En peu de temps parfois on fait bien du chemin. [PV Vic']

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

A mesure que janvier s’installait sur Poudlard et ses environs, Merlin semblait bien décidé à faire la pluie et le beau temps, avec un penchant évident pour les violentes tempêtes puisqu’il neigeait chaque jour davantage. En effet, depuis leur retour des vacances de noël, il était de plus en plus difficile pour les élèves de distinguer la moindre touffe d’herbe, même gelée, sous l’épais manteau blanc qui recouvrait le parc. Depuis la fenêtre du dortoir des garçons de Gryffondor, les yeux bouffis et fatigués de James n’arrivaient même plus à repérer le terrain de Quidditch dont les cercles délimitant les buts se confondaient presque avec le par-terre blanchâtre. Non sans un profond soupir, le jeune homme constata qu’une fois de plus, l’entraînement devrait être remis à la semaine suivante et peut-être davantage encore puisque le temps n’était pas près de s’arranger ! A quoi de bon rester à Poudlard s’il n’y avait plus de match de Quidditch pour compenser le « dur labeur » ?^^ Quoique, tout était une question de point de vue ! Depuis que sa mère l’avait mis au monde, James Sirius Potter cultivait sans relâche – l’arrosant même chaque jour ! – le baobab qui poussait plus rapidemment que prévu dans le creux de sa main, provoquant le grand désespoir de Ginevra et l’hilarité d’Harry. Il était donc normal qu’il s’estime surchargé de travail dès qu’on exigeait de lui qu’il retienne ne serait-ce qu’une toute petite formule magique ! Non, vraiment, les études n’étaient pas faites pour lui et il se demandait parfois s’il ne ferait pas mieux de demander conseil à son oncle George pour quitter l’école plus tôt que prévu tout en se réservant un chapitre entier consacrée à sa petite personne dans la future édition de « L’histoire de Poudlard » ! S’il n’y avait pas eu Abi, cela aurait sûrement été chose faite depuis longtemps ! Mais il y avait encore quelques bons moments à passer avec la jeune fille au pied d’un des arbres du parc, ou encore quelques farces à manigancer avec Leslie. Pour l’heure, James s’efforçait donc de se rendre en cours pour dessiner quelques dragons et autres scroutts à pétard sur ses parchemins en espérant secrètement qu’on lui proposerait une place, plus tard, au sein du bureau des aurors, grâce à son nom et sans se soucier le moins du monde des résultats qu’il obtiendrait à ses ASPIC !

*Bah quoi ? L’espoir fait vivre !*

Délaissant ses rêves de gloire et d’honneur, secouant légèrement la tête pour effacer de son esprit la vision de son nom inscrit en lettres d’or dans la salle des trophées ( Razz

), le jeune homme se détourna de la fenêtre et contempla son reflets dans l’unique miroir du dortoir. Il était prêt de dix heures, un samedi matin, et il se promenait encore dans un affreux pyjama à rayures, pieds nus, la mine faiguée et les cheveux plus en bataille que jamais. Décidant de remédier immédiatement à cette situation, il s’enferma dans la petite salle de bain pour n’en ressortir que bien longtemps après, vêtu d’un jean et de l’affreux pull-over tricoté main offert par sa grand-mère à noël – celle-ci avait jugé bon d’y faire figurer un souaffle diforme dont la couleur jurait affreusement avec la teinte du vêtement. Merlin, tant d’efforts déployés tout ça pour prouver à Albus que non, il ne se fichait pas – pas totalement – de sa famille ! D’ailleurs, James trouvait qu’il avait bon dos d’écouter ce troll mal léché qui, depuis, quelques temps, ne prenait même plus la peine de le saluer lorsqu’il le croisait dans les couloirs. Lui qui était d’habitude si introverti était maintenant sans cesse collé aux uniformes de Poufsouffle bien plus âgés que lui – Haley Miller, Kevin McMillan et Emily Seeds si sa mémoire ne lui faisait pas défaut – les suivant partout comme leur ombre. Comment se faisait-il que des élèves de septième année trouvent la compagnie de son cadet enrichissante ? Merlin seul le savait ! Victoire, elle n’avait jamais fait le moindre effort avec eux !

Pestant de tout son soul contre Albus, James prit finalement la décision de trouver quelque d’intéressant à faire de sa journée. Se demandant où pouvait bien être Abigaël ou Leslie, il donna un grand coup de pied dans sa malle pour l’ouvrir et s’empara d’un vieux bout de parchemin d’aspect miteux.

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ! marmona-t-il.

Aussitôt, le parchemin délivra son secret, affichant la traditionnelle formule : « Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue sont fiers de vous présenter la carte du maraudeur ! ». Claquant sa langue dans sa bouche pour témoigner de son impatience et son humeur maussade – chose parfaitement inutile puisque la carte ne se dévoilerait pas plus vite, James finit par accueillir avec un sourire les petites étiquettes mouvantes indiquant les déplacements de chacun des membres de l’école. Il repéra ainsi Abigaël qui se trouvait visiblement dans la salle commune des Serdaigle. Dans le parc du château se trouvait Emer-Leslie et Justin Finnigan, ce qui ne fit que renforcer la mauvaise humeur du jeune Potter qui ne supportait pas la façon dont cet irlandais attardé avait le don d’attirer l’attention de Leslie et de se l’accaparer – littéralement – ces derniers temps. Enervé, il laissa son regard parcourir rageusement le reste de la carte. C’est alors que ses yeux se posèrent sur le nom de « Josh Caldwell », juste à côté de celui de… « Minerva McGonagall », au deuxième étage, dans le bureau du professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

-Qu’est-ce que... ?

Mais James s’interrompit bien vite dans la formulation de sa question. Un Potter n’était pas là pour s’interroger mais pour aller chercher les réponses, par lui-même ! Il avait des doutes depuis l’arrivée du nouveau professeur à Poudlard. Pourquoi un ancien auror décidait-il subitement de quitter son équipe ? Il allait peut-être enfin avoir la réponse ! Sautant sur ses pieds,, le jeune homme fouilla rapidement dans sa malle et s’empara de sa cape d’invisibilité avant de quitter le dortoir et la salle commune, non sans réveiller bruyamment la Grosse Dame. Ne prêtant pas attention aux protestations du tableau, il jetta la cape sur ses épaules, disparaissant totalement à la vue des autres et dévala les escaliers pour arriver sans encombre jusqu’au couloir du troisième étage. Il s’apprêtait à gagner le niveau inférieur lorsque sa course effrenée dans le couloir fut interrompue par un obstacle qui le fit reculer de quelques mètres. Un peu sonné, James mit un temps à réaliser qu’il venait de se heurter à sa cousine, Victoire. Se débarassant de sa cape, il s’exclama, avec sincérité :

-Je suis désolé ! Je ne t’avais pas vu, je...…

Un peu pris au dépourvu, il ne savait trop quoi dire, se contentant d’observer avec anxiété sa cousine, craignant sa réaction. A vrai dire, il n’avait pas très envie de déclarer de nouveau la guerre ouverte, pas depuis ce qui s’était passé à noël. En effet, l’envie de provoquer Victoire lui avait un peu passé puisque d’après Abi, elle semblait vraiment affectée par la tournure que prenait sa relation avec Ted. Et pour avoir discuté avec l’intéressé, James savait que ce sentiment était partagé. Aussi marmona-t-il, hésitant :

-Comment... tu vas ?

Une semaine entière s'était écoulée depuis son dernier entretien avec Ted, et aux yeux de Victoire cet étrange épisode de sa vie ne pouvait décemment pas être si récent. Alors qu'elle s'était remise avec plus d'assiduité que jamais à la préparation de ses ASPIC, refusant toute idée de sortie avec une Abigaël à l'air perpétuellement soucieux, la jeune fille n'avait plus eu ni pris de nouvelles de son amoureux - et depuis peu, fiancé - et semblait ressentir un besoin oppressant de couper les ponts d'avec ce qui la rattachait à lui. Une situation pour le moins inhabituelle, que ne semblait pas du tout comprendre Abi. Samedi dernier, lorsque Victoire était rentrée dans sa Salle Commune dans la soirée, le sourire aux lèvres et la bague au doigt, elle s'était presque jetée sur sa cousine pour lui annoncer la nouvelle. Les deux Delacour s'étaient alors extasiées sur le bijou pendant des heures, savourant ce sentiment exceptionnel de victoire qui accompagne ce genre de petits accomplissements, d'autant plus satisfaites que leurs familles elles-mêmes n'étaient pas encore au courant. Et quoi de plus exaltant que de se sentir en totale phase avec un secret, confortablement installée dans la confidence ?

Et pourtant, en ce samedi matin du mois de Janvier, comme pour tous les jours de cette semaine difficile, ce même sentiment d'excitation qui avait animé Vic' l'espace d'une journée n'était plus qu'un vague souvenir. Et pour la septième fois depuis dimanche, elle ouvrit un oeil sur un avenir qui s'annonçait maussade et incroyablement hors de sa portée. Victoire se redressa dans son lit, ses longs cheveux roux toujours aussi lisses et soyeux que d'ordinaire, et jeta un coup d'oeil alentour en espérant pouvoir se confier, enfin, à Abigaël. Mais le lit de sa cousine était vide... et après tout, comment aurait-elle pu lui faire comprendre que cette histoire de mariage n'avait été qu'une belle erreur de plus, un moyen comme un autre d'éviter de faire souffrir Ted en remettant leurs problèmes à plus tard ?
Comment avait-elle pu être assez lâche et immature pour vouloir participer au bonheur du jeune Lupin en dépit de toute raison ? Elle ne pouvait plus faire machine arrière, mais comment se résoudre à passer des dizaines de nuits comme celle-ci, à ne dormir qu'une heure ou deux en souhaitant pouvoir revenir en arrière, et ne jamais avoir à planter Ted devant l'autel par pure incapacité à franchir un tel cap.

Une fois lavée et habillée, d'un simple jean et d'un tee-shirt on ne peut plus commun, Victoire se maquilla en hâte et marqua un temps avant de sortir du dortoir, le regard tourné vers l'immense cage de fer forgé posée sur le bord de la fenêtre, en face de son lit, qui abritait Princeps - un splendide hibou moyen-duc offert par ses parents à Noël, et dont le nom avait l'avantage de parfaitement s'accorder au sien... En peu de temps parfois on fait bien du chemin. [PV Vic'] Icon_wink

Elle enverrait sa lettre à Teddy, décida-t-elle, et lui expliquerait tout. Il l'aimait sans doute assez pour la comprendre et ne lui en voudrait pas de se désister si brutalement... ou du moins, elle l'espérait.

Princeps posé sur son bras, une enveloppe au nom de Ted dans sa main, la fille de Fleur sortit de sa Salle Commune et avança dans les couloirs. Sa Salle Commune, située dans une des Tours du château, était à l'exacte opposée de celle qui abritait la volière, aussi eut-elle à faire un petit détour par le Troisième Etage, souriant à quelques connaissances au passage et gratifiant quelques garçons, dont ce cher Kevin Zegers, d'un secouement de cheveux bien placé, tandis que Princeps battait des ailes avec orgueil. Du coin de l'oeil elle crut apercevoir le tout nouvel ami lamentable de la petite blonde qui collait James en permanence, un irlandais répondant au nom de Justin Finnigan, qui lui jeta un regard presque suspicieux avant d'amorcer un pas vers l'avant, comme pour la suivre. Elle lui tourna instantanément le dos et tourna à l'angle du couloir... pour se prendre un élève de plein fouet et manquer perdre l'équilibre, alors que Princeps poussait des hululements courroucés. Les nerfs à vif, elle prépara une réplique cinglante à lancer à l'inconnu... avant de se rendre compte qu'il s'agissait de son cousin James.
Il ne manquait plus que lui pour rendre cette semaine désastreuse, songea Victoire, prête à recevoir les piques de son cousin de plein fouet, puisqu'il prendrait un malin plaisir à se moquer sans retenue de ses échecs. La fille de Fleur ferma les yeux, comme pour se préparer à un choc... mais rien ne vint, sinon une question posée avec beaucoup trop d'hésitation pour pouvoir venir de James Sirius Potter.

Et pourtant, lorsqu'elle le scruta à nouveau du regard, s'attendant à voir cet éternel sourire goguenard s'étirer sur son visage encore enfantin, Victoire ne put lire que de l'inquiétude sur le visage de James. Une grande première. Elle avait à moitié décidé d'éluder sa question et de ne surtout, surtout pas lever sa main gauche en direction du jeune Potter, lorsque Princeps, menaçant de prendre son envol après une immobilité trop longtemps respecter, l'obligea à lever sa main libre pour le caresser et le persuader de rester tranquille encore quelques minutes. Et James n'avait décemment pas pu manquer l'éclat scintillant qui, à la lumière du jour, fit une brève mais trop peu discrète apparition entre eux.

- Je... Je suppose que tu as parlé à Ted, récemment, et... Je ne sais pas ce que lui et Abi ont pu te dire, James, je veux juste que tu saches que... Enfin, j'ai foutu quatre ans de ma vie en l'air... mais je suis la seule à blâmer...

Joignant le geste à la parole Victoire retira sa bague et la glissa dans l'enveloppe, sans pour autant parvenir à s'expliquer comment, en quelques secondes, elle avait pu adresser plus de paroles à James qu'en quinze ans de vies passées ensemble. A présent, il avait toutes les raisons du monde d'en rire, pensa-t-elle, regrettant instantanément ses propres mots.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Auparavant, jamais James n’aurait imaginé pouvoir un jour se montrer un tant soit peu agréable avec sa cousine. D’ordinaire, il faisait des farces et des critiques son jeu favori, comme s’il estimait qu’il se devait de ramener sur terre tout ceux que la vie avait bien trop gâté au point de leur donner une trop bonne estime d’eux-même. Ainsi, Victoire et Scorpius s’était très présentés à ses yeux comme des victimes de premier choix ! (Bien évidemment, le Gryffondor ne se sentait nullement concerné par des adjectifs tels que « égocentrique » ou « gâté » !). Seulement voilà, toute existence avait son lot de revers et de coups durs et il fallait bien avouer que le récent conflit qui l’opposait à Ted n’était sûrement pas un petit obstacle à franchir pour la jeune fille. Aussi, James renonça définitivement à se montrer moqueur voir même méchant, au moins pour les quelques semaines à venir, le temps que l’orage se passe.

Immobile au milieu du couloir, l’inquiétude se lisait aisément sur les traits du jeune homme qui fixait sa cousine, espérant probablement entrapercevoir, au fond ses yeux clairs, le fond de sa pensée. Très vite, il comprit qu’il n’obtiendrait pas de réponse à sa question et que l’ébauche de cette conversation en resterait là, sans pourtant que cela ne se termine en guerre ouverte, comme ils en avaient pourtant l’habitude. C’est un bruit non identifié qui ramena James à un semblant de réalité. S’il n’avait pas poussé un hululement couroucé et esquissé une vaine tentative pour s’envoler, le hibou n’aurait probablement jamais attiré l’attention du Gryffondor. Perplexe, celui-ci laissa son regard se porter de Princeps à sa cousine avant qu’il ne remarque enfin la lettre soigneusement pliée dans la main de Victoire. Plissant légèrement les yeux, l’aîné des Potter tenta de lire le nom du destinataire, en vain. Cependant, il avait sa petite idée. Alors qu’il s’apprêtait à poster ouvertement la question à la Serdaigle, celle-ci esquissa un geste de la main pour calmer la colère de son volatile ce qui permit à James d’entrevoir, durant une fraction de seconde, la cause de l’évident malaise de la jeune fille.

Dans un premier temps, le jeune homme resta interdit face à la bague scintillante que sa cousine portait à la main gauche. Son cerveau embrumé sembla mettre un temps infini à comprendre ce dont il s’agissait. A vrai dire, il avait toujours été très respectueux, et quelque peu admiratif – bien qu’il ne l’avouerait jamais – de la longévité du couple Lupin/Weasley mais il n’avait jamais imaginé que les choses puissent devenir plus sérieuses qu’elles ne l’étaient déjà. Après tout, bien que Ted soit suffisament âgé et responsable pour avoir ce genre de projets, Victoire n’en était pas moins extrêmement jeune, du point de vue de James du moins. Il était d’ailleurs difficile d’imaginer sa cousine embrigadée par les liens du mariage qui ferait d’elle… une adulte ? L’aîné des Potter aurait pu réfléchir à la question durant encore quelques millénaires si la jeune fille n’avait pas jugé bon de se justifier. Se justifier ? Pas totalement, non. On aurait plutôt dit qu’elle confiait ses craintes au seul être au monde qu’elle avait tant détesté et méprisé, ce qui s’avèrait assez paradoxal.

Cachant difficilement sa surprise, James n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit puisque Victoire mit ses propos en application en retirant la bague de son annulaire gauche pour la glisser dans l’enveloppe qu’elle tenait serrée dans sa main. Cette fois, le doute n’était plus permis quant au destinaire de la missive. Etonné par son propre geste, l’aîné des Potter esquissa un mouvement pour arrêter la jeune fille dans son action. Mais lorsqu’il effleura du bout des doigts le poignet de sa cousine, il se ravisa, jugeant que dans l’instant présent, il n’était pas censé faire ce qu’il y avait de mieux pour Ted. A vrai dire, il ne savait pas vraiment ce que Vic’ attendait de lui. Il n’était pas Abi, il ne pouvait s’étendre en de grandes démonstrations de compassion ou d’affection sous peine de voir sa virilité en prendre un coup !^^ Néanmoins, il se devait d’apporter une réponse. Après avoir longuement hésité, James finit par poser une main sur l’épaule de sa cousine, espérant lui témoigner ainsi, un peu de son soutien.

-Ted ne m’a rien dit, il ne répond plus à mes lettres depuis quelques temps... Abi ne m’a rien dit non plus..., murmura-t-il, la voix légèrement enrouée, un peu inquiet à l’idée de ne pas employer les bons mots. Je ne porterai aucun jugement, je n’ai pas à le faire, ça vous regarde tous les deux. Mais je ne peux pas te laisser dire que tu as foutu quatre ans de ta vie en l’air ! Certaines choses passent, c’est dans l’ordre des choses ! Peut-être que tu as juste besoin de temps, peut-être qu’en quatre ans, tu n’as pas eu le temps de prendre suffisament de recul sur tout ça, peut-être que tu ne t’attendais pas à ce que ça te mène là ou en tout cas pas si vite !

James marqua une pause, fixant anxieusement sa cousine, décidemment persuadé du fait que chacun de ses mots agravaient encore davantage la situation.

-Je sais que tu es notre aînée à tous, et que tu te crois adulte, en tout cas plus que nous. Mais tu n’as que dix-sept ans ! Si tu lui dis non aujourd’hui, tu ne lui dis pas non définitivement ! Tu as la vie devant toi et lui aussi ! Evidemment, il sera déçu, évidemment, Abi le sera aussi ! Peut-être qu’ils ne comprendront pas ! Mais tu n’arriveras à faire semblant que quelques mois, quelques années tout au plus ! Et après, il te restera quoi ?

Convaincu que c’était définitivement la fin pour lui, que Victoire allait l’inonder d’insultes et s’enfuir pour raconter la scène à Abigaël, il prit tout de même une grande inspiration et laissa échapper ce qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir dire un jour :

-Si tu veux, je peux parler à Ted...…

La belle Victoire fut plus que surprise de sentir la main de James lui effleurer le poignet, alors qu'en quinze ans, leurs seuls contacts physiques avaient été accompagnés de "Passe-moi le sel" et "Donne-ça à Machin". James avait l'air mal à l'aise, peut-être même autant qu'elle-même, et après tout comment pourrait-elle lui en tenir rigueur ? Vic' venait de déballer les plus grandes lignes de sa vie amoureuse à un garçon à qui elle n'avait même pas penséà souhaiter l'anniversaire, à peine deux semaines auparavant. Et pourtant, loin de se comporter comme le pire des imbéciles, autrement dit comme à son habitude, le jeune Potter faisait preuve d'une compréhension presque trop poussée. Malgré tout, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de s'attendre à voir surgir tous les "amis" de son cousin, hilares et munis du compte-rendu détaillé de leur conversation pour pouvoir l'afficher à travers tout le Château.

Et pourtant, la main qui se posa de manière un peu gauche sur son épaule n'avait rien de coupable, et lorsque Victoire leva les yeux vers James, pour découvrir à quel point il avait grandi sans qu'elle y prête la moindre attention, ce fut avec une méfiance largement amoindrie à l'égard de son cousin.

Vic' écouta James avec attention, en réalisant non sans stupéfaction que malgré son immaturité évidente et son trop-plein de narcissisme, il était bien loin d'être stupide. Elle se trouvait renvoyée face à ses propres doutes au point que, l'espace d'une seconde, la fille de Fleur fut tentée de faire brusquement demi-tour pour retourner dans son Dortoir, réduire sa lettre en bouillie et s'enfouir sous ses couvertures, pour n'en ressortir qu'une fois l'orage passé... peut être jamais, donc. Mais Princeps s'imptientait, James la pressait de se montrer plus raisonnable qu'elle pourrait jamais l'être en digne fille de Fleur Delacour... Les mains tremblantes, la jeune fille baissa la tête et cacheta lentement son enveloppe, puis l'attacha non sans peine à la patte du volatile, la tête pleine des phrases que James lui assenait sans pause, mais non sans raison. Fleur elle-même ne s'était mariée qu'à vingt ans, après tout.
Comme au ralenti, elle se détourna du jeune homme, se dirigea vers la fenêtre aux multiples vitraux situés derrière elle, l'ouvrit d'un coup de baguette magique... et s'arrêta net en entendant James prononcer le nom de Ted, en lui proposant son aide. Décidément, son cousin devait avoir parfaitement conscience de sa détresse pour se montrer si... humain.

- Non, James, je... c'est gentil, vraiment, je n'aurais jamais pensé que tu... Je préfère que ça reste entre lui et moi, fit-elle en le regardant dans les yeux, avant de laisser son hibou prendre son envol.

Elle ne regretterait pas ce geste, décida-t-elle, et James avait mille fois raison : elle ne saurait comment s'imposer un mensonge plus gros qu'elle en faisant semblant d'avoir choisi son avenir, au lieu d'admettre qu'elle avait agi comme une adolescente paniquée. "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans..." Razz

.

En revenant vers son cousin, le coeur étrangement plus léger qu'à sa sortie du Dortoir, elle vit passer le méprisable Justin Finnigan qui comme à son habitude affichait un sourire satisfait. Les retombées de ses derniers exploits, quels qu'ils fussent, ne tarderaient pas à se faire connaître de la jeune sorcière, elle en avait la certitude. Pour l'heure elle se contenta de sourire timidement à son cousin et à le gratifier d'une très brève, mais non moins existante, étreinte en guise de remerciement. Préférant changer de sujet aussi vite que possible, Victoire désigna la cape de James et la carte encore animée d'un mouvement de tête :

- Tu t'ennuies au point de t'inventer des missions secrètes ? demanda-t-elle avec un petit sourire à l'adresse du jeune Potter.

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Décidemment, Merlin semblait avoir décidé de placer cette journée sous le signe de l’étrange et de l’inhabituel ! L’apparition suspecte, sur la Carte du Maraudeur, de Minerva McGonagall, loin de son bureau, et en compagnie de Josh Caldwell aurait dû mettre la puce à l’oreille de James ! Mais celui-ci avait depuis longtemps oublié ce pourquoi il se trouvait dans ce couloir en ce samedi matin qui aurait pourtant dû l’éloigner au maximum des salles de cours. Toute son attention était en réalité monopolisée par chacun des gestes de sa cousine qui, les mains tremblantes, semblait finalement résolue à envoyer la lettre et la bague puisqu’elle se dirigeait à présent vers la fenêtre la plus proche pour laisser Princeps s’envoler vers Londres et transmettre la si cruelle nouvelle. Non sans un pincement au cœur, l’aîné des Potter tenta d’imaginer la réaction de Ted lorsqu’il trouverait le bijou et les quelques lignes de celle qu’il avait sûrement présenté à tout le monde depuis quelques jours comme sa fiancée. Le jeune Lupin avait connu nombre de moments difficiles dans sa vie, principalement dûs à la perte de ses parents qu’il n’avait pour ainsi dire pas connu. James en savait quelque chose pour l’avoir souvent entendu évoquer avec tristesse le souvenir de Remus et de Nimphadora. A vrai dire, le Gryffondor ne se souvenait pas d’avoir vu son ami plus heureux que lorsqu’il était en présence de Victoire, il lui fallait l’admettre, bien qu’il n’ait pas toujours vu cette relation d’un très bon œil. De ce fait, il était aisé d’imaginer la douleur qu’il resentirait face à ce brusque revirement de situation qu’il ne comprendrait probablement pas. S’il n’avait pas croisé sa cousine en cette matinée de janvier, s’il n’avait pas vu son air accablé, si elle ne lui avait pas faire part de ses doutes et de ses inquiétudes, l’aîné des Potter se serait sûrement senti révolté face à ce comportement qu’il aurait apparenté à un égoïsme profond. Mais Victoire était perdue ; comment lui reprocher quoi que ce soit ?

Plongé dans ses pensées, James ne put réprimer un violent sursaut lorsqu’il sentit les bras de sa cousine l’entourer le temps d’une brève étreinte. Mal à l’aise, il n’y répondit pas vraiment, restant de marbre, pris de court par cette démonstration d’affection – ou tout du moins, de reconnaissance – la première en quinze ans de vie commune. Ne sachant trop quoi dire, le Gryffondor fut soulagé d’entendre la jeune fille mettre fin à cet échange pour le moins gênant en déclinant sa proposition. Puisque c’était ce qu’elle souhaitait, il n’irait pas parler à Ted et en un sens, il jugeait cela préférable. Bien sûr, le jeune Lupin ne tarderait pas à avoir besoin d’un ami ! Mais James ne jugerait sûrement pas utile de lui relater cet épisode pour le moins étrange. Il ne savait même pas s’il en parlerait à Abi. Il était évident que dès le lendemain, Victoire se remontrerait hautaine et méprisante et leur petit jeu du chat et de la souris reprendrait probablement. Le jeune homme ne savait pas ce qu’il devait penser. Avec le temps, il avait appris une chose : dans certains cas, mieux valait ne rien penser du tout !^^

Lorsque sa cousine le questionna dans un sourire – oui, un sourire ! – le jeune Potter sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine. Effectivement, on ne pouvait pas dire qu’il se soit montré très discret ! Pliant rapidemment la carte sans pour autant l’effacer totalement, James ressera sa cape d’invisibilité sous son bras, affichant un air gêné. Devait-il confier à Victoire ses propres inquiétudes et autres soupçons ? Il ne savait pas s’il pouvait vraiment faire confiance à sa cousine et surtout, il doutait vraiment du fait qu’elle le prenne au sérieux. Mais elle lui avait fait part d’un petit bout de son existence. Aussi se devait-il, probablement, de faire de même ! Il finit donc par répondre, d’un ton hésitant :

-Eh bien;... En fait... En sortant la carte ce matin, j’ai vu que le Professeur McGonagall était dans le bureau de Caldwell et... je voulais tenter de savoir ce qu’ils se disaient ! Tu ne trouves pas bizarre, toi, qu’un auror délaisse son poste au ministère pour venir nous faire cours ? Je suis sûr que mon père est derrière tout ça ! Il se trame quelque chose... Qu’est-ce que tu en penses, toi ?

Ne se souciant plus le moins du monde de subir les moqueries ou l’hilarité de Victoire, James était perdu dans ses pensées, presque à l’aise en présence de sa cousine. D’un ton lointain, presque absent, il marmona :

-Est-ce que tu as croisé Albus ces derniers temps ?

A en voir l'expression de James, Victoire était de moins en moins sûre d'avoir bien interprété les paroles de son cousin, et se surprit à vouloir se retourner pour voir Princeps disparaître parmi les nuages. Mais une telle idée la ferait forcément fondre en larmes, se dit-elle, et elle se résolut à rester fermement plantée face à son cousin, et à s'intéresser à tout l'attirail que le jeune Potter tenait serré contre lui.

Connaissant James - n'était-il pas le digne fils d'Harry Potter ? - il ne pouvait s'agir que d'une envie irrépressible d'aller surprendre une conversation quelque part dans le château, de préférence quelque chose qui puisse faire apparaître son nom dans la Salle des Trophées. De fil en aiguille, d'ailleurs, Vic' se surprit à imaginer ses propres initiales gravées en lettres d'or devant les yeux émerveillés de générations de petits étudiants, et réprima un rire nerveux en réalisant qu'elle et James étaient décidément bien trop semblables. Il était tout à fait possible que les soupçons de son cousin ne soient absolument pas fondés, et qu'il ait un peu trop tendance à chercher le danger ou le mystère un peu partout - s'il ne sortait pas avec Abi, pensa la jeune fille, elle aurait mis sa main à couper qu'un tel comportement relevait d'une envie insurmontable d'impressionner la petite Emer Owen pour détourner son attention de Finnigan. Mais, là où James voyait des intrigues, Victoire, elle, s'inventait des histoires à l'eau-de-rose en permanence... ^^

Cependant, force lui était d'admettre que les questions du jeune Potter pouvaient aussi bien avoir un sens, quel qu'il fût. Ce ne serait pas la première fois qu'un membre du ministère s'introduirait dans le Château avec pour mission d'observer, surveiller, rapporter, voire enrôler les élèves, et l'Histoire de Poudlard ne pouvait être plus formelle qu'elle ne l'était déjà à ce sujet. Harry n'avait pas dû se priver en racontant ses aventures à ses enfants, et à voir le regard presque fasciné que prenait James lorsqu'il partait dans de telles suppositions, il devait déjà se voir à l'action avec deux accolytes, peut-être Owen et Albus, d'ailleurs.

- C'est peut-être beaucoup dire, James, tu ne peux pas t'avancer aussi loin en émettant l'hypothèse que le Ministère surveille le Château... vraiment, ça me paraît démesuré, commença-t-elle, sourcils froncés. A moins que ce ne soit le Professeur McGonagall, l'auteur de cette arrivée ? Est ce qu'elle aurait un motif quelconque pour faire venir une garde rapprochée, si je puis dire ?

Laisser son esprit s'imprégner de problèmes aussi graves, et pourtant aussi lointains, empêchait au moins Victoire de se laisser obnubiler et abattre par la vision d'un Ted abasourdi devant une lettre bien trop brève pour être admissible.

- Harry n'aurait pas envoyé un seul Auror, de toute manière, le connaissant... Il a pu constater que c'était rarement suffisant, et il est bien trop prévoyant pour prendre des initiatives aussi vagues.

Victoire et James étaient toujours face à face, et pourtant il était difficile de dire s'ils échangeaient un réel dialogue ou si chacun étalait ses plans devant soi pour y voir plus clair. Aussi eut-elle comme un sursaut lorsque James lui parla de son frère, et la jeune fille pouvait légitimement se demander si la question lui était adressée : après tout, elle n'avait prêté attention à James que parce qu'il était jusqu'à présent l'être le plus horripilant du monde, mais de là à garder un oeil sur tous ses cousins...

- Qu'est ce que vient faire Albus dans cette conversation ? fit-elle, perplexe.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

James s’attendait à ce que Victoire n’adhère pas le moins du monde à sa vision des choses. Aussi, il ne fut pas surpris lorsqu’elle tenta de le raisonner en soulevant le caractère démesuré de ses propos. Il était vrai que le Gryffondor n’avait aucune base concrète pour soutenir son opinion et pas le moindre exmple pour l’étayer. Mais il restait au fond de lui cette forme d’intuition qu’il ne pouvait véritablement expliquer, comme si quelqu’un se tenait sans cesse derrière lui et lui dictait la marche à suivre. D’ailleurs, c’était sans nul doute ce qui l’avait poussé à décider, le matin même, de se munir de sa cape d’invisibilité dans l’espoir de surprendre une étrange conversation. Face à cette sensation, deux explications rationnelles s’imposaient à son esprit : soit sa capacité de déduction et sa qualité de fin observateur étaient plus développées que ce qu’il avait imaginé ; soit il entamait une lente chute dans le gouffre de la folie, poussé par une forme aigue de paranoïa, sûrement déclenchée par l’écoute abusive des récits héroïques de son père. Priant Merlin pour que la première des deux hypothèses s’avère être la bonne, James prêta tout de même une oreille attentive à l’argumentaire de Victoire, bien trop content de pouvoir partager sa pensée avec sa cousine pour se refuser à l’écouter. Dans le fond, elle n’avait pas tout à fait tort. L’expérience de Harry Potter ne pouvait être à l’origine de l’arrivée d’un seul auror mais de toute une équipe, ce qui n’était pas encore le cas ! Peut-être qu’en définitive, Joshua Caldwell n’était pas un héro venu les arracher aux griffes de forces du mal mais un simple auror raté dont la carrière aurait pris fin suite au mécontentement de son chef.

Perplexe, James fit quelques pas pour venir s’appuyer sur le mur le plus proche, plongé dans de profondes réflexions qui ne lui permettaient pourtant pas de trouver le fin mot de cette histoire. C’est alors qu’il se souvint du sentiment d’exaltation qui l’avait envahi à l’idée de surprendre cette fameuse conversation privée. Semblant retrouver espoir, il déplia la carte du Maraudeur d’un geste brusque, chercher des yeux les petits points mouvants qui l’intéressait. Si Caldwell et la directrice étaient encore ensemble, l’aîné des Potter n’aurait qu’à proposer à Victoire de se joindre à lui ! Ils iraient tout deux, sous la cape d’invisibilité, jusqu’au deuxième étage et la jeune fille changerait sûrement d’opinion quant aux soupçons de son cousin ! Seulement voilà, Josh Caldwell était bien dans son bureau mais McGonagall, elle, avait rejoint la tour directoriale durant le bref échange des deux adolescents. Retenant un juron à l’attention de Merlin, James grogna : « Méfaits accomplis », avant de fourrer précipitamment la carte dans sa poche.

-Tu as sûrement raison, marmona-t-il, s’avouant vaincu faute d’arguments. Peut-être que cette arrivée n’est qu’une pure coïncidence ! De toute façon, si quelque chose se prépare, j’imagine que nous en serons les premiers informés, par le biais de la gazette du sorcier. Quant à l’Ordre du Phénix, si les choses bougent, j’imagine que nous le saurons par...…

James s’interrompit dans sa phrase, le nom de Ted se perdant dans le fond de sa gorge en une espèce de grognement incompréhensible. Victoire était loin d’être idiote ; le mal était fait. Mais mieux valait ne pas insister davantage ! Aussi, le sujet « Albus » s’annonça particulièrement salvateur dans cette situation critique.

-Je trouve qu’Albus m’évite, enfin je veux dire plus encore que d’habitude ! Il est sans cesse avec McMillan, Seeds et les autres et les rares fois où nous nous parlons, il en profite pour m’accabler de reproches ! Selon lui, je ne m’intéresse pas suffisament à ma famille, je passe plus de temps avec Abi ou Leslie qu’avec lui ! En fait, je crois plutôt que ce qu’il veut, c’est ça !

A ces mots, James brandit la carte du maraudeur et la cape d’invisibilité.

-Il estime que ça lui revient autant qu'à moi. Je savais qu’il était jaloux, mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là ! Je le trouve vraiment bizarre et je n’aime pas l’influence qu’ont les Poufsouffle et les Serpentard sur lui.

James s’interrompit un instant, l’air songeur, avant de reprendre :

-Je ne pense pas que ça ait un véritable rapport avec tout ça, en fait. Il est juste encore plus exécrable que d’habitude, je ne crois pas que ça veuille dire grand chose, tout compte fait !

Victoire sentit son coeur faire un bond douloureux dans sa poitrine alors que James, perdu dans ses pensées et surtout dans ses plans un peu surréalistes, commençait déjà à évoquer l'Ordre du Phénix et surtout, celui qui jusqu'à maintenant avait toujours tenu la "cousinerie" Weasley/Potter au courant des moindres faits et gestes de l'Ordre : Teddy.

Elle ferma les yeux, et mit quelques secondes à retrouver une expression impassible. Lorsqu'elle les rouvrit ce fut pour voir James se ressaisir à une vitesse impressionante, alors que sa voix s'était fondue en un borognyme sans inflexion pour éviter à tout prix de prononcer explicitement le nom du jeune Lupin. Déjà, son cousin commençait à lui parler d'Albus, à se plaindre de son comportement et de ses nouvelles fréquentations - Victoire n'avait rien à redire à McMillan, qu'elle avait toujours trouvé physiquement à son goût. ^^ A moins que James ne parle de sa soeur, Lily, auquel cas la jeune sorcière devait bien admettre qu'elle ne connaissait que son prénom. Et son visage, bien sûr, qu'elle avait toujours vu comme particulièrement beau, mais malheureusement pas assez maquillé. Quoique comparée à Owen, Lily McMillan n'avait l'air de faire aucun gâchis, bien entendu.
Quant à la jeune américaine dont James venait de lui rappeler l'existence, Emily Seeds, elle ne l'avait aperçue qu'à quelques reprises pendant leurs rares séances d'études communes à la Bibliothèque et Vic' la connaissait tout juste assez pour savoir qu'elle venait de Louisiane et qu'elle avait une soeur aînée de l'âge de la fille de Fleur, à Poudlard également. D'ailleurs, il lui semblait bien que la pauvre aînée d'Emily avait un prénom presque aussi improbable que celui d'Owen, peut-être Florida, ou Dakota Seeds. Peu importait aux yeux de Victoire, qui se contenta de hausser les épaules en considérant qu'il était probablement bon pour Albus de se faire des amis en dehors du cercle d'admirateurs de son frère aîné à l'ego titanesque.

- Je suis persuadée qu'il essaye juste de sortir de ton ombre, figure-toi qu'elle doit bien atteindre la taille du Royaume Uni, répondit-elle à James en songeant que la sienne devait bien englober toute l'Europe. Qu'est ce que tu veux, c'est comme Diane et Daphné, elles m'ont vue tout réussir depuis mon enfance et tous les regards convergent vers moi, même au sein de la famille. A mes yeux c'est la moindre des choses, bien sûr, continua-t-elle, mais elles ne peuvent pas s'empêcher d'être insupportables, tout ça parce qu'elles ne sont pas capables d'avoir une identité quelconque... je détesterais avoir une jumelle.

Certes, cette conversation n'avait pas été commencée pour lui permettre de tout faire tourner autour d'elle, mais Vicky n'en appréciait pas moins de profiter un peu de l'attention de son cousin. Elle se reprit vite, pourtant, et fronça les sourcils en jetant un oeil critique à la cape et à la carte que James lui montra, comme excédé.

- A propos d'Abi et Owen, il n'a pas tort... reprit-elle, pour quand même entrer à nouveau dans le vif du sujet : d'ailleurs, j'ignorais qu'il traînait avec les Serpentard. C'est peut-être plus qu'une crise d'adolescence, en fait...

Comme perdue dans ses pensées, la belle sorcière marqua un temps d'arrêt, mais la contemplation du plafond ne lui apporta aucune réponse, bien entendu.

- Ca fait combien de temps, qu'il est comme ça ?

Il n'était plus question de se faire passer pour quelqu'un d'altruiste, considéra Victoire, tout le monde, James le premier, savait bien qu'elle faisait attention à elle-même en priorité. Et aux autres s'il lui restait un peu de temps libre ! Wink

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Manifestement, Victoire resterait toujours Victoire, de façon totalement immuable, songea James, mi-irrité, mi-amusé. Il fallait croire que la jeune fille avait épuisé son quotat de doute – qui ne devait pas s’élever à plus d’une ou deux minutes quotidiennes. Elle semblait décidemment bien incapable de ne pas ramener la conversation autour de sa petite personne et avait probablement déployé des efforts surhumains pour accorder à ce sujet toute l’attention qu’il méritait de part sa gravité. Cependant, l’aîné des Potter pouvait-il décemment lui en tenir rigueur ?! Après tout, en jetant la cape d’invisibilité sur ses épaules ce matin-là, n’avait-il pas d’abord songé à l’aspect valorisant d’une possible découverte plutôt qu’aux conséquences d’un éventuel retour des forces du mal ? Souvent, le Gryffondor s’était demandé ce qu’il ferait s’il se trouvait confronté un jour aux mêmes obstacles et aux mêmes responsabilités que son père ! En réalité, il avait souvent espéré obtenir un jour une occasion de faire ses preuves, à son tour. Mais il lui fallait bien admettre que cela n’était pas pour le plaisir de se battre ou de se sacrifier pour les autres (mourir pour sauver un Scorpius Malefoy ne le tentait pas vraiment) mais plutôt pour voir son nom inscrit dans la salle des trophées, au-dessus de tous les autres avec la mention : « Service rendus à l’école » !

Les intentions de Victoire, elles, semblaient être tout autre. Son seul but dans la vie semblait d’être la plus belle fille de l’école et plus encore !

*Miss Poudlard puis Miss Royaume-Uni et peut-être Miss Monde, un jour ! Quoiqu'il en soit, le concours de Miss Moi, elle l'a déjà remporté haut la main ! Razz

*

Cette pensée arracha un sourire amusé à James. Cette coûtume moldue un peu étrange, il l’avait découvert grâce à Leslie et ses fréquentations moldues. Pour se venger de sa rencontre avec Jake Coleman, il avait souvent imaginé la chambre du jeune américain tapissée des photos bêtement inanimée de cette floppée de filles dont il rêvait probablement nuit et jour pendant que l’aîné des Potter, lui, se pavanait fièrement, Abigaël à son bras. Il suffit au Gryffondor de se figurer la scène et la jalousie sans borne de Coleman pour sentir son moral remonter en flèches et oublier totalement ses plans de « sauvetage de l’Humanité » alors que Victoire continuait de déblatérer nombre d’inepties à propos de ses sœurs. Quoique le jeune Potter la comprenait un peu bien qu’il n’aurait jamais cru que cela puisse arriver un jour. Finalement, la principale raison de leurs fréquentes disputes était sans nul doute leur désir commun de vouloir parler d’eux qui ne pouvait être assouvi au même moment. Autant d’égo dans une seule relation, même familiale, cela ne pouvait pas fonctionner !

-C’est exactement pareil avec Albus ! aquiesa James. Il est sans arrêt en train de se plaindre, de vérifier que je n’ai pas plus de choses que lui, que les parents ne me font pas de faveur ! Il dit que je me désintéresse de ma famille mais la vérité, c’est qu’à chaque fois qu’il me voit avec Abi, il pâlit de jalousie ! Au moins, je n’ai pas ce problème avec Lily ; en grandissant, elle serait presque supportable si elle ne parlait pas de toi toute la journée !

A ces mots, James lança à sa cousine un regard de reproche qui n’en était pas vraiment un puisqu’il se solda d’un sourire en coin. L’aîné des Potter était moins affecté par le fait que Lily se détourne de lui que par l’indifférence et les reproches d’Albus. Après tout, Lily était une fillette de dix ans, il était normal qu’elle cherche un modèle féminin, avant tout. Evidemment, il aurait préféré que son choix sur porte sur Abigaël plutôt que sur Victoire mais après tout, il n’avait pas son mot à dire. Et puis, en définitive, sa cousine était surperficielle, certes, mais étonnamment intelligente. Il n’y avait plus qu’à espérer que Lily ne prenne que le bon ! Razz

Recentrant son intérêt sur la conversation, James eut une moue dubitative lorsque Victoire évoqua une possible crise de l’adolescence. Pour ce genre de choses, il fallait avoir un minimum de caractère et un désir d’affirmer son identité. Albus n’avait ni l’un ni l’autre. Peut-être avait-il simplement le QI d’un troll des montagnes et qu’il valait mieux ne pas insister !

-Je ne sais pas, depuis les vacances de noël, je dirai... répondit-il d’un ton vague. Peut-être un peu plus tard...

L'évocation de Lily fit naître un rire cristallin, à la fois amusé et fier, dans la gorge de Victoire : elle ne se lassait pas d'observer la cadette de James s'efforcer de ressembler à sa grande cousine, en envoyant paître Albus et en se mettant à porter les talons de Ginny dès que cette dernière avait le dos tourné. Vraiment, Vic' adorait ce mètre trente d'énergie débordante et de sourires enchanteurs, qui grâce à sa frimousse constellée de tâches de rousseur allait bientôt faire tomber les garçons comme des mouches. Alors, l'exaspération de James avait tout intérêt à être mêlée à cette pointe de malice que Vicky voyait perler au coin des lèvres de son cousin : Lily n'avait pas seulement pris du côté purement superficiel de sa cousine, mais développait de plus en plus la même acuité d'esprit, au plus grand bonheur de ses proches.

Elle se força néanmoins à se focaliser sur le sujet principal, et peut-être inquiétant, de leur conversation qui fort heureusement avait assez dérivé pour empêcher Victoire de se rememorer les dernières et cauchemardesques heures qui avaient précédé cette rencontre fortuite : Albus.

- Tu crois qu'il est jaloux de toi et Abi ? commença-t-elle, perplexe. Qu'il ait une fâcheuse tendance à envier systématiquement tout ce que tu possèdes ou obtiens, je veux bien le croire, mais très sincèrement je pense qu'il a bien mieux à faire que de vous observer !

Elle marqua une pause, hésitant à continuer puis se lança néanmoins : après tout James n'était pas un gamin, et il devait savoir que son frère grandissait, lui aussi. Le problème résidait plutôt dans la qualité de ses fréquentations.

- Regarde Seeds, James, elle est beaucoup plus intéressante à regarder qu'Abi et toi en pleines démonstrations d'affection ! Et Lily McMillan, tu ne l'as probablement jamais bien observée, mais elle est superbe - enfin, elle le serait encore plus avec une pointe de mascara, mais ce que j'en dis... Quant à Miller, cette fille est absolument fascinante, elle a failli me détrôner auprès de Kev... auprès de certains, fit-elle, en se sentant légèrement rougir. Cette Emily est en permanence en train de "bavarder", et j'insiste sur les guillemets, avec Miller et à mon avis elle sait bien à quel point Albus ferait tout pour qu'elle lui accorde ne serait-ce qu'un déjeuner en tête à tête dans la Grande Salle.

Elle reprit son souffle, secoua ses longs cheveux roux sans pour une fois prêter attention aux sifflements admiratifs dont la gratifièrent quelques garçons les dépassant dans le couloir, et attendit la réaction de James non sans une certaine appréhension. Peut-être qu'autant d'informations balancées d'un seul coup allaient achever le jeune Potter, qui n'était sûrement pas assez au courant des ragots de l'école pour se douter des centres d'intérêt d'Albus.

- Et comme par hasard il a changé un peu après Noël... ouvre les yeux, je suis sûre que ça date de l'arrivée des soeurs Seeds à l'école.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Le point de vue féminin que lui présentait Victoire paraissait des plus étranges aux yeux de James. En effet, celui-ci avait toujours vu son frère comme un enfant totalement immature qui jalousait tout de lui et rêvait secrètement de l’égaler un jour. Se pouvait-il que les ambitions de son cadet soit plus démesurées que cela et que son vœu le plus cher ne soit pas de prendre exemple sur son aîné mais de le supplanter ? Vexé et amer, le Gryffondor serra les poings qu’il enfonça au fond de ses poches, finalement agacé par cette conversation. Il était impossible qu’Albus trouve un quelconque intérêt à Emily Seeds ou à Lily McMillan. Elles étaient absoluement superbes, il fallait bien l’avouer ! Mais son frère n’avait que douze ans et se cachait encore trop souvent derrière sa mère pour trouver ne serait-ce qu’une seule femme au monde qui soit plus intéressante à ses yeux que Ginny ! ( Razz

) Levant les yeux au ciel comme pour se persuader lui-même de la bêtise du raisonnement de sa cousine, James fut néanmoins interrompu dans ses réflexions par la vision du visage rougissant de Victoire. Quiconque connaissait suffisament l’aîné des Potter savait pertinemment qu’il était aisé de le détourner d’une conversation, même très sérieuse, surtout lorsqu’il y avait là matière à se moquer de quelqu’un. Alors qu’un rictus moqueur de dessinait au coin de ses lèvres, il s’exclama tout en adoptant un air dégoûté que sa cousine ne connaissait que trop :

-Ne me dis pas que… Kevin McMillan ! Quelle horreur ! Mônsieur le rat de bibliothèque à peine capable de tenir sur un balai ! Qu’est-ce que tu pouvais bien lui trouver ? On dit que Miller l’a plaqué, ce n’est pas très étonnant ! Elle était trop bien pour lui !

Sur ces bonnes paroles, James se raisonna, au prix de grands efforts, pour effacer de son esprit l’image de la « fascinante » Haley Miller pour recentrer son intérêt sur le sujet qui les préocuppait depuis déjà quelques minutes. Le raisonnement de Victoire lui paraissait vraiment douteux. Il ne connaissait que très peu Emily Seeds et seulement pour l’avoir aperçue quelques fois au détour d’un couloir. Le fait qu’ils soient tous deux préfets les avaient amenés à discuter quelques rares fois mais rien qui ne sortent de leurs fonctions. En revanche, c’est avec un réel plaisir qu’il retrouvait Louisiana sur le terrain de Quidditch depuis que la jeune américaine avait été nommée capitaine. Il n’avait jamais rien eu à lui reprocher et la trouvait plutôt sympathique bien que son accent américain soit difficile à décrypter. Vraiment, s’il avait eu à porter des soupçons sur certains élèves de l’école, les sœurs Seeds auraient été les dernières sur qui son regard ce serait porté. Observant Victoire d’un air soupçonneux, James finit par renchérir :

-Tu dis ça parce que tu es jalouse ! Elles sont toutes les deux jolies et brillantes, tu n’aimerais pas qu’elles te fassent de l’ombre ! Surtout que les autres ont une fâcheuse tendance à te confondre avec Louisiana ! Je ne connais pas trop Emily mais sa sœur est capitaine de notre équipe et je la trouve très sympathique ! Je ne vois pas quel intérêt elles auraient à essayer d’influencer Albus !

Perdu dans ses pensées, James marqua une pause durant laquelle son regard sembla lointain. Enfin, il revint à la réalité, un sourire au coin des lèvres.

-Franchement, si quelque manipulateur ou autre personne mal intentionnée se cachait parmi nous, j’aurais bien du mal à imaginer que cela puisse être une fille ! s’exclama-t-il, cachant difficilement son amusement avant de reprendre un air sérieux, craignant la tempête qui pourrait bien suivre ces propos. Enfin, sans vouloir te vexer !

Non, James n'avait absolument pas miraculeusement changé pendant la nuit pour devenir un être serviable, compatissant et avenant, réalisa Victoire en sentant ses nerfs lui envoyer des messages désespérés pour qu'elle donne enfin à ce gamin arrogant et imbu de lui-même ce qu'il méritait. Car non content de critiquer toute la théorie de Vic', qui certes ne connaissait pas personnellement les soeurs Seeds mais dont l'instinct lui dictait qu'Emily n'apporterait rien de bon à Albus, il se plaisait à rire d'une de ses conquêtes passées alors que lui-même n'avait appris le sens du mot "fille" que deux mois auparavant. Il était bien évident que James ne s'était pas montré supportable avec elle parce qu'il s'inquiétait pour elle suite au lent déclin de sa relation avec Ted, mais tout bonnement dans le but puéril de pouvoir la rabaisser avec un peu plus d'intensité une fois que Vicky lui aurait accordé sa confiance. Ce que, se rendit-elle compte avec une grimace d'auto-exaspération, elle avait fini par faire au bout de cinq minutes de conversation à peine.

- Qu'est ce que tu as contre Kevin, enfin, James ? J'avais treize ans ! Ce n'est pas toi qui vas critiquer mes fréquentations, tu as vu la tête d'Owen, avec qui Abi et moi étions persuadées que tu allais sortir avant cette histoire débile de philtre d'amour ? Tu deviens pathétique, asséna-t-elle à son cousin en réalisant à quel point cette discussion à la base parfaitement neutre risquait de finir en ouragan.

Victoire croisa les bras et se dressa de toute sa hauteur, en regrettant de n'avoir cette fois pas mis de talons. James n'avait aucune raison de penser comme elle, bien sûr ! Il se pavanait au bras d'une des plus belles filles du Collège, Abigaël Delacour, et avait depuis quelque temps un succès fou auprès de ces dames lorsqu'il en rajoutait à l'indiscutable montée de l'Equipe de Quidditch de Gryffondor dans la compétition entre toutes les Maisons. Evidemment, il ne pouvait que trouver cette Louisiana sympathique, puisqu'elle était son Capitaine ! Elle ne connaissait rien au Quidditch, pensa Vic' avec une exaspération non dissimulée, elle venait d'une famille de mornes Moldus américains gavés de pretzels et abrutis au baseball ! Et Emily avait dû sourire à l'aînée des Potter une fois dans sa triste existence, tellement qu'il avait décidé de l'innocenter en fermant les yeux sur tout ce qu'elle pouvait faire f aire à ce pauvre Albus !

- Moi, jalouse des Seeds et de Lily ? Arrête, tu es grotesque, je suis beaucoup plus belle et intelligente qu'elles toutes réunies, fit-elle en faisant des efforts considérables pour ne pas hurler, tout en restant persuadée d'être la voix de la vérité. Razz

Je plains tous ceux qui ont trop peu d'exigences esthétiques pour connaître ma réputation et quand même me confondre avec cette Louisiana. Tu ne connais rien à ce dont on est capables quand on veut vraiment quelque chose, mais tu vois, Jamie Chéri, ce que moi je suis capable d'infliger à mes semblables n'est rien comparé à ce que d'autres pourraient faire pour gagner les faveurs d'Albus et t'atteindre plus facilement, et c'est pour ça que ce fichu Auror est en train de parlementer avec McGonagall !!

"Jamie Chéri" n'allait probablement pas aimer entendre ce divin surnom, mais peut-être qu'il n'en écouterait que plus sa théorie, aussi étrange soit-elle, pensa Victoire en tournant déjà le dos à son cousin pour repartir vers sa Salle Commune et pourquoi pas, finir en larmes devant Abigaël.^^

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

En tenant un tel discours, James avait parfaitement conscience de jouer dangeureusement avec les nerfs de sa cousine ! Pour autant, il n’aurait jamais songé qu’elle s’emporterait avec tant de force et de haine pour un débat aussi stupide et sans fond. Perplexe, le jeune Potter l’observait d’un œil à la fois surpris et moqueur, ne comprenant pas réellement pourquoi le sujet « Kevin McMillan » la forçait à se mettre dans un tel état. Après tout, ce n’était qu’un bête type sans importance, un des rares qui n’avaient pas voulu d’elle alors que quelques milliards d’autres attendaient depuis des années qu’elle daigne leur adresser ne serait-ce que quelques petites secondes l’un de ses célèbres regards bleus appréciateurs ! Le Poufsouffle, lui, semblait avoir trouvé mieux ! Etait-ce une raison suffisante pour s’en prendre à cette pauvre Emer-Leslie qui mériterait bientôt le titre de « bouc émissaire n°1 du Royaume-Uni, certifié conforme ! » ? Certainement pas, non ! Et si James avait trouvé la situation amusante jusque là, sa cousine commençait à l’agacer prodigieusement de par sa faculté à mépriser les autres dès que son ego se trouvait menacé ! Il la trouvait d’ailleurs bien peu reconnaissante de la gentillesse et de la compassion dont il avait fait preuve à son égard quelques minutes plus tôt ! (non pas qu’il aurait souhaité qu’elle se prosterne à ses peids mais, tout de même ! Razz

Elle aurait pu se proposer de lui porter son sac pendant une petite semaine ! Wink

)

-C’est toi qui passe ton temps à critiquer et à mépriser tout le monde et c’est moi qui suis pathétique ? Tu t’es regardée ? Dès que les choses ne tournent plus autour de ton nombril tu...

Mais ces efforts étaient vains ! Visiblement, Victoire ne l’écoutait pas, bien trop occupée à déblatérer nombre d’inepties à propos des sœurs Seeds. Elle était décidemment passée experte en l’art du juger les gens qu’elle ne connaissait même pas ! Peut-être que oui, peut-être que la seule chose que James avait échangé avec Emily était un sourire au détour d’un couloir ! Mais la jeune Weasley, elle, n’avait rien échangé du tout ! D’ailleurs, James n’était même pas sûr qu’elle connaisse la définition du mot « échange » puisque sa vision du monde consistait à dire que tout le monde devait l’admirer ou la servir ! Après tant d’années passées à l’observer, l’aîné des Potter pouvait se demander pourquoi il se trouvait avec elle, en ce moment même, au mieux de s’atteler à projet bien plus amusant, avec Leslie, soit l’écriture de « La vie selon Victoire Weasley » ou encore « Un pour moi et tous pour moi ! ».

Décidemment, James ne semblait pas être au bout de ses peines ! Lorsque sa cousine entamma un long monologue sur sa supériorité manifeste face aux autres étudiantes de Poudlard, le Gryffondor se retint de partir sur le champ sans même lui laisser le temps de finir. Sentant la colère le submerger définitivement, il tenta de l’interrompre, parlant en même temps qu’elle :

-C’est toi qui est grotesque avec tes manières de Miss Moi ! Tu n’existes que pour toi et pour le regard que les autres te portent ! Même debout en talons sur tes trois tonnes et demi de maquillage, tu n’arriverais pas à la cheville d’Abigaël ou de Louisiana et le physique n’a absoluement rien à voir avec ça ! Mais ça, ça te dépasse ! Finalement, tu as bien raison de laisser tomber Ted, autant d’ego, ton ego, dans une seule relation ; ça n’aurait pas duré !

Plusieurs choses se produisirent simultanément au point que James perde totalement la notion de la réalité. Alors que ces paroles franchissaient à peine ses lèvres, il les regrettait déjà amèrement, persuadé d’avoir brisé en trois secondes et demi ce qu’il s’était évertué à construire depuis un bon quart d’heure au moins. Au même moment, il prit conscience de la portée des propos de Victoire qui émettait l’hypothèse d’un complot contre lui, un plan dont Albus était probablement l’élément central, la marionnette rêvée. Ne sachant quoi dire ni quoi faire, James resta silencieux et immobile un long moment, regardant sa cousine s’éloigner.

-Victoire, attends ! l’appela-t-il, esquissant un mouvement pour la rejoindre avant de s’interrompre et de donner un grand coup de poing dans le mur. Par tous les caleçons à fleurs de Merlin ! Quel crétin !

La colère de Victoire, probablement pas assez évacuée suite au désastre de ses fiançailles avec Ted, ne parut pas se tarir alors qu'elle tentait de se concentrer sur ses pas rageurs pour ne surtout pas entendre la voix furieuse de James derrière son dos, et encore moins comprendre ce que son cousin lui hurlait à moitié. Peine perdue, constata-t-elle non sans une certaine forme de désespoir, puisque le nom de Ted ne manqua pas de la stopper net dans sa course, alors que, les poings serrés, Victoire ne perdait pas une miette des basses remarques de James crachées comme du venin sur ses regrettées confidences.

Elle ne prêta pas plus d'attention à l'appel de James qu'à sa conscience qui, en nette sous-influence comparée à toute sa hargne, s'évertuait à la rendre tout juste assez civile pour ne pas réduire le jeune Potter en bouillie pour Nifleurs juste au milieu de ce maudit couloir. Elle ignorait encore ce qui, dans cette dernière attaque de James, la mettait le plus hors d'elle : l'expression "laisser tomber", peut-être ? Que pouvait-elle au fait que Ted ait eu l'envie insensée de concrétiser leur union alors même que leur couple battait sérieusement de l'aile ? Qu'était-elle censée faire quant à la panique grandissante qui l'avait paralysée pendant une semaine entière ? A voir la manière dont son cousin gérait ses relations sociales, surtout celle qu'il entretenait avec Owen, il n'aurait de toute évidence pas fait mieux qu'elle s'il avait été à sa place ne serait-ce que cinq maudites minutes.

Ou bien, l'évocation de son ego prétendument démesuré ? James avait-il seulement pensé à détacher ses yeux de son propre nombril, récemment, ou était-il résolumment convaincu, comme tout portait à le croire, que tout être humain méritant un tant soit peu la vie en ce bas monde devait se tenir en orbite autour de lui, lui, et lui uniquement ? Avait-il jamais pensé au degré de lassitude de Ted lorsque, alors que James était encore enfant, il rabattait les oreilles du jeune Lupin avec ses "Moi je", "et moi", "Moi j'ai" et autres variantes ? Ou encore cet amer et terriblement hargneux "ça n'aurait pas duré" ? Qu'en savait-il, alors que son unique relation amoureuse ne datait que de quelques mois, et était évidemment vouée à l'échec ? Comment osait-il prétendre critiquer sa cousine alors que lui-même, absorbé par la contemplation de sa petite personne dans les yeux pleins d'amour d'Abigaël, laissait complètement tomber ses amis et son propre frère, et en oubliait les valeurs qui l'avaient conduit à Gryffondor ?

Enfin, pour quelle ignoble raison prétendait-il vouloir l'arrêter dans sa course alors qu'elle avait toutes les raisons du monde de ne pas le fuir et de lui faire payer tous ses rires sardoniques à cet instant précis ? Vic' se tourna à nouveau vers son cousin, à demi seulement, et lui balança avec toute la rancoeur dont elle était capable,

- Quoi encore ?!

Dans très exactement sept secondes, elle se remettrait en chemin et ne s'arrêterait pas, cette fois, pas même pour donner à James la leçon dont elle rêvait depuis déjà longtemps.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Le front appuyé contre le mur glacé du troisième étage, James s’était avoué vaincu depuis bien longtemps, persuadé que le dialogue était définitivement rompu entre sa cousine et lui. Aussi, il ne put retenir un léger sursaut lorsqu’il entendit la voix sèche et teintée de rancœur de Victoire, résonnant depuis l’autre bout du couloir. Conscient du fait que c’était là sa dernière chance, le Gryffondor ressera sa cape d’invisibilité sous son bras et s’avança à grandes enjambées vers la jeune fille. Arrivé à sa hauteur, il s’interrompit, restant silencieux et interdit quelques minutes, le temps de trouver les mots justes. Ce qu’il avait dit quelques minutes plus tôt, l’aîné des Potter le pensait et ne pouvait, de par le fait, le regretter totalement. Sa cousine était irrémédiablement tournée sur elle-même, y avait-il quelque mal à dénoncer à haute et intelligible voix ce pêcher d’orgueil ? Techniquement, et si l’on se fiait aux théories d’Emer-Leslie Owen Burke sur le sujet, non. Seulement voilà, l’heure n’était pas vraiment aux sermons et encore moins aux disputes ! Pour autant, pas question de s’avouer vaincu et de céder face aux grands airs théâtrals et pathétiques de Victoire !

-Pardonne-moi, je me suis un peu emporté ! déclara-t-il donc, à mi-voix. J’ai dit à voix haute ce que je pensais tout bas, excuse-moi, je n’aurais pas dû !

Voilà le genre de réponses qui pouvait accorder tous les partis ! king

Si l’ego de la fille de Fleur en prenait de nouveau un coup, James déclinerait toute responsabilité en clamant haut et fort qu’il avait tenté de mesurer ses propos et de nuancer son avis, autant d’efforts auxquels Victoire ne pouvait pas prétendre ! Satisfait de son sens de la répartie hors du commun, le jeune homme retint difficilement l’ombre d’un sourire. Il aurait beau déployer tous les efforts du monde, il ne pourrait jamais renier le plaisir sans borne qu’il trouvait dans la moquerie, surtout lorsqu’il s’agissait de faire taire Miss Moi première du nom. Néanmoins, il su se ressaisir pour ne pas laisser le temps à la Serdaigle de déverser sur lui une cascade de larmes et de colère (et Merlin savait combien le regard azur de la jeune fille cachait de ressentiment) ! Se décidant à jouer sa carte maîtresse (à savoir « Non-vraiment-tu-as-rêvé-il-ne-s’est-rien-passé-du-tout-je-n’ai-rien-dit-de-tel »), James reprit la conversation là où ils l’avaient laissé avant que les choses ne s’envenimment.

-Ton raisonnement n’est pas stupide, je suis forcé de l’admettre ! s’exclama-t-il dans un dernier sourire en coin avant de reprendre définitivement un air sérieux. Mais il y a tout de même quelque chose qui m’échappe ! Tu sous-entends que quelqu’un ici chercherait à manipuler Albus dans le simple but de « m’atteindre » ! Mais qu’ai-je donc de plus que les autres qui susciteraient tant d’intérêt ? Je veux dire, mon père était investit d’une véritable mission, c’est différent ! Mais moi, je ne fais pas l’objet de Merlin sait trop quelle prophétie débile et jusqu’à preuve du contraire, la seule cicatrice que je possède remonte à ma dernière chute en balai ! Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait me rendre intéressant aux yeux de quelque personne mal intentionnée !

Cette longue tirade témoignait d’un éclair de lucidité et de sérieux qui traversait l’esprit de James au moment même où il parlait. Les moqueries à l’égard de sa cousine étaient bien loin et avaient été remplacé par un air songeur et quelque peu, il fallait bien l’évouer, inquiet. Après une courte pause, il reprit :

-Je n’ai aucun talent à part celui de faire rire les autres ou de faire le guignol sur un balai ! Je ne suis pas un sorcier particulièrement brillant et je n’ai aucun pouvoir spécifique. Si un quelconque mage noir devait s’intéresser à un membre de la famille, ce serait plutôt sur toi que son choix se porterait, tu ne crois pas ? Tu es plus âgée et sûrement plus mature. Moi, je me fiche totalement de ces histoires de bien, de mal et de guerre ! J’aime juste les raconter parce que ça me rend intéressant ! C’est pas comme si j’étais capable de faire ne serait-ce que le quart de la moitié du commencement de ce que je raconte !

Cette dernière remarque s’accompagna d’un grand éclat de rire, un peu moqueur à l’égard de tous ceux de ses camarades qui étaient suffisament naïfs pour le croire. Vraiment, tout cela lui semblait de moins en moins sérieux. Aucun sorcier brillant et doté de raison ne pouvait juger utile de rallier un vantard un peu poltron à sa cause, même si celui-ci avait hérité du nom le plus célèbre du monde des sorciers !

Toisant son cousin du regard alors qu'il s'avançait vers elle d'un air qui se voulait désolé, Victoire ne bougea pas d'un pouce le tems que James la rejoigne à l'autre bout du couloir. A cet instant précis Princeps devait avoir rejoint les Midlands et s'apprêtait sans doute à franchir les limites de l'agglomération Londonienne, songea-t-elle avec un pincement au coeur. Dans quelques heures Ted ouvrirait sa lettre et... Vic' secoua la tête, refusant obstinément d'imaginer une suite quelconque à cette découverte : dès le lendemain la fureur du jeune Lupin pourrait lui parvenir par hibou, ou peut-être même en personne à Pré-au-Lard et la jeune sorcière préférait ne pas avoir à y faire face. Remettre les tourments à plus tard, tel était son mot d'ordre - mais de la part d'une semi-Vélane élevée par la superficielle Fleur Delacour, cette addiction aux apparences était-elle vraiment surprenante ?

Les basses critiques de son cousin n'étaient peut-être pas délirantes, mais pouvait-on pour autant considérer qu'il était la voix de la sagesse ? Pas vraiment, non. En digne fils d'Harry Potter et Ginny Weasley, James était profondément fier de tout ce qu'il avait pu accomplir (bien que la quasi-totalité de ses "exploits" n'aient eu lieu que dans sa tête), et absolument imbu de lui-même. Tellement qu'il en devenait fier de s'excuser pour toutes les choses ignobles qu'il avait pu adresser à Vicky en s'en sortant avec un niais, "J'ai dit tout haut ce que je pensais tout bas."

- Oh, tu vas voir ce qu... commença-t-elle à marmonner, les poings serrés et la voix déformée par l'indignation, quand James la coupa sans ménagement dans le but manifeste de démonter toute sa théorie.

Cependant, elle se laissa interrompre dans un élan de magnanisme que l'aîné des Potter ne pourrait QUE saluer Razz

, pour écouter les fragiles objections de son cousin. Ainsi donc il arrivait à James de se dévaloriser, constata Vic', bouche bée. Elle-même aurait été foncièrement incapable d'une telle débauche d'auto-critique, elle devait l'admettre - et c'était bien normale, puisqu'elle était parfaite. Wink

James Sirius Potter, guignol sur un balai ? Une image délectable que Victoire prit bien soin de savourer avant de répliquer, non sans une certaine satisfaction de voir que son cousin ne prenait décidément pas les choses sous le bon angle :

- Je sais bien tout ça, Jamie, je n'aurais jamais songé à te considérer comme supérieur à tes petits camarades, et surtout pas à moi !

Malgré la sincérité évidente qui émanait de ces propos, Vic' adressa un furtif clin d'oeil à son cousin accompagné d'un léger éclat de rire, puisque la situation gardait quelque chose d'amusant.

- As-tu déjà pensé à tes biens matériels, cela dit ? Reprit la jeune sorcière, elle-même songeuse.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Face à l’indignation de sa cousine, James se sentait d’humeur particulièrement joyeuse, trop heureux d’être, pour une fois, l’unique centre d’intérêt de Victoire et pas seulement pour lui servir de punching-ball humain sous l’œil moqueur de la moitié des élèves du château ! Non, vraiment, la différence, dans la situation présente, était majeure ! Le Gryffondor était bel et bien un sac de frappe sur pattes mais il fallait enlever à cette image l’hilarité des autres étudiants, amélioration considérable et non négligeable de sa condition ! Razz

La conversation pouvait presque être qualifiée « d’intéressante », donc, puisqu’elle n’était finalement qu’un échange d’opinions presque respectueux entre les deux personnes les plus intelligentes et célèbres de cette école (James arrivant en tête de ce magnifique duo, naturellement Wink

). Les rares petits dérapages qui subsistaient de ça de là n’étaient finalement que la constante d’un dialogue vif et habilement construit entre deux personnes désireuses de trouver le talon d’Achille de l’autre avec pour seule règle de n’en avoir aucune !^^ Il fallait s’appeler James Potter et Victoire Weasley et se livrer une guerre ouverte depuis maintenant quinze ans et deux semaines, avec à son actif quelques larmes et autres saignements de nez pour comprendre la subtile nuance entre conflit et guerre mondiale ! Wink

S’attendant à ce que Vic’ lui saute à la gorge, James recula d’un pas, par peur d’avoir à user de sa force surhumaine (non, pas), intimement liée à sa pratique intensive du Quidditch, pour se défendre et envoyer ainsi sa petite et fragile demi-vélane de cousine voler à travers le couloir (le tout, c’est d’y croire !^^) ! Fort heureusement, il n’eut pas à user de ses muscles surdéveloppés (et bien supérieurs à ceux de Jake Coleman, évidemment, comment pouvez-vous en douter ?) puisque la Serdaigle se contenta de pester contre lui dans sa barbe inexistante pour finalement laisser tomber l’affaire et revenir à un sujet de conversation plus sérieux. A l’entendre user pour la deuxième fois de cet horrible surnom qu’elle avait l’habitude de lui réserver (seul titre « honorifique » dont elle le gratifiait pour le placer un peu plus haut dans la hiérarchie de ses connaissances, quoique à peine au-dessus de Princeps), James se dit qu’en définitive, il aurait préféré avoir à faire un combat moldu dans lequel il aurait été sûr d’avoir le dessus !^^ Tremblant de rage, le Gryffondor répliqua du tac au tac :

-Oh, merci Vicky chérie de faire preuve de tant de clémence et de lucidité à mon égard ! Je te suis à jamais reconnaissant de me rappeller combien je suis médiocre face à ton aura écrasante !

A ces mots, James leva les yeux au ciel dans une attitude agacée, se retenant difficilement de tourner les talons pour regagner fissa la salle commune des Gryffondor. Mais il avait tout intérêt à aller au bout de cette conversation sous peine de le regretter dans quelques semaines si ses rapports avec Albus se détérioraient encore. Après tout, Victoire était sûrement la seule personne avec qui il pouvait évoquer cette question et obtenir une réponse correcte. Il ne fallait pourtant pas qu’elle abuse de sa patience ! Abi était de très bons conseils, elle aussi, et nettement plus apte à conforter l’égo de son petit ami ! Razz

-Mes biens matériels ? demanda-t-il, surpris. Je n’ai rien qui puisse intéresser un potentiel mage noir ! A moins que celui-ci ne projette de fuir l’école sur un Nimbus 2016 après avoir mis en œuvre son plan le plus machiavélique !

A cette pensée, James ne put retenir un nouvel éclat de rire.

-Non vraiment, je n’ai rien. Mon vieux nimbus, un hibou gâteux, le vieux rat malade d’Albus (je lui ai encore « emprunté »), la carte du maraudeur (qui n’est d’aucune utilité si l’on ne sait pas s’en servir) et cette cape d’invisibilité vieille de cent ans au moins. A moins que notre suspect soit un entiker (Leslie dit que ce sont des moldus qui aiment les choses inutiles et anciennes), je doute de lui être d’une quelconque utilité !

Si le surnom que lui avait depuis longtemps attribué Victoire déplaisait tant à James, celui de "Vicky" ne dérangeait pas le moins du monde la jeune fille, qui décida de faire preuve d'un calme olympien en ne répondant pas aux provocations ô combien injustifiées Wink

de son petit cousin (la petitesse étant alors d'ordre purement morale, car du haut de son mètre soixante-quinze ou presque James dépassait largement Vic', et en était de toute évidence très fier). Mais à l'entendre parler de son Nimbus 2016 non sans satisfaction et avec l'air de celui qui n'a rien d'exceptionnel - mis à part un balai dernier cri mis en vente il y avait à peine trois mois au prix de plusieurs centaines de gallions, une cape d'une valeur inestimable et une carte unique au monde -, Victoire ne put retenir un soupir d'agacement. Fallait-il vraiment qu'elle explicite tout à James, de A à Z en passant par la case "Qu'est ce que je t'envie, tu es extraordinaire, vive James Sirius Potter !" ?

- Réfléchis deux secondes, est ce que tu imagines ne serait-ce qu'une seule seconde à la valeur de cette Ecole ? Je ne doute pas que le cours d'Histoire de la Magie de ta seizième semaine de Première Année d'Etudes se soit déroulé en mode sieste pour toi et Owen, mais figure-toi qu'on a dû vous y décrire tout ce qui protège le Château d'une éventuelle intrusion. Et il y a une raison, à ça, Jamie : rien que dans le bureau du Professeur McGonagall, les objets sont d'une ancienneté et d'une valeur telles qu'un mage noir serait capable d'y dénicher de quoi exterminer quatre générations de sorciers en un mois, et ce n'est pas une hyperbole ! C'est là que sont cachés tous les renseignements sur... Tu-sais-qui, finit-elle par articuler avec une grimace.

Vic' s'arrêta, attendant la réaction de son cousin, et se passa la main dans les cheveux d'un air excédé en constatant que l'aîné des enfants Potter la regardait d'un air particulièrement abruti. De toute évidence il ne voyait pas le lien entre ce qui devait être une révélation pour lui étant donné le peu d'attention dont il faisait preuve en classe et ce dont il venait de faire la liste devant Victoire.

- James, James, James. N'importe quel sorcier un tant soit peu mal intentionné et bien organisé aurait tout intérêt à se procurer un outil pour accéder au bureau de McGonagall, ou à n'importe quel endroit du château dont il pourrait tirer profit. N'importe quel imbécile, tant qu'il est méchant, sait bien qu'une action de choc ne peut être faite que vingt ans après... et à l'aide d'une cape d'invisibilité, par exemple...

Sur ce, Victoire tourna les talons et s'éloigna à grands pas, laissant son cousin tourner et retourner ces hypothèses dans sa tête. Elle-même s'était un peu laissée emporter par les causes et les conséquences de ce qu'elle avait cru être une argumentative de bas niveau, et qui s'était révélé devenir une accusation d'une ampleur colossale. Que lui restait-il à faire, à présent que son esprit s'était laissé obnubiler par cette histoire aux proportions titanesques, songea-t-elle alors qu'elle se dirigeait mécaniquement vers sa Salle Commune ?

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 30 Date d'inscription : 07/10/2007

Quiconque connaissait suffisament James ne se bornait jamais à lui parler de tout ce qui se raportait, de près ou de loin, aux cours. Aussi, le jeune homme retint difficilement l’amorce d’un fou rire lorsque Victoire évoqua la seizième semaine de sa première année ! Lui demander de se rappeller l’objet de la leçon d’Histoire de la Magie de cette période-là revenait à le questionner quant à l’heure de son petit déjeuner : 7h38 ou 7h41 ? Quoique dans le second cas, il n’avait pas dormi pour cause d’ennuie profond et avait donc une petite chance de se souvenir de détails à l’importance toute relative !^^ Etant donné que les professeurs à l’origine du programme d’histoire n’avait pas encore jugé bon d’incorporer la naissance des pancakes à l’examen final (avec épreuve pratique de dégustation à l’appuie Wink

) il n’y avait pas la moindre chance pour que James retienne un jour ne serait-ce qu’un traitre mot prononcé par le somnifère sur patte qui leur faisait cours. En revanche, il avait connaissance de chacun des objets de valeurs qui se trouvaient dans le bureau Minerva McGonagall et ce pour une toute autre raison ! [ « Potter, renouez votre cravate, cessez de jouer aux hipogriffes attardés et venez me voir dans mon bureau ! » « Potter, la porte de mon bureau vous sera grande ouverte tant que vous vous comporterez comme un troll des montagnes grincheux et ignorant ! » « Potter, je n’ai jamais donné autant d’heures de retenues, sauf peut-être à votre oncle Weasley, mais lui n’était pas préfet ! » « Potter, votre mère vous attend dans mon bureau et croyez-bien que mes délicieux biscuits ne sont pas à l’origine de sa mauvaise humeur ! »]

Pensif, James jugeait que la situation avait finalement quelque chose de comique. Aussi n’écoutait-il que d’une oreille distraite les propos de sa cousine. Seul le nom de « Tu-sais-qui » parvint à attirer son attention et lui faire retrouver le peu de sérieux dont il savait faire preuve lorsque la situation l’exigeait. Qu’est-ce que Voldemort venait faire dans cette histoire ? Victoire ne croyait tout de même pas que le mage noir, mort et enterré depuis maintenant dix-neuf ans, avait quelque chose à voir avec tout cela ?! Son père, Harry Potter, était considéré comme un héro pour avoir vaincu à jamais Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ! Dire que celui-ci pouvait revenir, par un quelconque moyen, était, en plus d’être infondé, particulièrement grave et susceptible de remettre en cause dont un mythe sur lequel James avait bâti toute sa futile vie d’adolescent prétencieux ! Qu’allait-il dire à tout ses «fans » qui ne se laissaient pas de l’entendre raconter la fin de Lord Voldemort comme s’il en avait lui-même été le témoin ?

Les lèvres pincées et les sourcils froncés, James s’apprêta à interrompre Victoire pour mettre en avant les failles de son raisonnement. Mais rien ne semblait pouvoir arrêter celle-ci qui poursuivait sa théorie en mettant en avant la pseudo importance de la vieille cape d’insibilité que le Gryffondor tenait entre ses mains, en ce moment-même. Comment ce vieux bout de tissu mitteux pouvait susciter l’intérêt d’un quelconque mage noir ? Le fils Potter ne pouvait pas le croire. Il aurait d’ailleurs bien volontiers exprimé son désaccord mais Vic’ ne lui en laissa pas le temps puisqu’elle choisit de tourner les talons, le laissant seul avec ses doutes et ses interrogations au milieu du couloir du troisième étage. Devait-il accorder une réelle importance à l’opinion de sa cousine ou considérer que les capacités intellectuelles de cette dernière étaient chaque jour amoindries davantage par les effluves de tonnes de crèmes moldus dont elle usait et abusait ?

-N’importe quoi !

Optant donc pour la deuxième solution, James tourna donc les talons, sa cape étroitement serrée sous son bras. Alors qu’il repranait la direction de la salle commune des Gryffondors, le jeune homme se dit qu’il ne pouvait croire ce qu’il n’avait pas vu de ses propres yeux. Pour le moment, Poudlard ne semblait pas en danger. Après tout, si les choses évoluaient, il aurait tout le temps de reconsidérer son jugement !