"Le début ne laisse pas présager la fin." [PV]

***

- Chris, remballe ces antisèches tout de suite, tu fais honte à toute notre Maison !
- Abi, je peux te parler une minute ?
Le rire d'Abigaël avait été stoppé net par l'irruption d'une Victoire aux traits qui se voulaient totalement neutres, alors que la belle rouquine était entrée dans la Salle Commune des Serdaigle.
- Vic', est ce que ça va ?
La voix anxieuse de la jeune française s'était élevée pendant qu'elle contournait le canapé sur lequel Chris était encore assis. Abi avait pris Victoire par le bras et avait suivi sa cousine sans mot dire jusqu'à leur dortoir, où elles s'étaient assises toutes les deux sur le lit de la fille de Fleur.
- Est ce que Ted va bien ?
Victoire avait eu un rire un peu nerveux. Sa cousine était trop perceptive pour ce genre de choses. Alors que la jeune Préfète, ne sachant trop comment commencer, avait tourné son regard bleu vers celui, inquiet, d'Abigaël, cette dernière avait à nouveau demandé,
- Qu'est ce qui s'est passé ?
Vic' eût sans doute préféré fondre en larmes et se sentir honteuse, coupable et déchirée de douleur après ce qu'elle avait dit à Ted Lupin. Mais à l'instant même où les bras de sa cousine s'étaient refermés autour d'elle, elle n'avait ressenti qu'une forme de soulagement. Enfin, cette partie de son existence avait été mise en parenthèses par quelques mots simples : "C'est fini - pour le moment."
- J'ai besoin d'y réfléchir, Abi !

Elle avait tout expliqué, dans les moindres détails, à la fille de Gabrielle, qui avait d'abord eu l'air choqué devant l'absence de peine ressentie par la jeune femme. Petit à petit, les traits d'Abigaël s'étaient radoucis, cependant. La nouvelle de sa rupture avec Ted avait fait du chemin dans l'esprit pacifique de sa cousine et dans le fond, Victoire savait qu'elle avait fait le bon choix. Ses pensées ne s'étaient pas tournées vers les sentiments actuels de Teddy avant un certain temps...

***

En ce début d'après midi ensoleillé, marqué par une température largement plus élevée que les jours précédents, le célèbre quattuor de Serdaigle avait décidé qu'une sortie à Pré-au-Lard s'imposait. Tous les quatre majeurs, ils n'auraient pas besoin d'une quelconque autorisation pour se rendre au village, et David, Chris et Abi votèrent la proposition avec un enthousiasme débordant. Victoire, de son côté, encore un peu mystifiée par le fait que quatre ans de sentiments puissent être si vite mis de côté sans la moindre anicroche, reprenait petit à petit du poil de la bête, et bien que s'étant beaucoup isolée avant le jour J, elle franchit les portes du Château avec un sourire paisible, le moment venu. Abi et Chris avaient décidé de s'offrir une petite virée sur le Terrain de Quidditch pour pouvoir mériter leur Bièraubeurre ^^, mais la jeune Préfète, trop longtemps restée enfermée dans son dortoir, avait préféré prendre une longueur d'avance sur ses camarades, profitant du soleil et des reflets splendides qui devaient animer sa longue chevelure rousse. Son manteau entrouvert sur une robe en dentelle offerte par Gabrielle pour son anniversaire, Vic' avançait en admirant le paysage, regrettant presque de voir se profiler l'entrée du pub beaucoup trop tôt à son goût.

La jeune femme pénétra dans les Trois Balais, sans s'étonner du fait que très peu de clients peulaient le bar à cette heure, et s'installa à une table éclairée par les rayons persistants du soleil, parvenant à entrer dans la pièce malgré la vitre poussiéreuse qui surplombait l'installation.

Dans à peine quelques minutes, les trois autres étudiants de Serdaigle la rejoindraient et un après-midi semblable à tant d'autres commencerait. Abigaël lui jetterait de temps à autre un coup d'oeil prudent et anxieux, perplexe de voir que le comportement de Victoire n'avait pas radicalement changé malgré les circonstances. Mais heureusement pour elles, la nouvelle devait être restée entre elles deux... Chris ne se joindrait pas à la jeune française pour poser des questions soucieuses à Vic', quoique de manière un peu plus revêche qu'Abi - et en anglais, bien sûr. ^^ Et David... il ne s'atendrait à rien de particulier, selon toute vraisemblance.

Cette pensée arracha un soupir à la jeune Serdaigle, à sa grande surprise. Elle elle-même, alors ? Qu'espérait-elle de cette sortie entre amis à Pré-au-Lard ? Pour quelle (peu) mystérieuse raison ne se sentait-elle pas dévastée par une rupture qu'elle avait provoquée sans pouvoir la justifier ? Cette journée ne devrait pas lui sembler meilleure que les autres. Au contraire, vu son tempérament de feu, Victoire n'aurait pas dû pouvoir supporter ses échecs, même - surtout - émotionnels. Que lui arrivait-il ? Ou plutôt, pourquoi cela lui arrivait-il, puisqu'il était évident que la jeune femme ne connaissait que trop bien la raison de son étrange bien-être ?

Absorbée par des questions auxquelles elle aurait été bien en peine de répondre, la belle Préfète ne remarqua pas tout de suite la présence d'un de ses camarades sur le seuil du pub...

-Vic’ et Ted... Ils ont rompu !

La phrase tournait sans cesse dans ma tête depuis la veille, tant et si bien que je n’entendais même plus la voix d’Abigaël avouant cette vérité à Chris, dans un murmure. Toute la nuit, j’avais lutté contre mes draps sans trouver le sommeil, partagé entre l’angoisse et la culpabilité alors que cette conversation que j’avais surprise, au détour des couloirs, résonnait dans mon esprit torturé. Ce que j’avais le plus souhaité ces dernières années, ce que j’avais désiré avec tant de force, était en train de se produire. Si j’avais cru, un instant, que je ne m’en sentirai que plus joyeux et apaisé, je réalisais à présent à quel point j’avais eu tort. Durant les jours de silence qui avait suivi la soirée que j’avais passé en compagnie de Victoire dans la salle commune, la jeune femme avait tout fait pour que nous ne nous retrouvions jamais seuls afin d’éviter toute conversation. Les premiers temps, j’avais songé qu’elle avait besoin d’un peu de temps. Par la suite, j’avais fini par conclure qu’elle regrettait notre conduite et qu’elle ne tenait pas à ce nous prenions le risque de nous engager davantage l’un envers l’autre ce qui expliquait le fait qu’elle mette un point d’honneur à m’éviter. Ce baiser ne signifiait rien pour elle et, en un sens, les choses étaient mieux ainsi. Mais l’annonce (bien qu’officieuse) de sa rupture avec Ted était venu ébranler mes certitudes…

Il était près de cinq heures du matin lorsque je trouvai enfin un sommeil agité et très peu réparateur. Lorsque les tout premiers rayons du soleil innondèrent de lumière le dortoir des garçons de Serdaigle, je me réveillai étendu sur le sol glacé, retenu prisonnier par mes draps emmêlés. Non loin de moins, un rire résonna dans la semi-obscurité.

-Par la barbe de Merlin, David ! Si tu voyais ta tête !
-Merci, ça fait plaisir..., grommelai-je, de mauvaise humeur.

A des excuses qui auraient été les bienvenues, Chris préféra un haussement d’épaules qui en disait long. Puis, sans m’adresser le moindre mot, il quitta le dortoir, probablement pour rejoindre Abigaël pour des prétendues révisions qui n’avaient rien de profesionnelles. Alors que je laissais échapper un profond soupir, je me ramenai les draps sur mon visage, moi-même étonné et écoeuré par les pensées peu sympathiques que je nourrissais à l’égard de mon meilleur ami. Depuis que j’avais surpris la conversation qu’il avait eu avec Abi au sujet de Ted et de Victoire, je les imaginais sans cesse tous les deux, occupés à me casser du sucre sur le dos sans mercie, probablement persuadés (à juste titre ?) que j’étais la cause de cette situation. Décidemment, la sortie à Pré-au-Lard que nous avions projeté pour cet après-midi promettait d’apporter son lot de malaise.

La matinée, je la passais loin des trois autres, très peu disposé à me mêler à eux alors que la culpabilité me rongeait de l’intérieur. Je descendis donc aux cuisines pour prendre une bouteille de bièraubeurre que je sirotais seul dans le parc. Je ne me reconnaissais pas moi-même. D’ordinaire, je savais dépasser ce genre de situations par quelques boutades bien amenées qui me donnaient l’air sûr de moi ! Mais cette fois, c’était différent. Quand il était question de Victoire, tout était différent. Le plus dur à supporter était de loin le silence de la jeune femme et la pensée de ce que Chris et Abigaël pouvaient bien dire à mon sujet, à ce moment même. Et pourtant, il me faudrait les affronter, dans quelques heures.

Le temps passa bien plus vite que ce à quoi je m’étais attendu. Bientôt, je me débarassai de ma bouteille vide avant de me diriger le plus lentement possible vers le village de Pré-au-Lard. J’avais pris la bonne résolution de tenter de me comporter le plus normalement du monde, sans rien laisser paraître de la tempête intérieure que je subissais. Mais alors que je poussais la porte des Trois Balais, mes projets s’envolèrent aussitôt à la vue d’une Victoire assise seule à une table. Je l’observais de longues minutes, tenté par l’envie de fuir ce lieu au plus vite. Je n’aurais qu’à trouver une excuse à formuler à mes amis pour justifier mon absence ! Mais la tentation de me trouver de nouveau seul avec elle était plus forte. Et puis, peut-être qu’il était temps de mettre les choses au clair ?

Non sans hésiter, je parvins néanmoins à m’avancer vers elle pour venir prendre place à ses côtés, silencieusement. Mal à l’aise et dans l’impossibilité de le cacher, je fixai mes mains alors que je pianotais sur la table, un peu nerveux. Enfin, j’avançais doucement ma main de celle de Victoire, mes doigts venant frôler doucement les siens dans un geste hésitant. Je pouvais lui cacher, je pouvais lui mentir. Je pouvais faire celui qui ne savait rien mais à l’instant même où je m’étais assis auprès d’elle, mon attitude m’avait trahi. Alors que faire ?

-Comment tu te sens ? demandai-je dans un murmure à peine audible. Enfin, je veux dire... Victoire, vraiment, je suis...

Désolé ? Etait-ce vraiment le cas ? Est-ce que j’étais réellement désolé de lui avoir rappelé que notre jeunesse n’était pas éternelle et que nous nous devions d’en profiter ? Etais-je réellement désolé d’avoir été là pour elle, de l’avoir écouté ? Et comment pouvais-je décemment regretter ce baiser qui était venu concrétiser quatre ans d’espoirs tout en en éveillant d’autres ?

Non. Non, je ne l’étais pas.

Le silence presque irréel qui avait peu à peu envahi le pub semblait contribuer au tout nouvel espace temps dans lequel Victoire avait l'impression d'entrer. La jeune femme ne releva pas la tête lorsqu'elle sentit David avancer vers la table, puis s'asseoir à côté d'elle. Elle n'eut pas besoin de le regarder pour savoir qu'il était là, aussi mal à l'aise qu'il avait pu l'être lors de la fameuse scène de la Salle Commune, assez nerveux pour pianoter frénétiquement sur la table en bois. Vic' resta immobile, hésitant malgré tout quant au comportement qu'elle était censée adopter. Certes, la belle Préfète savait ce qu'elle voulait, et l'espace d'une seconde elle avait cru entrevoir ce que David souhaitait lui aussi, à peine une semaine auparavant... Mais qu'en était-il de l'instant présent ?

Comment savait-il ? Quand elle était entrée dans les Trois Balais, Vic' s'était plus ou moins préparée à passer un après midi semblable à tous les autres, entre amis, à rire du mieux possible aux blagues de Chris et aux réflexions amusées d'Abigaël, exclusivement en français, à son intention.

La joie de voir apparaître Dave à ce moment précis laissa place à la surprise perpétrée par l'attitude du jeune homme. De toute évidence il tait au courant pour Ted et elle... Pourtant, Victoire n'en avait parlé qu'à Abi, à un moment où leur dortoir était désert ! Sa cousine ne serait jamais allée jusqu'à rapporter toute leur conversation à David...

A moins que... Evidemment, réalisa la jeune femme, Abigaël avait dû en parler à Chris sans réfléchir au fait que David et lui entretenaient les mêmes liens entre eux que les descendantes des Delacour entre elles.
La jeune sorcière sentit les doigts de Dave effleurer sa main. Elle n'osa pas réagir à son geste, mais tourna lentement la tête vers le jeune Serdaigle et l'écouta parler sans parvenir à dissimuler son sourire. Alors qu'il s'arrêtait, cherchant manifestement les mots justes, et les plus vrais possibles, Victoire prit la parole à son tour d'une voix douce :

- C'est mieux comme ça, Dave...

Après tout, n'avait-il pas été le premier à dire qu'ils feraient mieux de profiter de leur jeunesse pendant qu'il en était encore temps ? Fleur, Diane, Daphné, même Arthur et Bill, n'avaient-ils pas fait remarquer à Vic' à quel point sa relation avec Ted paraissait trop sérieuse pour leurs âges à tous les deux ? David avait été là pour l'écouter alors que Ted s'était contenté de lettres échangées de moins en moins régulièrement. Ted passait son temps à vouloir la réconcilier avec son cousin James, et David pensait comme elle que l'aîné des Potter était au moins aussi arrogant et imbu de lui-même qu'il était intelligent. David s'était joint à la DCFM, et malgré toutes les inquiétudes que Vic' avait pu faire passer à Ted dans ses écrits, ell n'avait jamais eu de retour du jeune Lupin. Ted avait officialisé leur relation devant toute leur famille réunie sans son accord, chose que Dave n'aurait jamais osé faire.

Pour toutes ces raisons - et tant d'autres, innombrables -, Victoire décida soudainement de tenter le tout pour le tout. Avec douceur, elle prit le visage de David entre ses mains et se pencha vers lui, pour l'embrasser à nouveau...

Alors que ma phrase restait pitoyablement en suspens, je me sentais particulièrement maladroit et ridicule. Mais contrairement à mon habitude, je n’étais pas inquiet, je ne craignais plus de subir les remarques méprisantes de Victoire. J’avais peur de lui avoir fait du mal, tout au plus. Mais je n’appréhendais plus sa réaction, sa colère. De la même façon, quelques semaines auparavant, je n’aurais jamais été troublé d’une telle façon. Avec le temps, je m’étais forgé une armure de désintérêt et de mépris pour me protéger de la jeune femme. Ses répliques n’avaient pas suffit à me fragiliser. Et là, en l’espace d’une soirée, j’étais devenu vulnérable. Mon âme était définitivement mise à nue sous son regard bleu, elle pouvait obtenir tout ce qu’elle souhaitait de moi. Je n’avais plus rien à voir avec l’adolescent populaire, sportif, blagueur qui savait prendre la distance nécessaire sur les choses. J’étais de nouveau ce garçon de treize ans dont le cœur cognait si fort dans sa poitrine lorsque cette fillette lui adressait un regard. Et la fillette avait grandi, elle aussi. Son regard avait changé. Tout avait changé et pourtant, elle semblait toujours la même, dans sa force de caractère et dans ses fragilités. Etait-il possible que rien n’ait changé ? Peut-être nous avait-il fallu un peu de temps, pour grandir et être enfin prêts l’un pour l’autre ? Peut-être qu’à présent, je me sentais prêt à lui donner ce qu’elle attendait de moi, et que je n’avais pas su lui offrir, quatre années plus tôt, tout en restant à son écoute pour ne jamais la devancer dans ses aspirations ?

Tout comme cela avait été le cas la semaine passée, je répondis au baiser de la jeune femme et de la même façon, des doutes semblables m’envahirent. Dans ce doux moment qui aurait pu tendre vers la perfection, je réalisais enfin les dégâts causés par quatre ans d’animosité. La confiance allait et venait sans jamais se fixer. Alors que je mettais fin à ce baiser, mes lèvres toujours à quelques centimètres des siennes, je ne pouvais m’empêcher de me demander combien de temps durerait ce cessez le feu, cet espace temps entre hier et demain, minute privilégiée qu’on ne tarderait sûrement pas à me dérober, j’en étais persuadé. Plongeant mon regard bleu dans celui de Victoire, je l’embrassai à mon tour, presque furtivement, probablement pour obtenir son pardon, par avance, pour les questions que je m’apprêtais à soulever. Puis, dans un geste lent j’écartai doucement une mèche de cheveux de la préfète de son visage, retrouvant ce geste que j’avais tant exécuté, par le passé, lorsque l’heure était grave.

-Victoire..., commeçai-je doucement, toujours aussi peu sûr de moi ce qui ne me ressemblait guère. Je ne suis pas quelqu’un de compliqué, tu le sais... Je ne t’ai pas menti, je pense que la vie est courte ce qui me pousse à prendre les choses comme elles viennent, avec beaucoup de simplicité ! Et si même si elles semblent fragiles et éphémères, ça ne les rend que plus apréciables encore mais...

Je marquai un temps d’arrêt durant lequel je baissais les yeux.

-Je ne veux pas perdre l’amitié d’Abi, ni me brouiller avec ton cousin (en tout cas, pas pour cette raison) ou que sais-je encore pour réaliser par la suite que... ça ne comptait pas à tes yeux.

Ma voix se perdit dans un murmure. Alors, prenant une grande inspiration et affrontant les choses pour la première fois de la journée, je pris doucement la main de la jeune femme dans la mienne avant de relever vers elle mon regard bleu.

-ça compte pour moi, Victoire ! Je ne parle pas d’engagement, je ne parle pas de demain ! Je parle juste de sincérité et pour aujourd’hui... Parce que je suis sincère...…

Et voilà comment quatre ans d’efforts étaient définitivement réduits à néant. Le masque était définitivement tombé et l’image que je m’étais forcé d’entretenir ces dernières années n’était plus. Mais curieusement, ce n’était pas la déception qui m’envahissait mais le soulagement. Car je l’aimais et je nourrissais l’espoir de voir se réfléter au fond de ses yeux ce qui me brûlait dans mon regard.

Victoire s'était presqiue attendue à ce que David la repousse, à ce qu'il se mette à rire ou encore à ce qu'il parte dans un de ces accès de colère dont seul James avait l'intégral secret. Pourtant, le jeune homme lui rendit son baiser, et alors qu'elle se détachait lentement de lui, presque à regrets, il l'embrassa à nouveau, avant de dévisager la jeune femme pendant de longues secondes. Vic' aurait souhaité que ces quelques instants de partage simple et sans équivoque durent toujours, et elle adressa un doux sourire à Dave lorsqu'il écarta une mèche de cheveux roux du visage de la jeune sorcière, un geste qu'il avait accompli des centaines de fois par le passé.

A ce moment précis ils n'étaient plus les adultes aux émotions complexes qui s'étaient voué un ressentiment sans pareil pendant des années, mais plutôt les pré-adolescents plongés dans une histoire qui, dans leur esprit, durerait éternellement. Dans les pensées de Victoire, peut-être allégées par le soleil et l'atmosphère particulière du pub, il n'y avait ni Ted ni raisons pour David de se montrer distant de quelque façon que ce fût - c'est pourtant ce qu'il fit, en soulevant les questions exactes que Vic' aurait pour sa part jugées inutiles.

Elle écouta le jeune Serdaigle parler, sans quitter son visage des yeux - ces traits qui lui avaient manqué bien plus qu'elle n'avait osé se l'avouer, en considérant un avenir sans nuages. Carpe Diem, comme le disait parfois James... Wink

En observant David de la sorte, la jeune femme eut l'impression d'autant plus nette de revoir le garçon encore timide, mince et presque efflanqué, qu'elle avait si bien connu pendant sa Troisième Année, un Dave aux yeux d'un bleu quasiment trop profond pour son visage d'enfant. Il venait de faire tomber la guarde, dévoilant soudainement son coeur dépourvu d'artifices à la jeune Préfète, qui réalisa qu'un tel effort de sincérité avait dû énormément coûter à son ami... La fille de Fleur regarda un instant sa main et celle de Dave, liées, puis dans un geste tendre elle posa un doigt sur les lèvres de David et parla à son tour, comme dans un murmure :

- David, je... Victoire hésita, baissa les yeux, cherchant les mots justes, et peut être aussi la manière de les lier entre eux. Je sais que je ne suis pas réputée pour mon intégrité, je sais que je t'ai fait souffrir et que tu te... méfies de moi, en quelque sorte...

Vic' marqua un temps d'arrêt, blessée par ses propres mots. Ils sonnaient juste, en effet, peut être même un peu trop...

- Je ne te ferai jamais de mal, Dave, je n'attends pas que tu surpasses Ted et ses projets, je ne cherche pas à semer le trouble entre Abi, Chris et toi, je veux simplement que tu saches à quel point je... je t'aime.

Victoire ne s'était pas sentie aussi vulnérable depuis longtemps, et c'est avec un certain embarras qu'elle porta la main à sa joue, pour constater qu'elle était brûlante. De tout son coeur, la jeune femme espéra que David serait sensible à sa sincérité, après tous les mois d'ignorance glaciale et de facettes superficielles qu'elle s'était efforcée d'afficher.

Je n’avais pas souhaité tout gâcher et pourtant, j’avais le sentiment de l’avoir fait, d’une certaine façon, en tenant des propos qui ne me ressemblaient guère. Je n’étais pas de ceux qu’il fallait couvrir de promesses et je ne souhaitais pas en être. Ma philosophie était beaucoup plus simpliste que cela : prendre les choses comme elles venaient et toujours savoir s’en émerveiller sans jamais craindre qu’elles ne disparaissent un jour. Car au fond, pouvions-nous espérer, nous, mortels, que ce que l’on aime dure éternellement ? En tant que sorciers, nous avions gagné le don de changer beaucoup de choses en ce monde ! Alors ce que notre pouvoir ne pouvait modifier, ce qui était immuable devait à jamais le rester et n’en prenait que davantage de valeur. Aussi, mon instant d’égarement me parut soudainement puéril. En me levant ce matin-là, je n’avais pu que me promettre d’aimer Victoire jusqu’au soir venu et prier Merlin pour avoir la chance de réitérer la chose le lendemain et le surlendemain. Mais ce qui donnait tant de valeur à mes sentiments était, au-delà de quatre ans de frustration, l’incertitude qui planait autour d’eux. Rien n’était joué d’avance. Nous avions tout à écrire. Et cette pensée me rendait profondément heureux.

Aussi, lorsque Victoire posa un doigt sur mes lèvres pour enfin tenter de se justifier alors qu’elle n’avait pas à le faire, je sentis une vague de culpabilité m’envahir de nouveau. Je m’étais montré profondément égoïste en exigeant un gage de sa sincérité. Ne m’en avait-elle pas suffisament donné ? Certes, la jeune femme avait toujours pris plaisir à jouer avec les sentiments de la gent masculine mais, dans mon souvenir du moins, elle n’avait jamais comis le moindre écart, vis-à-vis de moi ou vis-à-vis de Ted, plus tard, jusqu’à la semaine passée. Aussi, j’aurais probablement dû voir ce baiser comme la preuve de sa sincérité. Quelles raisons avais-je pour justifier mon hésitation ? Si l’on en croyait Abi, elle et Lupin avaient eu une conversation. Ils n’étaient plus en faute. Où était le mal ? Etait-ce parce que je peinais encore à y croire ?

Je ne voulais plus de ces longs silences embarassés. Je ne voulais plus de ces allers et venus entre l’amour et la haine. Elle me parlait enfin, à cœur ouvert. Je ne voulais pas en entendre davantage. Continuer sur cette voie aurait été prendre le risque de nous enfermer dans ce détestable monde d’adultes où chaque action doit être justifiée sans jamais être mise sur le compte de la simple fantaisie, une rupture avec un univers empli d’exigences. Après que Victoire m’ait confié ses doutes quant à ses fiançailles, je m’étais souvent demandé ce que j’aurais fait à la place de Ted. Et ce jour-là, je savais que je me comportais tout comme lui. Je ne savais pas être quelqu’un d’ordinaire, si on en croyait Abi lorsqu’elle riait de moi aux entraînements. J’étais extravagant, bout-en-train, prêt à profiter de la vie jusqu’à être à l’article de la mort. Je détestais être raisonnable, je m’entraînais à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et bientôt, plus de bièraubeurre que de sang coulerait dans mes veines !^^ Alors non, ce n’était vraiment pas le moment d’être raisonnable.

Sentant la pression redescendre aussitôt, un rire nerveux s’échappa du fond de ma gorge, sans prévenir, alors que je serrais davantage la main de Victoire et la portait à mes lèvres.

-Je veux qu’on se construise des instants d’éternité. Je t’aime, Vic’ ! m’exclamai-je avant d’approcher de nouveau mon visage du sien pour m’arrêter à quelques centimètres de ses lèvres. Es-tu prête à rendre jalouse la moitié des filles de l’école ?

Je me retrouvais enfin, dans ce ton pompeux où perçait une pointe d’amusement mal dissimulé avant d’embrasser la jeune femme avec plus de fougue que ce que je m’étais permis jusque là.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Depuis la conversation qu’Abigaël avait eue avec sa cousine à propos de Ted, la jeune française ne tenait plus en place. Elle avait besoin d’en parler à quelqu’un, non pour répandre une rumeur, mais tout simplement pour éclaircir des points qui lui semblaient étrange. Victoire qui semblait tenir plus que tout à Ted, avait décidé de mettre en pause leur relation pendant une période indéterminée. Sans vraiment y croire, Abi avait essayé d’en parler à Victoire, mais elle n’était pas encore prête à en parler ce qu’Abigaël comprenait aisément. Voilà pourquoi elle s’était rabattu sur une toute autre personne qui était et restera surement, son meilleur ami, Chris. Elle avait longtemps hésité à en parler avec James, mais aurait-il vraiment été le meilleur confident ? L’avantage avec Chris était qu’il connaissait au moins depuis un certain temps David, et il n’avait pas des aprioris sur Victoire comme James. Ils en avaient donc parler au détour d’un couloir guettant que personne ne les écoute. Chris ne l’avait pas plus aider à répondre à ses questions, mais il lui avait fait comprendre qu’il fallait mieux relativiser dans ce genre de situation. Victoire était assez grande pour savoir ce qu’elle faisait et, depuis la scène étrange qu’avait vécu Chris et Abigaël, ils ne s’étonneraient même pas de revoir le couple Victoire-David se reformer comme au bon vieux temps. Mais allaient-ils les en empêcher ? A quoi cela allait-il servir ? Ils étaient jeunes, autant profiter du moment présent et laisser de coté les problèmes éventuels qui pourraient se dresser sur leur chemin. Et puis, sans approuver complètement le comportement de Victoire, Abigaël n’était pas vraiment sur qu’elle aurait réagit autrement si la personne qu’elle aimait prenait les commandes de leur relation et décider de lui proposer le mariage alors qu’elle était encore en étude.

Malgré ce problème qu’avait rencontré Victoire pendant la semaine, le célèbre quatuor de Serdaigle n’avait pas annulé leur sortie à Pré-au-Lard et en un sens, Abigaël préféra que cela se passe ainsi. Ils n’avaient pas eu d’après-midi tous les quatre depuis des mois, et ils n’avaient pas véritablement profité de ces journées comme avant, mais Abi sentait que cela allait changer. Malgré le désaccord complet qu’elle donnait au fait que Victoire quitte Ted pour retomber dans les bras de David, elle ne pouvait rien y faire, et au quel cas elle le pouvait, changerait-elle les événements ? Peut-être pas.

Abigaël avait passé le début de la journée en compagnie de Chris. Ce dernier lui avait proposé une petite virée sur le Terrain de Quidditch et elle n’avait pas pu dire non. Malheureusement, il lui fallait finioler quelques points pour la prochaine édition du Poudlard’s News, et son camarade avait insisté pour l’accompagner. Et en un sens, plus on est de fou, plus on rit. Le temps avait passé nettement plus vite en compagne de Chris, et c’est avec de large sourire dessiné sur leurs visages que les Serdaigles prirent machinalement le chemin du Terrain de Quidditch. Quelques jours auparavant, ils avaient remporté avec une joie euphorique générale le match contre les Gryffondors. Ils avaient passés tellement de temps sur ce Terrain à organiser le match contre les Gryffondors que cela leur manquait à tous les deux de ne plus passer autant de temps ensemble. Voilà pourquoi, lorsqu’ils le pouvaient, ils s’organisaient des petits jeux qui étaient plus là pour qu’ils sortent de leur révisons des ASPIC que pour s’entrainer réellement.
Lorsque le temps du repas arriva, ils laissèrent leurs balais dans les vestiaires, et ils rentrèrent de nouveau dans le Château. En pénétrant dans la Grande Salle, Abigaël croisa le regard jaloux et pourtant adorable de James. Ce dernier ne pouvait-il pas ranger ses griffes et ses regards assassins en présence de Chris ? Adressant tout de même un large sourire et un geste de la main en direction du Gryffondor, elle s’assit en compagnie de Chris à la table des Serdaigles.

-Je crois que Potter n’aime pas beaucoup que tu traines avec moi !
-Oui, tu l’as remarqué toi aussi, commença-t-elle retenant un rire mi-amusé, mi-énervé contre James. Mais ne t’en occupe pas, il est juste...
-Jaloux ! Coupa-t-il Abigaël avant de lui adresser un large sourire charmeur. A la vue de son vieil ami, Abigaël ne put retenir un doux rire cristallin avant d’acquiescer d’un coup de tête.

Ils finirent leur repas tranquillement sans trouver David et Victoire à leur table. Après un rapide saut dans leur Salle Commune où Abigaël troqua son uniforme scolaire qu’elle avait revêtit machinalement le matin même, pour une mini jupe en jean par-dessus un épais collant en laine, et un pull noir que sa mère lui avait offert pour son dernier anniversaire, ainsi que des bottes en cuir que Fleur, sa tante lui avait offert pour noël dernier, Abigaël attrapa son manteau posé sur le canapé de la Salle Commune avant de ressortir avec Chris. Sur le Chemin qui les menèrent à Pré-au-Lard, Chris ne put retenir un compliment que la jeune française avait pressentit depuis leur sortit du Château.

-Tu es ravissante, Abi !
-Merci, commença-t-elle avec un sourire avant de regarder ses vêtements par l’ouverture de son manteau. Lorsqu’elle avait vu que la température avait légèrement augmenté, elle s’était dit qu’un effort vestimentaire ne serait pas de trop, et puis Victoire l’avait initié depuis toute petite. Ce sont des habitudes qu’on ne perd pas avec le temps !

Puis, durant tout le reste du chemin, Chris prit un malin plaisir à faire rire sa camarade à tel point que la couleur de son visage ressemblait à celui du rouge de la bannière des Gryffondors. Ils poussèrent donc la porte des Trois Balais avec un fou rire commun, et ils stoppèrent net leur avancé ainsi que leur rires. Ils s’échangèrent un regard troublé et repartirent dans un rire convulsif. David et Victoire se trouvaient à la même table non loin d’eux, et ils étaient trop proche pour ne pas dire qu’ils étaient en train de s’embrasser quelque secondes avant l’entré d’Abigaël et de Chris. Ce dernier se pencha donc vers sa camarade pour lui glisser à l’oreille d’un ton rieur.

-Oups, j’ai oublié les bougies à Poudlard !
-Chris ! Dit-elle sourire aux lèvres avant de le bousculer amicalement.

Posant ses mains sur les épaules de sa camarade, Chris la dirigea vers la table qu’occupaient David et Victoire tout en rigolant, et ils s’y assirent l’un à coté de l’autre avant de retirer leurs manteaux. La chaleur du pub était nettement supérieure à celle de l’extérieur. Puis, Abigaël gratifia d'un large sourire ses deux camarades sans pouvoir mettre de coté la scène qui venait une nouvelle fois de se passer sous ses yeux et ceux de Chris. Mais était-ce une si mauvaise chose ? Non. Voilà, pourquoi Abigaël se leva d’un bond et annonça tout sourire.

-C’est moi qui offre la première tournée ! Estimez-vous heureux, les amis !

Accentuant un large sourire, Abigaël se dirigea vers le comptoir avant de se faire rejoindre par Chris qui avait annoncé à ses deux camarades qu’elle allait l’aider. Souriant chaleureusement au barman, elle s’appuyant contre le comptoir en posant ses gallions avant de sentir le bras de Chris se poser sur ses épaules et agrandir son sourire.

-Quatre Bièraubuerres, s’il vous plait !
-Et quatre whiskies purs feu ! Dit Chris avant qu'Abigaël acquiesçe auprès du barman la commande. Par la suite, Chris rajouta plus bas pour qu’elle soit la seule à entendre. Ne me laisse pas seul avec eux, Abi ! J’ai l’air débile à tenir la chandelle d’un seul coté !

Souriant amusée par la remarque de son camarade, Abigaël le bouscula de nouveau avant de récupérer les quatre Bièraubuerres que lui tendait le barman, alors que de son coté, Chris prenait les quatre petits verres contenant le Whisky. Lorsqu’ils revirent à leur table, ils distribuèrent à chacun une bièraubuerre et un whicky pur feu. Attrapant son petit verre de Whicky et le levant avant de se faire imiter par Chris, Abigaël dit tout sourire.

-A nous quatre !

Et les verres tintèrent lorsqu'ils les rapprochèrent tous.

Alors que David prenait sa main avec douceur, Victoire sentit son coeur faire une embardée dans sa poitrine. Pendant tous ces longs mois de doutes et d'incertitudes quant à sa relation complexe avec Ted, elle avait eu le temps d'oublier ce qu'était l'amour véritable et sincère, et la force de ses sentiments la fit mesurer à quel point elle pouvait se sentir en vie. Le souffle un peu irrégulier, la fille de Fleur aurait pu jurer que son coeur pouvait cesser de battre d'un moment à l'autre alors que Dave annulait peu à peu la distance qui les avait séparés pendant trop longtemps.

Les "instants d'éternité" si bien décrits par David se profilaient dans un ciel sans nuages, et Victoire ne put retenir un large sourire en imaginant les regards envieux de toutes ses camarades lorsqu'elles verraient leur couple nouvellement formé. La jeune femme avait parfaitement conscience d'être réputée pour sa beauté, qu'elle devait en partie à ses origines Vélanes, et pour son intelligence. Elle savait que la plupart - pour ne pas dire toutes Razz

- la jalousaient depuis qu'elle était entrée à Poudlard, et à vrai dire, la belle Préfète ne se lassait pas d'entendre leurs commentaires tantôt admiratifs, tantôt faussement méprisants, à son égard. Vic' n'était pas sans savoir que quand toutes les sorcières de l'Ecole (à l'exception peut être d'Owen) ne l'observaient pas, elles se pavanaient devant David avec des sourires qui se voulaient charmeurs. Des comportements qui ne déplaisaient manifestement pas au jeune homme, qui tout comme Victoire profitait largement de sa popularité, même s'il n'avait - ou en tout cas, c'est ce que la jolie rousse se plaisait à penser ^^ - jamais aimé une autre fille comme il l'avait aimée, et l'aimait encore, elle. La jeune femme ne pensait bien sûr pas à leur couple comme à une simple démonstration esthétique, très loin de là ! Mais à tout prendre, pourquoi ne pofiteraient-ils pas de leurs faramineuses réputations... ? Razz

La largeur du banc poussiéreux des Trois Balais était presque absurde comparée à la proximité des deux adolescents pendant leur échange presque inaudible. A présent plus proche de David que jamais, la jeune Préfète était décidée à savourer ces moments de bonheur sans tache et à les faire durer le plus longtemps possible... Victoire répondit au baiser de Dave avec tendresse, et ce n'est qu'à regrets qu'elle se détacha de lui pour le dévorer des yeux, gardant le visage du jeune homme entre ses mains comme par peur qu'il disparaisse. Complètement perdue dans sa nouvelle bulle, Vic' sursauta légèrement à l'arrivée d'Abi et Chris, avant de rire à la vue de leur air mutin. A nouveau, leurs deux camarades étaient arrivés à un moment clé de leurs existences respectives ! Wink

A peine installée, Abigaël se leva à nouveau, et Victoire la regarda non sans surprise se diriger vers le bar - bientôt suivie par un Chris à l'air particulièrement peu disposé à tenir la chandelle pendant tout l'après midi. Lorsque les deux amis revinrent enfin à leur table, ils étaient chargés d'une quantité de liquide suffisante pour les tenir ivres jusqu'à la semaine suivante. ^^

- Vous comptez boire pour oublier, ou juste surchauffer l'atmosphère ? demanda la jeune femme avec un sourire malicieux à l'intention d'Abi et Chris, avant de lever son verre de whisky à son tour.

Les récipients tintèrent les uns contre les autres avant que les quatre Serdaigle ne goûtent au whisky pur feu - Victoire grimaça après en avoir avalé une gorgée à peine. Préférant assez largement la bièraubeurre à la boisson préférée de Bill (évidemment Razz

), elle leva son deuxième verre à Abi avec un clin d'oeil à l'adresse de la jeune française :

- Merci de nous les offrir, je m'occupe de la prochaine tournée !

Alors que la conversation s'animait petit à petit au sein du célèbre quatuor Smile

, Vic' prit la main de David et la garda serrée dans la sienne.

Décidemment, Abigaël et Chris semblaient être dotés d’une sorte d’instinct qui les poussait à débarquer au moment le moins propice. Alors que je me détachais de Victoire à regret, je passai un bras autour des épaules de la jeune femme avant de me tourner vers nos amis, un sourire aux lèvres. Le moment tant redouté était enfin arrivé. Dans ma grande sagesse, je pris la décision de ne pas chercher à interpréter les regards qui se posaient à présent sur nous et surtout pas celui de Chris. Et à en juger par la rapidité avec laquelle celui-ci se leva pour suivre Abi jusqu’au comptoir où ils passèrent commande, mieux valait ne pas tenter de deviner le fond de sa pensée. Aussi, je me contentai de remercier notre capitaine d’un sourire alors qu’elle nous distribuait les boissons avant de lever mon verre à mon tour, trinquant avec les trois autres.

-A nous quatre !

Une lueur de défi dans le regard, je fixais Chris tout en buvant mon whisky pur feu d’une traite, attendant qu’il fasse de même. Après avoir reposé mon verre sur la table, je ris de bon cœur à la remarque de Victoire.

-Oh, moi, je bois juste pour que vous ne vous sentiez pas trop seuls ! s’exclama Chris avec une ironie qui avait de quoi faire sourire tout le monde. David, lui, c’est différent, il aura bientôt plus d’alcool que de sang dans les veines ! Qu’est-ce que tu tiens à oublier, vieux, pour boire autant ? Tu sais, nous sommes tes amis, tu peux tout nous dire !

De nouveau je ris de bon cœur non sans asséner à Chris un violent coup de pied de par dessous la table. Nous avions l’habitude de nous gratifier l’un l’autre de ce genre de remarques qui ne se voulaient jamais désagréable. C’était une sorte de jeu entre nous, le désir de chercher la meilleure blague. Au-delà de l’amitié de nos parents, c’était probablement notre sens de l’humour qui nous avait rapprochés.
Dans un premier temps, j’ignorai donc la remarque de mon ami alors que je sentais Victoire poser sa main sur la mienne. En réponse à ce geste, j’entrelaçais mes doigts à ceux de la jeune femme et lui adressait un doux sourire avant de me tourner vers Chris, changeant très nettement d’expression. Pas de pitié pour lui ! Razz

Rentrant délibéremment dans son jeu, je levais mon verre de bièraubeurre pour soutenir ma réputation d’alcoolique avant de m’exclamer :

-Je n’ai rien à oublier mais j’en connais certains qui ont dû boire quelques dizaines de litre de bièraubeurre !

A ces mots, je me tournais vers Abi, mon regard bleu brillant d’un éclair de malice qui signifiait que, tout comme lors de notre dernière conversation dans le parc, je plaisantais sans réellement penser ce que je disais.

-James est connu pour son humeur de troll...
-Son humeur de troll, et sa jalousie ! corrigea Chris avec un clin d’œil à l’attention d’Abi.
-Il a digéré la défaite de Gryffondor ou il se montre définitivement exécrable et mauvais perdant ?

Non sans un sourire, je repensai au match qui avait eu lieu la semaine passée. La rencontre avait été de haut niveau, comme cela avait été prévu. Les Gryffondor s’étaient très bien battu mais notre équipe avait remporté la victoire, pour notre plus grand bonheur. Abi avait vraiment bien mené le jeu et nous avions tous été heureux de voir notre travail si bien récompensé !

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La remarque en française de Victoire attira directement l’attention d’Abigaël. Leur langue maternelle était véritablement un atout sans borne que les deux descendantes de la famille Delacour utilisaient avec brio. Adressant un large sourire à sa cousine, Abigaël ne put retenir un clin d’œil amusé à son attention. Le célèbre et vieux groupe d’amis avait pour habitude d’offrir chacun une tournée générale aux autres. Autant vous dire que les tournées coulaient à flot et parfois ils leur arrivaient, surtout aux deux acolytes, Chris et David, d’avoir un énorme coup dans le nez en rentrant à Poudlard. Heureusement pour eux, les deux françaises parvenaient à les ramener entiers et sans croiser le chemin de McGonagall pour arriver à leur Salle Commune et ainsi jusqu’à leur lit respectif.

Dès que tous leurs verres tintèrent en cœur au dessus de la table, Abigaël porta à ses lèvres le liquide et le but d’une traite avant de reposer le petit verre sur la table sans retenir une grimace amère lorsque le liquide descendit dans sa gorge. Elle n’était véritablement pas fan du Whisky pur feu, mais la boisson allait surement réchauffer la Serdaigle et surement l’atmosphère par la même occasion, comme l’avait si bien fait remarquer Victoire. Mais avaient-ils prit autant de boisson pour oublier ? Non, et puis, qu’étaient-ils sensés oublier ? Le fait que Victoire et David se soient remis ensemble ? En un sens, ce n’était pas vraiment une nouvelle inacceptable, Abi et Chris se doutaient que leurs amis finiraient de nouveau ensemble. Non, la boisson commençait à couler à flot pour deux raisons valables : ils étaient de nouveaux ensembles sans atmosphère lourd de reproche et de haine entre Vic’ et David, et, ils avaient gagné un match important la semaine passé !
Buvant une gorgée de sa bièraubuerre, Abigaël fit passer le gout âpre du Whisky et porta son attention sur les deux Serdaigles qui commençaient leur two-men-show en direct juste pour les deux française ! Riant à la remarque de Chris qu’en à l’état où allait se trouver son jeune ami à la fin de la journée, elle adressa un large sourire à David. En un sens, il n’avait pas tord, et le jeune Goldstein ne pouvait pas le nier. A cet instant, Victoire posa sa main sur celle de David, et leurs doigts s’entrelacèrent à nouveaux sous le regard souriant et amusé d’Abigaël. Combien de fois l’avaient-ils fait à une époque où elle et Chris tentaient de trouver des occupations diverses et varier pour occuper leurs temps ? Elle ne les avait pas comptées, mais il devait chiffrer. Mais malgré cela, elle avait regretté cette époque, qui se répétait à présent au bonheur général comme elle pouvait le constater. Puis, sans vraiment s’en rendre compte et sans qu’elle puisse faire quelque chose pour l’empêcher, la conversation dévia sur James. Le regard que Dave lui adressa, lui confirma qu’il ne pensait pas ce qu’il disait, mais devait-elle trouver bizarre que la conversation tourne d’une façon ou d’une autre sur James lorsqu’ils étaient ensemble ? Souriant pour elle-même à cette remarque, Abigaël ne put retenir un fin rire cristallin lorsque Chris fit référence à la jalousie de James et face à son clin d’œil complice qu’il lui adressa tout en corrigeant les propos de son ami. Buvant de nouveau une gorgée de son Bièraubuerre avant de reposer sa boisson sur la table, Abigaël écouta la question du Serdaigle sans pouvoir retenir un regard mi-amusé, mi-assassin à l’attention de David.

-Il n’est pas aussi mauvais joueur que vous ne le pensez, les gars ! Commença-t-elle avant de souvenir de l’expression qu’il avait eu à la fin du match, ainsi que la fois où ils avaient organisé un mini-match amical dans le parc un matin tous les deux. A ces pensées, elle eut un large sourire rieur et elle se corrigea. Quoique, non en fait vous avez surement raison ! Il a une humeur de troll, il est méga-jaloux, et il est mauvais perdant ! Mais je crois qu’il commence à accepter qu’on est les meilleurs !

A ces mots, elle leva sa choppe de Bièraubuerre en adressant un clin d’œil complice aux deux batteurs de son équipe et à Victoire. En un sens, James n’était pas là pour écouter et pouvait-il réellement contredire ce qu’elle venait d’affirmer sur lui ? C’est dernier temps, il était jaloux à chaque fois qu’il la voyait en compagnie de Chris, c’est-à-dire presque tout le temps, et son coté mauvais joueur, il avait ce défaut depuis bien longtemps ! Mais pouvait-il vraiment la blâmer de passer autant de temps avec l’un de ses camarades, et qui plus est, se trouvait être l’un de ses meilleurs amis ? Abi ne se souvenait pas de la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés en dehors des réunions de la DCFM. Ah, si, au Bal de la Saint Valentin où... Mais d’ailleurs, où était David pendant cette fête ? Etonnée de la non-présence de son camarade à une fête de ce genre où il ne loupait pas une occasion de frimer devant les filles et s’amuser avec Chris, Abigaël se tourna vers lui tout sourire.

-En fait, j’y pense, on ne t’a pas vu lors du Bal de la Saint Valentin ? Tu n’es pas descendu, si ?

Bien entendu, Victoire n’avait pas été présente à cette soirée, les histoires récentes avec Ted l’avaient bouleversé et elle avait préféré rentrer chez elle, mais ce n’était pas le genre de David de rester enfermer sur un devoir de Métamorphose alors qu’une fête battait son plein dans la Grande Salle. Attendant la réponse de son camarade, Chris ne put s’empêcher de faire un commentaire tout sourire à l’attention d’Abi.

-Ah oui, ce Bal où tu avais essayé de me trouver une Valentine ?
-Exactement, Chris ! En plus d’être mignon, tu as de la mémoire ! Et un point en plus pour notre ami ici présent ! Commença-t-elle avant de lui adresser un sourire amusé et de lui tapoter l’épaule.
-Ouais, bah ça n’a pas marché ! Rajouta-t-il à l'attention d'Abigaël d'un ton amusé.

Echangeant un regard amusé, Abi et Chris partirent dans un fou rire commun. Puis, retournant son regard vers David, elle attendit sa réponse tout en réfléchissant à quelque chose. Comment se faisait-il que Chris n’avait personne ? Les filles étaient-elles complètement aveugle pour ne pas le remarquer ? Ses yeux vert rieur ne passait pas inaperçu pourtant !

D'un jour à l'autre, la vie de Victoire Weasley avait été modifiée, comme passée à un tout autre point de vue. Devenue d'une simplicité déconcertante, cette toute nouvelle existence laissait la jeune femme rêveuse et impatiente, alors qu'elle riait de bon coeur aux plaisanteries d'un Chris particulièrement en forme. Sa main amoureusement liée à celle de David, elle se contenta d'écouter l'échange de stichomythies entre les deux Serdaigle avec un large sourire aux lèvres. Tout comme elle, Abi semblait profiter de ce moment d'accalmie particulièrement inhabituel si l'on considérait les troubles vécus par les uns et les autres des convives ces derniers temps.

Vic' éclata de rire suite à l'allusion de Dave, qu'elle n'eut aucun mal à comprendre. Imaginer James Potter ivre revenait à concevoir le professeur Malefoy le jour de Noël, et la jeune sorcière ne s'en laissait absolument pas. ^^ Abigaël eut le bon sens de ne réagir qu'en bien aux taquineries des deux accolytes, malgré le fait que Victoire eût des doutes sur la manière dont sa cousine gérait son couple. La dernière fois que la belle Préfète avait vu ses deux cousins vraiment ensemble devait remonter à un mois, au moins. Mais puisque la fille de Gabrielle n'avait pas souhaité lui en parler, Vic' n'avait pas abordé le sujet et avait même accompli l'exploit de ne pas critiquer James plus d'une fois par jour en présence d'Abi, chose qu'elle n'aurait pas pensé pouvoir faire jusqu'alors. =) Le fait que la jeune française passe de plus en plus de temps en compagnie de Chris n'était sûrement pas étranger à l'attitude généralement maussade de James, mais il aurait dû s'y attendre ; à force de privilégier son amitié puérile avec les deux irlandais de l'équipe, et son addiction pour le Quidditch, il était évident que le jeune Potter devait perdre un peu de l'attention d'Abi à son égard. Et si moins il était là, plus il était de mauvaise humeur, comment Abigaël pouvait-elle se comporter ?

- Il n'acceptera jamais de voir Abi le battre en quoi que ce soit, intervint la jeune sorcière sur un ton taquin. Seeds n'arrête pas de lui rappeler qu'il est le lion dans cette affaire, et je peux vous assurer que ça le tracasse, Lia l'a entendu en parler pendant des heures à Owen.

Victoire adressa un clin d'oeil à sa cousine pour lui signifier que ses propos ne contenaient aucune méchanceté - quand la jeune femme voulait vraiment être désagréable elle y allait souvent plus directement. ^^
Cela dit, l'opportunité qui lui avait été offerte de se moquer un tant soir peu de son cousin ne lui était pas indifférente - après tout, comment concevoir Victoire Weasley sans une certaine forme d'aversion envers James Potter ? Et puis, il le lui rendait bien, songea-t-elle avec insouciance.

Le fil de la conversation suivit son cours, jusqu'à arriver sans raison apparente au sujet du bal de la Saint Valentin. Tout en sirotant sa bièraubeurre Vic' écouta sa cousine l'évoquer, et espéra aussitôt ne pas avoir à renseigner l'assemblée sur les raisons de sa propre absence à Poudlard - ni David ni Chris ou Abigaël ne devaient tenir à entendre parler de Ted Lupin en cet après-midi ensoleillé. Aussi Victoire tourna-t-elle un regard malicieux vers Dave, attendant une réponse du jeune Serdaigle. Abi et Chris reprirent leur dialogue où ne perçait pas la moindre pointe de sérieux - si ce n'est qu'en effet, il était étonnant que le jeune Corner n'ait pas trouvé de Valentine =) - pendant que la réplique de David tardait à venir.

- Avoue-le, tu étais déjà en train de réviser tes Potions jour et nuit ! plaisanta-t-elle en prenant un faux air choqué. Je savais bien que tu y étais accro, tu vas tous nous écraser aux examens !

Lorsqu’Abigaël admit enfin qu’elle fréquentait le garçon le plus jaloux et le plus mauvais joueur de Poudlard (et même de Grande-Bretagne, au moins ! ^^), je ne pus réprimer plus longtemps un violent éclat de rire. L’hilarité, voilà ce que suscitait chez moi James Potter ! Je n’avais rien contre lui ni contre le fait qu’Abi lui trouve quelque chose de plus qu’aux autres mais je devais avouer que ce petit bonhomme gonflé d’orgueil avant le don d’illuminer ma journée par sa seule présence. Contrairement à la jeune Delacour, ça n’était pas de l’amour, non^^, mais bien une irrésistible envie de me moquer chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour rappeller les exploits de son père ou les prouesses au Quidditch de sa mère. Il avait beau porter un nom illustre, il n’en était pas moins quelqu’un de moyen, de tristement ordinaire ! Et le plus décevant, dans tout cela, était de voir à quel point le préfet des Gryffondor était particulièrement intelligent et doté de capacités que lui-même ne soupçonnait pas. De mon point de vue, à trop chercher un refuge dans l’aura de ses parents, il avait cessé de chercher à exploiter ses propres qualités qui auraient pourtant pu être nombreuses et différentes de celles de ses géniteurs. Le plus étrange était sans nul doute que ce genre de comportement ne s’observait que chez James et chez aucun autre membre de la famille Potter-Weasley !

Alors que Victoire ajoutait sa petite verve, ce qui était à prévoir lorsque l’on connaissait les liens étroits (non pas) qui liaient la jeune femme à son cousin, j’échangeai un sourire complice avec elle sans pourtant rebondir sur ses propos. Bien entendu, je n’étais jamais à court de blagues déplaisantes ce qui m’aurait permis d’étendre davantage le sujet « Jamie chéri » mais je savais qu’un tel comportement aurait été déplacé vis-à-vis d’Abigaël. Aussi, je m’abstins de tout commentaire, préférant laisser à Abi l’opportunité de dévier la conversation, ce qu’elle fit avec briot. Malheureusement pour moi, le tout nouveau sujet ne me mettait guère à l’aise. L’espace d’un instant, j’avais pensé que mon absence au bal de la St-Valentin était passée inaperçue aux yeux de mes trois compères. Mon visage s’assombrit alors que je me raidissais quelque peu. Mon père avait exigé mon retour chez moi ce week-end là et je préférais ne pas trop resonger aux souvenirs de ce retour au bercail.

Me ressaisissant, je bus un peu de bièraubeurre alors que Chris et Abigaël se chamaillaient gentiment. Avec un sourire amusé, je les observais en songeant que tant de compliments tant la bouche de la jeune femme ne pouvaient que faire grandement plaisir à mon ami !^^ Pour couper court à leur débat (ou plutôt pour l’animer un peu Wink

), je m’exclamai, à l’attention d’Abi :

-Ce n’est pas tellement les prétendantes qui lui manquent ! Elles se lassent de son désintérêt, c’est tout ! Il faut dire qu’il est toujours préocuppé par quelque chose d’autre ! ... Ou par quelqu’un d’autr...
-Merci, David, c’est cool, vraiment !
-Ne me remercie pas, mon vieux ! Je suis là pour ça ! Susan veut que je t'aide à "t'ouvrir", c'est ce que je fais !

Il y eut un moment de silence durant lequel Chris prit un air boudeur. Mais en deux temps trois mouvements, nous étions déjà en train de rire de bon cœur de la situation. Un peu frustré, je songeai que la vie était injuste : Abigaël et Victoire avait le français lorsqu’elles souhaitaient communiquer entre elles sans être comprises des autres ! Il ne nous restait plus qu’à apprendre le chinois, Chris et moi !^^ Quoique dans le fond, il n’y avait pas tant de mal à sous-entendre à haute voix ce que mon ami pensait tout bas. Et puis, Abi ignorait-elle vraiment ce que tout le monde savait ou jouait-elle les petites filles aveugles parce que tout cela l’arrangeait, au final ?

-En attendant, tu n’as toujours pas répondu à la question d’Abi ! Aurais-tu quelque chose à cacher ?!
-Je ne suis pas descendu, en effet ! J’avais l’intention de faire un petit tour à l’infirmerie pour que Louisiana Seeds ne se sente pas trop seule ! En dehors des matchs de Quidditch, elle est de très bonne compagnie !
-J’ai toujours su que tu avais un problème avec les rousses !

Je ris de bon cœur et répondis au clin d’œil de mon ami. Après quoi je me tournais vers Victoire, en réponse à son accusation concernant les potions.

-Il n’y a qu’une chose à la quelle je sois réellement accro..., commençai-je à mi-voix, avec un sourire avant de reprendre, sur le ton de la plaisanterie : Ainsi donc, tu es jalouse de ce vieux crapaud de Malefoy ? On dirait bien que la jalousie est une affaire de famille, chez vous ! En tout cas, tu n’as rien à craindre de l’autre troll mal léché. Pour Louisiana, par contre...

Je laissai volontairement ma phrase en suspens, adressant un sourire malicieux à la jeune femme avant de me retourner vers les deux autres.

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Au moment où David reprit la parole, Abigaël esquissa un doux sourire. Les deux Serdaigles avaient tellement l’habitude de se chamailler pour tout et rien que cela la faisait forcément sourire lorsqu’ils recommençaient. Mais cette fois-ci, cela était différent. Malgré les tentatives pour cacher ses sous-entendus, Abi avait compris le fond des paroles de David. Ne remarquait-elle pas les regards de Chris, sa présence, son sourire ? Si, bien entendu. Elle et Chris partageaient tant de moment ensemble qu’ils auraient pu devenir un couple au fur et à mesure des moments passés ensemble à supporter la présence de Victoire et David ensemble. Ils auraient surement pu suivre le chemin que leur amis avaient tracé devant eux. Et en un sens, malgré ses efforts, Abigaël n’était réellement pas insensible au charme de son camarade, et meilleur ami. Mais alors pourquoi n’étaient-ils encore qu’amis ? Peut-être était-ce la peur. La peur d’Abi de voir se gâcher une si belle amitié si les choses entre eux ne marchaient pas dans le sens escomptés. Abigaël avait longtemps pesé le pour et le contre, et malgré les sentiments forts qu’elle éprouvait pour Chris, elle avait accueilli à bras ouvert sa relation avec James. De cette façon, elle n’avait plus à réfléchir à ce qu’il aurait pu se passer si un été chez Victoire, elle s’était laissé aller dans les bras de Chris. Mais d’un autre coté, elle aimait James. Enormément. Peut-être même plus qu’elle ne se l’avouait elle-même. Pour le moment, elle préférait attendre. Voir comment évoluer sa relation avec James et aviser plus tard. Elle n’avait rien contre le fils des Potter, mais depuis ses derniers temps, il avait l’esprit occupé à la DCFM, à cette menace inconnue qui planait sur le château, au changement de comportement de son frère... Avec Chris, c’était tellement plus simple. Ils riaient à tout et à rien, malgré l’approche des ASPIC et le stress que la fille de Gabrielle se mettait, Chris savait trouver les bons mots. Il était là pour elle. Contrairement à James depuis un certain temps. Mais devait-elle lui en vouloir pour autant ? Non. Voilà pourquoi elle ne cherchait pas à comprendre ce qui se tramait dans la tête de son camarade, et qu’elle laissait sa relation avec Chris au rang d’amitié. Elle savait très bien que si elle laissait tomber James pour Chris, Victoire sauterai au plafond et la bénir jusqu’à la sixième génération, mais elle n’aimait pas y penser. Pas plus qu’elle aimait penser aux réactions de James si elle le faisait.

Ressortant de ses songes, elle ria de bon cœur avec ses camarades. Il valait surement mieux en rire surtout lorsqu’on voyait l’air boudeur qu’affichait Chris. Il avait parfois l’habitude d’endosser son rôle de boudeur lorsqu’Abigaël déclinait lui de ses offres pour une sortie au parc ou un détour vers les cuisines pour récupérer des Bièraubuerres bien mérité, mais dans tout les cas, il parvenait à faire changer d’avis la Serdaigle et de la faire rire par la même occasion. Ce jeune homme avait réellement un don pour faire rire les personnes autour de lui, c’était à la limite de l’irréel, mais n’était-ce pas cela qu’Abi aimait tant chez lui ?

Réussissant à se calmer, Abigaël but une gorgée de sa bièraubuerre qu’elle avait d’ailleurs bientôt fini, elle reporta son attention sur David lorsque Chris reporta la conversation vers la question d’Abigaël. Cela l’arrangeait-il, se demanda la Serdaigle un sourire aux lèvres. Au moment où il expliqua qu’il n’était pas descendu et qu’il comptait en réalité faire un tour par l’infirmerie pour prendre des nouvelles de Louisiana, Abigaël regarda Victoire avec un sourire avant de se tourner vers Chris, et de rire de bon cœur à sa remarque. Il était vrai qu’il avait un problème avec les rousses. A cet instant, elle laissa Victoire et David échanger une petite conversation « privée » et elle reporta son attention sur Chris qui comme elle avait fini sa Bièraubuerre.

-Euh, Chris, tu comptes t’en prendre combien ? demanda-t-elle en désignant sa chope vide avec un sourire complice.
-Assez pour avoir le cran de chanter en public !
-Ouahh ! Je veux voir ça !

A ces mots les deux amis partirent dans un rire commun avant de reporter leur attention sur les deux autres Serdaigles en face d’eux. A cet instant précis, Abigaël fut attirée par la voix française de sa cousine qui s’éleva parmi toutes les paroles anglaises des Trois Balais.

-Je vais chercher de quoi le rendre assez bourrer pour qu’on puisse le noyer dans le lac tout à l’heure !
-Attends, j’arrive ! Chris a promis de chanter en public s’il a assez d’alcool dans le sang ! Je veux assister à ça !

Le terrain commençait sérieusement à devenir glissant, songea Victoire alors qu'elle écoutait David commenter les déboires amoureux de Chris, avec une allusion particulièrement peu subtile à Abigaël. Le manque de réaction de la jeune française démontrait ce que Vic' avait toujours pensé, à savoir que l'inconscient d'Abi était assez développé pour l'empêcher de réaliser à quel point Chris tenait à elle. James, lui, devait en être beaucoup plus averti, bien que cette perspicacité puisse paraître paradoxale chez quelqu'un d'aussi obtus que l'aîné des Potter, puisqu'il lançait toujours des regards noirs au jeune Serdaigle lorsqu'il était avec Abi, et Victoire ne doutait pas que son cousin soit ravi que Chris n'assiste pas aux réunions de la DCFM. Pauvre Chris, songea la jeune femme avec un soupir, son combat était sans doute perdu d'avance : Abi le considérait certes comme un très bon ami, probablement le meilleur qu'elle ait eu, mais la fille de Gaby irait-elle jusqu'à risquer une si belle amitié en la faisant basculer ? Vic' en doutait sérieusement. Sa cousine était de loin beaucoup plus morale qu'elle-même, et prenait largement plus garde à garder ses liens intacts avec ses proches, quand l'inconstante Victoire voguait au gré des vents en se contentant parfois d'affections factices.

Abigaël regardait ses deux amis sans avoir l'air de comprendre leurs tons respectivement suggestif et buté, et la fille de Fleur pensa l'espace d'une seconde à lui faire part de ses réflexions en français. Mais elle n'en fit rien, considérant que sa cousine ne méritait probablement pas de s'en faire pour si peu, et qu'il valait probablement mieux pour elle que les choses se précisent dans le temps. Bien que les deux cousines aient toujours été très proches, et n'aient jamais eu aucun secret l'une envers l'autre, elles avaient été élevée dans des perspectives très différentes qui marquaient leurs écarts de caractère. Victoire avait toujours bien pris le fait que tous les étudiants masculins de Poudlard lui tournent autour, mais elle savait qu'Abi se sentirait gênée et mal à l'aise dans les mêmes circonstances.
Aussi la jeune femme remit-elle d'éventuelles révélations à plus tard, en songeant qu'il serait plus sage d'embrayer sur un sujet moins embarrassant pour tout le monde à cette table. La belle Préfète sourit en entendant David parler du soir de la Saint Valentin, et l'imagina débarquer à l'infirmerie pour y trouver une Louisiana à moitié inconsciente - sympathique soirée, en vérité ! ^^ La pauvre capitaine des Gryffondor avait mis des semaines à se remettre de son agression, et Victoire avait été très surprise d'apprendre par James que sa camarade avait participé au Bal de la Saint Valentin.

Vic' n'était pas persuadée que Dave soit réellement allé voir Louisiana pendant le Bal, mais elle ne fit aucun commentaire, considérant que si le jeune homme préférait modeler un peu la vérité, il en avait bien le droit. Elle se concentra sur les taquineries de Chris et éclata de rire en l'entendant parler des rousses, pour lui lancer son écharpe à la figure en signe de déclaration de guerre.
La voix de David lui fit tourner la tête vers lui, et elle se mordit la lèvre inférieure, attendrie par ses propos. Vic' serait presque allée jusqu'à l'embrasser devant Abi et Chris... si le nom de Louisiana n'avait pas fait irruption dans la phrase de son petit ami quelques secondes plus tard.^^ Elle prit un air scandalisé et frappa l'épaule de Dave en riant.

- C'est révoltant ! s'exclama-t-elle, sans pouvoir dissimuler un large sourire. Et en plus, elle n'est même pas rousse !

Ceci dit, Victoire tira la langue à David et fit mine de lui tourner le dos, en adressant un clin d'oeil complice à Abigaël. La couleur de cheveux de Louisiana Seeds était toute relative, et la capitaine des Gryffondors aurait sûrement préféré être rousse que blonde, mais enfin... ^^
Après avoir jeté un coup d'oeil expert à l'ensemble de leur table, Vic' put constater que chacun avait fini ses boissons (excepté son propre whisky pur feu, qu'elle avait lâchement repoussé loin de sa chope de bièraubeurre =) )... le temps d'une deuxième tournée se faisait grandement sentir ! Razz

Aussi se leva-t-elle, en adressant un large sourire à Abi, désignant David d'un signe de tête évasif :

- Je vais chercher de quoi le rendre assez bourré pour qu'on puisse le noyer dans le Lac tout à l'heure, plaisanta-t-elle en français avant de s'éloigner vers le bar.

Je ne savais pas s’il s’agissait de l’œuvre de l’alcool ou de l’amitié retrouvée mais il faisait réellement bon d’être ensemble dans cette ambiance légère, presque festive, bien loin du stress lié à l’approche des examens. Nous étions de nouveau tous les quatre et en cet instant, rien n’aurait pu me rendre plus heureux que de voir une Victoire faussement furieuse jeter son écharpe à la figure d’un Chris hilare sous le regard amusé d’Abigaël. Ils étaient de loin ce qui comptait le plus à mes yeux et je n’aurais cédé cet instant hors du temps pour rien au monde. Alors que je vidais ma (première Razz

) chope de bièraubeurre, j’accueillai la pseudo crise de jalousie de ma petite amie avec un sourire mi-amusé mi-victorieux. Je voulus voler un baiser à la belle mais celle-ci se détourna de moi dans une attitude théâtrale qui, d’ordinaire, m’était propre. Amusé par la situation, je glissai un bras autour de la taille de la préfète mais elle se détacha de moi pour s’adresser à Abi, en français, avant de se lever pour se diriger vers le bar, sa cousine sur ses talons. Je me tournai alors vers Chris et m’exclamai avec humour :

-Je te l’avais dit, il faut qu’on se mette aux langues étrangères, nous aussi ! J’hésite entre le polonais, le russe...
-Le slave, le chinois ?
-Le hollandais !
-LE TROLL !

Ainsi, lorsque les deux demoiselles rejoignirent la table, nous étions tous deux occupés à nous essayer en matière de locutions débiles pour quart de cerveau par quelques grognements incompréhensibles. Si nous étions encore sobres ? Promis ! Wink

Etant donné que notre mode de communication ultra top confidentiel était décidemment à revoir, je repassai à l’anglais pour m’adresser aux deux jeunes femmes :

-Vous venez de commettre une grave erreur de stratégie, mesmoiselles ! Si je me trouve être le dernier à payer une tournée, je ne serai pas suffisament sobre pour compter mes gallions !

Dans un geste théâtral, je sortai ma bourse de ma poche et commençait à aligner les pièces d’or sur la table dans le but de préparer par avance la somme qui serait nécessaire à nous procurer encore suffisament d’alcool pour rouler sous la table.

-Je crois que j’ai de quoi calmer notre soif pour quelques temps ! Je propose donc que nous restions ici jusqu’aux ASPIC blancs ! Personnellement, je serai forcément plus brillant un peu émêché que totalement sobre !
-Quand tu as eu ton Piètre en potions, tu étais sobre ?
-Merci de me rappeller cet épisode particulièrement brillant de mon existence !

Mon ton de voix était nettement moins enjoué. Ce vieux crapaud de Malefoy était devenu mon cauchemar du moment. Moi qui avait pourtant toujours été un élève brillant, j’avais de plus en plus de mal à répondre aux attentes de mes professeurs et plus particulièrement en potions. Ma motivation dans cette matière s’en était allée depuis cette note pitoyable et l’heure de retenue passée dans les cachots à récurer de vieux chaudrons victimes des préparations de mixtures étranges dont Finnigan seul avait le secret.

Non sans laisser échapper un profond soupir, je levai la deuxième chope de l’après-midi en m’exclamant :

-A nous quatre ?

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Accoudée au Bar attendant que le Barman qui avait largement souri en voyant revenir Abigaël, leur apporte les quatre autres Bièraubuerres commandés, les deux cousines s’échangèrent des regards complices et des sourires aussi larges que la ville de Londres. Cela remontait à des semaines qu’elles n’avaient pas passées une journée sans fiche de révision entre elles deux, et cela remontait à des mois qu’elles n’avaient pas passé une journée comme celle-ci accompagné de leurs deux acolytes de Serdaigle à Pré-au-Lard sans atmosphère pesante entre eux et sans regards de haine lancés entre Victoire et David. Et puis, ils méritaient tous une après-midi de décompression accompagné de quelques boissons alcoolisées "Le début ne laisse pas présager la fin." [PV] Icon_razz

Tournant son regard océan vers ses deux camarades qui étaient en pleine conversation philosophique, non pas pensa la fille de Gabrielle avant de reporter son regard sur sa cousine, elle lui adressa un sourire complice dont elle était seule maître et reprit dans un français fluide et naturel.

-Alors, Vic’ ? Toi et Dave !? Commença-t-elle d’une voix pourtant bourrée de sous-entendu avant de continuer de peur que sa cousine n’ait pas tout compris. C’est reparti !
-Et bien, oui !
-Je suis contente pour toi, vraiment !
-Merci, Abi ! Mais tu sais que, commença-t-elle en désignant Chris d’un coup de tête. J’en connais un qui aimerait bien que...
-Vos boissons, mesdemoiselles !
-Sauvée par le Gong ! Dit Abigaël en adressant un clin d’œil à sa cousine avant de récupérer deux des chopes que lui présentait le Barman.

Revenant d’un pas rapide vers la table où Chris et David parlaient en une sorte de langage incompréhensible, Abigaël déposa les chopes devant elle avant d’en faire glisser une vers Chris et de le gratifier d’une tape amicale avec un large sourire aux lèvres.

-Echauffe bien ta voix, mon vieux ! Je veux un concert privé dans une heure !

Après un échange de sourire complice et d’un rire commun, les deux Serdaigles reportèrent leur attention sur Victoire et David, de dernier qui levait d’ailleurs de nouveau sa chope de Bièraubuerre. Après l’avoir lever elle-aussi pour que les quatre chopes tintent ensemble au centre de la table, elle porta à ses lèvres de liquide frais. Elle n’était pas sûr d’être encore sobre dans une heure s’ils continuaient à se train là, mais est-ce que McGonagall avait vraiment des espions aux Trois Balais pour vérifier que ses loupiots ne boivent pas plus de deux Bièraubuerres dans une journée ? Non, se dit-elle alors qu’elle reposait sa chope sur la table. Alors que Victoire et David s’échangeaient des regards complices et amoureux, Abigaël voulut relancer la conversation. N’était-elle pas là, elle et Chris pour cela en plus de tenir la chandelle ? ^^

-Chris, je te l’avais dit ma mère a une amie, Marie-Claire, commença-t-elle en pensant qu’elle aimerait tant entendre ses amis prononcer ce prénom. Qui travaille dans pour une grande boutique de prêt à porter sur Paris, Chanel, et qu’elle a réussi à dégoter pour moi et une amie un stage d’été d’un mois là-bas ! Alors les amis, cette été, pendant que vous chercherez quoi faire de vos journées sans nous, Vic’ et moi, on sera dans la belle ville de Paris dans ce beau pays qu’est la France !
-Mais c’est injuste ! Répondit Chris mimant un air boudeur avant de récupérer bien vite son large sourire et porter son attention sur David. Dave, tu crois qu’on peut négocier pour apprendre le français en deux mois et partir avec elles ?! Non, mais sérieux, un mois, vieux ! Qu’est-ce qu’on va faire ?

A ces mots, Abigaël rit de bon cœur. Chris disait cela surement pour attirer le coté ironique de la situation, et en un sens il avait raison. Même si les deux cousines allaient se trouver dans leur ville maternelle, les deux acolytes ici présents allaient surement leur manquer !

Victoire se retourna pour voir si Abi la suivait, et en profita pour sourire à David. Cette journée était décidément parfaite... D'autant plus parfaite, songea-t-elle alors qu'elle s'accoudait au bar pour commander les boissons, qu'Abigaël ne semblait pas disposée à lui faire une leçon de morale à propos de son couple. C'est donc avec un sourire en coin, qui ne manqua pas d'attirer l'attention du vieux barman, qu'elle s'adressa à lui d'une voix claire :

- Quatre bièraubeurres, s'il vous plaît !

Tout en fouillant dans son sac à main à la recherche de son portefeuille, elle leva les yeux vers sa cousine lorsque cette dernière prit la parole, de l'excitation plein la voix.

-Alors, Vic’ ? Toi et Dave !? C’est reparti !

Victoire sourit, toujours heureuse de pouvoir partager des moments privilégiés avec la jeune française lorsque personne d'autre ne pouvait comprendre ce qu'elles se disaient.

- Plus que jamais, fit la jeune femme avec un clin d'oeil à l'adresse d'Abi.
- Je suis contente pour toi, vraiment !
-Merci, Abi ! Mais tu sais que... commença-t-elle en désignant Chris d’un coup de tête, j’en connais un qui aimerait bien que...
- Vos boissons, mesdemoiselles !
- Sauvée par le Gong !

Levant les yeux au ciel, Vic' ne put s'empêcher de rire à la remarque de sa cousine - Abi avait le chic pour éluder les questions qui l'embarrassaient trop, et ce même lorsque cela ne semblait pas un fait exprès ! Elle paya les consommations, remercia brièvement le barman et suivit Abigaël avec les deux autres chopes de bièraubeurre.

- Seulement pour aujourd'hui, répliqua donc la belle Préfète, en évitant soigneusement le regard du barman iquisiteur et trop insistant. ^^

Victoire arriva à leur table quelques secondes après Abi, et la regarda d'un oeil amusé faire glisser un des verres vers Chris. Réflexe révélateur, la jeune française avait déjà pris l'habitude du duo évident qu'elle formait avec lui, et ne s'était même pas posé la question de l'ordre dans lequel distribuer les boissons. Des détails que seule une experte en la matière pouvait discerner, bien évidemment ! "Le début ne laisse pas présager la fin." [PV] Icon_razz

La jeune femme déposa sa chope et celle de Dave devant eux avant de se rasseoir, pour lever son verre à son tour et trinquer avec les autres. Puis elle posa une main sur la joue de David et l'embrassa furtivement. Elle lui adressa un doux sourire avant de se tourner vers sa cousine lorsque Abi commença à évoquer l'amie de Gabrielle, et sentit l'excitation la gagner alors qu'elle se voyait déjà sur les Champs Elysées avec les Delacour...

- C'est vrai ? Abi, c'est tellement génial ! Chanel, en plus ?

Tous sourires et prête à danser devant le pub entier, Vic' se leva d'un bon et avança jusqu'à Abigaël pour la serrer dans ses bras.

- "Ensemble, à Paris", comme dans un certain dessin animé que je ne nommerai pas, fit Vic' en riant - et en français bien sûr, pour s'assurer que les descendantes des Delacour ne passeraient pas ouvertement pour deux crétines devant leurs chers et tendres (actuel et à venir). ^^

Toujours aux côtés d'Abi, Victoire adressa un large sourire à Chris puis à Dave. S'ils parvenaient à atteindre un niveau de français correct d'ici à leur départ, la jeune femme était prête à leur laisser une petite place dans sa valise ! "Le début ne laisse pas présager la fin." [PV] Icon_wink

- Ils pourront toujours venir nous voir un week end, fit-elle comme avec négligence. Tant qu'ils savent faire la vaisselle et désherber le jardin Gabrielle sera ravie de les accueillir ! Et nous, on aura droit à un massage en rentrant du travail, évidemment.

Les expressions de Dave et Chris étaient à ce point délectables que Victoire ne regretta pas une seule seconde d'avoir parlé en anglais, alors qu'Abi et elle-même partaient d'un grand éclat de rire comme seules les cousines peuvent en partager.

De nouveau, les chopes s’entrechoquèrent, dans des gestes déjà nettement moins précis ! Je répondis au doux sourire de Victoire qui semblait décidée à enterrer la hache de guerre !^^ Après quoi je reportai mon attention sur Abigaël qui nous divulgait là une information capitale qu’elle semblait avoir eu un mal fou à garder secrète jusque là. Ainsi donc, nous ne verrions pas les deux jeunes femmes de tout l’été ? Cette nouvelle aurait pu ramener mon moral au plus bas mais ce ne fut pas le cas. Je n’avais plus qu’à trouver le moyen de me rendre en France, dussé-je chanter sous l’Arc de Triomphe pour me faire un peu d’argent de poche ! Avec la voix de Chris après quelques litres de bièraubeurre et mes allures de tombeur, nous ne pouvions que nous en sortir ! Razz

Alors que les deux cousines fêtaient cette bonne nouvelle, je répondai à la remarque de Chris non sans bomber le torse, plus fier de moi que jamais.

-Parle pour toi, microbe ! Moi, je sais déjà parler français ! Abi m’a donné des cours : Après vous, mademoiselle !

Fier de moi, je me tournai vers la jeune Delacour, ravi de lui exposer mes progrès depuis notre dernière sortie sur le terrain de Quidditch, fruit de longues heures d’entraînements !^^ Lorsque Victoire évoqua la possibilité pour nous de venir leur rendre visite en France, le temps d’un week-end, je ris de bon cœur aux conditions de ce voyage.

-Je suis incapable de faire la vaisselle mais je suis un sorcier alors cela ne devrait pas me poser trop de problème ! Idem pour le désherbage ! m’exclamai-je avant de rajouter avec un sourire satisfait : Quand aux massages... Je suis le meilleur !
-Alors ça, ça reste à prouver !
-Ah ouais, tu paries ?!?

De nouveau, Chris et moi éclations de rire alors que nous nous levions presque de notre banc, les poings serrés. Non sans gratifier mon ami d’une vague tape sur l’épaule, je retrouvai ma place et buvai quelques gorgées de bièraubeurre en songeant que la France ne pourrait jamais égaler le Royaume-Uni en matière d’alcool ! (à chacun sa victoire ! Wink

)

-De toute façon, on est tellement brillants que l’on peut s’adapter partout ! C’est vrai, après tout, il nous suffit de nous acheter un berret et une baguette de pain et d’apprendre à dire « Bonjour » « Au revoir » « S’il vous plait » « Merci » ! continuai-je avant de me tourner plus particulièrement vers Abi. Face à tant de talent, ta mère ne pourra qu’admettre que nous sommes les gendres idéals !
-ça va, oui ?!
-Quoi ? demandai-je, innocemment.

Comme cela avait été le cas quelques minutes plus tôt, Chris ne parvint pas à me faire la tête trop longtemps (merci la bièraubeurre !) et repartit de nouveau dans un fou rire. Je songeai alors qu’avec un peu de chance, à la fin de la prochaine tournée, Victoire serait ravie de voir que son cousin ne prenait plus autant de place dans l’esprit d’Abigaël ! Avec un peu de chance.

-Eh bien, mesdemoiselles, nous échangerons donc des cours de français contre quelques massages, ça me semble être de bonne guerre ! Mais attention, on ne sait faire que du massage de haut niveau alors les cours ont intérêt à être à la hauteur !

A ces mots, j’adressai un clin d’œil aux deux jeunes femmes avant de lever de nouveau ma chope de bièraubeurre qui se vidait à une vitesse vertigineuse.

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Le peu d’alcool qu’elle avait bu commencé déjà à lui monter à la tête et dans quelques minutes, les trois autres verraient surement l’effet désastreux qu’avait l’alcool sur elle. Mais ne le savaient-ils pas déjà ? ^^ Au moment où Victoire se leva pour venir la prendre dans ses bras, Abi la serra un peu plus contre elle en rigolant lorsque sa cousine fit référence à un dessin animé Moldu qu’elles avaient regardé étant petite, mais dont le titre lui échappait à chaque fois. Desserrant son étreinte, elle se rassit avec un large sourire à l’attention de sa cousine. Elle avait tenté de garder le secret de ce stage assez longtemps pour qu’il se confirme auprès de Gabrielle, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. La pensée d’être en France avec sa cousine pour travailler dans un magasin de mode réputé ne pouvait que la rendre heureuse. Au moment où Victoire parla d’une possibilité pour que Chris et David les rejoignent en France pour un Week-end ravi la jeune Delacour, mais elle garda sa joie pour elle, du moins pour le moment, rigolant plutôt en cœur avec Victoire lorsque celle-ci fit imaginer à la Serdaigle les deux amis en train de désherber le jardin de Gabrielle et de s’occuper de la vaisselle. Mais son rire doubla lorsqu’elle fit référence à un Chris et un David masseur pour les deux françaises.

Alors que Victoire allait reprendre sa place à coté de David, Abi fut attirée par la voix d’un Serdaigle qui parlait français. Non, elle n’avait pas rêvé, David avait bien parlé français, et elle se souvint avec un large sourire de la journée lors de laquelle elle lui avait enseigné à dire ses quelques mots. Levant sa chope de Bièraubuerre en direction de David, elle lui adressa un large sourire complice avant de boire quelques gorgées de la boisson. Le rire cristallin d’Abigaël reprit de plus belle lorsque les deux Batteurs se levèrent les poings serrés sourires aux lèvres alors qu’ils se « disputaient » le titre de meilleur masseur. Au moment où David explique que Gabrielle, la mère de la jeune Delacour, ne pourrait qu’admettre qu’ils étaient les gendres idéals, Abigaël ne put retenir un large sourire après un regard furtif vers Victoire. David avait le don pour lancer des pics à ses deux amis, Chris et Abigaël, ça en devenait amusant. La Serdaigle savait pertinemment que même David, comme sa cousine, trouvait son couple avec James, étrange, et qu’il aurait préféré qu’elle lui annonce avec Chris, qu’ils sortaient ensemble, mais pouvait-elle lui en vouloir ? Avec la quantité d’alcool qu’elle avait dans le sang à cet instant, non !

Continuant à écouter David, avec un sourire sur le visage, Abigaël réfléchit à l’idée de Victoire d’inviter les deux Serdaigles en France pendant ce mois de vacance, et elle se souvint des paroles de Gabrielle d’il a longtemps : « Mais oui ma chérie, tu peux inviter qui tu veux ! Plus on est de fou, plus on rit ! » Et puis, elle connaissait Chris et David pour les avoir rencontrés chez sa sœur, Fleur, les étés où Victoire organisaient des journées entre eux. C’est d’ailleurs à ce moment là, qu’elle avait sentit que sa mère appréciait assez bien les deux jeunes hommes. Se tournant donc vers Victoire, elle reprit en français : les deux autres apprendraient assez vite leur plan.

-Ton idée est génial, Vic’ ! Dans notre maison en France, on a une chambre d’ami : toi et moi on pourra partager ma chambre, et les deux autres imbéciles, rajouta-t-elle sans dissimuler un sourire complice à sa cousine. Partageront la chambre d’ami ! J’en parlerais à ma mère dans ma prochaine lettre !

Puis sans dissimulé un large sourire à Chris et David qui n’avaient bien entendu rien compris à la conversation entre les deux cousines, elle but une autre gorgé de sa boisson avant de reprendre en anglais cette fois-ci à l’attention de ses deux amis.

-Je vous préviens d’avance, il va falloir que vous commenciez à apprendre à faire la vaisselle avec éponge et savon : ma mère habite dans un quartier Moldu et déteste qu’on utilise la magie dans la maison ! C’est sa phobie du moment, en France, elle a décrété qu’on n’utiliserait pas de magie, c’est dur, mais sont y habitue vite !

A ces mots, elle ne put que gratifier un large sourire à David et une tape amicale sur l’épaule de Chris avant de lui adressé un large sourire amusé. Elle espérait vraiment qu’ils puissent venir pendant un week-end juste pour pouvoir immortalisé le moment où ils seraient dans sa cuisine devant le lavabo éponge et assiette en main. Son mur de photo délirante et surtout de photo de tous les quatre commençaient à dater de quelques années ! Buvant de nouveau une gorgée de sa Bièraubuerre, Abigaël faillit s’étouffer en penser à quelque chose : Chris n’avait pas essayé de parler français depuis des années ! Avalant sa gorgée, elle se tourna vers Chris sourie au lèvre, tentant de dissimuler son fou rire qui allait bientôt exploser.

-Attends, Chris ! A ton tour !
-Euh... Ou pas ! Quoi ? Dit-il affichant une grimace puis un large sourire à la Delacour.
-Dave a fait des efforts pour dissimuler son accent anglais et réussir à dire : Après vous, mademoiselle, mais maintenant c’est à toi !
-Tu me promets de ne pas rire ? Demanda-il en dissimulant un large sourire à Abi qui acquiesça en tentant de maîtriser son fou rire. Ok, préparez vous les amis, ça va décaper ! Aprew vew meydemoisille !

A ces mots, Abigaël se lassa tomber de rire sur l’épaule de Chris qui se joignit à son fou rire, amusé de sa propre prestation orale.

L'atmosphère des Trois Balais se faisait de plus en plus légère et la perception que Victoire avait des choses se trouvait de plus en plus changée par l'alcool.^^ Alors qu'elle se rasseyait à côté de David, elle l'entendit faire une tentative courageuse pour parler un français improbable, ^^ et éclata d'un rire cristallin en se prenant le front dans une main. Elle avait déjà essayé à maintes reprises de faire parler la langue de Fleur à Ted et il avait toujours accepté d'essayer, de bonne guerre, sachant très bien que Vic' ne résisterait pas à son accent britannique plus que prononcé. Abigaël avait du mérite à savoir rester aussi stoïque pendant que Dave lui prouvait qu'il avait de la mémoire ! Wink

L'évocation des "gendres idéaux", ou du moins de la vision qu'en avait Dave Razz

, suffit à provoquer un échange de regards équivoques entre les deux cousines. Pas le moins du monde embarrassés par leurs sous-entendus on ne pouvait moins subtils ^^, les deux Serdaigle avaient l'air d'apprécier particulièrement le rappel constant de ce qu'ils attendaient tous - et Victoire la première, elle ne comptait pas le nier. Avec l'aide de l'alcool et de leur complicité, ce sujet au départ assez délicat se transformait facilement en (presque) innocente plaisanterie de passage.
C'est alors que la jeune femme, sirotant sa bièraubeurre avec la nette impression qu'elle n'arriverait jamais à retrouver le chemin du Château ^^, entendit sa cousine s'adresser à elle en français et avec un enthousiasme qui ne pouvait que lui rappeler les séances de Quidditch. Un peu amusée par l'excitation qui perçait dans la voix d'Abi, Vic' posa son verre et adressa un large sourire à la jeune française :

- Tu es sûre que Gaby va accepter d'héberger ces deux monstres sous son toit ? fit-elle en riant. Je sais que ma mère finirait par les transformer en paillassons !

Elle écouta Abi expliquer aux deux jeunes hommes le fonctionnement en effet très particulier de la vie de Gabrielle Delacour. Très attachée à sa jolie maison de banlieue parisienne, la soeur cadette de Fleur s'était évertuée à enseigner à sa fille tout ce qui touchait au monde des non-magiciens, pour qu'elle ne finisse pas "complètement incapable de se débrouiller sans baguette magique, comme Bill". L'évocation de la paresse légendaire du père de Victoire était un sujet de moqueries incessantes entre Gaby, Fleur et les deux cousines, mais il fallait reconnaître que grâce à son éducation particulière Abigaël était capable de beaucoup plus de choses ordinaires que la plupart de ses camarades ! Imaginer Chris avec un sécateur et David avec du produit vaisselle jusque sur les pieds, par contre, était une vision très largement divertissante et source de photos sans doute dignes des plus grandes archives, ^^ et à en voir le sourire d'Abi, Vic' se doutait que sa cousine avait eu exactement la même idée qu'elle.

Mais les mésaventures linguistiques des deux accolytes ne s'arrêterait pas là : Abi avait manifestement décidé de donner aux deux garçons leur premier cours de français maintenant, probablement persuadée que la boisson les aiderait à oser se lancer. Et alors que David avait fait une tentative acceptable du fameux "Après vous, mademoiselle", Chris baragouina quelque chose qui déclencha l'hilarité de toute la tablée. La belle Préfète cacha son visage dans l'épaule de Dave en riant, tout comme Abi venait de le faire avec Chris, avant de se redresser pour intervenir à son tour, les yeux pleins de malice :

- Un autre exercice : Chris, celui-la est pour toi, tu devras le dire à Abi, fit-elle en appuyant ses deux coudes sur la table, bras croisés, pour se rapprocher du jeune Corner. Répète après moi...

Vic' marqua un temps d'arrêt en essayant de cacher son sourire presque triomphant, et croisa le regard bleu d'Abigaël à qui elle adressa une grimace d'amusement.

- "Tu vas me manquer, Abi", articula-t-elle en détachant clairement chaque syllabe pour que Chris les mémorise bien. Dis-le lui !
- Teeu... vha... mew... monquay, Abee, fit Chris en observant le visage d'Abigaël d'un air circonspect.

Voilà de quoi l'entraîner pour les prochaines vacances, pensa la jeune femme en riant avec sa cousine. Elle n'était pas du tout disposée à renseigner ses amis sur le sens de la phrase en question, mais elle était sûre qu'Abi allait pouvoir se venger en imposant ses propres exemples à David ! Razz

- A toi, Dave, continua Vic' en se tournant vers son petit ami avec un air qui se voulait sérieux.

Elle pouvait entendre Abi pouffer de rire juste à sa gauche et eut le plus grand mal à ne pas l'imiter.

- Celui-là est une question, expliqua-t-elle en lançant un regard furtif et malicieux vers sa cousine, qui s'attendait probablement au pire ^^ ; elle laissa le suspens augmenter pendant quelques secondes, et finit par articuler, son sourire s'élargissant à chaque syllabe, "Un massage, et plus si affinités ?"

L'éclat de rire d'Abi déclencha celui de Victoire, qui essaya tant bien que mal d'écouter le résultat de l'exercice de David. ^^

Alors que je reposais ma choppe un peu brusquement sur la table, je songeai un instant que si McGonagall avait le malheur de débarquer dans le bar, emmitoufflée dans un de ses inombrables manteaux écossais, nous risquions de passer un sale quart d’heure étant donné la quantité de verres vides que nous commencions à collectionner. Qu’à cela ne tienne, je me tournai vers Abi alors que celle-ci nous exposait les coûtumes pour le moins étrange de sa mère. Ainsi donc, la jeune femme n’avait pas le droit de pratiquer la magie chez elle ?? Dans ces conditions, à quoi bon avoir fêté ses dix-sept, âge de la majorité dans notre monde et qui nous donnait le droit d’user de notre baguette en dehors de l’école comme bon nous semblait ? Je restais un moment abasourdi en m’interrogeant sur les effets néfastes de l’alcool sur ma capacité à comprendre la conversation. Je n’étais pas réellement ce que Scorpius Malefoy appellait un « sang pur » mais mes parents étaient tous les deux des sorciers, anciens préfet et préfète de la maison Serdaigle. Dans ces conditions, j’avais toujours vécu avec la magie sans jamais réellement apprendre à me débrouiller sans.

-Tu plaisantes ?! m’exclamai-je, outré. Tu n’utilises pas la magie chez toi ? Mais comment as-tu fait pour survivre jusque là ?
-Ils sont fous ces français !

Voilà qui me tira de ma stupeur pour provoquer de nouveau mon hilarité. Je retrouvai alors le mot pour rire, comme à mon habitude :

-Cela dit, il en faudra bien plus pour m’arrêter ! Si la vaisselle de ta mère ne craint rien, je veux bien m’y essayer ! Au pire, s’il y a de la casse, j’irai enterrer tout ça au fond du jardin (que Chris aura désherbé) avec une pelle, bien sûr, puisque pas de magie ! Personne n’en sera rien, n’est-ce pas ?

*Euh, Dave, mon pote, c’est là que tu arrêtes la bièraubeurre !*

Je me frappai le front d’une main, étonné par ma propre stupidité. Conscient du fait que si j’ouvrais de nouveau la bouche, je passerai pour le dernier des crétins, je décidai de me résoudre au silence tout en assistant, l’œil brillant d’amusement, à la petite leçon de français qu’Abigaël réservait à Chris. Et je ne fus pas déçu du voyage ! En effet, mon ami était au moins aussi ridicule que moi à essayer de baragouiner la langue de Molière. Je ne pouvais contenir plus longtemps un violent fou rire. Néanmoins, je tentai de reprendre mes esprits ne serait-ce que pour savoir ce Victoire pouvait bien avoir derrière la tête alors qu’elle se penchait vers Corner avec une expression triomphante. Malheureusement, mon ignorance concernant le français ne me permit pas de comprendre le tour qu’elle tentait de lui jouer, bien que mes soupçons soient nombreux. Et cet idiot de Chris, sans réfléchir, répéta la phrase prononcée par ma petite amie, sans se douter le moins du monde du traquenard !

-Espèce de blaireau, va ! Sais-tu seulement ce qu’elle t’a fait dire ?!
-T’es jaloux parce que je suis plus doué que toi !

Je ne répondis pas. Je me contentai de lever les yeux au ciel non sans un sourire amusé. Mais lorsque Victoire se tourna vers moi pour me faire cadeau, à mon tour, d’une magnifique petite phrase que j’étais dans l’impossibilité de comprendre (bien qu’un certain nombre de mots soient transparents), je reculai brusquement, manquant de tomber du banc (merci la bièraubeurre !) en croisant les bras sur ma poitrine en signe de défense.

-Vade retro, satana ! m’exclamai-je dans une de mes quotidiennes envolées lyriques. Hors de question que je répète une phrase dont j’ingnore le sens ! Il n’y pas marqué Chris ! Je désignais mon front.
-Hé !

J’ignorai la remarque de l’intéressé pour mieux me confondre dans ma prestation théâtrale en attirant Victoire contre moi pour la retenir prisonnière de mes puissants bras de batteur ! (C’est beau de rêver ! Razz

)

-J’ai les moyens de te faire parler ! m’exclamai-je avant de prendre Abi à témoin. C’est vrai, quoi ! Je ne suis pas un gentil petit français romantique, moi ! Je suis anglais, fier de l’être, et pas si gentleman !

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L’effet certain de la Bièraubuerre commençait à réellement faire son effet sur Abigaël. A cet instant, elle se maudit de n’avoir presque rien mangé et d’avoir donc le ventre vide, ou plutôt actuellement plein de Bièraubuerre, à l’heure qu’il était. Elle s’avoua intérieurement qu’elle ne devait surement pas savoir où se trouvait le château à cet instant, mais était-ce vraiment grave ? Non, ils s’amusaient comme jamais, alors elle ne regrettait rien de tout ce qu’elle avait fait depuis le matin. Ou peut-être un léger détail : avoir oublié son appareil photo offert par sa mère, Gabrielle, il y a quelques années, mais qui lui servait énormément lorsque des moments aussi mémorables se présentaient à elle. Sortant de ses songes au moment où Victoire reprit en française à son attention, Abigaël lui sourire avant de lui répondre amuser.

-Non, ne t’inquiète pas ! Malgré les apparences, ma mère est très patiente. En tout cas, plus que Fleur !

Au moment où David affichait un air étonné à l’annonce d’une maison Delacour sans aucune magie, Abigaël lui adressa un large sourire. La réaction était toujours la même lorsqu’elle l’annonçait à quelqu’un, et puis en un sens, elle aurait surement réagi ainsi si elle n’avait pas été bercé dans ses traditions depuis toute petite. A l’instant où elle imagine David creuser un trou dans le fond de son jardin pour y cacher la vaisselle qu’il aurait cassé à essayer de la laver son magie, Abi partit dans un fou rire et laissa tomber son visage entre ses mains. Elle avait presque oublié le David complètement bourré avec ses répliques à faire rire tout un régiment de Troll ^^. Relevant son regard océan vers David, elle lui adressa un large sourire en secouant la tête amusée.

Puis, après qu’elle-même est fait subir à Chris sa première leçon de français, Victoire semblait vouloir continuer dans la lancée de sa cousine. Avec déjà un large sourire présent sur le visage, la fille de Gabrielle fronça les sourcils lorsque sa cousine explique à Chris qu’il devait à Abi la phrase qu’il allait lui apprendre en français avant de croiser son regard bleue empli de malice. Que lui avait-elle réservé ? Grimaçant amusée en attendant que Victoire reprenne, elle porta son attention sur un Chris concentré en attendant d’apprendre un peu plus de français pour pouvoir frimer devant ses amis. Au moment où Victoire énonça enfin sa phrase en français, Abi se tourna rapidement vers elle, un sourire amusé au visage et un regard interrogateur. Que lui arrivait-il ? L’alcool commençait-il à lui faire le même effet qu’à la Delacour ? Reportant son attention sur Chris qui fier de lui tentait de répéter la phrase que Victoire lui avait décomposée phonétiquement pour qu’il puisse répéter, Abigaël lui adressa un large sourire qui se transforma bien vite en un rire cristallin. Elle se souvint d’avoir essayée de faire parler français à James, mais il n’avait jamais voulu ou plutôt il n’avait jamais voulu essayer de peur de se ridiculiser devant la Delacour, mais Chris, lui, il osait. Enfin les Bièraubuerres qu’il sentait bu devaient nettement aider ^^ Calmant son rire, elle regarda Chris qui fronçait les sourcils dans sa direction. Il comptait surement que l’une des deux françaises lui traduit les paroles qu’il venait de prononcer, mais Abi n’en fit rien. Pour rien au monde, elle le ferait, Victoire avait commencé sur ce chemin là, elle serait se venger en temps voulu ! Razz

D’ailleurs, David fit remarquer à Chris qu’il ne savait pas du tout ce qu’il avait dit à Abigaël, mais il semblait qu’il s’en fichait. Merci, l’alcool, pensa la Delacour. Et cette dernière afficha un large sourire amusé à la réponse de Chris. Il devait être complètement bourré, ce qui ne serait pas étonnant lorsqu’on voit toutes les chopes vides exposées sur la table, se dit Abi, mais était-il vraiment différent sobre ? ^^

Repartant dans un fou solitaire lorsqu’elle entendit la phrase que Victoire voulait que David dise, elle réussit pourtant à se calmer. Le fait de maîtriser une seconde langue à la perfection était un avantage certain ! Mais contrairement à Chris, David ne semblait pas vouloir répéter, d’ailleurs, heureusement, se dit Abi, parce que les deux cousines seraient surement parti dans un long fou rire interminable s’il l’avait fait. Laissant Victoire gérait un David au geste théâtral amusant, Abigaël regarda toutes les chopes posées devant les quatre Serdaigles, elles étaient toute vide, mais s’ils allaient encore commandé une autre tournée, ils finiraient surement à chercher le chemin du retour pendant six siècles, alors elle pensa à autre chose en observant de nouveaux sorciers pénétrant dans le pub. Il faisait assez beau, pourquoi ne pas en profiter ?!

-Bon, les amis, ce n’est pas qu’on s’ennuie ici, mais, et si on sortait ?! Dit-elle donc en reportant son attention sur ses trois amis un large sourire adressé à chacun.

Joignant le geste à la parole, Abigaël se leva avant de mettre son manteau qu’elle ne ferma pas. Le temps n’avait pas du changer depuis leurs arrivés et il faisait relativement beau et chaud lorsqu’ils étaient arrivés. Marchant vers la sortie, elle se cogna à Chris qui marchait à ses cotés.

-Hé, Chris, tu ne marches pas droit ! Dit-elle d’un ton rieur.
-Parle pour toi, ma vielle ! De nous deux, c’est toi qui marcha le moins droit ! Répondit-il en adressant à sa camarade un sourire amusé.

Le gratifiant d’un tape amicale à l’épaule, elle sortit des Trois Ballais et se dirigea aux côtés de Chris vers l’endroit où ils aimaient se poser lorsqu’ils s’offraient des sorties à Pré-au-Lard, Abigaël se reprit la jeune Corner alors qu’elle marchait et elle ne put retenir un doux rire avant de reprendre.

-Ah oui, tu as raison !
-Bon allez, viens là !

A ces mots, Chris passa son bras autour des épaules d’Abigaël et l’attira contre lui. Le laissant faire, elle repartit dans un fou rire dans lequel Chris la rejoignit très vite. Ils devaient être beaux tous les deux à marcher de travers vers un petit coin d’herbe où ils allaient se poser dans quelques minutes ! Abigaël s’en voulut donc un peu plus d’avoir oublier son appareil.

La remarque d'Abigaël fit à nouveau sourire Victoire, alors qu'elle repensait aux innombrables fois où Fleur se servait de sa langue maternelle pour exprimer son impatience dans un langage pas toujours très châtié. En un sens, l'aînée des Weasley ne pouvait que comprendre sa mère, puisqu'elle-même devait souvent se retenir de Stupefixer ses soeurs en profitant du fait qu'elles n'étaient pas majeures. Mais il était vrai que Gabrielle, de loin plus réservée que Fleur, avait pour avantage d'être largement plus posée qu'elle - d'où ses difficultés à supporter les Weasley lorsqu'ils étaient tous de trop bonne humeur. ^^

Vic' avait toujours admiré la manière dont Gaby avait élevé sa fille, et s'était souvent fait la réflexion - après avoir observé les désastres de la magie sur son fainéant de père et ses paresseux de frère et soeurs - qu'elle reproduirait ce schéma sur ses propres enfants si elle en avait un jour. Ayant hérité de la fougue de sa mère, la jeune Préfète ne comptait absolument pas avoir à élever toute une tribu de Arthurs, Daphnés et autre Dianes... =)

Aussi afficha-t-elle une expression amusée face à la réaction des deux garçons lorsque la conversation s'orienta sur la manière dont Gabrielle et Abigaël avaient l'habitude de vivre au quotidien. Elle n'avait aucun mal à visualiser la scène fatale d'un David casseur de vaisselle et passé pofessionnel dans l'art d'enfouir des assiettes brisées un peu partout dans le jardin, et ce petit aparté quasi cinématographique la fit se joindre de bon coeur au rire d'Abi.

Mais le dialogue entre un Chris toujours aussi mystifié par la phrase qu'il venait de prononcer sans en comprendre le sens et un David catastrophé par la naïveté de son meilleur ami atteignait de loin les plus hauts sommets de la comédie. Heureusement pour les deux Serdaigle, Victoire n'était pas encore assez sous l'emprise de la Bièraubeurre pour leur faire répéter trop de bêtises... mais cette sage attitude allait-elle seulement durer ? "Le début ne laisse pas présager la fin." [PV] Icon_razz

Manifestement soit plus sobre que Chris, soit assez familier à l'humour de Vic' pour se méfier de ce qu'elle pouvait bien trafiquer, David refusa catégoriquement et non sans théatralité de rentrer dans le petit jeu de la jeune femme. Dommage, songea-t-elle en haussant les sourcils alors que son petit ami manquait de leur présenter la chute de l'année, mais pas irrémédiable ! ^^ Surprise par l'étau dans lequel l'enferma soudainement David, la belle Préfète n'essaya même pas de s'en libérer - que pouvait-elle face à tous ces muscles renforcés par un cerveau noyé dans l'alcool ? ^^ -, préférant rire de la situation en levant la tête vers Dave avec un regard faussement rancunier :

- C'est toi qui voulais des cours de français, jusqu'à nouvel ordre ! Et puis, Abi sera ravie de te traduire ta phrase, j'en suis persuadée, fit la fille de Fleur avec un clin d'oeil malicieux à l'adresse de sa cousine. Tu préfères quelque chose de plus... inoffensif ? "Je t'aime", par exemple ?

Ca, au moins, il n'aurait pas de mal à le comprendre, songea Victoire alors qu'elle embrassait Dave sur la joue avant de se tourner vers Abigaël, qui semblait considérer que le moment était venu pour eux tous d'aller dessouler dans la neige. ^^ Acquiesçant la proposition de sa cousine la jeune femme se leva à son tour, ramassa ses affaires, et prit la main de David dans la sienne avant de suivre Abi et Chris, en plein débat quant à leur sobriété toute relative. A bien les observer il était évident que ni l'un ni l'autre ne marchaient droit, mais qu'Abigaël battait tous les records ! ^^

Contemplant le spectacle de ses deux amis si proches l'un de l'autre, complices et formant décidément un très beau couple, Victoire ne put s'empêcher de s'imaginer emmenant discrètement David dans une des ruelles du village pour laisser Abi et Chris seuls, et surtout pour pouvoir les épier discrètement... "Le début ne laisse pas présager la fin." [PV] Icon_razz

Mais elle n'en fit rien et continua d'avancer jusqu'à rejoindre les deux Serdaigle, pour s'asseoir dans l'herbe en leur compagnie - après avoir jeté un Impervius sur ses vêtements, évidemment. Le quatuor s'installa donc au pied du grand chêne qui marquait la sortie de Pré-au-Lard,arbre auquel s'adossa Chris en espérant probablement que la plante l'aiderait à trouver un semblant d'équilibre. ^^

Frissonant légèrement malgré l'épaisseur de sa cape, Vic' entama le sujet cher à tout Serdaigle digne de l'être =), à savoir celui de la nouvelle rumeur en circulation parmi les Septième Année de l'école :

- Est ce que vous savez si McGonagall a vraiment l'intention d'ouvrir une classe préparatoire au concours des Aurors ? C'est Lia qui m'en a parlé, elle a l'intention d'y entrer si ça se concrétise...

Car malgré les apparences, Victoire Weasley ne comptait pas postuler exclusivement chez Chanel et Dior après ses études ! ^^

En dépit de la proposition de Victoire, je ne jugeai pas utile de demander les services d’Abi en matière de traduction. De toute évidence, la phrase qu’elles avaient souhaité me voir répéter ne me serait pas vraiment utile en France et de toutes les façons, étant donné la quantité de bièraubeurre que je venais d’ingurgiter, il ne fallait pas compter sur le fait que je m’en souvienne le lendemain !^^

-Je t’aime ? répétai-je avec peine, les sourcils légèrement froncés par tant de concentration.^^

Cette fois-ci, j’étais en mesure de déduire par moi-même le sens de ces mots. Anglais, certes, mais pas stupide ! Un doux sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me desserais mon étreinte et me penchais tout près des lèvres de Victoire. Mais celle-ci se déroba pour accéder à la demande d’Abigaël en se levant avant de prendre ma main dans la sienne pour m’entraîner à sa suite alors que nos deux acolytes couraient déjà au devant de nous. Enfin, courir était un bien grand mot ! De toute évidence, je n’étais pas le plus mal en point, à en juger par les démarches de crabes de notre futur couple préféré. En un sens, cela avait de quoi me rassurer un peu ! Aussi, fier de moi, je marchai d’un pas sûr et dynamique avant de manquer de justesse me heurter à la table la plus proche. Perplexe, je fis comme si de rien n’était, avant de me raccrocher à la main de Vic’et de revoir mes objectifs à la baisse en me montrant plus prudent !^^

La vision du petit village de Pré-au-Lard qui semblait comme endormi sous la neige m’arracha un sourire. Ou peut-être était-ce la vision de Chris et d’Abigaël, appuyés l’un sur l’autre, plus complices que jamais ? Je voulus échanger un sourire complice avec Victoire mais celle-ci était bien trop occupée à observer, elle aussi, nos amis. Avec la quantité infinie d’illusions que j’avais laissé échapper au cours de cet après-midi, j’avais de plus en plus de mal à croire à l’innocence d’Abi quant aux sentiments que lui portait son pseudo meilleur ami. Mais, de toute évidence, la jeune femme se plaisait dans cette situation et, en un sens, même si Chris supporterait sûrement pas encore très longtemps autant d’indifférence, la scène en était amusante, voir touchante. Je n’avais pas l’intention de faire quoique ce soit pour eux même si rien ne m’aurait fait plus plaisir que de les voir se rapprocher davantage. Après tout, la décision de franchir ce pas (ou de ne pas le franchir) leur était réservée.

Lorsque Victoire vint s’asseoir près du grand chêne où nous avions l’habitude de nous installer durant chacune de nos sorties, je me laissai tomber au pied de l’arbre à mon tour, bien trop émêché pour rassembler trois neurones suceptibles d’exécuter un Impervius correctement. L’eau glacée commençait lentement à inonder mes cheveux mais je n’y prêtai pas la moindre attention. Lorsque Vic’ prit la parole, je me redressai afin de la saisir par la taille pour venir poser ma joue glacée contre la sienne. (Oui bah, hein, on fait ce qu’on peut ! Razz

). Néanmoins, je parvenai tout de même à l’entourer suffisament de mes bras pour tenter de mettre fin à ses légers frissons ! ><

-Ah oui, j’ai entendu Dubois en parler l’autre jour ! m’exclamai-je en réponse à la question de la jeune femme. Personnellement, si ça se fait vraiment, je ne sais pas si je tenterai d’y entrer. Encore un coup à bachoter des heures durant ! Et avec mes notes en potions, la question ne se pose même pas ! S’ils ouvrent une équipe de Quidditch spécial prépa, cependant, je pourrais resonger à la question !

J’esquissai un sourire. Je n’avais pas réellement réfléchi à ce que je comptais faire après mes études à Poudlard. Evidemment, si on m’avait demandé d’émettre un projet fou, j’aurais probablement évoqué la possibilité de passer les sélections des différentes équipes de Quidditch d’Angleterre ! Mais la raison ne devait-elle pas l’emporter sur la passion ? Razz

Et de toutes les façons, je ne me voyais pas annoncer un pareil choix à mes parents qui s’attendaient sûrement à ce que je débute une carrière d’auror, chose à laquelle je n’avais pas réellement réfléchi.

-Je suppose que tu vas essayer d’y entrer, toi aussi, n’est-ce pas ? demandai-je à Victoire

Je savais que la jeune femme ne manquait pas d’ambition en la matière et, à vrai dire, ses compétences allaient très largement de paires avec ses projets. Si une telle classe préparatoire s’ouvrait au château, nul doute qu’elle serait une des premières à y être acceptée ! Et puis, ce genre de carrière n’était-elle pas un lieu commun dans sa famille ?

-Et vous, qu’est-ce que vous comptez faire après Poudlard ? demandai-je aux deux autres tout en réalisant que nous n’abordions que très rarement ce sujet, sûrement par peur d’évoquer notre séparation, à la fin de l’année scolaire, qui paraissait de plus en plus proche.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Le spectacle merveilleux qui leur offrait le petit village de Pré-au-Lard sous la neige fit largement sourire Abigaël. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés en cet endroit tous les quatre, il faisait encore relativement beau et l’herbe était encore bien verte. Elle adorait la neige et les paysages qui s’offraient à elle en cette saison, mais aucuns paysages londoniens ne pouvaient être comparable à son pays maternel sous cette finie pellicule blanche qui recouvrait toutes les habitations, les forêts, et, de cette façon les voitures Moldus disparaissaient au profit d’une France sans toutes les nouvelles technologies Moldus. Et du point de vue d’Abigaël, rien ne pouvait être aussi beau qu’un vergé sous la neige pendant l’hiver, mais toute personne n’ayant pas assisté à ce spectacle, ne pouvait pas la comprendre. Les photographies qu’on pourrait prendre, ne rendraient rien de la beauté de ces paysages.

L’étreinte de Chris autour de ses épaules ramena brutalement Abigaël à Pré-au-Lard, mais elle lui sourit tout de même. N’était-elle pas bien ici aussi ? Les effets de la Bièraubuerre devaient nettement altérer ses sensations, et la rendre plus heureuse qu’à l’ordinaire, mais se serait-elle sentie autrement en étant sobre ? Peut-être pas, se dit-elle en voyant Chris lui rendre son sourire. Elle savait pertinemment que Victoire et David étaient derrière eux en train de les observer, et après la masse de sous-entendu qu’avait formulé David, et la phrase heureusement en française que Victoire avait fait répéter à Chris, Abi ne put que se poser des questions malgré son manque de coordination motrice. Certes, elle et Chris étaient extrêmement proches, mais comment pouvaient-ils, pouvait-elle savoir si cela allait continuer s’ils passaient le grand pas qui sépare l’amitié de l’amour. Quoique, pouvait-on avoir la réponse à l’avance ? Non, malheureusement, se dit-elle en observant ses yeux verts qui la dévisageaient amusés par la démarche de la jeune Delacour. Qui ne le serait pas ? Mais, pour l’heure, elle n’aimait pas penser à tout ceci. A chaque fois, elle éludait habilement les questions de Victoire et détournait la conversation d’une manière maligne pour ne pas en venir au sujet fatidique, lorsque sa cousine essayait de l’emmener sur le sujet James et Chris. Peut-être, même surement, de peur qu’elle constate qu’elle avait plus de sentiments pour ce dernier. Elle-même ne le savait pas, et ne voulant blesser personne, elle n’osait jamais s’interroger sur ce point.

Arrivée au pied du grand chêne où s’y adossait, Abigaël sortit sa baguette afin de rendre ses vêtements imperméable à l’aide d’un Impervius, alors que Chris s’adossa contre le vielle arbre sans se soucié de la neige qui allait bientôt mouiller la totalité de ses vêtements. Après que tout le monde se soit installé, Abigaël s’assit en tailleur à côté de Chris et en face du couple Victoire/David. Leur souriant amusé, elle avait presque oublié ces petits moments passés ensembles, ces petits gestes qui faisaient qu’elle était fière de les connaitre. Regardant attentivement Victoire alors qu’elle reprenait la parole, Abigaël eut un large sourire. La plupart des septièmes années avaient entendu parler de cette rumeur d’ouverture d’une classe préparatoire pour les concours d’Aurors, ou du moins, tout ceux qui s’y intéressaient. Abigaël avait longuement pesé le pour et le contre, et en avait parlé à sa mère, Gabrielle, qui ne l’avait pas réellement aidé à trancher entre continuer ses études en France comme elle avait décidé de faire au départ, ou choisir de tenter le concours d’Aurors. Abi n’en avait jamais vraiment parlé à Victoire. Cette dernière devait surement croire qu’elle finirait chez Chanel ou une grande marque française, mais elle avait d’autre projet. Et d’après l’intonation de la voix de Victoire, elle aussi. Enfin cela était peut-être du à l’alcool, qui sait ?^^
Puis écoutant les remarques de David, elle lui sourit lorsqu’il fit référence d’une façon détournée à son avis de continuer sa carrière de joueur de Quidditch. Il faut dire qu’il avait du talent, et Abigaël, en temps que Capitaine de l’équipe était la première à le lui dire, mais son désir allait surement être mis au placard au profit des envies de ses parents. En effet, quels parents ne seraient pas fiers de voir son enfant devenir Auror ? Aucun, se dit-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Elle redoutait le moment où elle allait devoir choisir plus que tout au monde.

A cet instant, Chris la gratifia d’une tape amicale à l’épaule avant de lui adresser un large sourire. Il avait vraiment le don pour arriver au moment où ses pensées commençaient à s’embrouiller dans sa tête. Elle lui rendit donc son sourire amusée.

-Et toi, Abi, tu vas essayer d’y entrer ? Dans cette classe préparatoire si ça se concrétise, je veux dire.
-Je ne sais pas... Répondit-elle fixant le sol, songeuse.
-Non, mais sérieusement Abi, tu en as les capacités, commença-t-elle en la gratifiant d’une petite tape amicale. Pourquoi t’en priver ? Lui demanda-t-il en lui adressant un large sourire alors qu’Abigaël relevait son regard océan vers celui de Chris.
-C’est vrai... Répondit-elle avec un maigre sourire, toujours songeuse.

A cet instant, David les interpela, leur demandant s’ils avaient une idée de ce qu’ils comptaient faire après Poudlard. Ils n’en avaient jamais réellement parlé tous les quatre. La perspective de devoir mettre une fin à leurs bonheurs présents devait les faire repousser l’échéance des aux revoir, à plus tard. Ils allaient surement arriver devant le fait accompli après les ASPIC et ils devront se résoudre à admettre qu’ils vont devoir se séparer pour de bon, mais pour le moment, Abigaël n’y pensait pas trop. Malgré les jours qui passaient à une vitesse irréelle, elle espérait que le temps s’arrête juste pour eux, pour que le quatuor des Serdaigles reste immortel.

-Si cette classe préparatoire s’ouvre, je vais tenter ma chance ! La perspective d’être préparer au concours d’Auror est une bonne chose, donc je vais devoir supporter les uniformes de Serdaigle encore quelques années ! Commença-t-elle amuser. Mais j’avais aussi pour projet de retourner en France pour continuer mes études, et...
-Ta première suggestion est la meilleure, je pense ! La coupa-t-il amusé avant de la gratifier d’un large sourire complice.

Lui-aussi devait vouloir ne jamais quitter ce quatuor parfait qu’ils formaient, se dit-elle amuser, avant de le gratifier d'un large sourire complice.

» "Things it yearns to remember..." [Aby !]
» "Le sourire, c'est l'amorce du baiser."