont aucun de nous n’était vraiment décidé à faire preuve, j’en étais persuadé. Pensif, je fixais silencieusement Abigaël et Victoire, attendant que l’une d’entre elles se décident enfin à parler tout en m’interrogeant sur la nature de leurs peurs profondes. Il était étonnant de réaliser qu’après tant d’années d’une amitié si forte, nous étions probablement incapables de mettre des mots sur les peurs des autres. Etait-ce un manque d’attention pour nos amis de notre part ? J’en doutais. En m’interrogeant à de nombreuses reprises sur le sujet, j’en étais arrivé à la conclusion que notre petit groupe était une sorte de microcosme. En effet, les rapports entre Vic’ et David avaient toujours été complexes mais profondément passionnels. De notre côté, Abi et moi n’étions pas un modèle de simplicité des sentiments, nous devions bien l’avouer. En ce sens, il ne pouvait y avoir une entière sincérité entre nous. Nous étions trop impliqués émotionnellement les uns envers les autres ce qui faisait toute notre gêne et nous poussait à passer certains éléments sous silence.

Satisfait de mon analyse, je reportai mon attention sur les trois autres juste à temps pour assister à la réponse d’Abi qui choisit de détourner la question en plaisantant à mon sujet. Non sans un sourire, j’adoptai tout de même un air outré, au moins pour la forme.

-Quoi ??? Mais tu t’es vue ?? Toi, c’est sûr, c’est pas au réveil que tu fais peur ! C’est toute la journée que tu dors debout ! m’exclamai-je avant de me lancer dans une de mes plus belles imitations. « Je suis en retard, il faut encore que j’aille sur le terrain mais je dois passer boucler la rédaction du journal mais si je le fais James m’en voudra de ne pas avoir déjeuné avec lui et ce sera une catastrophe ! Oh, Merlin ! Chris ! Qu’est-ce qui est le plus urgent ? »

Satisfait, je n’étais pourtant pas au bout de mes peines puisque, comme j’aurais dû m’y attendre, David ne put s’empêcher d’intervenir sur le sujet pour bien enfoncer le clou. Bien décidé à ne pas me laisser faire, je répliquai, du tac au tac :

-Dis, oh ! Toi, tu devrais voir ta tête après quelques verres (ou quelques litres, devrais-je dire) de bièraubeurre ! Au nom de notre amitié, il y a des choses que je passerai sous silence ! Souviens-t-en quand tu auras l’occasion de me rendre la pareille !

Je savais que je m’aventurais là sur un terrain glissant mais la situation, l’atmosphère détendue et la façon dont j’avais su tourner ma remarque à l’humour me mettaient à l’abri des foudres de David. De plus, celui-ci semblait décidé à faire des efforts, c’était donc l’occasion où jamais de le mettre de nouveau en garde sur sa consommation d’alcool tout en lui rappellant de ne pas trop m’embêter au sujet d’Abigaël !

De toutes les façons, David ne semblait pas m’en vouloir puisqu’il repartait déjà dans un délire sans queu ni tête. Lorsque je le vis baisser la tête, je su tout de suite qu’il tentait de nous berner. Je jouais le jeu, néanmoins, faisant mine de l’écouter avec un intérêt démesuré, juste pour lui faire plaisir. Wink

Lorsqu’il cria son triomphe un peu trop tôt, je protestai en repoussant sa main :

-Parce que tu penses qu’elles t’ont cru ?! Tu vis dans ton monde, toi ! Si un jour Poudlard devait être attaqué, fais-moi penser à ne pas t’envoyer prévenir tout le monde : personne ne te croira ! Tu ne sais pas être sérieux !

Pour la énième fois de la soirée, je levai les yeux au ciel avant de me tourner vers Vic’ et Abi, ravi d’avoir esquivé la question que j’avais moi-même posée ( Razz

) :

-On devrait s’exercer à faire du Veritaserum et le tester sur lui : ou comment rendre les révisions de Potions désopilantes !

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Les hommes sont-ils tous aussi macho que David Goldstein ? ^^ Peut-être, se dit Abigaël non sans retenir un large sourire alors que son ami partait dans une tirade explicative qui dénonçait l’attitude contradictoire des femmes alors qu’elles voulaient l’égalité entre les hommes et elles. Mais n’était-ce pas une situation si confortable ? Oh que oui, se dit la française alors qu’elle laissa le Serdaigle bifurquait sur les atouts qu’avaient Victoire à la différence de sa personne. Malgré les adjectifs qu’il avait utilisés pour décrire la Weasley, toutes les personnes présentes autour de cette table savaient à quel point David aimait la beauté de Victoire. Et, Abi ne pourrait jamais le nier. Elle idolâtrait à tel point sa cousine depuis sa plus tendre enfance, qu’elle aurait trouvé cela étrange se quelqu’un lui avait dit que Victoire était moche. Quoique, est-ce vraiment possible ? Peut-être pas, non ! ^^

Alors que la conversation dérivait bien vite sur les peurs de chacun d’eux, Abigaël ne fut pas étonnée d’entendre sa cousine éludé la question de Chris comme elle l’avait fait quelques secondes auparavant. Tout le monde savait dans les septièmes années que Victoire atteindrait la meilleure mention aux ASPIC de la fin de l’année. Surement la jeune Weasley elle-même, malgré les allusions qu’elle faisait constamment en présence d’Abi lorsqu’elles révisaient ensemble assises sur l’un de leur lit en préférant discuter en français que dans la langue de Shakespeare.
Au moment même où la française reporta son regard vers Chris, celui-ci releva sa remarque à propos de la forme que prendrait l’épouvantard non sans un large sourire et un air qui se voulait outrer. Ne pouvant que rire à l’imitation que leur offrait Chris de son comportement lors des journées surchargées qu’elle avait vécu avant leur match contre les Gryffondors, Abigaël tenta d’afficher un air faussement choqué alors qu’un large sourire trahissait son bonheur actuel.

-Hé ! Commença-t-elle en gratifiant son ami d’une tape amicale sur l’épaule. C’est toi qui m’avais proposé ton aide ! Et puis, j’étais nettement plus réveillée que toi !

Souriant à Chris, Abigaël referma le grimoire qui était ouvert devant elle. La soirée n’allait pas être réellement productive, mais était-ce vraiment cela qu’ils avaient cherché en l’organisant ? Non surement pas !^^ Les moments de détente entre les heures de cours, et les heures que leur rajoutaient la DCFM se comptaient sur les doigts d’une seule main, et même s’ils appartenaient tous à la maison Serdaigle, ils avaient le droit de s’offrir des pauses. Bien que la plupart du temps, lorsque le quatuor était rassemblé, les pauses duraient des heures entières !

Lorsque David reprit à la suite de la française pour renfoncer un peu plus Chris, Abigaël ne put retenir qu’un large sourire à l’attention de son ami. Il avait toujours le don pour en rajouter toujours un peu plus, mais cette fois-ci, Chris répliqua non sans déclencher un petit rire à la Delacour. Il était vrai que voir David avec un petit coup dans le nez, valait le détour ! ^^ Abigaël se rappelait que trop bien du week-end où ils s’étaient organisés une sortie à Pré-au-Lard, et dans l’état où ils étaient rentré d’une manière dont Merlin seul connait la réponse. Ils avaient tout de même eu une chance folle de ne pas tomber sur la direction à leur rentrée. Ils marchaient tellement plus droit, qu’Abigaël se souvint de s’être prit à plusieurs reprises les pieds de Chris alors qu’ils marchaient vers le château ! ^^

Au moment où David reprit la parole, Abi reporta son attention sur lui. Allait-il répondre sincèrement, contrairement aux autres, ou allait-il éluder la question d’une façon habile ? Fronçant les sourcils tout en l’écoutant, elle s’étonna de la franchisse de David dans une telle situation. Il ne lui arrivait presque jamais de parler de son père, mais après de courte conversation avec Victoire et Chris, Abigaël avait vite compris que le père Goldstein n’était pas réellement clément avec son fils. La française avait elle cette « chance » de n’avoir que Gabrielle, mais était-ce mieux ? Ne sachant pas quelle attitude adoptée face aux paroles de David, Abi ne réagit pas tout de suite préférant voir comment allait réagir Victoire et Chris. L’éclat de rire de David fit presque sursauter la Delacour. Elle ne s’y attendait vraiment pas, mais elle ne put s’empêcher d’agrandir son sourire alors que David demandait à Chris les dix gallions de leur pari. Malgré l’attitude que prenait le Serdaigle, Abigaël ne put retenir quelques interrogations intérieures : ses paroles étaient-elles réellement toutes fausses ? Ne cachaient-elle pas une part de vraie ? Ne voulant pas plomber l’atmosphère, elle les garda pour elle, préférant rentrer dans le jeu de ses amis riant de bon cœur aux remarques de Chris.

-Attention comme même avec tes expériences Chris ! Commença-t-elle en lui adressant un large sourire complice. N’inverse pas le Veritaserum et la potion de Ratatinage pour le donner à David ! Je ne compte pas avoir un batteur à la taille d’un Cognard pour notre prochain match de Quidditch !

A ces mots, elle ne put s’empêcher de retenir un fin rire cristallin en imaginant la situation, mais fronçant les sourcils vers Chris, elle remarqua qu’il était le seul à ne pas avoir émit une hypothèse de la forme que prendrait l’épouvantard devant lui. Avait-il fait exprès ? Surement, se dit-elle alors qu’elle lui adressait un large sourire.

-Mais d'ailleurs, tu pensais y échapper, mon vieux ?! Quelle forme prendrait l’épouvantard devant toi ? Comment-t-elle non sans dissimuler son sourire avant d’ajouter en désignant les bras de Chris. Avec les muscles que tu as, tu ne dois avoir peur de rien !

L'esprit de contradiction légendaire de toute la population de Poudlard, et plus particulièrement du fameux quatuor, fit encore une fois ses preuves : en effet le discours de David sur "une affreuse tignasse couleur rouille et trois millions de tâches de rousseur" fit instantanément converger tous les regards vers une Victoire au sourire s'élargissant à chaque seconde. Ramenant ses cheveux vers l'arrière, la jeune femme se perdit un moment dans la contemplation du regard rieur de David, en essayant de ne pas montrer son trouble lorsque le Préfet se rapprocha d'elle... Abi leur avait-elle envoyé un calumet de la paix invisible ? Wink

De toute façon, cet étrange quoique agréable retournement de situation prit fin aussi vite qu'il avait commencé, et c'est en se sentant rougir que Vic' tenta de reprendre le fil de la conversation, alors que dans la bouche de Chris, Abigaël et David en prenaient pour leur grade. ^^ Riant face à l'imitation que leur proposa le Serdaigle, Victoire se tourna vers sa cousine qui comme elle l'attendait ne la déçut pas dans son sens de la répartie ! Voir Chris et Abi s'échanger autant de taquineries du tac-au-tac l'amusait toujours, et elle était sans doute la mieux placée pour voir toutes les subtilités des expressions qu'arborait sa cousine lorsque le Batteur était dans les parages. Abi n'en avait probablement elle-même pas conscience, mais Vic' ne l'avait jamais vue de mauvaise humeur face à Chris, même au réveil, même un dimanche ! Smile

Mais le plus divertissant restait encore à venir, puisque David prit à son tour le parti d'éluder la question de l'Epouvantard en commençant une tirade mélodramatique qui fit d'abord sourire Victoire, avant qu'elle ne se demande elle aussi si toute cette exagération ne cachait pas un peu de vérité... Ou alors, Dave était un excellent comédien, et l'imperceptible tremblement qu'elle crut discerner dans sa voix méritait un de ces Oscars moldus dont les jumelles lui parlaient sans cesse. Bien entendu, elle était consciente des rapports complexes qu'entretenait David avec sa famille, et ne l'aurait pas cru capable de faire preuve d'auto-dérision à ce sujet. Elle savait à quel point cela pouvait être difficile, étant donné qu'elle avait elle-même le plus grand mal à ne serait-ce qu'aborder le sujet de ses désastreuses fiançailles avec Ted - alors, pour s'imaginer en rire, la jeune femme aurait encore bien du chemin à parcourir.
Il était bien entendu hors de question que la jolie rousse laisse paraître le moindre doute : aussi éclata-t-elle de rire avec Chris, en balayant les folles espérances de David, et surtout ses dix gallions, d'un geste de la main dismissif.

Approuvant d'un air faussement sérieux la proposition de Chris, Vic' s'apprêtait à le mettre au défi de réussir son Veritaserum pour pouvoir le tester sur David, lorsque Abi la fit éclater de rire en évoquant la possibilité évidente de confusion entre les deux préparations. En un sens, Vic' était très loin d'être assez intègre pour refuser catégoriquement une proposition aussi alléchante que celle de Chris Razz

, même si bien évidemment elle n'aurait guère apprécié devenir elle-même le cobaye du Veritaserum en retour. Mais, puisque le seul risque qu'ils courraient était une erreur de manipulation, elle pouvait bien en rire.

- De toute manière, fit-elle remarquer avec un sourire amusé, il sera toujours plus grand que moi même en ayant avalé une Potion de Ratatinage... et même moi, je joue au Quidditch !

Dirigeant son regard clair vers David elle lui adressa une légère grimace enfantine, avant de se tourner vers Abigaël à qui la discussion semblait avoir échappé quelque peu. Mais bien vite, la Préfète en Chef comprit le sens du trouble de sa cousine, et un sourire presque expert se dessina sur ses lèvres alors qu'elle attendait la réponse de Chris. S'il était honnête, il était probable que ses rapports avec Abigaël changent du tout au tout... à moins que Vic' ne fasse erreur, la manière dont le jeune Corner gravitait autour d'Abi en disait assez long sur toutes ses émotions profondes, les bonnes comme les mauvaises.

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

[HJ] Pour les « besoins du scénario », je poste avant David ! Razz

[/HJ]

J’assumai le mécontentement d’Abigaël sans broncher, un sourire amusé, presque attendri, au coin des lèvres. Tandis que je tentai de prendre un air désolé, je me saisissai de la main avec la jeune femme me frappa légèrement l’épaule pour y déposer un furtif baiser suivi d’un clin d’œil, ignorant le regard moqueur que m’adressa David. Je n’avais pas la moindre intention de me laisser raisonner par mon meilleur ami ni même par ma petite sœur, Susan, qui n’avait de cesse de me pourir la vie au sujet des sentiments que j’éprouvais pour Abi. Au final, tous ces grands esprits (humour, humour !^^) qui gravitaient autour de moi disaient me connaître mais ne me demandait jamais mon propre avis sur la question. S’ils s’en étaient souciés, j’aurais pu leur dire à quel point je n’avais jamais connu une telle complicité, une telle communion des âmes. Moi qui manquait tant d’assurance et évoluait sans cesse dans l’ombre de David, j’avais enfin l’impression, lorsque j’étais près d’Abigaël, d’avoir moi aussi quelque chose à apporter pour embellir une existence. Je n’étais pas Préfet en Chef, je n’étais pas le plus populaire, je n’étais pas le plus séduisant, je devais me contenter de la place de numéro deux sans que cela ne me gène vraiment mais j’avais Abi, même de loin, même si peu, même avec de trop nombreux interdits, même si James possédait toutes ces choses que je n’aurais jamais. Pour quelqu’un comme David qui n’avait pas l’habitude que quelque chose lui résiste et qui ne se sentait stimulé que par les relations complexes ou conflictuelles, c’était forcément quelque chose de difficile à comprendre !

L’espace d’un instant, je crus que mon idée de Veritaserum pouvait faire l’unanimité ; après tout, Victoire (et même Abi, j’en étais persuadée Wink

) ne pouvait que mourir d’envie de connaître les plus noirs secrets de cet imbécile heureux que le manque de sérieux rendait si difficile à décrypter ! Malheureusement pour moi, la situation tourna une nouvelle fois à mon désavantage alors qu’Abigaël s’inquiétait à l’idée que j’échange par erreur le serum de vérité avec la potion de ratatinage que je lui avais déjà réservé. Amusé, j’adoptai tout de même un air faussement boudeur qui se mua bientôt en un éclat de rire lorsque Vic’ tenta de nous jouer les adolescentes complexées. Du tac au tac, je répliquai :

-Je doublerai les doses, Vic’ ! Comme ça, vous pourrez jouer ce conte moldu, tu sais, « Blanche-Neige et les Sept nains ! ». Tu as déjà Grincheux, je pense que tu n’auras pas le moindre mal à en trouver six autres !

A ces mots, j’échangeai un clin d’œil complice avec la jeune femme avant de reporter mon attention sur Abi qui, pour mon plus grand malheur, ne semblait pas avoir oublié le moins du moins mon absence de réponse à notre petit « jeu de la vérité ». Tout à coup, je sentai peser sur moi les regards de Victoire et de David qui s’attendaient probablement à une grande révélation de ma part. Un peu gêné, je passai une main dans mes cheveux dans un tic nerveux tout en fuyant le regard d’Abigaël. Pourquoi fallait-il qu’à chaque fois que nous nous retrouvions tous les quatre, la situation devienne embarrassante ? Lorsque nous n’étions que tous les deux, ce genre de choses n’arrivait jamais ! Tout était naturel et sans ambigüté ! David et sa manie des relations complexes me portaient la poisse, j’en étais persuadé ! Razz

Dans un grand élan d’inspiration, je me penchai vers Abi tout en lui répondant :

-D’accord mais je ne te le dis qu’à toi !

Ma bouche à quelques centimètres de l’oreille de la jeune femme, je sentis un sourire s’étirer sur mes lèvres alors que je tentais d’imaginer l’expression des deux autres. Finalement, je déposai un furtif baiser sur la joue d’Abigaël avant de me redresser, fier de moi, pour adresser à David un regard qui signifiait quelque chosse comme : « Tu ne croyais quand même pas que j’allais lui dire ! ». Je bombai le torse.

-Je n’ai peur de rien ! Je ne comprends même pas pourquoi le Choixpeau ne m’a pas envoyé à Gryffondor ! Sûrement pour les mêmes raisons qui font que James n’est pas à Serdaigle ! rajoutai-je avec humour, ravi de profiter de la situation pour lancer une boutade à propos de mon « rival ». Soyez sans crainte, je vous protègerai ! Contre ma tête au réveil, contre McGo’ et contre ton ego surdimensionné, David !

-Espèce de radin ! T’as tout gagné, il ne me restera plus un gallion pour payer la prochaine tournée à Pré-au-Lard tout ça parce que tu n’es qu’un mauvais joueur !

A ces mots, je détournai mon regard de la mine excédée Chris, l’air un peu boudeur, pour porter mon attention sur Abigaël et Victoire, absoluement persuadé du fait qu’elles n’avaient pu que croire à mon mélodrame. De nous quatre, je restai le meilleur comédien, surtout lorsqu’il s’agissait d’afficher un air blasé en dépit de la surprise ! Sur ce point, les deux jeunes femmes ne m’arrivaient pas à la cheville Razz

– et pas que sur ce point si on en jugeait par leur petite taille !^^ Il fallait dire que mon discours n’avait vu que prêter à confusion du fait de la part de vérité qu’il contenait probablement. Peut-être bien que je craignais un peu les foudres du paternel et que ma plus grande peur était de me retrouver médiocre et abandonné après Poudlard, incapable de me montrer à la hauteur de mes ami(e)s, incapable de tutoyer l’aura de Ted Lupin. Mais si tel était le cas, j’avais pris le parti d’en rire ou, au pire, de refouler la question au point de ne plus savoir ce qui tenait de la vérité ou de la comédie. Triste vie.

-Je suis prêt à me prêter au jeu du Veritaserum, je n’ai absoluement aucun secret pour vous ! m’exclamai-je suite à la proposition de Chris, les bras levés en signe d’innocence.

Cela n’était probablement pas tout à fait exact mais je savais que ce plan ne serait jamais mis à exécutation ; où était le risque ? Amusé, je suivais l’échange qui avait lieu entre Abi, Vic’ et Chris, sans trop intervenir dans un premier temps. Comme nous l’avions probablement tous prévu sans réellement nous concerter, cette soirée s’éloignait à grand pas de son tout premier objectif ! Mais je n’étais pas suffisament posé et sage pour réorienter la conversation sur les révisions. De mon point de vue, nous étions presque prêts et laisser la pression resdescendre un peu en nous retrouvant tous ensemble ne pouvait pas nous faire de mal. Quoique. >< Si mes amis continuaient de me faire un mauvais procès, il était fort probable que je prenne la décision de m’enfermer dans le dortoir pour de longues révisions de Potions. Ou pas.

-Moi ? Grincheux ? m’exclamai-je, outré.Je ne sais pas d’où tu tiens ça ! Et comment peut-elle avoir six autres admirateurs ? Je suis le seul, l’unique ! Et si tu veux vraiment adapter ce fichu conte, je dirais que le rôle de Grincheux revient à James, Joyeux pour ce nigaud de Finnigan, Atchoum pour Davis jtrouve que c’est moche comme un nom Allemand. Pour ce qui est de McMillan, c’est le Simplet de l’histoire, évidemment. Quant à toi, le rôle de Timide t’irait à merveille, tu ne crois pas ?

J’adoptai un ton provocateur avant d’arborer mon plus beau sourire charmeur et de me pencher vers Victoire pour murmurer tout près de ses lèvres :

-Et moi, je suis le Prince Charmant, pas vrai ?

Cette fois-ci, je m’autorisai à voler un baiser à la jeune femme avant de reporter mon attention sur les deux autres, ravi de voir qu’Abi n’avait pas oublié que Chris n’avait pas répondu à sa propre question. Les choses allaient enfin devenir intéressantes ! Ravi, je me levai d’un bon pour faire le tour de la table et venir m’asseoir près de Victoire pour être certain d’être aux premières loges et de pouvoir m’autoriser quelques commentaires. Tout naturellement, comme si le climat tendu qui reignait un peu plus tôt n’avait jamais existé, je passai un bras autour des épaules de la jeune femme avant de lui murmurer à l’oreille :

-Ne te fais pas des faux espoirs ! S’il lui dit la vérité, je veux bien être pendu par les pieds en haut de l’Arc de Triomphe !

Et comme ce à quoi je m’étais attendu, Chris se défila, au dernier moment. Désespéré, je levai les yeux au ciel avant d’asséner un grand coup de pied à mon ami par-dessous la table en formant silencieusement le mot « crétin » sur mes lèvres. Néanmoins, par pure amitié pour lui ( Razz

) je lui tendai une seconde perche.

-C’est vrai, ça, mon vieux ! Qu’est-ce qu’on ferait sans toi ? m’exclamai-je d’un ton exagéré avant de me tourner vers Abigaël pour lui adresser un clin d'oeil. Hein, Abi ? Pas vrai que c’est l’homme idéal !?! J’aurais bien disserté moi-même sur la question mais n’étant pas vraiment à voile et à vapeur, je vais avoir un peu de mal ! Aussi, je te laisse le privilège de t’exprimer sur le sujet ! Je suis sûr que tu as pleeeein de choses à nous dire !

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Alors que la remarque d’Abigaël à propos des deux potions que Chris pourrait inverser, et du fait que David pourrait être le cobaye des expériences ratées du jeune Corner, était reprise par Victoire, la française partit dans un fou rire au constat de sa cousine. En un sens, elles n’étaient pas les exemples à prendre, du côté de la taille, les deux françaises ne tapaient pas non plus dans la normalité, il fallait bien l’avouer. Malgré les supercheries qu’elles utilisaient pour paraitre légèrement plus grandes, il était toujours drôle de les voir au réveil en comparaison avec la taille des deux autres Serdaigles autour de la table. Il faut dire que les mères Delacour n’avaient pas réellement héritées d’une taille normale, alors les deux cousines ne s’attendaient pas à grandir plus que leur mère. Mais cela les empêchaient-elles de profiter de la vie et d’être aussi populaire qu’elles l’étaient à Poudlard ? Absolument pas, non. Reportant son regard sur Chris qui repartait sur le sujet des tailles avec son humour habituel et quotidien, Abigaël agrandit le sourire qui était présent sur son visage depuis le début de la soirée, et repartit dans un fou rire avec Victoire alors qu’il faisait référence à l’un des dessins animés qu’elles regardaient lors de leurs séjours en France dans la maison de Gabrielle. Blanche Neige et les sept nains n’était pas celui que préférait Abi étant petite, mais il faut dire que les nains lui avaient toujours déclenché des fous rires sans fin lorsqu’elle les regardait assis à côté de sa mère lorsqu’elle était encore jeune.

Alors que David répondait au tac au tac à son ami, Abigaël ne put que rire au casting que faisait le Serdaigle. Malgré le rôle que James avait hérité, Abi ne pouvait pas en vouloir à son ami : n’avait-il pas raison ? ^^ Mais, elle lui adressa un fin sourire en coin lorsqu’il distribua le rôle de Timide à Chris. Il était vrai qu’il incarnait bien le rôle du nain : Chris définissait sans défaut l’expression être timide. Mais n’avait-il pas changé ? Les liens qui s’étaient tissés entre lui et Abi, étaient tels qu’il avait abandonné sa timidité au profit d’un tout autre comportement, et la française savait qu’elle n’était pas la seule à l’avoir remarqué : toutes les personnes un peu proche du jeune Corner avait du voir la transformation.
Alors que David entamait une petite aparté avec Victoire, Abi tourna son regard océan vers Chris et lui adressa un large sourire complice. Ils avaient eu tellement l’habitude durant un été entier à essayer d’oublier les deux autres qu’ils ne trouvaient pas la situation changée. C’était surement du au fait qu’ils avaient toujours fallu à l’époque qu’ils trouvent des sujets de conversation pour meubler les silences entre eux, qu’aujourd’hui un indescriptible lien les reliait. Mais Abi n’en voulait absolument pas à sa cousine et à Dave : les sentiments qu’elle avait pour Chris aurait surement été différent s’ils ne s’étaient pas raconté leur vie, s’ils n’avaient pas rigolé ensemble durant toute un été chez Victoire ou durant les balades qu’ils s’organisaient tous les quatre.

Ravie d’avoir reporter la conversation vers Chris et les peurs qu’il pourrait ressentir intérieurement sans en avoir réellement parlé, Abi fut étonnée de voir son camarade se pencher vers elle, mais son sourire s’agrandit un peu plus lorsqu’il lui confia qu’il ne voulait lui dire qu’à elle. Plus heureuse que jamais, un large sourire toujours présent sur son visage, elle attendait que Chris dise quelque chose, mais il n’y eut rien. Elle sentit simplement les lèvres du jeune homme se poser sur sa joue pour l’embrasser. Lui adressant un large sourire espérant ne pas rougir à cet instant, elle s’avoua vaincu. Il avait préféré prendre la carte joker pour cette question au contraire des trois autres qu’ils avaient soit éluder la question, soit répondu complètement à côté. Reportant son attention sur Victoire et David, elle s’étonna de voir ce dernier au côté de Victoire. Il s’était passé tant de chose pendant si peu de temps. Connaissant David, elle ne fut le moins du monde étonné de l’entendre faire une remarque sur la scène qui venait de se dérouler en incluant dans sa réplique un surplus de sous-entendu que même en essayant, on ne pouvait pas louper. Ne sachant pas réellement que faire, la jeune française prit le partie de rentrer dans le jeune du Serdaigle. Cela lui arrivait tellement peu souvent, qu’elle pouvait se le permettre pour cette fois-ci. Et puis, pouvait-elle vraiment mettre de côté la remarque de David ? Abigaël se leva donc afin de se poster derrière Chris en posant ses mains sur les épaules du Serdaigle.

-Tu as absolument raison, Dave ! En comparaison avec tous les autres étudiants de Poudlard, Chris est surement l’exemple type de l’homme idéal : il est drôle, plutôt mignon, il faut bien l’avouer, et après avoir passé sa timidité, il apparait comme le prince charmant idéal !

A ces mots, elle adressa un mince sourire en coin aux deux Préfets avant de déposer un doux et long baiser sur la joue de Chris. Elle s’y attarda quelques secondes. Elle et Chris partageaient une relation véritablement intense depuis quelques années, mais d’aussi loin que remontait sa mémoire, elle ne se souvint pas d’avoir un jour embrassé son camarade. Etait-ce une étape vers autre chose ? Elle ne le savait pas vraiment. Se relevant, elle chuchota à l’oreille de son camarade sentant un sourire se dessiner sur son visage.

-Et je ne mens jamais… Dit-elle donc avant de se lever complètement et d’ajouter avant d’adresser un fin sourire à sa cousine et à David. Je crois que tout à l’heure, j’ai repéré un livre de potion plutôt intéressant pour réviser les potions de base !

A ces mots, elle disparut derrière une haute étagère où se trouvait de vieux et poussière grimoires laissant ainsi les trois autres seuls. Etait-elle vraiment prête à voir leur réaction face à la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux ? Peut-être pas non.

Victoire rit de bon coeur en entendant le casting effectué par David, en repensant à tous les après-midi pluvieux qu'elle avait passés avec sa cousine à regarder Blanche Neige lorsqu'elles étaient petites, chez Gabrielle. Une fois sur deux en anglais, l'autre en français, et toujours en se tenant collées l'une contre l'autre lors de la transformation de la méchante sorcière (mais qui n'a pas été traumatisé par elle, de toute manière ? Wink

), et en chantant à tue-tête en même temps que les nains. A l'époque, les deux descendantes des Delacour ne connaissaient pas assez de garçons susceptibles d'incarner leurs nains... à l'idée de pouvoir enfin s'y atteler, Vic' lança un regard amusé à Abi et rit avec elle. Même si tous les participants ne faisaient heureusement (surtout pour Finnigan) pas partie du fan-club de Victoire, la jeune femme était ravie de constater qu'il ne manquait que peu de protagonnistes et que bientôt, la célèbre pièce "Victoire et les Sept Nains aurait un succès fou. ^^

- Qu'est ce que tu fais de Prof et Dormeur ? demanda-t-elle innocemment, en songeant que les pauvres Kevin et Jacob arrivaient bien trop souvent dans ses conversations avec Dave. ^^ Joshua serait parfait pour le premier, ça me semble évident... et puis, tu es un peu prétentieux, à t'exclure des nains à tout prix. Paresseux comme tu es, tu peux bien être Dormeur !

Mais ses réflexions furent vite interrompues par le petit aparté que David lui offrit, en s'auto-proclamant Prince Charmant du conte... comment et pourquoi lui résister ? Vic' répondit au baiser du jeune homme avec tendresse, heureuse de constater que la hache de guerre était momentanément enterrée. Finalement, il n'était peut être pas si digne du rôle d'un nain, songea la Préfète en souriant, il était bien trop imprévisible et spontané pour être rangé dans la case "dormeur" !

Elle posa sa main sur celle du Préfet lorsqu'elle sentit son bras lui entourer les épaules, savourant le sourire apparemment ineffaçable de David et l'un de ces moments à eux qui se faisaient décidément trop rares.

Alors qu'elle espérait plus que jamais que Chris avouerait ses sentiments envers Abi, et inversement - dans un monde parfait, cela aurait sans doute été possible, mais connaissant les deux accolytes Victoire doutait sérieusement qu'ils passent enfin à "l'étape suivante" - la jeune femme émit un rire léger en entendant David lui briser tous ses espoirs. ^^ Elle connaissait bien sa cousine et savait à quel point Abigaël pourrait mettre du temps à comprendre à quel point sa relation avec James la faisait souffrir sans contrepartie... mais après tout, si Chris tenait assez à la jeune française, il saurait l'attendre, et de son côté Victoire se délectait déjà de les voir se tourner autour comme des enfants intimidés.

Restant silencieuse face à l'échange de taquineries opéré entre ses camarades, la jeune femme préféra observer la scène, affichant une expression presque inquisitrice alors qu'Abi entrait étonnamment facilement dans le jeu des garçons. Qu'avait-elle en tête, se demanda Vic', pendant que sa cousine lui adressait un sourire complice et se levait... pour aller embrasser Chris !!!!

Sur la joue, bien sûr, et pour fuir la "scène du crime" Razz

le plus vite possible en prétextant la recherche d'un captivant ouvrage sur les Potions ; mais pour Victoire, la partie était quand même gagnée... et il n'y avait qu'à regarder les expressions de Dave et Chris pour voir qu'ils mettraient sans doute un certain temps à s'en remettre ! Wink

Levant les bras en signe de triomphe, la belle Préfète éclata de rire et fit signe aux deux jeunes hommes de ne pas bouger alors qu'elle partait à la suite d'Abigaël vers d'autres étagères, un peu retirées. Adressant au passage un sourire mutin à Chris, elle rejoignit sa cousine en l'espace de quelques secondes et la prit dans ses bras.

- Je suis fière de toi, Abi ! fit-elle en français alors qu'un large sourire se dessinait sur son visage.

Contemplant un moment le visage de la jeune française avec un mélange d'euphorie et d'affection profonde, elle reprit, en baissant la voix - comme si les autres pouvaient l'entendre et ne serait-ce que la comprendre ^^ :

- Tu veux que Chris vienne ? Ou tu préfères que j'aille les occuper pendant que tu... cherches ton grimoire de Potions ?
-Euh… L’option numéro deux me parait plus attirante ! Mais ne t’inquiète pas, je reviens dès que j'aurai remis la main sur ce « grimoire de Potions » !

Victoire prit le visage de sa cousine entre ses mains et embrassa Abi sur la joue, plus heureuse que jamais pour la jeune fille. Puis elle repartit vers la table qu'occupaient toujours les deux Serdaigle et fit signe à Chris de ne pas bouger, avant de lancer d'un air faussement naturel :

- Bon, qui veut me réciter les propriétés de l'Amortencia ? Razz

Fier de moi, je ne quittais pas Abi des yeux, persuadé du fait que celle-ci trouverait encore une parade pour esquiver ma question mais tout de même impatient de connaître l’excuse derrière laquelle elle comptait se cacher. Il fallait dire qu’avec le nombre de sous-entendus que j’étais capable de faire en une seule journée (et encore, je n’avais pas encore atteint le paroxisme de ma bêtise Razz

), les prétextes commençaient à se faire rares, autant pour Chris que pour Abigaël. Pourtant, celle-ci, décida visiblement de jouer franc jeu, pour changer. Abasourdi, je la vis se lever pour aller se poster derrière Chris et lui faire une éloge dont un certain préfet de Gryffondor (dont je ne pouvais décemment citer le nom Wink

) avait toutes les raisons d’être jaloux. Comment pouvait-on franchir un tel cap en l’espace de quelques minutes à peine et jusqu’où tout cela allait les mener ?? Je n’étais vraiment pas au bout de ma surprise. En effet, Abi gratifia d’un baiser (sur la joue, certes, et alors ??? ><) sur lequel elle s’éternisa beaucoup trop pour que cela paraisse insignifiant.

-Vic’ ! Pince-moi ! m’exclamai-je en ne plaisantant qu’à moitié, la bouche légèrement entrouverte.

Ah, ces filles ! Ah, ces Delacour ! La surprise laissa bientôt place à l’amusement puis à l’hilarité face au sourire stupide qu’affichait Chris. Il devait difficile pour moi de retenir quelques moqueries que je réserverais pour le moment qui suivrait le départ d’Abigaël et de Victoire. Cela dit, j’étais réellement et sincèrement heureux pour mon ami que Merlin semblait avoir choisit pour exaucer son vœu le plus cher (quel manque d’ambition, soit dit en passant, que d’espérer un simple baiser de cette nature ! ><). Finalement, Susan avait peut-être tort. Abi n’était pas si innocente et indifférente et pour ma part, j’avais bon espoir quant à la suite des évènements.

-Laisse-moi deviner ! Ton livre mentionne une potion susceptible de te faire disparaître six pieds sous terre ? Il y a le sortilège de désillusion pour ça, tu sais, c’est plus simple ! m’exclamai-je en me moquant gentiment d’Abigaël qui filait déjà entre les étagères.

Alors que Vic’ levait les bras en signe de triomphe, je bondis de ma chaise comme un diable sort de sa boîte avant d’entamer une danse de la victoire dont la chorégraphie ô combien folklorique n’était pas sans rappeller la parade nuptiale de l’hypogriffe (Merlin quelle horreur ! ><). Lorsque ma petite amie eut la bonne intelligence de fuir cette abominable scène, je me tournai vers Chris pour pousser la chansonnette.

-Ouh la menteuseuh, elle est amoureuseuuuh ! Je te l’avais diiiiiit ! m’exclamai-je avant de demander avec précipitation : Alors, alors, alors ?? Qu’est-ce que tu vas faire ??? Tu vas lui dire ce qu’elle sait déjà ???
-Mr Goldstein !
-Pardon, vieux dragon. Alors ?

Mais Victoire choisit ce moment critique pour nous rejoindre, nous privant ainsi d’une vraie conversation, entre hommes ! >< Ravi par la situation, j’échangeai un regard complice avec elle alors qu’elle semblait au moins aussi enthousiaste que moi.

-Amortencia, du latin « amor » qui signifie « amour » et « tempto » soit «tenter d’influencer », philtre d’amour le plus puissant au monde que l’on reconnaît à sa couleur nacrée et sa vapeur qui s’élève en spirales. Il a une odeur différente pour chacun ! m’exclamai-je, pris par le comique de la situation avant de rajouter : Moi, je sens la bièraubeurre, bien sûr, l’hydromel, le whisky pur feu et sinon… le parfum de Miller !

Amusé, je saisis le livre le plus proche pour le placer entre Victoire et moi, par craintes de terrribles représailles.

-Qu’est-ce que tu sens, toi, Chris ? demandai-je innocemment avant de rajouter avec humour. Ah oui, j’avais oublié qu’ici, certains n’ont vraiment pas besoin de philtre d’amour !

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

Persuadé de m’être tiré de cette mauvaise passe avec briot, je ne sentis pas le coup venir de David, par derrière. Perplexe, je me tournai vers mon meilleur ami, l’interrogeant du regard. Tant de gentilles paroles ne présageaient rien de bon. Et en effet, lorsqu’il interpella Abi, je compris enfin où il voulait en venir. De toute évidence, il semblait décider à nous tirer des aveux et en à en juger par l’expression qu’affichait Victoire, celle-ci semblait tout à fait en accord avec cette toute nouvelle stratégie qui ne respectait aucune des règles que nous avions fixé implicitement jusque là. Inquiet, je posai mon regard sur Abigaël qui se leva pour venir se poster derrière moi et poser ses deux mains sur mes épaules, un geste qui ne me surprit pas puisqu’il faisait parti de notre quotidien. Davantage que son attitude, donc, ses paroles me surprirent et, l’espace d’un instant, je me dis (plus pour me raisonner et éviter ainsi à ma cage thoracique de se rompre que m’en persuader réellement) qu’après des années passées à observer les comédies de David, Abi devenait elle aussi experte en la matière !

Plongé dans mes réflexions, je ne sentis pas le pire (ou le meilleur, tout était une question de point de vue Wink

) arriver. Aussi, lorsque je sentis les lèvres d’Abigaël sur ma joue, j’eus un léger sursaut tout en réalisant que si les choses continuaient à ce train-là, je n’étais plus à l’abri de l’infarctus !^^ Plus par réflexe qu’autre chose puisque mes actions n’étaient visiblement plus examinées par le comité de censure de mon cerveau oO, je portai une main légèrement tremblante à la joue d’Abi que j’effleurai alors que celle-ci s’écartait de moi pour disparaître parmi les rayons de la bibliothèque après avoir bredouillé une vague excuse que je n’entendis pas.

Je mis un temps infini à mesurer l’ampleur des évènements qui venaient de se produire en l’espace de quelques minutes à peine. Seul le rire de Victoire et ses bras levé en signe de triomphe parvinrent à me persuader du fait que je n’avais pas rêvé. Après que celle-ci se soit levée pour rejoindre Abi, je réalisai que si tout ceci n’était ni plus ni moins que la réalité, la suite de la soirée risquait d’être cauchemardesque ! Un peu effrayé, je braquai un regard un inquiet sur David dont l’expression vint confirmer mes craintes. Cette fois-ci, j’étais fichu !

-Je ne vais rien f..., commençai-je en réponse à la question de mon ami avant d’être interrompu par le retour de Victoire qui m’évita d’avoir à m’étendre plus longuement sur ce sujet pour le moins facheux.

Un peu distrait, je n’écoutais que vaguement les explications de David concernant l’Amortencia et la petite boutade qu’il y glissa à propos de Haley Miller dans le but évident de susciter la jalousie de Vic’. A les regarder tous les deux, tout paraissait si simple ! Quelques jours auparavant, ils avaient retrouvé la froideur et la distance qui ne les avait pas quittés pendant des années. Le matin même, David semblait au fond du gouffre, abruti par la bièraubeurre et par toutes ses plus noires pensées ! Et voilà qu’en l’espace de quelques heures, ils avaient retrouvé toute leur complicité pour évoluer sur la même longueur d’ondes dans une osmose presque parfaite qui en était presque déconcertante ! A ce moment précis, je compris enfin ce qui me différenciait et me séparerait à jamais de mon meilleur ami : David avait foi en tout ce qu’il faisait et n’avait pas peur de commettre une erreur. Pire encore, la difficulté le motivait et le rendait chaque fois plus brillant, plus à l’aise. Il était prêt à tout reprendre, à tout recommencer depuis le début simplement pour connaître cette petite seconde en suspension, ce frisson lié à la chute libre. Il avait perdu Victoire mais avait su l’attendre, pendant des années, et n’en était aujourd’hui que plus prêt à l’aimer davantage. Je ne me sentais moi-même incapable d’un tel courage et je craignais bien trop de perdre tout ce qu’Abi et moi avions mis tant de temps à construire !

Bien décidé à reprendre pied et à ne pas me laisser destabiliser, je décidai de répondre par l’humour à la question de David.

-Je sens la divine odeur de tes chaussettes après l’entraînement de Quidditch, Davidou ! Je t’aime, je t’ai toujours aimé, ton indifférence m’est absoluement insupportable !m’exclamai-je avec un sourire moqueur avant de crier, à l’attention d’Abigaël :Abi, reviens, je t’en supplie ! La chandelle est bien trop lourde à porter tout seul !

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

La fuite d’Abigaël avait surement été bizarrement vu par les trois autres Serdaigles, et à entendre la remarques de David alors qu’elle disparaissait derrière les étagères de grimoire cela avait bien rire le jeune Goldstein. Mais la française ne s’était pas sentit capable de rester. Au moment où elle avait sentit la main de Chris se poser sur sa joue alors qu’elle déposa sur la sienne un long baiser qui avait peut-être été trop accentuer pour ne pas être sincère, Abi avait cru sentir son cœur exploser dans sa poitrine. Etait-ce normale qu’elle ressente de tels sentiments ? S’adossant contre une étagère de vieux livres, elle prit ses joues entre ses mains : elles étaient brulantes ! Il fallait qu’elle se calme, se dit-elle en soupirant longuement avant de laisser retomber ses bras le long de sa taille fine, sans pour autant pouvoir oublier la scène qui venait se dérouler sans qu’aucun des personnages n’y puisse réellement quelque chose. Mais n’était-ce pas l’étape suivante qu’elle avait enfin franchie ? Les relations qu’elle entretenait avec Chris étaient tellement ambiguës et difficilement définissable, qu’ils couraient depuis le début vers ce qui venait de se passer. Aucun des deux n’avait osé faire le premier pas, aucun des deux ne voulait perdre l’autre si leur relation ne marchait pas, ils tenaient tous les deux à l’amitié qui les liaient qu’ils avaient surement toujours mis en arrière leur réelle sentiment. Ou du moins, c’était le cas d’Abigaël, et malgré les millions de sous-entendu de David, elle venait de le remarquer à l’instant. Qu’allait-elle faire... Les événements du moment n’étaient-ils pas assez complexe ? Mais en un sens, sa relation avec James n’avait-elle pas été une sorte de prétexte pour ne pas analyser jusqu’au bout les sentiments qu’elle avait pour Chris ? Ou du moins implicitement. La française aimait énormément James, peut-être, et même surement plus que de son côté à lui ces derniers temps, mais ces sentiments n’étaient réellement pas comparable à ce qu’elle avait ressentit quelques secondes auparavant en sentant la main tremblante de Chris effleurer son visage.

Ses réflexions furent coupés par l’arrivée inattendue de Victoire qui aux anges la prit dans ses bras. Rendant l’étreinte à sa cousine, Abigaël mordit sa lèvre inférieure en entendant sa cousine la féliciter. Comprenait-elle les questionnements que tournaient dans l’esprit de la Delacour à cet instant ? Peut-être pas non. A la différence de Victoire, Abigaël n’était pas réellement sûre d’elle. Elle ne l’était qu’en présence de sa cousine, et à croire ce qu’elle venait de faire, en présence de Chris aussi. Mais était-ce réellement le lieu pour harceler la Préfète de toutes ses questions ? Elle en aura largement le temps le soir même dans le dortoir des Serdaigles.
Ne répondant que d’un simple sourire à la réplique de Victoire alors qu’elles mettaient fin à leur étreinte, Abigaël laissa sa cousine complètement euphorique être heureuse pour eux deux. Pour le moment, elle était encore sous le choc.

-Tu veux que Chris vienne ? Ou tu préfères que j'aille les occuper pendant que tu... cherches ton grimoire de Potions ?
-Euh... L’option numéro deux me parait plus attirante ! Mais ne t’inquiète pas, je reviens dès que j'aurai remis la main sur ce "grimoire de Potions" !

Malgré tous les efforts qu’elle voulait bien donner, il lui fallait remettre de l’ordre dans ses idées afin d’affronter le regard moquer de David, et ses sous-entendus qui allaient pouvoir fuser dans tous les sens : il avait matière à en faire. Entendant les pas de sa cousine repartir vers les Serdaigles, Abigaël se ré-adossa contre l’étagère laissant sa tête tomber contre les vieux grimoires. Quelques minutes passèrent et la française entendait les rires de ses camarades et elle sentit que ses joues avaient enfin désenflammé, mais la voix de Chris qui l’interpelait, eut comme effet sur le visage de la française de l’illuminer d’un large sourire. Qui aurait pu oublier leur longue heure à tenir la chandelle entre Victoire et David ? Surement pas Abigaël en tout cas, qui attrapa un vieux grimoire de potion qui était prêt d’elle, avant de revenir vers les Serdaigles un large sourire dessiné sur ses lèvres. Adressant un regard complice à Chris avant d’envoyer un regard assassin à Dave : il n’avait pas intérêt à faire une remarque bourré de sous-entendu dans les minutes qui allaient suivre la réplique d’Abigaël.

-Mon pauvre, ne t’inquiète pas je ne vais pas te laisser seul dans cette torture ! Commença-t-elle avant de s’asseoir non loin de Chris sans pouvoir s’empêcher de plonger son regard océan dans celui de son camarade. On leur met quelle sorte d’éclairage : tamisé ou plutôt coloré ?

A ces mots, elle partit dans un fin rire cristallin. Pendant leur été passé ensemble, avec Chris, ils avaient longtemps rigolé à propos de leur rôle de porteur de chandelle, et ils aimaient à l’époque blagué sur le sujet, surtout lorsque Victoire et David pouvaient entendre leur remarque. Portant son attention sur David, elle le vit regarder son meilleur ami et poser ensuite son regard sur la jeune Delacour.

-Vic’, tu peux empêcher ton chéri de faire une remarque sur ce qui vient de se passer parce que je risque de lui envoyer ce vieux grimoire tout défraichi sur la tête ? Dit-elle à l’attention de sa cousine dans un français totalement naturel avec un large sourire. Bon ! Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi on en révise pas tels les Serdaigles digne de ce nom que nous sommes ?

Peut-être parce que tu es rentré dans le jeu du jeune Goldstein quelques minutes plus tôt, ma chère !!

David était au moins aussi enthousiaste qu'elle, constata Victoire alors que le Préfet en Chef énumérait toutes les propriétés de l'Amortencia sans en omettre une seule - comme quoi, la motivation change tout " Allez, on révise ! » [PV Chris, David, Vic’] Icon_razz

-, devant un Chris à l'air toujours un peu éberlué. Vic' avait déjà eu l'occasion d'en préparer pendant un des cours du professeur Malefoy, et bien entendu, elle avait été instantanément prise dans un tourbillon d'odeurs mêlées entre l'herbe fraîchement coupée du terrain de Quidditch, la bièraubeurre, le cuir des canapés de la Salle Commune... Le souvenir de cette étrange sensation de légèreté lui fit oublier pendant quelques secondes la raison pour laquelle elle était ici, et la jeune femme mit un certain temps à réagir alors que David évoquait à nouveau Haley Miller - Victoire risquait de le prendre au mot, d'ailleurs. ^^

- Mais bien sûr, fit-elle en lui jetant un regard dédaigneux. Tout comme je sens la Heineken et la choucroute de Jacob Davis, c'est évident !

Pinçant les lèvres pour cacher son sourire, elle se saisit du livre qui était censé protéger Dave de ses foudres, et s'en servit pour asséner un coup sur l'épaule de David - qui ne risquait pas d'en mourir, étant donné la force physique dont Vic' disposait. " Allez, on révise ! » [PV Chris, David, Vic’] Icon_wink

Elle fut cependant interrompue dans son entreprise par la remarque de Chris, qui la fit éclater de rire alors que son petit ami affichait une expression particulièrement étrange devant la déclaration passionnée du Serdaigle. C'était décidé, si David décidait de la quitter, ce devrait être pour Chris Corner et pas pour cette pimbêche de Miller ! ^^

Mais même si la situation tournait plus à la comédie qu'à la gêne pour le quatuor, et malgré la semi-surdité de la bibliothécaire, le fait que Chris se mette à élever la voix sembla réveiller le "vieux dragon", qui, alors qu'Abi revenait de sa "recherche de grimoire", commença à avancer vers le petit groupe d'un air menaçant. La surveillant du coin de l'oeil, Victoire sourit à sa cousine pour lui répondre, dans un français parfait.

- C'est ton chéri, maintenant ? fit-elle d'un air taquin, avant de reprendre, je t'assure que tu pourrais le taper avec un des livres, ça leur fait le plus grand bien, demande à David ! Mais si ça peut te rassurer tu n'auras pas à t'inquiéter des bêtises de Chris, j'en connais une qui va venir nous gâcher la fête !

Et en effet, à peine eut-elle terminé sa phrase que la fille de Fleur entendit une voix aigre tonner dans son dos,

- C'est une bibliothèque, ici, pas une séance de rencontres ! Miss Weasley, ne laissez pas ce jeune freluquet et ses cheveux gras vous influencer ! Miss Delacour, je vous prie de vous tenir convenablement, et vous, ajouta la vieille dame avec un regard noir en direction des garçons, tenez-vous tranquilles et cessez de vous comporter comme des... comme des...

Vic' se força à retenir un fou-rire pendant que la bibliothécaire cherchait une expression adéquate au comportement de Chris et David, et elle échangea un regard pétillant avec Abigaël alors que sa cousine essayait elle aussi de garder son sérieux.

- ...comme les adolescents stupides et pleins d'hormones que vous êtes ! finit par articuler la bibliothécaire avant de tourner les talons d'un air passablement furieux.

Alors qu'elle se remettait tout juste de l'intervention théâtrale et ô combien analytique de la vieille dame " Allez, on révise ! » [PV Chris, David, Vic’] Icon_wink

, Victoire lança un regard équivoque à ses camarades et leur désigna les livres avec un sourire en coin :

- Et voilà comment on récolte une réputation de freluquet à cheveux gras et plein d'hormones, les amis ! C'est trop tard pour toi, Dave, mais nous, on peut peut être encore se rattraper en travaillant ! ^^

La réplique de Victoire déclencha chez moi un violent fou rire alors que je l’imaginais attablée dans Merlin sait trop quel restaurant allemand, sirotant sa Heineken et se gavant de choucroute jusqu’à plus faim (que de raffinement !^^) en écoutant Davis blablater dans sa langue d’ours mal léché. Comme quoi, même la plus virulente des jalousies se laissait dominer par la raison dans les cas de figures les plus désopilants et le plus improbables. Non vraiment, il y avait à peu près autant de chance que Vic’ fugue en Allemagne au bras d’un boche de quinze ans à peine que je me promette à Miller jusqu’à ce que la mort nous sépare (avec une mention spéciale « suicide interdit » inscrit en petites lettres en bas du contrat). Perdu dans mes divagations dénuées de tout sens, je revenai bien vite sur terre, néanmoins, en encaissant un violent de livre de la part de Victoire. Outré, je m’emparai à mon tour de l’ouvrage pour m’exclamer :

-Alors, là ! Tu as de la chance : on ne frappe pas les femmes, même avec une fleur parce que sinon…

Sinon quoi ? Victoire ne le saurait probablement jamais étant donné que Chris me força à m’interrompre au beau milieu de ma phrase pour une déclaration pour le moins étrange, bien que pleine d’humour. Alors que Vic’ partait dans un fou rire incontrôlable, j’esquissai une grimace de profond dégoût qui se mua bientôt en un sourire amusé.

-Ne prends pas tes fantasmes pour des réalités, mon cher ! Je sais que je suis du genre irrésistible mais tout de même ! m’exclamai-je en bombant le torse tout en passant une main dans mes cheveux, l’air satisfait avant d’adopter un ton pathétique : Je suis fidèle, dans mon genre et j’aurais bien trop peur briser notre amitié ! Elle, c’est pas pareil, c’est pas mon amie !

A ces mots, je désignai Victoire. Et voilà comment en deux temps trois mouvements je venais de faire une allusion directe aux craintes de Chris concernant Abigaël tout en me vengeant du coup de livre que Vic’ m’avait asséné quelques poignés de secondes plus tôt. Vraiment, cela devenait difficile d’avoir autant de talent et de faire preuve de temps de supériorité intellectuelle ! Rolling Eyes

Malheureusement pour moi, je n’eus pas le temps d’exiger des trois autres qu’il érige un temple en mon honneur puisque Chris eut la bonne idée (non pas) de faire de la voix dans ce lieu qui n’était vraiment pas propice à ce genre de comportements ce qui eut pour effet, certes, de ramener Abi près de nous mais aussi de provoquer la colère du vieux dragon qui partit dans une grande envolée lyrique qui me laissa muet. Perplexe, je fixai ce vieux tas d’os qui s’agitait devant nous en passant par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Ce n’est que lorsqu’elle tourna les talons que je pris la mesure de ce qui venait de nous arriver. Je partai alors dans un grand éclat de rire (que je voulus le plus bruyant possible, question de principe ! ><) alors que je m’écroulai sur la table, ayant encore un peu de peine à croire ce que je venais d’entendre. Mais visiblement, mon imagination ne m’avait joué aucun tort puisque Victoire cru bon de répéter les insultes du « vieux machin », histoire de m’afficher une seconde fois.

-Elle va voir qui c’est le freluquet ! m’exclamai-je en me levant pour me dresser de toute ma hauteur… avant de me laisser retomber sur ma chaise. Pour les hormones, je ne dis pas mais je n’ai pas les cheveux gras, c’est quoi ce délire ?

De nouveau, je ris de bon cœur avant de reculer ma chaise pour mettre les pieds sur la table, priant Merlin de toutes mes forces pour que le vieux dragon ne manque pas un détail de la scène, avant de repousser quelques livres d’une jambe.

-Allez-y ! Travaillez comme des forcenés ! Pour info, le freluquet à cheveux gras et plein d’hormones est tellement supérieur à vous, physiquement, psychologiquement et intellectuellement parlant qu’il n’a pas besoin de Merlin sait trop combien de livre poussiéreux ! Tout est là ! m’exclamai-je en poitant un doigt sur mon front avant de fermer les yeux. Notez que j’ai la gentillesse de vous tenir compagnie pendant que vous essayez, sans succès, de m’égaler ! Vous me préviendrez quand vous serez enfin décidés à quitter cet endroit où mon talent semble incompris pour finir la soirée dans de biens meilleures conditions : feu de cheminée, canapé, bièraubeurre et chocogrenouilles à foison !

Serdaigle Nombre de messages : 21 Age : 34 Date d'inscription : 09/01/2010

A voir l’expression qu’afficha David suite à ma petite plaisanterie d’un goût très particulier, je ne regrettais vraiment pas d’avoir fait preuve de suffisament d’audace pour tenir tête au type le plus envahissant et le plus prétencieux de Grande-Bretagne (quoique, il devait se battre le titre avec James Wink

) ! Malheureusement, se réjouir trop vite revenait à oublier que la seule motivation de Goldstein, dans la vie, était ce genre de petits conflits sans intérêts qu’il prenait trop à cœur, toujours décidé à avoir le dernier mot et à être celui qui sortirait la blague la plus subtile, la plus lourde, la plus hilarante (cela n’avait pas la moindre importance tant que l’adverbe quantitatif précédait cette succession d’ajectifs !^^). Aussi, il ne tarda pas à prendre sa revanche en rentrant un peu trop dans mon jeu non sans glisser une allusion absoluement détestable à ma crainte de gâcher mon amitié avec Abigaël. Ce genre de boutades me faisait sourire, d’ordinaire, mais je commençais à m’en laisser, surtout dans ces circonstances. Non sans un soupir, je songeai qu’il me faudrait en toucher un mot à David qui n’était pourtant pas mal intentionné et aurait donc un mal fou à comprendre ma gêne.

Mais l’heure n’était pas à ce genre de question ! Abi avait visiblement entendu mon appel puisqu’elle refit son apparition parmi nous en reprenant en mains notre rôle de porteurs de chandelle que nous affectionnions tant malgré nos fréquentes râleries à l’égard des deux tourteraux.

-Je propose lumière tamisée ! On a assez vu la tête de David, tu ne crois pas ?

A ces mots, j’adressai un sourire moqueur à mon ami pour lui signifier qu’il devait voir là une basse vengeance à tous les coups qu’il m’avait fait dans la soirée. Malheureusement pour nous, la bonne humeur que nous avions finalement réussie à installer malgré des débuts un peu houleux n’était pas au goût de tous et surtout pas à celui de la bibliothécaire qui jugea bon de venir laisser exploser sa colère pour des raisons que j’avais bien du mal à comprendre. A moitié hilare, j’accueillis avec joie les remarques du « vieux dragon » en constatant que, pour une fois, tout le monde en prenait pour son grade ! Finalement, je songeai que la vieille femme avait dû passer le plus clair de la soirée à nous écouter (nos vies étaient bien plus passionnantes que la sienne ! Razz

) et avait cru bon d’intervenir pour nous départager en insultant tout le monde.^^

-David, vois le bon côté des choses ! Cette fois-ci, je crois que tu es son préféré ! m’exclamai-je avant de rajouter, avec humour : A mon avis, pour qu’elle soit si en colère alors que nous n’avons absoluement rien fait, soit elle s’est fait plaquée par son fiancé, soit McGo’ lui a refusé son augmentation ! Et je penche plutôt pour la deuxième solution parce qu’entre nous, qui voudrait d’un dragon tous les matins au réveil ?

Je marquai un temps d’arrêt avant de rajouter :

-Ah bah si, toi, Vic’ ! Pauvre innocente que tu es, tu n’as pas encore vu David avant sept heures le matin !

Et toc ! >< Quoique, mon ami n’avait vraiment pas besoin de moi ; il s’enfonçait tout seul en partant dans Merlin sait trop quel discours d’égocentrique fini. Je levai les yeux au ciel, en m’abstenant de tout commentaire, le temps qu’il termine son monologue. Après quoi je me tournai vers les deux jeunes femmes pour m’exclamer :

-Tu te demandes encore pourquoi on ne révise pas, Abi ? Il faut qu’on prenne une décision, il en va de notre réussite à nos ASPIC ! Qui vote pour le sacrifice de cet énergumène qui nous empêche de nous concentrer ? Ne vous fatiguez pas, j’ai un droit de veto ! On le jette du haut de la tour d’astronomie ou on l’offre gracieusement au Calmar Géant ?

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Malgré la gêne qui aurait pu se mettre en place entre Chris et Abigaël, celle-ci ne ressentit rien. Au contraire d’ailleurs, le jeune homme semblait rentrer dans son jeu aussi simplement qu’avant, et la français rit de bon cœur à la réplique de Chris qui n’avait pas oublié leur après-midi à se tourner les pouces aux côtés d’une Victoire et d’un David qui semblaient avoir trouver une occupation plus intéressante que d’essayer d’entamer une conversation commune. Imitant le geste qu’elle aurait fait avec sa baguette en visant le plafond de la Bibliothèque, Abi fit un clin d’œil complice à Chris avant d’illuminer son visage d’un sourire ravissant.

Portant son attention sur Victoire, elle lui sourit alors que celle-ci lui répondait dans un français clair afin que les deux Serdaigles ne comprennent en rien l’aparté qu’elles faisaient. Affichant un sourire triomphant alors que sa cousine lui permettait de frapper le jeune Serdaigle à l’aide du grimoire, le sourire d’Abigaël se transforma bien vite en une grimace alors que sa cousine lui faisait part de la présence de la vieille bibliothécaire qui allait bientôt mettre fin à leur réjouissance présente. Elle devrait plutôt envoyer le vieux grimoire sur elle, plutôt que de vouloir viser David ! D’ailleurs, quand on parle du loup : la bibliothécaire fit son apparition, de nouveau, non loin du quatuor afin des les recadrer un peu. Elle aurait pu être convaincante si elle n’avait pas buté sur une expression à adéquate pour définir Chris et David. Echangeant un rapide regard avec Victoire, la française tenta de garder son sérieux et de ne pas partir dans un fou rire convulsif. Mais elle ne parvint pas à se retenir plus longtemps. Dès que la bibliothécaire soit repartie vers ses étagères et ses vieux grimoires adorés, et après que Victoire ait fait une remarque plus qu’hilarant, Abigaël s’effondra de rire sur la table. La réaction qu’eut David face à la réplique théâtrale de la bibliothécaire n’arrangea pas le fou rire de la Delacour. Au contraire, elle se balança contre le dossier de sa chaise entourant de ses bras son ventre alors qu’elle était secouée d’un rire convulsif. La bonne humeur avait prit un moment à venir en ce début de soirée, mais à présent il était solidement accroché au quatuor et ça n’allait pas être une vielle dame qui allait changer cela. Parvenant tout de même à contenir son rire, Abigaël se calma enfin au moment où Chris l’interpela afin de répondre à la question qu’elle avait posé quelques minutes plus tôt. Lui souriant amusé, elle se retint pour ne pas repartir dans son fou rire regardant d’un air complice la posture de David. Son estime qui n’était réellement pas hautement placé dans l’esprit de la bibliothécaire devait frôler la barre du zéro à présent. Mais devait-on s’en faire ? Non ! Ils avaient tellement rit et détendu l’atmosphère qu’ils n’étaient plus à une bibliothécaire près ! ^^

Adressant un large sourire complice à Chris puis à Victoire, elle entra rapidement dans le jeune du jeune Corner en levant les bras en signe de triomphe.

-J’opte pour l’option numéro deux ! Le pauvre Calmar doit mourir de fin ! Commença-t-elle en adressant un clin d’œil complice à David. Après ça, qui vote pour qu’on passe par les cuisines avant de remonter vers la Salle Commune devant la cheminée avec Bièraubuerre et Chocogrenouille à foison ?! On y sera nettement plus au calme !

A ces mots, elle ne put se retenir d’indiquer d’un coup de tête la direction où la bibliothécaire venait de disparaitre, avec un large sourire dessiné sur le visage, avant de diriger son regard amusé vers David.
N’attendant pas la réaction de l’un de ses camarades, elle se leva d’un bond avant d’ajouter.

-En fait, il n’y a pas de vote à faire ! En temps que Capitaine de l’équipe, je décide qu’une soirée autour de la cheminée après un saut dans les cuisines est indispensable pour nous !

Ne pouvant pas retenir un large sourire amusé, Abigaël sortit sa baguette afin de ranger tous les grimoires qui se trouvaient sur la table vers leurs étagères respectives. Cette soirée n’avait pas vraiment commencé sur une note joyeuse, mais il semblait qu’elle allait se finir sur des sonorités plutôt rieuses, et bien qu’ils n’aient pas réellement travaillé, les révisions pouvaient être reportées. Malgré ce que les quatre Serdaigles pouvaient penser, ils étaient tous prêts !

» Le retour de Chris =]
» Chris Corner [Serdaigle]
» On n'oublie rien de ce qu'on veut oublier.[Abi, Dave, Chris]
» "Le sourire, c'est l'amorce du baiser."
» David Goldstein [Serdaigle]