Nineteen Years Later
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 L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan

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Abigaël Delacour
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MessageSujet: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Sam 10 Mar - 23:18

Les premiers rayons de soleil commençaient à se frayer un chemin à travers la chambre de Chris et d’Abigaël. Cette dernière encore fatiguée de la veille où elle avait tardé sur les détails de l’édition de ce jour, remonta les couvertures sur son visage espérant ainsi profiter de quelques minutes supplémentaire de sommeil. Sentant Chris s’éveiller doucement à ses cotés, elle vint se lover contre lui se laissant bercer par le son des battements de son cœur. Malgré les soirées à rallonge qu’elle endurait chaque soir, elle avait le bonheur de retrouver son fiancé qui l’attendait soir après soir. Il n’était pas inhabituel qu’elle le retrouve assoupi dans leur canapé après une longue lutte pour rester éveiller. La jeune femme avait tenté de lui faire comprendre qu’il n’était pas obligé de l’attendre tous les soirs, mais rien n’y faisait. Il était toujours là, le sourire aux lèvres pour l’accueillir chez eux. Cette attention toute particulière la rendait amoureuse un peu plus chaque jour. Abi ne s’en rendait pas compte, mais elle avait encore énormément de chose à découvrir de Chris et réciproquement.

Alors qu’elle sentait le bras de Chris l’attirer un peu plus vers lui, la jeune Delacour entrouvrit les yeux, les refermant aussi tôt. Le soleil avait envahi toute la pièce et elle se dit une nouvelle fois qu’il fallait vraiment qu’ils achètent des rideaux. Allant enfouir son visage dans le coup de Chris, Abigaël profita encore un peu de ces quelques minutes pour eux. Les instants à deux se faisaient rares. Entre les entrainements de Chris et ses horaires peu fixe, ils ne se voyaient presque plus. Malgré tout, les deux tourtereaux essaient de se prendre quelques heures les week-ends quand cela était possible, mais ces derniers temps, ils ne s’étaient rarement vus et Chris lui manquait énormément.

-Abi, je n’ai pas envie d’y aller...

Ouvrant les yeux, elle plongea son regard océan dans celui de Chris. Il lui manquait vraiment beaucoup. Rapprochant ses lèvres de celle du jeune homme, elle y déposa un doux baiser avant de lui chuchoter qu’elle l’aimait. Malgré son envie de rester toute la journée au lit avec son amoureux, Abigaël dut sortir de sous les couettes. Une journée de travail l’attendait et elle ne devait pas oublier son déjeuné prévu avec sa mère. Ce qui n’était pas garanti. Après une longue douche chaude, la jeune femme ressortit de la salle de bain prête à partir ou du moins, physiquement prête. Elle avait revêtis un jean qui lui moulait parfaitement ses formes avec des talons noirs qui allongeaient encore plus ses jambes fines. Elle avait opté pour un chemisier en voilage pourpre avec une veste de costume noir. Ayant laissé ses cheveux retombés sur ses épaules, elle avait simplement maquillé ses yeux d’un fin trait noir. Après avoir embrassé une dernière fois Chris, elle transplana dans les locaux de la Gazette du sorcier. Surprise de voir son collègue déjà installé à son bureau, elle lui adressa un sourire en déposant ses mains sur ses épaules.

-Dis-moi tout, Sam ! Ta femme t’a mis à la porte !
-Pourquoi tu veux prendre sa place ? Demanda-t-elle avec humour. En réalité, je suis arrivé quelques minutes avant toi.

La jeune femme ria à la blague de son collègue avant de prendre sous le bras les différents papiers qui envahissait son bureau pour se diriger vers la salle de réunion. Ils avaient du travail et la journée ne faisait que commencer, mais Abi rêvait déjà de retourner dans son lit.
Après des longues heures passées dans la salle de réunion, toute l’équipe s’était mis d’accord sur les articles à sélectionner pour l’édition du lendemain. Abigaël répartit les différentes tâches et jeta un coup d’œil à sa montre. 11h45. Elle avait rendez-vous à 12h avec sa mère, mais le temps de traverser les longs couloirs du ministère, elle y serait pile à l’heure.

-Abi, tu n’es pas sensé aller manger avec ta mère ?
-Si, si ! J’y vais d’ailleurs. Je compte sur toi pour l’article de la couverture, d’accord !

Rendant son sourire à Samuel en lui tendant un papier, elle se dirigea vers la sortie. Gabrielle l’avait invité quelques jours plus tôt à manger avec elle. Dans un premier temps, la jeune femme avait trouvé cela étrange. Avait-elle quelque chose à lui demander, ou même à lui annoncer ? Ensuite, trop occupé par son travail pour plus y réfléchir, elle s’était finalement dit que sa mère voulait peut-être simplement passer du temps avec sa fille. En effet, cela faisait plusieurs mois qu’elles n’avaient pas pris le temps de se poser ensemble autour d’une table. Traversant le ministère, Abigaël réfléchissait en même temps à la mise en page final de l’édition de la Gazette, comment cela allait-il rendre ?

-Abigaël ! Es-ce que je peux te parler quelques minutes ?
-Bien entendu, dit-elle en reconnaissant Ray, son directeur.
-J’ai plusieurs rendez-vous cette après-midi pour les postes vacants de journaliste dans ton équipe, est-ce tu pourras venir avec moi ?
-Et bien... J’ai pas mal de chose à faire donc...
-D’accord, y’a pas de problème, je sélectionne les meilleures selon moi et tu choisiras celle que tu veux retenir, on fait comme ca ?

Acquiesçant, elle adressa un sourire amical à Ray avant de continuer son chemin. Pénétrant dans le bureau de sa mère sans frappant, elle fut surprise de découvrir un bureau vide. Il était pourtant bientôt 12h. Elle avait peut-être du retard dans ses consultations. Refermant derrière elle, elle vint se poser contre le bureau de Gabrielle laissant son regard vagabondé sur les différentes photos affichant sur les murs. Plusieurs d’entre elles représentaient Gabrielle et Abigaël dans différents endroits et les souvenirs se rapportant à chaque cliché la fit sourire. Alors qu’elle continuait à se remémorer des bons souvenirs avec sa mère, elle entendit la porte s’ouvrir.
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Ethan Lacan
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 11:51

- Delacour.
- Gaëlle, c’est ça ?
- Tu le fais exprès ? C’est pas Gaëlle, c’est… oh, regarde, la dame promène son bébé en harnais !


Ethan Lacan n’avait rien d’exceptionnel. En revanche, il était exceptionnellement agacé par le comportement de sa sœur Alice depuis qu’ils étaient tous deux arrivés en Angleterre la veille. D’ordinaire boute-en-train et capable de lancer sept jurons à la minute, elle avait manifestement décidé de jouer les petites filles modèles et de sourire de manière hypocrite à tout bout de champ en étalant sa culture et ses facultés linguistiques chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Elle s’émerveillait à chaque bizarrerie observable dans la rue, dans les boutiques, et avait une capacité d’attention presque inexistante. Ethan, lui, avait depuis longtemps accepté le fait que les moldus anglais mangent du porridge et promènent leurs enfants en laisse ; les moldus français, eux, avaient bien inventé la SNCF.

- Je me taperais bien un reblochon.
- Je te le déconseille si jamais tu arrives à décrocher un entretien toi aussi !


Ethan s’était forcé à sortir de son lit dans leur appartement refait à neuf et presque vide pour accompagner Alice à son entretien d’embauche dans les locaux du Ministère de la Magie. Pour deux français tout droit sortis de nulle part, le moyen de pénétrer dans ce haut lieu d’administration avait quelque chose de mystérieux, et Ethan s’appliqua même à tenter de convaincre sa sœur qu’il était on ne peut plus judicieux de creuser un tunnel pour s’enfoncer dans les sous-sols de Londres. Il n’avait pas entièrement tort, et il put le constater en observant un groupe de sorciers affairés (ils ne pouvaient qu’être sorciers, étant donné qu’ils portaient des anoraks et des tongs en pensant sans doute avoir l’air moldu) pénétrer dans des cabines téléphoniques et soudainement disparaître.

- Tout est tellement plus beau qu’à Paris, ici ! Personne n’a pensé à construire un Ministère sous l’Elysée ! J’ai tellement hâte !
- Quand tu verras la tronche de ton plateau déjeuner on en reparlera.


A ces mots Ethan afficha un air railleur et Alice leva les yeux au ciel, preuve que leur belle entente n’avait en rien été altérée par leur nouvelle vie. Si sa sœur s’était attendue à des décors somptueux et spectaculaires, notre héros n’avait lui nulles expectatives, et l’aspect général du Ministère lui état royalement égal. Aussi entraina-t-il Alice à sa suite et la fit il monter au sixième étage, où elle était censée rencontrer un certain Ray Johnson.

- Hé, Alice, c’est quoi un canard avec une cape ?
- Quoi ?
- C’est quoi un canard avec une cape ?
- C’est une blague Carambar ?
- C’est Super Canard !


Notre spirituel héros ne parvint pas à dérider sa petite sœur, anxieuse comme jamais alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans le bureau de Johnson ; en revanche, Ethan partit dans un fou-rire qu’il ne parvint à maîtriser qu’une fois Alice prise en charge et les portes du bureau refermées sur elle. Non sans une certaine satisfaction personnelle Ethan se dirigea vers les ascenseurs, et prit le parti de visiter les étages, étant donné que personne à part sa française de sœur ne serait apte à comprendre ses blagues tout droit sortis d’emballages de bonbons. Errant dans les couloirs du huitième étage, il commença par chercher les toilettes pour hommes, et tomba successivement sur les toilettes pour femmes, les toilettes pour fées, les toilettes pour gobelins et les toilettes pour trolls. Plus ou moins désespéré il se tourna vers la dernière porte qui se trouvait à sa droite, tout au bout du couloir, et resta figé devant le nom inscrit sur une plaque de métal : G. Delacour. Ethan connaissait ce nom. Et ne mit que quelques secondes à faire le lien entre ce dernier et l’histoire que son père, puis sa sœur s’étaient évertués à lui raconter alors qu’il ne s’y intéressait pas. Mais quel hasard que sa première journée de gentleman britannique soit aussi peuplée de rebondissements, pensa-t-il avec ironie ; il ne pouvait pas laisser passer cette chance unique de rencontrer l’ex petite amie de son père, ne fût-ce que pour une question d’appréciation masculine. Notre héros poussa donc la porte, sans frapper, s’attendant presque à ce que le bureau soit vide ; mais il n’en était rien, et c’est face à une jolie jeune fille blonde, à moitié assise sur le bureau et élégamment vêtue (du moins le supposait-il, n’ayant pas le don de sa sœur pour déterminer ce genre de choses) qu’il se trouva. Jeune fille, oui, très jeune même. Mais c’était le portrait craché de ce qu’il pouvait se remémorer de la fameuse photo de Thibaut.

- Mademoiselle Delacour ? s’aventura-t-il à demander, en français bien sûr. Si c’était elle, son père avait soit du mérite, soit de quoi avoir honte de compter parmi ses aventures une aussi jeune personne.
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 13:17

Perdue dans la vague de souvenir que toutes ces photographies lui rappelaient, Abigaël affichait un sourire rêveur se rappelant les bons moments qu’elle avait passé avec Gabrielle alors qu’elles étaient en France. Pendant de longues années, elle lui en avait voulu d’être rentrée en France alors qu’elles étaient installées chez Fleur durant les premières années d’Abigaël. Cette dernière avait trouvé un équilibre et avait mis en place des habitudes avec sa cousine qui se rapprochait plus d’une sœur pour elle, qu’elle avait du abandonner en rentrant sur Paris. Malgré tout, elle avait compris la décision de sa mère. Celle-ci avait voulu reprendre ses études et réaliser son rêve de devenir médecin. Gabrielle avait surtout voulu se reconstruire, seule, sans l’aide de sa famille et en offrir une à sa fille. Abigaël avait donc grandi dans la banlieue parisienne entourée principalement de moldu comme les clichés en témoigner par leur immobilité.

Reportant son attention sur le bureau de sa mère où s’étalaient plusieurs dossiers de patient, elle sourit réalisant que son propre bureau deux étages plus bas était dans le même état. Etait-ce génétique ? Riant toute seule dans le bureau vide, l’écho de son rire raisonnait dans la pièce alors que son regard se posa sur une photographie posée sur le bureau de Gabrielle non loin de la lampe. Prenant celle-ci dans ses mains, elle y découvrit un portrait d’elle et de sa mère qui avait été pris quelques années auparavant par Chris. Les deux jeunes femmes souriaient en échangeant des regards complices et amusés. Le sourire aux lèvres alors qu’Abi se souvenait de cette période, elle fut surprise, mais non moins heureuse d’entendre la porte s’ouvrir. Elles allaient enfin pour partir manger. Une montagne de travail attendait Abigaël à la rédaction et si Ray voulait qu’elle sélectionne parmi les journalistes qu’il voyait en entretien à l’heure qu’il était, elle devait se dépêcher.

Alors qu’elle remontait son regard vers ce qu’elle croyait être sa mère, la jeune femme affichait un doux sourire prêt à s’avancer vers la personne qui venait d’entrer pour la prendre dans ses bras. Son élan fut stoppé lorsqu’elle découvrit les traits d’un assez bel homme plutôt grand, les yeux bleus et un début de barbe qui soulignait son visage fin. S’était-il trompé de bureau ? Elle allait lui demander au moment même où celui-ci prononça son nom de famille dans un français impeccable. Comment connaissait-il son nom de famille ? L’avait-elle déjà rencontré ? Sa prononciation était tellement parfaite qu’il ne pouvait être que français. Le détaillant de haut en bas, la jeune femme fronça les sourcils alors qu’elle avait l’impression de l’avoir déjà vu. Cette silhouette, ce visage... Où l’avait-elle déjà vu ?

-C’est exact, mais qui êtes-vous ? Et, comment connaissez-vous mon nom ?

Continuant à chercher dans ses souvenirs où elle avait bien pu rencontré ce jeune homme, Abigaël déposa le cadre qu’elle tenait entre ses mains sur le bureau de sa mère ne faisant pas attention si elle le remettait dans le bon sens et se releva s’approchant de l’inconnu en gardant pourtant ses distances. Quelque chose était étrange dans ses traits. Elle aurait parié qu’il ressemblait à... Non, ce n’était pas possible.
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 14:04

Thibaut avait eu une aventure avec cette fille vingt-quatre ans auparavant. Or, elle paraissait en avoir à peine vingt-cinq. Ethan n’était pas un génie mais il n’avait pas besoin de s’appeler Holmes pour en déduire qu’il y avait un problème. Médusé, notre héros observa son interlocutrice pendant quelques secondes avant de se reprendre et d’afficher un air confiant, presque professionnel.

- Mademoiselle Gaëlle Delacour ?

Sans attendre la réponse de la jeune femme, Ethan lui adressa un sourire Colgate, de ceux qui font tomber toutes les filles comme chacun le sait.

- Je me présente, Ethan… commença-t-il avant de réaliser que s’il lui donnait son nom, elle refuserait de satisfaire sa curiosité. Ethan. Appelez-moi Ethan.

Il avança vers elle, tendant la main avec une assurance toute feinte, et prit la sienne avant qu’elle ait eu le temps de réagir.

- Puis-je vous demander votre âge, mademoiselle ? Je sais, vous allez me faire remarquer que ce mot a été banni de la langue française il a des années, mais que voulez-vous… ma galanterie naturelle m’oblige à déroger aux règles.

Impressionné par son propre manque de gêne, Ethan se dit qu’il était né pour être un Don Juan. Du moins, il eût pu l’être s’il avait su écouter les autres au lieu de passer son temps à rire à ses propres jeux de mots. La française qu’il venait d’aborder avait l’air de le prendre pour un malotru de première, mais notre héros ne cilla pas. En attendant que la fille reprenne contenance et le gifle, ou lui réponde avec froideur, il se permit de jeter un coup d’œil expert autour de lui, cherchant des indices sur ce que pouvait aimer G. Delacour. Une boîte de chocolats pralinés éventrée sur une étagère, quelques dizaines de livres empilés maladroitement, des bouquets de fleurs plus ou moins récents. Un bureau impeccablement rangé, une pince à cheveux posée sur le rebord de la fenêtre, un magazine français (Elle lue par Gaëlle, pensa-t-il en prenant à nouveau un air espiègle). Un tube de rouge à lèvres, d’une couleur bien foncée pour une fille si jeune. Une pile de dossiers séparés par divers procédés magiques, dont un marque-page qui lançait régulièrement des « Et moi, et moi, tu m’as pas relu moi ! » courroucés. Un trenchcoat posé sur le dossier de la chaise, un foulard hermès étalé par-dessus. Encore une fois, G. Delacour semblait bien jeune pour ce genre de choses. Quelques photos accrochées aux murs et réparties dans des cadres. Celles-là étaient en mouvement, au point qu’Ethan détourna vite les yeux par crainte que son inspection soit commentée par les sujets. La plupart des clichés représentaient Gaëlle, qui sur certains portraits paraissait nettement plus mûre qu’en réalité et à ce moment même dans le bureau ; elle était souvent accompagnée d’une enfant blonde et souriante. Sur certaines photos on pouvait l’entendre rire ou appeler sa mère. Ainsi donc, G. Delacour était maman, en plus d’avoir la faculté de ne pas vieillir. Ethan eut alors une illumination : était-elle Vélane ? Une petite voix dans sa tête lui fit clairement comprendre que son hypothèse n’avait aucun intérêt, qu’il était sans nul doute en grave manque de caféine et qu’il ferait mieux de se pencher de plus près sur les photos pour en arriver à la bonne conclusion. Notre héros s’apprêtait à s’exécuter docilement, lorsque la fille du bureau prit enfin la parole.
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 17:18

Abigaël déjà étonnée d’avoir accueillit un jeune homme dans le bureau de sa mère, continua à l’être de minutes en minutes. En effet, ce dernier commença à l’appeler Gaëlle Delacour d’un air sérieux et confiant. Avait-il buté sur le prénom de sa mère ou s’était-il simplement trompé de bureau ? A moins, qu’il la prenne pour sa mère, mais comment cela se faisait-il ? Le jeune homme devait avoir vingt-cinq ans, comment sa mère pouvait le connaître ? Peut-être était-ce un patient. Cette théorie tomba à l’eau au moment où le jeune homme se présenta à elle. Sa mère ne le connaissait donc pas. Ethan. Ce prénom ne lui disait rien pourtant au fur et à mesure, son visage commençait à lui revenir. Au moment où un sourire se dessina sur son visage, laissant ainsi apparaitre deux petites fossettes, les idées d’Abigaël s’embrouillèrent. Ces fossettes, elle les avait déjà vu quelques parts, mais où ?

Lui rendant la poignée de main qu’il lui avait tendue, elle l’écouta reprendre dans un français toujours aussi parfait. Alors qu’il commençait à regarder autour de lui détaillant le bureau de sa mère avec un regard insistant, elle se demanda s’il n’était pas en train de chercher quelque chose, mais quoi ? Le jeune homme était resté vague sur son identité et il n’avait pas été vraiment gêné de poser des questions très personnelles à Abigaël. Qui était-il en réalité ? Qu’était-il venu faire dans le bureau de sa mère et surtout pourquoi la prenait-elle pour Gabrielle ? Malgré tout, poussée par une curiosité digne de la journaliste qu’elle était, Abigaël reprit sans dévoiler son identité. Si elle lui avouait qu’elle était la fille de Gabrielle, elle n’aurait surement pas les réponses à toutes ses questions et après tout, lui aussi était resté vague sur sa véritable identité. Le jeu pouvait commencer.

-Votre question est bien indiscrète en effet, et étant donné que vous semblez me connaître, alors que j’ignore jusqu’à votre nom de famille, je me permets de ne pas répondre.

Assez fière de la manière subtile dont Abigaël parvint à détourner la question, elle se dit qu’elle avait bien fait de ne pas avouer son âge ou plus l’âge de Gabrielle. En effet, sa mère avait quarante-trois ans et Abigaël ne les faisait absolument pas, même si elle aurait pu prétexter avoir des origines Vélanes. Alors que le jeune Ethan regardait les photographies accrochées sur le mur de Gabrielle, Abigaël se plaça entre le mur et lui, tentant ainsi d’attirer son attention et pouvoir garder son anonymat durant encore quelques minutes. En effet, Ethan n’allait surement pas tarder à découvrir la vérité avec les différents clichés affichés.

-A mon tour de vous poser une question maintenant. Commença-t-elle non sans lui adresser l’un de ses plus beaux sourires avant de reprendre un air sérieux. D’où est-ce qu’on se connait... Ethan, c’est ça ? Votre visage ne met pas inconnu, mais je n’arrive plus à me souvenir pourquoi...
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 17:39

C’était au tour de la fille de poser des questions, et Ethan eut à peine le temps de se remémorer l’histoire de son père ; ce n’était pas Gaëlle, mais Gabrielle qu’il était venu chercher. La fille avait dû le prendre pour un amnésique mal élevé, chose qui ne le dérangea pas outre-mesure. Il n’était pas disposé à cesser de jouer ce rôle, et se sentit encore moins prêt à répondre aux interrogations de la fille. Ethan remarqua enfin une photographie sur le bureau. Gabrielle et une autre jeune femme souriaient à l’objectif, et Ethan ne put que constater la ressemblance frappante entre elles. A dire vrai, il réalisa soudain que la jeune femme inconnue n’était autre que l’enfant qu’il avait pu voir sur d’autres clichés dans la pièce, et qu’aujourd’hui elle devait être âgée d’une vingtaine d’année, peut-être un peu plus. Il leva les yeux vers le visage de la fille. Son interlocutrice n’était pas Gabrielle Delacour, mais bien l’enfant. Et dire qu'en ce moment même Alice passait un entretien d'embauche le plus naturellement du monde, comme si leur vie n'était pas en train de connaître un bouleversement total. A cette pensée, Ethan laissa échapper un petit rire et se passa une main sur le visage. Etait-il stupide de s’être laissé prendre à son propre jeu…

- Si vous êtes Gabrielle, je suis le lapin de Pâques.

Un instant plongé dans ses réflexions, notre héros se laissa aller à quelques folles hypothèses. Gabrielle avait eu une fille, qui avait vingt ans ou plus. Cette enfant, qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa mère, avait un caractère assez trempé pour oser se faire passer pour une femme de quarante-trois ans et tenir tête à un parfait inconnu qui la dépassait en taille comme en corpulence. Un caractère comme il en supportait au quotidien, un caractère comme celui de son père. Les pièces du puzzle ne tardèrent pas à se rassembler dans l’esprit d’Ethan. Il y avait une chance sur mille que Gabrielle, après avoir été séparée de son fiancé, ait retrouvé l’amour assez vite pour fonder une famille de son côté, de surcroît en France. Thibaut n’avait pas évoqué la grossesse de Gabrielle, sans doute volontairement d’ailleurs. Mais cela ne faisait presque plus aucun doute. La fille de Gabrielle n’était autre que sa demi-sœur. Ethan resta impassible pendant encore un moment, fixant la française qui de toute évidence restait sur la défensive. Puis, à nouveau, il lui adressa un sourire, plus complice que cordial cette fois.

- Voyez-vous, je pense que nous ne nous connaissons pas. Cela étant nous avons quelque chose en commun, qui à mon avis va vite vous dérider ; moi, je trouve ça assez drôle.

Ethan rit nerveusement, ne sachant pas trop comment aborder le sujet. Il se décida à se présenter, honnêtement cette fois, et à guetter la réaction de la jeune femme à l’évocation de son nom.

- Je suis Ethan Lacan.
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 11 Mar - 21:13

L’intervention incongrue d’Ethan aurait pu faire rire la jeune Delacour dans une autre situation, mais à cet instant, elle fronça les sourcils réalisant qu’il venait de prononcer pour la première fois depuis son arrivée, le prénom de sa mère. Qu’est-ce qui l’avait aidé ? Se retournant, elle réalisa que la photographie qui la représentait au coté de sa mère était tourné vers eux et qu’il avait très bien pu voir la ressemblance et donc la différence entre elle et sa mère. Il venait donc de remarquer qu’elle n’était pas Gabrielle, mais cela ne l’aidait en rien. Qui était-il ? Et comment connaissait-il sa mère ? Restant sur la défensive alors le jeune homme riant doucement en se frottant le visage, des millions de question tournaillaient encore dans sa tête et elle aurait voulu les déverser. Que perdrait-elle à le bombarder de questions ? Il venait de découvrir la vérité sur son identité ou du moins, il savait à présent qu’elle n’était pas Gabrielle, alors pourquoi n’irait-elle pas cache chercher les informations dont elle avait besoin pour mieux comprendre la situation.

Alors qu’elle allait se lancer, Ethan la coupa reprenant à son tour la parole. Son intervention l’a fit réfléchir. Qu’avaient-ils en commun ? Quelle information avait le jeune homme, qu’elle n’avait pas de son coté ? Son sourire qui venait de devenir complice, la fit se raidir de tout son long alors qu’il se présentait honnêtement cette fois-ci. Lacan. Ce nom de famille lui glaça le sang. Tout lui revenait à présent. La maison dans la banlieue parisienne. Son intention de rendre visite à son père. La famille qu’elle avait vu à travers la fenêtre au coté de Thibaut Lacan. Ethan y était. Le jeune homme qui se tenait à présent en face d’elle, faisait parti de la famille de son père. Voilà pourquoi son visage lui rappelait quelque chose. Et ce regard, il était semblable à celui de son père sur la photo qu’elle avait conservé et qui lui avait donné envie d’en savoir plus. La photographie qui ne l’a quitté plus depuis son passage à Paris avec James. Sentant le sol se dérober sous ses pieds, elle recula jusqu’à trouver le bureau pour s’y tenir alors que son autre main se posait sur sa bouche retenant ainsi un petit cri. Ethan était son demi-frère et il se tenait là, à quelques mètres d’elle. Elle avait imaginé des milliers de fois sa rencontre avec son père, préparant dans sa tête les phrases qu’elle aurait pu lui dire, mais à cet instant, elle ne savait pas quoi dire. Elle pouvait commencer par être honnête avec lui, c’était un bon début. Reprenant ses esprits, elle se redressa laissant son bras tombé le long de sa taille.

-A mon tour d’être honnête Ethan, je suis Abigaël Delacour, la fille de Gabrielle, l’ex-petite amie de votre père, Thibault, qui s’avère être aussi mon père...

Cherchant dans son sac qu’elle avait posé sur le bureau de Gabrielle, le cliché représentant sa mère et son père, Abigaël la tendit à Ethan.

-Ce qui fait de moi votre demi-sœur... Je sais que ce n’est pas évident à croire, mais c’est pourtant la vérité.

Abigaël avait réussi à dire tout ceci sur un ton calme malgré la boule qui serrait son estomac au fur et à mesure qu’elle parlait à Ethan. Une chose était incompréhensible. Ethan devait avoir vingt-cinq, et elle en avait vingt-quatre. Comment était-ce possible ? Thibault avait-il trouvé la mère d’Ethan juste après avoir laisser tomber Gabrielle ? Laissant ses questions obnubilaient son esprit, elle laissa Ethan réagir à l’annonce qu’elle venait de lui faire. Etait-il au courant de son existence ? A croire sa réaction de tout à l’heure, il faut croire que non.
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Ethan Lacan
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Lun 12 Mar - 18:21

La remarque spirituelle d’Ethan sur le point commun qui l’unissait à Abigaël Delacour n’avait fait rire que lui, et il était selon toute vraisemblance le seul à l’avoir comprise. Elle répéta ce que lui-même avait tenté d’insinuer à peine quelques secondes auparavant. C’est ce qui arrive quand on ne formule que des remarques spirituelles ou énoncées au second degré. Sa demi-sœur fraîchement débarquée dans sa vie avait l’air d’être sur le point de défaillir, et ne paraissait pas du tout trouver la situation cocasse, bien au contraire. Notre héros se montra soudainement bien plus intéressé qu’auparavant par la scène qui se déroulait devant ses yeux et dans laquelle il jouait un rôle prépondérant. Cependant, il eut le réflexe de tendre un bras vers la jeune femme de peur qu’elle ne s’effondre sur le sol ou qu’elle ne fasse une soudaine crise d’angoisse. Il la fit donc asseoir sur la chaise au trenchcoat, avec une douceur et une souplesse toutes relatives. Au moins ne sembla-t-elle pas sur le point d’expirer, et il ne manquerait plus que ça, à dire vrai ; et sans la présence d’Alice Ethan ne saurait jamais quoi faire dans de telles conditions. A propos d’Alice, Ethan eut une soudaine pensée pour sa sœur et n’eut aucune peine à imaginer sa réaction. Immature comme elle l’était, il fallait s’attendre au pire.

- Je vais peut-être proférer une énormité, mais les relations dans la famille étant déjà très rock n’roll, votre présence va sans nul doute déclencher une troisième guerre mondiale.

Ethan dut se rendre à l’évidence : l’annonce de leurs liens familiaux avait sérieusement secoué son interlocutrice, à long terme plus qu’autre chose. Et à cet instant, ses petits traits d’humour auraient simplement un air de je-m’en-foutisme clairement insupportable pour quiconque les entendrait. Aussi se décida-t-il à adopter une attitude plus grave.

- Ecoutez, Abigaël, je ne pense pas qu’il faille s’affoler, fit il très sérieusement. Nos parents ont eu une aventure, et leur séparation forcée est malheureuse, mais je suis persuadé que mon père serait prêt à vous rencontrer, et…

Abigaël avait déjà un teint de thé au lait, et son visage tirait dangereusement vers le vert olivâtre. C’est cette subtile nuance qui stoppa Ethan dans son élan et lui fit comprendre que quelque chose dans son discours avait provoqué la stupeur de la jeune femme, qui paraissait encore plus choquée qu’elle ne l’était déjà.

- Je suis navré, le terme d’aventure vous dérange-t-il ? C’est juste que je connais mon père, il a souvent découché ces dernières années et il a peu de scrupules en ce qui concerne les femmes. Je ne cherchais pas à être insultant envers votre mère.

Notre héros n’ignorait pas que Thibaut et Gabrielle s’étaient connus au lycée, et que leur histoire n’avait rien d’une aventure sans lendemain. Néanmoins, ce n’est pas en admettant qu’ils étaient sans doute amoureux et prêts à passer leur vie ensemble qu’Ethan allait pouvoir réconforter Abigaël. Autant minimiser la casse. Mais la jeune femme semblait ne pas pouvoir croire ce qu’elle venait d’entendre. Intrigué, Ethan guetta la réaction d’Abigaël, qui ne bougeait plus. Lentement il finit par émettre une autre supposition, qui l’ébranla enfin un peu lui aussi.

- A moins que ce ne soit la séparation forcée… Connaissez-vous les raisons qui ont poussé nos parents à se séparer ? Avez-vous connu Apolline Delacour ?
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mer 14 Mar - 21:31

La journée avait pris une tournure qu’Abigaël n’avait absolument pas envisagée. Elle qui pensait partager un déjeuné avec sa mère, se retrouvait dans le bureau de celle-ci avec son... Demi-frère qui semblait prendre son rôle avec sérieux, tendant un bras vers elle alors qu’elle sentait le sol se dérobait sous ses pieds. Alors qu’il l’accompagnait avec douceur vers le fauteuil de sa mère, la jeune Delacour lui adressa un sourire mi-crispé mi-remerciant. Elle n’avait jamais eu de grand-frère et elle se savait donc pas à quel point ils pouvaient être tendres et attentionné avec leurs petite-sœurs. Enfin, il ne voulait surement pas avoir à emmener d’urgence Abigaël aux urgences, il n’y avait peut-être rien à voir avec leur lien nouvellement découvert.

Alors qu’Ethan semblait essayer de rendre la situation amusante en annonçant à Abigaël que son arrivée allait créer un conflit familial, la jeune Delacour ne savait pas comment réagir. Elle ne connaissait rien de la famille dont il parlait, du moins, elle les avait déjà observés de loin, mais elle ne les connaissait pas personnellement. Malgré tout, elle rendit sous sourire à Ethan reprenant peu à peu ses esprits en passant sa main sur son front. Si en se réveillant on lui aurait dit qu’elle allait connaître un changement radical dans sa vie, elle aurait surement rigolé et continuer son chemin. A présent, c’était bien réel et alors qu’Ethan continuait à parler, la jeune Delacour l’écoutait attentivement. Mais elle sentit son visage se désintégrer alors que son demi-frère qualifiait la relation de Gabrielle et Thibault comme une aventure. Etait-elle une simple erreur d’aventure qu’il fallait oublier ? Voilà pourquoi son père avait décidé de les abandonner, elle et sa mère ? Malgré tout, Ethan tenta de se rattraper et parvint avec ses quelques mots à détendre le visage d’Abi. Son père était donc un coureur de jupon. Etait-ce une bonne nouvelle ? Pas forcément. Mais s’il était vraiment ainsi, pourquoi avoir prit cette photo avec sa mère, pourquoi avoir noté cette inscription au dos du cliché s’il voyait son histoire avec sa mère comme une histoire sans lendemain ? Il y avait un élément qu’ils n’avaient pas pour pouvoir comprendre ce qu’il s’était réellement passé.

Fronçant les sourcils alors qu’Ethan était en train d’émettre une nouvelle hypothèse, Abigaël ne comprenait plus rien. Qu’est-ce que sa grand-mère venait faire dans l’histoire ?

-Attendez... Il y a une chose que je ne comprends plus là. J’ai appris l’identité de mon père, il y a cinq ans grâce à une photo avec laquelle je suis remontée jusqu’à lui. Je pensais qu’il avait quitté ma mère en apprenant qu’elle était une sorcière, mais votre mère l’est aussi... Je n’ai donc pas osé le voir pendant mon séjour en France... Mais depuis quand êtes-vous au courant pour ma mère ? Comment se fait-il que vous soyez à Londres alors que la dernière fois que je vous est vu, vous étiez en France ? Votre... Enfin notre père vous a-t-il déjà parlé de moi ? Qu’est-ce que ma grand-mère Apolline vient faire dans cette histoire ?

Stoppant son flot de question qu’elle avait gardé trop longtemps pour elle, Abigaël adressa un fin sourire à Ethan se mordant la lèvre inférieure.

-Je suis désolée de vous poser autant de question, mais... Cela fait vingt-quatre ans que je vis sans savoir qui est mon père et que je pense n’avoir que ma mère comme famille. Ca fait cinq ans que j’ai retrouvé la trace de mon père et que j’ai appris votre existence, alors j’aimerais comprendre. J’espère que vous comprenez...
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 15 Mar - 18:42

Ethan n’avait pas semblé choqué d’apprendre qu’il avait une demi sœur, mais il en était arrivé à un tel point de cynisme que cela ne l’étonnait guère. Après tout, il était prêt à admettre qu’il ne maîtrisait pas grand-chose dans ce qu’il se passait autour de lui, et que si le sort s’acharnait contre lui mieux valait en rire. D’ailleurs, si le sort prenait la forme d’une charmante fille comme Abigaël, notre héros ne pouvait que s’en réjouir. Au moins Gabrielle avait-elle eu la présence d’esprit d’élever sa fille en France, et pas chez les fous au Royaume Uni, si bien que le jeune homme n’avait aucun mal à communiquer avec elle. Mais en parlant de Gabrielle, n’était-elle pas censée rejoindre sa fille pour le déjeuner ? Un peu inquiet à l’idée de voir l’ex compagne de son père entrer soudainement dans la pièce, et sans doute reconnaître Ethan comme étant le portrait craché de Thibault, Ethan se renfrogna légèrement. Il en oublia presque d’écouter plus attentivement sa nouvelle sœur, qui pourtant continuait de débiter un flot de paroles en se posant des questions qui laissèrent notre héros pantois. Ainsi donc, Abigaël ne savait rien de ce qui avait poussé leurs parents à rompre ? Ethan ne pouvait pas le croire. Comment une fille apparemment vive d’esprit pouvait-elle en arriver à des conclusions aussi hâtives, et surtout comment sa mère avait-elle pu la laisser dans l’ignorance ? Si même Thibault Lacan, qui n’était pas connu pour sa bavardise, avait fini par cracher le morceau auprès de ses enfants, Gabrielle Delacour avait bien dû ressentir le besoin de faire de même à un moment donné. Une chose était sûre, Ethan se devait de mettre un terme au questionnement d’Abigaël, et vite. Aussi leva-t-il les mains, paumes tournées vers la jeune fille, comme en signe de reddition. Il chercha ainsi à la faire taire le temps qu’il puisse mettre de l’ordre dans ses pensées, et commencer une réflexion construite et constructive.

- Je ne suis pas le mieux placé pour vous expliquer ça, commença-t-il avec une expression navrée. J’ignore ce qui a pu vous laisser penser que mon père a fui à cause des pouvoirs de votre mère, mais c’est absurde. Il a même épousé ma mère, c’est vous dire !

Ethan marqua un temps d’arrêt, et rit doucement à sa propre plaisanterie. Mais c’était un rire sans joie, et c’est à contrecœur qu’il continua son histoire.

- Les informations que je vais vous fournir peuvent être faussées ; je les tiens de mon père, qui n’est pas exactement un drogué d’honnêteté. Il y a vingt-quatre ans, nos parents ont été séparés par la force des choses. Je pense qu’on peut le dire comme ça. Ils projetaient de se marier, et votre mère en a fait part à sa propre mère, Apolline Delacour. Elle est entrée dans une colère noire, refusant de voir sa lignée de « purs sangs », si j’ose dire, s’éteindre à cause d’un moldu, qui plus est fils de psychanalyste…

Notre héros s’interrompit à nouveau, guettant la réaction de sa compagne, qui lui parut plongée dans des abîmes de réflexion.

- Apolline a jeté un sortilège à mon père, et lui a effacé la mémoire. Jusqu’à la semaine dernière il se souvenait uniquement du nom de Gabrielle. Elle a aussi empêché sa fille de le retrouver, là encore par la magie. Je suppose que votre mère a fini par jeter l’éponge et par refaire sa vie. En même temps, le mal était fait, tout ce beau monde savait bien que vous finiriez par naître un jour. Et par vouloir en savoir plus sur vos origines, je me trompe ?

A en voir l’expression anéantie d’Abigaël, Ethan pouvait être certain qu’il n’était pas dans l’erreur.

- Apolline est morte il y a très peu de temps, et ses méfaits passés se sont envolés avec elle. Thibault a recouvré la mémoire et s’est empressé de nous faire part de son histoire. Il a dû avoir peur de redevenir amnésique, allez savoir. De votre côté, si vous n’aviez pas tenté de retrouver notre père, vous n’auriez sans doute jamais su qui j’étais quand je suis entré dans ce bureau.

La bouche sèche d’avoir tant parlé, Ethan se tut. La nouvelle des œuvres de sa grand-mère devait avoir eu l’effet d’une bombe sur Abigaël, et il ne souhaitait pas qu’elle explose devant lui. Pourtant, c’était bien lui qui avait insisté pour vider son sac alors qu’il aurait pu la laisser dans l’ignorance. A présent qu’une nouvelle et énième page était tournée, il ignorait ce qu’il lui restait à faire. Gabrielle allait arriver d’un instant à l’autre, et l’entretien d’Alice devait déjà être terminé. Oui, le plus sage était sans doute de tourner les talons. Il ne pouvait pas obliger sa demi-sœur à l’inclure dans sa vie.

- Te voilà ! J’ai fait tous les étages en long, en large, et en travers, j’ai même croisé le sosie de la femme sur la photo de papa. Devine quoi ? Je suis prise !

Alors qu’il se dirigeait d’un pas pesant vers la porte, Alice fit irruption dans la pièce, rouge d’excitation et les yeux brillants. Mais elle dut voir la tête de croquemort d’Ethan, car elle s’assombrit elle aussi soudainement et l’interrogea du regard.

- Tu as vu un fantôme ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

Sans mot dire, Ethan pointa du doigt le nom inscrit sur la porte du bureau, puis l’emplacement où se trouvait Abigaël avant qu’il se décide à partir, et ce sans se retourner. En quelques secondes, Alice blêmit.
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Sam 17 Mar - 19:32

Tandis qu’Ethan expliquait son point de vue sur la façon dont c’était passé les choses à l’époque avec tous les éléments qu’il avait en sa possession, Abigaël eut l’impression que toute cette histoire devait enfin claire. En effet, la jeune Delacour se souvenait nettement des paroles de sa grand-mère, Apolline quand elle lui avait parlé de Chris pour la première fois. La vielle dame ne voulait pas savoir ce que Chris faisait dans sa vie, s’il le rendait heureux. Non, elle lui avait demandé s’il était sorcier. Tout devenait limpide à présent. Apolline avait du voir le mariage de sa fille avec un moldu du mauvaise œil et quitte à voir sa petite fille grandir sans la présence de son père, elle avait tout fait pour éloigner les deux amoureux en utilisant la magie, pour garder intact la lignée des Delacour. Se mordant la lèvre inférieure, Abigaël en voulut à sa grand-mère. Comment avait-elle pu faire cela à sa propre fille ? N’avait-elle pas pesé le pour et le contre avant de lancer son sort contre ses parents ?

A présent, Abigaël comprenait pourquoi Thibault l’avait quitté sans un mot et surtout comment cela se faisait qu’Ethan et elle avaient pratiquement le même âge. Apolline avait effacé sa mémoire et avait retiré tous les souvenirs qui pouvaient lui rappeler qu’il avait une fille, voilà pourquoi il avait refait sa vie si facilement, mais à présent, il le savait. Se pouvait-il qu’il veuille la rencontrer ? Avait-il retrouvé toute sa mémoire ou juste des brides de celle-ci ? La jeune Delacour voulait en avoir le cœur net en posant sa question directement à son nouveau frère qui était devant elle, mais elle fut stoppée dans son élan par l’arrivée imprévu d’une jeune femme, blonde qui partageait des traits de visage communs à Ethan. Fronçant les sourcils alors qu’elle semblait heureuse d’avoir été prise Merlin seul sait où, Abigaël eut la même impression qu’à l’arrivée d’Ethan. Elle la connaissait. Lorsque la jeune femme avoua à son frère avoir croisé le sosie de la femme de la photo de leur père, Abigaël se souvint. C’était la sœur d’Ethan, sa demi-sœur. La journée prenait vraiment une tournure qu’elle n’avait pas envisagée à son réveil, mais alors qu’Ethan montrait à sa sœur le nom sur la porte, elle pensa à quelque chose. Regardant sa montre à son poignée, elle se souvint de la raison pour laquelle elle se trouvait dans le bureau de sa mère à l’origine. Elle devait déjeuner avec elle et elle n’allait surement pas tarder. Evaluant rapidement la situation, elle griffonna un mot à l’attention de sa mère racontant qu’elle avait énormément de travail et qu’elle ne pouvait pas déjeuner avec elle. Ensuite, elle se tourna vers les deux membres de sa nouvelle famille et grimaça à Ethan en observant sa demi-sœur blêmir. Ils ne pouvaient pas rester ici, mais ils ne pouvaient pas laisser Alice dans l’ignorance.

-Qu’est-ce que vous direz de partager un déjeuner avec votre nouvelle sœur ? Dit-elle avec un sourire amusé.

La situation était plutôt bizarre, mais pourquoi ne pas la rendre comique ? Après tout, ni elle, ni Ethan et sa sœur ne pouvaient changer les choses, alors ils pouvaient essayer de se connaître. Qu’avaient-ils à perdre ?

-La situation est étrange, mais après tout, on ne peut plus s’ignorer à présent... Qu’est-ce que vous en dites de commencer à se connaître ?

Alors qu’Abigaël allait se diriger vers l’extérieur du Ministère pour s’installer dans un petit restaurant londonien, elle s’arrêta sur le pas de la porte et se tourna vers la jeune femme.

-Je ne me suis pas présentée : Abigaël Delacour, la fille de Gabrielle Delacour et Thibault Lacan. Je ne sais pas où vous êtes prise, mais félicitations !
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Dim 18 Mar - 21:09

Deux solutions se présentaient à Ethan, à présent. Il pouvait soit entrainer Alice dans le couloir et lui expliquer la situation en deux ou trois chuchotements pressés, soit laisser les deux filles se jauger du regard et voir comment allait se dérouler leur combat de gladiateurs. Rien que pour le plaisir d’assister à un spectacle qui promettait d’être tumultueux, notre héros opta pour la deuxième solution. Ethan sourit. Comme quoi, même la plus improbable des situations avait le don de l’amuser. C’est avec une pointe de déception qu’il entendit Abigaël proposer un déjeuner familial, mais il cacha bien vite sa moue dubitative et prit le parti d’encourager Alice à se montrer courtoise elle aussi. La connaissant, Ethan ne savait que trop bien que sa jeune sœur ne tarderait pas à être maladivement jalouse.

- Allons-y, fit il donc simplement, prenant le bras d’Alice et l’entraînant à sa suite.

Le revirement soudain dans l’expression et l’attitude d’Abigaël avaient de quoi étonner Ethan. Pendant de longues minutes, elle avait semblé sur le point de défaillir ou de lui jeter tout ce que contenait le bureau de sa mère au visage. A présent, elle semblait tout à fait remise de ses émotions et avait l’air prêt à faire la connaissance de sa nouvelle famille. Tant mieux, se dit notre héros. Il chassa ses préoccupations d’un nouveau sourire engageant, adressé à Alice cette fois. La mine boudeuse, sa sœur marchait derrière eux en suivant leurs pas pressés avec peine, et elle ne répondit même pas à la première question d’Abigaël.

- Je pense que c’est chose faisable, à condition que vous nous trouviez quelque chose à manger sans sauce à la menthe, répliqua donc Ethan avec une certaine bonne humeur.

Il laissa échapper un petit rire. Alors que le trio s’apprêtait à s’engager dans les rues londoniennes à la recherche d’un restaurant normal, Alice prit le parti de sortir de son mutisme pour se présenter à son tour avec un pâle sourire :

- Enchantée, Abigaël. Désolée, je crois que ça fait beaucoup d’un coup pour moi. Je suis Alice Lacan. Et j’aimerais savoir pourquoi on se vouvoie !

A ces mots, Alice rit à son tour, avec peut-être un peu trop de conviction.

- Puisque tu me le demandes, je suis engagée dans le magazine La Gazette du Sorcier ! C’est pour ça qu’on est venus à Londres.
- Elle, elle se trouve un boulot en moins de deux, et moi je farfouille dans les bureaux à la recherche des toilettes et je tombe sur ma demi-sœur cachée. C’est l’histoire de ma vie !


Gratifiant les deux filles d’un sourire enjôleur, Ethan se laissa tomber sur une chaise à l’intérieur du restaurant où les avait menés Abigaël.

- Enfin… on ne peut même pas en vouloir à Thibault sur ce coup-là. Regardez un peu sa descendance. Nous sommes assez réussis !
- Nous, on est assez réussies. Toi et tes sarcasmes, vous êtes bons à mettre à mal toute tentative d’approche relationnelle te concernant, c’est tout !


Ethan adressa un clin d’œil à Alice, soulagé qu’elle prenne la situation à la rigolade. Enfin, ça ne pouvait durer qu’un temps.

- Déjà que papa se rappelle à peine de moi parce que je suis trop fifille ! Qu’est ce que ça va être quand il te connaîtra, moi je finirai au placard ! En fait, tu as quel âge ?
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mer 21 Mar - 15:00

Ce ne fut qu’au moment où Alice le fit remarquer, qu’Abigaël observa qu’elle vouvoyait Ethan depuis le début de leur conversation. En effet, prise dans la discussion, elle n’avait même pas adapté son langage en apprenant qu’elle s’adressait à son demi-frère. Les événements n’aidaient pas non plus à ce qu’elle ne perde pas son français. A partir du moment où Alice avait pénétré dans la pièce, le teint livide d’Abigaël avait laissé place à son teint naturelle et à son grain de poids clair et rosé. La situation avait bouleversé la jeune femme. N’importe qui le serait pour moins, on ne croise pas tous les jours son demi-frère qu’on croyait en France, fils d’un père qui nous a abandonné à la naissance, mais elle avait réalisé une chose : ni Ethan ni elle ni même Alice n’y pouvaient quoi que se soit. Apolline était la responsable du départ de son père et Abigaël allait devoir affronter son père pour avoir certaines réponses à des questions qu’elle avait gardé depuis trop longtemps au fond d’elle. Pourquoi ne pas faire connaissance avec sa nouvelle famille ?

La jeune Delacour échangea un sourire complice avec Ethan alors que celui-ci faisait référence à la gastronomie anglaise qui n’égalait en rien celle des français. Il n’allait surement pas être déçu du restaurant qu’elle avait choisit, le propriétaire était un chef français qui était venu s’installer à Londres et qui accueillait ses semblables avec bonheur. Abigaël remarqua non sans crainte l’attitude d’Alice. Pourquoi restait-elle derrière avec une mine boudeuse ? Mais, pouvait-elle la blâmer ? On venait de lui apprendre qu’elle avait une demi-sœur, il y a moins de dix minutes. N’importe qui resterait dubitatif. Alors qu’ils entrèrent dans le restaurait, Abigaël resta étonner plusieurs minutes avant de réaliser ce qu’Alice venait de lui annoncer. Elle était prise à la Gazette du Sorcier. Elle avait passé un entretien ce matin-là. Abigaël observa les deux Lacan se lancer gentiment des petits pics souriant à la remarque de sa nouvelle sœur. Devait-elle leur annoncer maintenant qu’elle et Alice allaient travailler ensemble ? Ils l’apprendraient tôt ou tard.

-Vous n’allez vraiment pas le croire, mais Alice, tu viens d’être prise à la Gazette du Sorcier où je suis rédactrice en chef. Si Merlin voulait qu’on se rencontre, il n’a pas fait les choses à moitié... On ne risquait vraiment pas de se louper sur ce coup là, ajouta-t-elle avec un rire mi-amusé.

Jaugeant la réaction des deux membres de sa nouvelle famille, Abigaël ouvrit le menu qu’elle avait devant elle faisant mine de regarder les plats, relevant rapidement son regard vers les deux Lacan. Alice avait confié à Abigaël qu’elle n’attirait déjà pas vraiment l’attention de son père, mais qu’à présent, toute l’attention de Thibault allait être tournée vers la jeune Delacour. Elle ne voulait vraiment pas cela. D’ailleurs, elle ne savait pas encore si elle allait rencontrer son père dans les semaines à venir ou si elle allait attendre encore. Etait-elle prête à l’affronter ? Pas forcément.

-Rassure-toi, Alice. Je ne pense pas que ton... Enfin que notre père aura plus d’attention pour moi que pour toi, je sus une inconnue pour lui. Et pour répondre à ta question, j’ai vingt-quatre ans. D’ailleurs, je me suis posée la question. Tu as quel âge, Ethan ? Ce n’est pas possible que tu sois plus jeune que moi, tu sembles en avoir vingt-cinq même plus !

Attendant la réponse d’Ethan, Abigaël dut poser la question qui lui brulait les lèvres depuis plusieurs minutes à présent.

-Comment est-il ? Je veux dire, Thibault...
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 22 Mar - 22:41

Si Ethan l’avait laissée faire, Alice se serait sans nul doute lancée dans une tirade sans fin. Elle aurait ainsi eu l’occasion d’étaler sa culture et sa connaissance de La Gazette du Sorcier, et peut être même de frimer un peu sur ses prouesses en entretien. Mais notre héros n’était décidément pas prêt à laisser sa cadette lui voler la vedette (c’était lui qui avait trouvé Abigaël et qui s’en était fait une alliée, ne l’oublions pas). Avant même qu’Alice ait le temps d’ouvrir la bouche, Ethan s’empressa de répondre à une des multiples questions d’Abigaël.

- Je fais vieux, alors ? Merci bien !

Il afficha un air grognon pendant à peine quelques secondes, pour aussitôt repartir d’un rire jovial et ajouter, les yeux pétillants :

- C’est le syndrome Alain Delon, tu sais, ce vieil acteur français. J’ai trois rides sur le front, et ça y est, elles sont toutes à mes pieds !
- Hmm, parle pour toi, vu l’odeur qui doit s’en dégager je ne m’y risquerai pas !


Ethan, toujours aussi joueur, administra une petite tape sur la tête de sa cadette. Il se tourna ensuite vers Abigaël :

- J’ai vingt-quatre ans, très chère ! Quand je suis rasé et coiffé je fais mon âge, mais bon, aujourd’hui était censé être une sorte de dimanche prolongé !

A la regarder de plus près, Abigaël faisait en effet beaucoup plus jeune que lui. Elle avait un air doux et confiant qui la faisait ressembler à la fois à une femme mûre et à une petite fille, chose qui perturba Ethan, pour qui seule Alice en était encore au stade de l’enfance. Cet air presque grave qui ne la quittait apparemment jamais força notre héros à tempérer ses émotions. Néanmoins, de là à trouver un moyen de rendre fidèlement le personnage de Thibault à l’oral, c’était tout autre chose.

- Notre père est… taciturne, je dirais. Lunatique. Quand quelque chose lui plaît, il peut être survolté, et la minute d’après il aura l’air d’un dépressif. C’est quelqu’un de bien, je suppose. Mais rien à voir avec le Père Noël.
- Et il est hyper sévère. Quand on ramenait des notes de Beauxbâtons, il fallait toujours que ce soient les meilleures, ce genre de choses. J’ai dû faire le mur une bonne centaine de fois pour pouvoir sortir en mini-jupe, parce que s’il m’avait vue comme ça il m’aurait lapidée !

- On va te traumatiser, plaisanta Ethan pour alléger l’atmosphère. Rassure-toi, Thibault est cynique mais pas méchant.
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mer 28 Mar - 17:43

Si Abigaël aurait pensé, il y a de cela quelques minutes, qu’elle serait attablé avec le jeune inconnu du bureau de sa mère qui s’avère être son frère, elle ne serait pas cru elle-même. Les choses étaient allées si vite qu’elle ne pouvait pas croire qu’il y a à peine une heure, elle ne connaissait pas l’existence d’Alice et Ethan. Ce dernier semblait d’ailleurs étrangement content de la présence d’Abigaël, échangeant avec elle des rires complices et il avait ce quelque chose de pétillant dans les yeux. Après tout, Abigaël ne demandait rien de mieux. Si elle pouvait s’entendre avec au moins l’un des membres de la famille Lacan, cela lui allait très bien. D’ailleurs, elle n’était pas sur de vouloir rencontrer la famille Lacan en totalité. Cette seule pensée la fit frissonner alors qu’elle rejoignait Ethan dans un fin rire alors qu’il tenait de prendre un air grognon.

Il n’avait donc que vingt-quatre ans. Ils avaient le même âge. A la minute où Abigaël analysa la remarque du jeune homme, elle trouvait cela étrange. Comment était-ce possible ? Ne voulant pas assener son demi-frère des millions de questions qui lui passaient par la tête, elle préféra garder son questionnement pour elle. Il y avait surement une explication, mais elle se pencherait dessus plus tard quand elle aura digérer toutes les informations de la matinée. Pour le moment, elle préférait profiter de cette bonne ambiance qui semblait se créer.

-Tu devrais rester en dimanche prolongé plus souvent, la barbe te va comme un gant, mon cher ! Et je suis persuadée que tu dois faire tourner la tête à pas mal de fille, ajouta-t-elle en lui adressant un regard amusé et complice.

Son sourire s’effaça rapidement de son visage alors que les deux enfants Lacan exposer à Abigaël le portrait de leur père. Malgré tout, elle ne put se retenir de rire à la dernière intervention d’Ethan qui résumait Thibault.

-C’est vrai qu’avec le tableau que vous en faite, ça ne donne pas envie de le rencontrer... Je ne sais même pas, si j’ai envie de le rencontrer. D’ailleurs, je préfère plutôt me remettre de toutes ces nouvelles avant de prendre une décision. Commença-t-elle avant d’attirer l’attention du serveur. Pour l’heure, je vous propose de manger un petit quelque chose.

Passant du français à l’anglais comme si de rien n’était, Abigaël commanda un plat à base de canard avant de laisser ses invités commander à leur tour. Après le départ du jeune serveur qui semblait étonner d’entendre ses clients parler anglais alors que quelques minutes plus tôt, toute l conversation se faisait en français, le jeune Delacour se retourna vers Ethan avec le sourire.

-Et toi, alors, Ethan ?! Es-tu cynique mais pas méchant comme notre père, ou plutôt romantique plutôt beau garçon ?
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 29 Mar - 19:21

Au moins, le restaurant qu’avait choisi Abigaël avait le mérite de proposer de la vraie nourriture, rien à voir avec les chips au poulpe qu’Alice avait eu le malheur de goûter au petit déjeuner. Ragaillardi, Ethan laissa ses petites sœurs (ou plutôt petite et grande sœur) commander avant lui, d’abord parce qu’il était fort galant, ensuite parce que son anglais avait un petit quelque chose d’approximatif qui ne manquerait pas de distraire l’assemblée. C’est bien lui, qui, il y avait déjà quelques années, était entré dans un restaurant chinois à Leeds en demandant une assiette de caniche à la place d’une assiette de nouilles.

- Je vais prendre une salade césar, s’il vous plait. Soyez gentil de ne pas mettre de moutarde dans la sauce, d’enlever les tomates cerise et de couper le poulet en lamelles. Et vous avez du jus de goyave ?
- J’ai bien peur que non, mademoiselle !
- Oh, ces anglais… bon, mettez-moi un grand verre d’eau pétillante et donnez-moi votre prénom et votre numéro de portable.

Le serveur, qu’Alice avait rangé dans la catégorie moldu en un temps record, sembla surpris. Bel euphémisme. Notre héros lui-même, pourtant habitué aux manières de sa sœur, ne put retenir un « elle perd pas son temps, la blonde » spontané et bien français. Il faut croire que le sourire ravageur et provocant d’Alice eut raison de la discipline de sa nouvelle proie, cependant, car en deux temps trois mouvements prénom comme numéro étaient soigneusement notés dans un calepin prévu à cet effet. Calepin qui finirait par exploser si Alice continuait à ajouter des têtes à son tableau de chasse à cette vitesse.

- Alice, depuis quand tu as un portable ?
- Depuis dans quelques heures, mais je pouvais pas laisser passer une telle occasion ! Allez, commande !

- Euh… je voudrais une entrecôte. Crue. Non, Saignante. Voilà. Et des chips ? Non, des frites ! Merci !

Cela fait, Ethan se tourna de nouveau vers Abigaël et continua leur conversation comme si de rien n’était.

- Notre père serait heureux de te rencontrer, j’en suis sûr, fit-il avec un sourire. Et pour répondre à ta question, je pense être cynique, genre poète tourmenté romantique et tout ce qui va avec, mais version habillé par ma sœur et coiffé par ma mère. Séduisant, hein ?

Notre héros laissa échapper un rire goguenard avant de poursuivre, mi-figue mi-raisin :

- Contrairement à ce que toi et Alice pensez (parce que notre sœur se fait des films en permanence, c’est bon à savoir) j’ai très peu de conquêtes à mon actif. Je suis bien sorti avec deux ou trois filles à Beauxbâtons, avec une américaine rencontrée en vacances, une certaine Emily Seeds… mais il y a plusieurs années j’ai jeté un coup d’œil à La Gazette du Sorcier, et je suis tombé amoureux de la fille qui était sur la couverture. Elle avait un sourire de peste, mais wouhaou. Comment elle s’appelle, déjà ? Veronica ? Valentine ? Victoria ? Enfin bref, quelque chose Weasley !
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mar 3 Avr - 17:40

Abigaël ne put se retenir d’échanger un sourire complice avec Ethan alors qu’Alice draguait ouvertement le serveur qui était venu prendre leur commande. Il ne devait vraiment pas s’attendre à tomber sur une jeune fille qui n’y va pas par quatre chemins pour obtenir ce qu’elle veut. La jeune Delacour fut surprise du caractère d’Alice, mais elle ne fut pas choquée. Victoire et elle s’amusaient à prendre les numéros de tous les moldus qui en pinçaient pour eux à une époque. Qu’est-ce qu’elles pouvaient en rire, d’ailleurs ! Et puis, vu la beauté d’Alice, aucun homme digne de ce nom ne pouvait lui résister, se dit Abigaël en riant à la remarque d’Ethan.

-Elle a raison ! Il n’y a pas que les hommes qui ont le droit de prendre les devants comme cela !

Elle laissa ensuite son petit-frère – de quelques mois – commander son repas. Elle ne put retenir un sourire amusé lorsqu’il tentait de parler anglais. Il faut dire que la jeune Delacour avait eu la chance d’être baigner dans le français et l’anglais depuis sa naissance. Ca aide. Malgré tout, elle trouva qu’il avait un assez bel accent. Reportant son attention sur leur conversation, elle posa sa main sur l’avant-bras d’Ethan avec le sourire alors qu’il se décrivait, laissant le sujet de leur père de coté.

-Très séduisant !

Continuant à l’écoute, Abigaël se tourna vers Alice alors qu’il parlait d’elle, échangeant un sourire complice avec elle. Avaient-elles des choses en commun ? Pour le moment, il semblait qu’Ethan était plus ouvert à accueillir une nouvelle sœur dans son entourage que la jeune femme. Pouvait-elle lui en vouloir ? Abigaël reporta rapidement son attention sur Ethan alors qu’il parlait de la Gazette du Sorcier et d’un vieil article qu’il semblait avoir fait la couverture. Elle ne fut pas longue à savoir de qui il parlait. Mais quelle coïncidence ?!

-Tu veux dire Victoire... Victoire Weasley, non ? Et tu vas rire, mais... C’est ma cousine qui est française comme nous ! Sa mère, Fleur Weasley-Delacour est ma tante. On a grandi ensemble, c’est... Excellent ! Commença-t-elle avant de prendre un air sérieux. Mais j’ai une mauvaise nouvelle pour toi. La fille dont tu es tombé amoureux est... mariée !

Abigaël ne put se retenir de lui adresser un sourire complice et amusé. Malgré tout, il aurait pu avoir toutes ses chances avec Victoire, il représentait tout ce dont elle aimait : il était bel homme, français de surcroit et très sur de lui.

-Mais ne soit pas déçu, je suis sure que je peux te trouver une jolie jeune fille dans mon entourage qui pourra te plaire ! Fais-moi confiance ! Un bel homme comme toi ne fera pas long feux sur le banc des célibataires !

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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Ven 6 Avr - 16:02

- Mariée ? Mais elle a quel âge ? Il manquerait plus qu’elle ait des enfants ! s’exclama Alice entre stupeur et dédain.

De toute évidence, elle connaissait Victoire Weasley comme sa trousse à maquillage et ne la portait pas dans son cœur. Peut-être Alice était-elle jalouse, ou peut-être désirait-elle simplement attirer l’attention d’Abigaël sur elle. Ethan connaissait bien sa cadette, et il savait mieux que quiconque qu’elle ne supportait pas d’être laissée pour compte. Ca faisait sans doute déjà une heure qu’elle cherchait un moyen de faire un coup d’éclat.
Challenge réussi.


- Non mais c’est vrai, elle s’est mariée à qui ? A son freluquet de joueur de Quidditch ? Si c’est pour en arriver là je suis contente d’être célibataire, pour le moment, renchérit Alice avant d’adresser un clin d’œil à sa cible le serveur.

La conduite de sa sœur devenant embarrassante, Ethan se força à en rire, avant d’aiguiller Abigaël sur un autre sujet en espérant calmer le jeu.

- C’est donc pour ça que tu parles si bien les deux langues. Je suis en train d’apprendre plus de choses en une après-midi qu’en vingt-quatre ans d’existence, les filles.

Le serveur finit par apporter les commandes de la petite troupe, et Ethan se jeta sur sa viande avec un appétit vampirique. Alice se mit à minauder en battant des cils, en prenant son air le plus séduisant. Mais Ethan n’oublia pas d’alimenter la conversation en questionnant Abigaël un peu plus encore.

- Si tu me dis que tu es mariée, je fonce me pendre à une des colonnes du Ministère ! En plus, il te faudrait un sorcier bilingue, beau, riche, célèbre, drôle et pas complètement demeuré je suppose ? Ça en fait, des critères !

Partant d’un grand rire, Ethan attendit la réponse d’Abigaël avec un large sourire. Alice, déçue de n’avoir pas provoqué de conflit international, se mit à bouder consciencieusement en mangeant sa salade qui n’avait plus rien d’une salade césar. Tout en l’observant, notre héros se mit à imaginer ce que pourrait donner la rencontre entre Thibaut et Abigaël, et ça n’était pas triste.
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mar 24 Avr - 14:40

Abigaël aurait voulu creuser riposter à l’attaque que venait de faire Alice envers sa cousine, mais l’arrivée du jeune serveur venait de distraire l’attention de sa demi-sœur, ainsi que celle d’Abigaël. Après tout, était-il réellement nécessaire de tergiverser durant des heures sur la situation de Victoire ? Alice pouvait penser ce qu’elle voulait, les choses étaient ce qu’elles étaient : Victoire était mariée avec son premier amour, heureuse d’avoir deux enfants adorables et d’être à la tête de la direction de Poudlard.

Reportant son attention sur Ethan, elle lui adressa un sourire amusé en affirmant ce qu’il venait de remarquer par lui-même.

-C’est en effet pour cette raison que je maitrise les deux langues. Bonne déduction mon cher Watson ! Mais tu as encore beaucoup à apprendre, je pense.

Souriante, elle remercia le jeune serveur qui venait de lui déposer sa commande devant elle et elle découpa délicatement sa viande avant de porter un morceau à sa bouche. En réalité, elle n’avait pas tellement faim. Sa rencontre avec les Lacan ne lui avait pas vraiment ouvert l’appétit, au contraire. Mais elle se força tout de même à manger, sachant que ses soirées à la Gazette n’étaient pas de tout repos.
Reportant son attention sur Ethan, elle joua reversement avec sa bague de fiançailles. Pourquoi était-elle aussi nerveusement de leur annoncé qu’elle était mariée ? Etait-elle prête à accueillir les Lacan dans sa vie aussi privé ? Pourquoi pas ?

-Je ne suis pas encore mariée, mais je suis fiancée. Tu as encore le temps d’acheter la corde, ajouta-t-elle avec humeur en redressant sa main gauche faisant ainsi apparaitre sa bague. Chris ne parvient pas à prononcer deux mots français d’affiler, mais il est plutôt beau, célèbre dans le monde sportif, drôle et pas complètement demeuré. Je pense qu’il remplit tous les critères que tu as cités hormis celui où il est sensé être bilingue ! Mais, je ne suis pas tellement regardante sur ce genre de critère.

Portant son verre à ses lèvres, elle but quelques gorgées d’eau avant de reprendre la discussion. Elle voulait en savoir plus sur sa nouvelle famille et elle ne voulait pas perdre son temps.

-Assez parler de moi. Je sais maintenant que tu es journaliste, Alive, mais et toi, Ethan, qu’est-ce que tu fais dans la vie Ethan ?
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Mer 25 Avr - 20:28

Ethan resta un moment médusé en observant la bague de fiançailles qu’Abigaël venait de dégainer. Décidément, les filles Delacour étaient en avance sur leur temps. Lui-même n’avait pas assisté à un mariage depuis des lustres, et rien de toutes ces célébrations onéreuses et ennuyeuses ne lui manquait spécialement. Sans compter qu’accessoirement, avant de sauter le pas, notre héros aurait besoin d’une partenaire.

- Elle est sublime, vraiment, lâcha une Alice un peu honteuse de s’être autant emportée quelques minutes auparavant.

Ethan se laissa surprendre par ce soudain effort de la part de sa cadette pour enterrer la hache de guerre, et réalisa qu’il était temps pour lui de dire quelque chose aussi.


- Eh bien, euh, félicitations, bredouilla-t-il, le regard irrémédiablement rivé sur le bijou.

- Tu as déjà trouvé ta robe ? Quand est-ce que tu vas te marier ? J’adore les mariages, c’est tellement romantique ! J’organiserais bien celui d’Ethan, mais il est anticonformiste et je pense qu’il va finir moine, à ce stade, enchaîna Alice, rêveuse, en se nattant distraitement les cheveux.

Notre héros n’eut heureusement pas l’occasion de disserter sur ce sujet épineux, étant donné la rapidité avec laquelle Abigaël changea de sujet. Au moins, la nouvelle question d’Abigaël lui donna-t-elle une idée de répartie comme on en voit peu. C’est donc paré de son plus beau sourire enjôleur et d’un regard envoutant qu’Ethan se tourna vers sa demi-sœur, en laissant quelques secondes s’écouler avant de prendre la parole d’une voix suave.


- A vrai dire, je suis… coach en séduction.

Chose incroyable, Alice ne pouffa même pas de rire à l’annonce de ce travail impromptu, mais observa son frère avec un intérêt renouvelé.

- Ça doit être pour ça que j’ai assez peu de conquêtes en ce moment, je suis surbooké. C’est dingue ce que les gens peuvent avoir besoin de mes conseils, continua-t-il en gardant son sourire si caractéristique de ses pseudo-talents. Je prends rendez-vous avec des personnes en quête d’approbation, de reconnaissance ou d’attention, et je les transforme en aimants, dans tous les sens du terme.

Cette fois, c’est Ethan qui ne put se retenir d’éclater de rire devant la mine circonspecte d’Abigaël et l’intérêt d’Alice (qui, il en avait bien peur, projetait déjà de le lancer sérieusement dans ce type d’affaires). Il balaya sa plaisanterie d’un geste de la main.

- Vous m’avez presque cru, toutes les deux, c’est complètement ahurissant !

Notre héros reprit contenance tant bien que mal et se décida à répondre plus sérieusement à Abigaël, même s’il y avait peu de choses à ajouter. Sa soi-disant carrière était elle-même une grosse blague.

- Après être sorti de Beauxbâtons j’en savais à peu près autant sur la magie que mon set de table, étant donné que j’étais un véritable touriste en cours pendant sept ans. J’ai travaillé pendant un an dans une boutique de chaudrons, à Paris, avant de devenir à moitié cinglé devant les exigences des vieilles biques à verrues qui demandaient toujours des trucs inimaginables. Il y en a une qui voulait un chaudron en forme de triptyque pour ne pas avoir à faire la vaisselle, si tu vois le genre. Après ça, j’ai décidé de suivre une formation accélérée et moyennement légale pour entrer au Ministère français et recenser les créatures magiques à travers le pays. C’était reposant, en fait, et je pouvais me marrer assez régulièrement en voyant les têtes des trolls et autres gobelins. C’est laid. Mais j’en ai eu marre au bout de quatre ans, quand les vampires sont revenus à la mode : je n’en pouvais plus de voir défiler des Salvatore, des Petrova et des Michaelson. Et depuis, je… ne fais rien. Du tout.
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 26 Avr - 12:06

Abigaël fut mi-étonnée, mi-heureuse face à la réaction d’Alice. Elle s’attendait à recevoir les mêmes remarques qu’elle avait lancées par rapport au mariage de Victoire, mais n’en fit rien. Au contraire d’ailleurs, elle semblait avide de réponse aux multiples questions qu’elle adressa à Abigaël. Accueillant la réplique d’Ethan avec le sourire, elle lui murmura un remerciement avant de reporter son attention sur sa demi-sœur qui semblait natter ses cheveux avec un air rêveur. Son mariage avec Chris allait peut-être le moyen de trouver un terrain d’entente avec elle puisque le contact ne semblait pas être aussi bon que celui avec Ethan. Il faut dire qu’Ethan semblait un jeune homme avec qui on se lie facilement d’amitié. Avec Alice, au contraire, il fallait passer la carapace qu’elle arpentait.

-Le travail me prend un temps tellement impressionnant que je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sur le choix de ma robe de marié, mais ça va venir, dit-elle en adressant un sourire complice à Alice.

Si les relations qui semblaient s’installer dans ce petit restaurant persisté, il était possible qu’elle propose à Alice de venir faire des essayages de robe de marié avec elle. Après tout, elle semblait adorer les mariages, pourquoi l’a privé de ce petit plaisir ?
Riant face à la réplique d’Alice sur le fait qu’Ethan allait finir moine s’il continuait ainsi, Abigaël détourna donc la conversation vers le travail actuel de son demi-frère espérant ainsi orienté la conversation vers un sujet moins sensible pour elle et qui lui permettait de mieux connaître sa famille. Attendant la réponse d’Ethan avec impatience, elle continua à manger quelques morceaux de viande et quelques feuilles de salade présente dans son assiette. Son attention se reporta rapidement sur le jeune Lacan quand il annonça son travail actuel. Coach en séduction ? Pourquoi pas, se dit-elle en imaginant son demi-frère donner des conseils sur l’amour à des jeunes personnes mal dans leur peau et en quête de l’homme ou la femme de leur vie. Abigaël écouta sérieusement Ethan qui expliquait ce qu’il faisait concrètement, malgré un étonnement qu’elle ne parvenait pas à dissimuler. Hochant la tête à plusieurs reprises pour acquiescer ce qu’il disait, elle fronça les sourcils d’un air étonné lorsqu’Ethan partit dans un éclat de rire, qu’elle rejoint au moment où il annonça qu’il était en train de blaguer.

-J’y ai vraiment cru, Ethan ! Tu as la tête d’un coach en séduction, tu devrais penser à te réorienter, tu as de l’avenir dans le métier, j’en suis sure, dit-elle avec humour.

Jugeant la réaction d’Alice qui semblait déçu que son frère ne soit pas réellement coach en séduction, Abi reporta son attention sur le jeune homme qui avait repris son sérieux en exposant son réel parcours professionnel.

-Ne m’en parle pas, j’ai des amis qui travaillaient aussi dans le recensement des créatures magiques et ils ont cru s’arracher les cheveux avec le retour des Salvatore et compagnie dans le monde magique.

Abigaël eut un moment d’hésitation, mais après tout, si Ethan ne faisait rien du tout en ce moment, pourquoi ne pas l’aider ? Elle pouvait bien faire cela en tant que demi-sœur.

-Tu ne fais rien du tout en ce moment, alors. Je ne sais pas si ça pourrait t’intéresser, mais je connais les filles qui travaillent à la rédaction de Men’s Health et à en croire notre dernière conversation, ils sont à la recherche de mannequin. Ce n’est pas une blague, je pense vraiment que tu as toutes tes chances pour percer dans ce milieu surtout avec ton sourire ravageur ! Crois-moi, j’ai travaillé durant deux ans pour un magazine de mode à Paris et tu as le profil parfait !
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 26 Avr - 15:59

Ethan écouta attentivement l’offre inattendue de sa demi-sœur tout en dévorant avec appétit son steak. Il crut à une aimable plaisanterie et la gratifia d’un sourire malicieux. Mais l’expression d’Abigaël, quoique avenante comme d’ordinaire, n’était pas celle qu’une femme abordait à la fin d’un gag hilarant. Etait-il donc possible qu’elle imaginât sérieusement Ethan dans la peau d’un top model ? Cette idée consterna notre héros au point qu’il faillit s’étouffer, laissant tout juste quelques secondes à Alice pour échafauder ses éternels plans pour l’avenir « exceptionnel » d’Ethan.

- Tu serais teeeeellement sexy ! Et la rédaction de Men’s Health est constituée de filles magnifiques, il y aura sûrement des rousses aussi bien fichues que Victoire Weasley. Tu sais que j’ai eu la même idée qu’Abigaël il y a à peine une semaine ? J’ai parlé à Lynn l’autre jour, tu sais, la fille qui fait des rave parties déguisée en fée, et elle bosse chez Men’s Health à mi-temps. Elle peut t’avoir un entretien la semaine prochaine ! Merci qui ?

Ethan avait encore un vague espoir de ne pas mourir à cause d’un morceau de viande malencontreusement bloqué dans sa trachée, mais la nouvelle annonce cette fois plus officielle de sa future carrière manqua tout juste de l’achever. Lorsqu’il parvint enfin à reprendre contenance, ce fut pour lancer un regard noir à Alice.

- Mais tu es cinglée. Tu me vois annoncer à papa que j’ai trouvé un job de strip-teaseur en herbe ? Il va me trucider, Alice ! Heureusement que j’ai encore quelques jours pour annuler ce foutu rendez-vous et rentrer à la maison en oubliant tes conner…

- Ah-ah-ah, pas la peine de s’énerver ! Et il aura d’autres choses à faire que de s’occuper de ton image commerciale, figure-toi. D’ailleurs, on a beaucoup plus que quelques jours pour finir nos affaires ici… Maman et papa vont nous rejoindre à Londres dans trois jours, Ethan.

Alice avait lâché cette dernière bombe sur un ton léger, tout en mangeant sa salade, sans aucun empressement. Ethan, lui, rassembla tout son calme et toute sa capacité à rester stoïque pour ne pas l’éventrer discrètement sous la table avant d’égorger la moitié des clients du restaurant. L’espace d’une seconde, notre héros céda à la panique en imaginant les retrouvailles forcément catastrophiques avec ses parents. Mais après tout, il n’était pas le seul concerné, loin de là. Et l’ambiance de la table Delacour-Lacan se refroidit très soudainement, alors qu’Ethan se tournait lentement vers Abigaël et que cette dernière commençait tout juste à saisir l’importance de ce que venait de leur révéler Alice. Notre héros décida de ne pas questionner sa sœur à propos de ce rendez-vous grossièrement masqué. Si jamais elle lui avouait qu’elle avait comploté derrière son dos pour que leur famille se retrouve au complet chez les fous, il risquait de s’énerver, et les quelques résidus de fierté personnelle qu’il lui restait lui dictaient de rester de marbre. Aussi Ethan se força-t-il à sourire à sa demi-sœur, un sourire qui se voulait rassurant et qu’il espérait ne pas faire ressembler à un rictus.

- Eh bien au moins, tu n’auras pas trop lutté pour obtenir un rendez-vous avec Thibaut…
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Jeu 26 Avr - 19:48

Abigaël avait proposé de mettre Ethan en contacte avec ses amies de Men’s Health sans grand conviction que le jeune Lacan accepte, il ne semblait pas vraiment orienter dans ce style de travailler. Abigaël ne comprenait pas vraiment pourquoi. Comme elle lui avait dit, il avait vraiment le profil de l’emploi. Elle aurait aimé trouver quelqu’un comme lui quand elle travaillait à Paris. Malgré tout, Abi guetta la réaction de son demi-frère avec impatience, qu’allait-il en penser ? A en jugeant par le sourire malicieux qu’il lui adressait, il ne croyait pas que la jeune femme était sérieuse, mais elle n’en démordait pas et arpentait son attitude la plus sérieuse. Son attention fut rapidement attirée par l’intervention d’Alice qui semblait plus qu’enjoué de cette idée. D’ailleurs, Alice avait eu la même idée qu’elle, et la jeune Lacan avait prit les devants et avait obtenu un entretien pour son frère. Le sourire aux lèvres, Abigaël se dit que les deux frères étaient vraiment très proches.

-Tu as bien fait, Alice ! C’est une super nouvelle Ethan ! Je suis persuadée qu’elles vont te prendre dès le moment où elles auront posés leurs regards sur toi, je te parie ce que tu veux !

Echangeant un regard amusé et complice à Alice, Abi allait lever la main vers sa demi-sœur pour qu’elles échangent une frappe de la victoire au moment où elle remarqua le regard noir qu’Ethan venait de lancer à sa sœur et jugea que ce n’était pas forcément le bon moment pour féliciter Alice de sa prise d’initiative.

Laissant les deux Lacan réglés leur conflit, Abigaël continua à manger sa viande et joua avec les derniers morceaux de salade avec le bout de sa fourchette. Elle n’écoutait que d’une oreille l’engueulade d’Ethan et Alice, mais une phrase de cette dernière attira son attention et elle laisse tomber sa fourchette dans un bruit sourd. Thibaut Lacan allait venir à Londres. Son père allait être là dans... 3 jours ?! Cédant à une panique légitime, Abigaël aurait voulu s’enfuir, mais le sourire rassurant d’Ethan la retient. Elle allait rencontrer son père. La personne qu’elle avait espéré rencontrer depuis le moment où elle avait remarqué l’absence d’un père autour d’elle. Qu’allait-elle dire ? Comment allait-il réagir ? Qu’est-ce que...
Respirant doucement, Abigaël tenta de contrôle le flot de question dans sa tête en buvant quelques gorgées d’eau. Cette rencontre allait se faire tôt ou tard de toute manière.

-En effet, ma rencontre avec mon père va se faire plus rapidement que je ne l’aurais cru... Mais, il ne va surement pas avoir envie de me rencontre s’il vient à Londres pour vous, et puis... Commença-t-elle avant de remarquer qu’elle n’avait plus d’argument pour repousser son rendez-vous avec Thibaut. Votre mère est-elle au courant pour moi ? Je ne vais pas essayer de le rencontrer si elle n’est pas au courant de mon existence...

Abigaël était en train de réaliser au fur et à mesure de son discours que son père allait être présent à Londres dans trois jours. Etait-elle prête ? Elle n’avait pas vraiment le temps d’y réfléchir, elle devait sauter sur l’occasion, et puis, si elle tergiversait encore, elle ne le rencontrera jamais.

-Si ça ne dérange aucun de vous deux, je pense que je vais prendre contact avec lui durant son séjour à Londres... Il faut que je me lance sinon je repousserais à chaque fois l’échéance. L’un de vous sera là ?
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Ven 27 Avr - 10:42

Ethan ne pouvait qu’admirer l’apparente désinvolture avec laquelle Abigaël accueillit la nouvelle. Elle qui avait dû attendre ce moment pendant vingt-quatre ans ne semblait pas pencher vers une manifestation dramatique de ses sentiments, alors qu’Ethan lui-même sentait la moutarde lui monter au nez face à l’air prétentieux d’Alice. Cette dernière, goguenarde, observait la scène d’un air satisfait et semblait trouver que les événements avaient décidément quelque chose de trépidant. Il ne manquait plus qu’un sachet de popcorn entre ses mains manucurées, à vrai dire.

- Moi je serai là, je manquerais ça pour rien au monde ! l’entendit-il annoncer sur un ton radieux.

C’est d’un air taciturne qu’Ethan finit son assiette alors qu’Alice adressait un sourire amical à Abigaël. Brigitte avait raison lorsqu’elle affirmait que ces deux-là fonctionnaient comme un jouet à bascule : quand Alice était boudeuse, l’humeur d’Ethan s’en voyait allégée, et quand lui s’assombrissait, c’était à elle de s’égayer.


- Je serai là aussi. Ca ne nous pose aucun problème, bien sûr.

Il avait prononcé ces quelques mots de manière évasive et attendait à présent impatiemment la fin de cet étrange repas. Dès qu’ils seraient seuls, il pourrait faire savoir à Alice ce qu’il pensait de son attitude de peste d’école primaire.

- Rejoins-nous chez nous vendredi prochain, proposa Alice en tendant une de ses cartes de visite à Abigaël.

Sur une cartelette rose fuchsia s’étendaient les noms des enfants Lacan, ainsi que leur adresse pailletée et ensorcelée qui se promenait d’un bout à l’autre du carton en lâchant deux ou trois papillons dorés de temps à autre. Du grand Alice, en somme. Ethan observa un moment la carte avant de froncer les sourcils, comme en proie à une soudaine illumination.


- Alice, on n’habite nulle part.

Il vérifia à nouveau celle inscrite sur la cartelette, mais elle ne correspondait même pas à celle de l’hôtel dans lequel Alice et lui étaient descendus. Connaissant l’animal, il n’était pas impossible qu’Alice envoyât Abigaël dans une fabrique de compost.

- Figure-toi que Lynn m’a aussi trouvé un appartement, frérot. Pendant que tu rumines sur le sort de l’humanité, il y en a qui bossent ! 34 L Lansdowne Crescent, à Notting Hill, vers 16h, reformula-t-elle à l’intention d’Abigaël. Je vais acheter du thé et ça va être trop génial !

Excédé, Ethan ne prit même pas la peine de répondre à Alice. Il fit simplement signe au serveur de leur apporter l’addition, qu’il attendit impatiemment.

- Toute la famille réunie... on va finir aussi célèbres que James Potter ! On l'invitera à manger des crêpes et il tombera forcément fou de moi, ça va être un truc de dingue !
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive [Ethan Icon_minitime1Ven 27 Avr - 15:31

La chose qu’elle avait désirée depuis vingt-quatre était en train de se réaliser. Elle allait rencontrer son père. Elle allait pouvoir mettre une voix sur le visage qu’elle avait aperçu brièvement dans la maison des Lacan quelques années auparavant. Elle sentait le sol se dérober sous elle, mais elle se retint à la table. Elle allait devoir être forte, elle ne voulait pas que son père croit qu’il ait une fille faible et pas digne de lui. Malgré le ton un peu trop heureux d’Alice, Abigaël ne releva pas et lui adressa un sourire ainsi qu’à Ethan. Ils n’étaient pas obligés d’assister à ses retrouvailles avec son père, et pourtant ils allaient être présents.

-Merci, leur dit-elle dans un murmure.

Son attention se reporta sur Alice qui lui tendait une cartelette. Fronçant les sourcils alors qu’elle voyait deux ou trois papillons s’envoler par moment de la carte, elle secoua la tête pour confirmer qu’elle serait bien présente vendredi prochain à l’adresse ensorcelé qui se promenait sur le papier qu’elle tenait en main. Abi rangea l’adresse dans son sac à main laissant les deux Lacan s’expliquant par rapport à leur nouvelle adresse. Ethan ne semblait pas être au courant de tout ce qu’Alice décidait pour leur vie, mais la situation avait quelques choses de comique. Malgré tout, Abi se refusa de rire et regarda l’heure à sa montre. Sa pause déjeunée était largement terminé et elle allait devoir laisser ses demi-frères et sœurs à leur dispute pour retourner dans les locaux de la Gazette où elle ne parviendra jamais à se concentrer sur les articles avec toutes les informations qu’elle venait d’avoir en l’espace de quelques heures.

Elle adressa un sourire à Alice alors que celle-ci lui confirmait l’adresse notée sur la cartelette et l’heure du rendez-vous. Il n’allait pas falloir qu’elle y pense trop sinon elle allait commencer à se mettre à trembler. De peur ou d’excitation ? Abigaël n’aurait su le dire. Surement un peu des deux. Alors que la jeune Delacour allait demander l’addition, elle vit Ethan prendre les devant.

-Je pense en effet que cette rencontre va rester dans les annales, mais malheureusement pour toi, Alice, James a déjà quelqu’un dans sa vie, ajouta-t-elle avec malice en sachant pertinemment que ce détail ne devait pas stopper sa demi-sœur.

Sortant de son sac à main, son portefeuille, elle donna au serveur la totalité du montant de la note avec un petit pourboire en se levant et en enfilant sa veste.

-C’est moi qui invite. Après tout, c’est moi qui ait fait irruption dans votre vie, je vous dois bien cela, dit-elle avec humour avant de quitter le café suivi par les deux Lacan. Je vais devoir vous laisser, le travail m’appelle ! Je pense qu’on va se revoir rapidement Alice si tu as été prise à la Gazette, et Ethan... On se voit vendredi ! J’ai été heureuse de vous avoir rencontré. C’était... Etrange, mais je suis contente !

Affichant un sourire amusé, elle ne savait pas si elle devait les embrasser, les étreindre dans ses bras ou simplement leur adresser un signe de la main avant de traverser la route pour pénétrer dans le ministère. Abigaël resta donc clouer là, les bras ballants, le regard passant d’Ethan à Alice.
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