J'accuse ! [Justin, Louisiana]

"Mardi matin, ma soeur, la rame et la grosse pince
Sont venus à trois pour que je reste mince..."

Merlin, mais pour quelle mystérieuse et inconsciente raison Justin se devait-il d'entonner un chant guerrier de sa voix de crécelle ampliforme, et ce dès l'aube, dans le seul but de la tirer du paddock dans lequel Leslie était vautrée telle la larve? Aucune est la réponse. Le gus, dans toute sa sadicité mêlée de toute absence de neurone, avait tout bonnement décidé de jouer le réveil ambulant. Et ce, dans le simple but de titiller la glande nerveuse de la petite leprechaun de manière assez spasmodique pour que Leslie daigne descendre lui enfoncer un pieu dans le nez, ou du moins lui parler, chose qu'elle se refusait de faire depuis quasiment une semaine (date de la subite et incompréhensible déclaration made in James und à base de dénigration complète de toute la branche Finnigan depuis 1236 environ). Mais non, Emer-Leslie ne lèverait pas le gros orteil pour cet ingrat débilo-crétin mâtiné andouille de première classe qui avait osé faire fi de son statut de meilleur poteau certifié trèfle conforme de la petite Owen, tout ça pour les moches yeux d'une rouquine d'un mètre soixante à peine, à l'accent Texan à couper à la hache. Bon, d'accord, Louisiana avait des yeux potables, plutôt esthétiques par le fait. Et elle faisait au moins un mètre soixante-dix. Et elle avait un accent de Louisiane, pas du Texas. Mais enfin, elle était bien rousse, et bien capable de défiler devant Justin en mini-pige-moi-ça tout ça pour qu'il tombe raide dingue d'elle et finisse par se surpaser devant les buts au Quidditch.

* Et bien, bravo, ma grande, pensa Les' alors qu'elle grognait de dépit, à moitié endormie et la tête furieusement enfoncée dans son matelas ; pour l'ensorceler, tu l'as ensorcelé, le Finnigan, au point qu'il en est devenu vraiment nul à baver ! Et si jamais ce que m'a dit James est vrai, à propos du Journal, je risque de commettre un homicide on ne peut plus volontaire dans un délai de trois secondes et deux centièmes. A tout casser. *

"Jeudi matin, le choeur, l'infâme et la province
Sont venus à trois pour euh, lalala prince..."

*Ca y est, il est enfin en panne d'inspiration, on va avoir la paix pendant un bon demi-siècle... à moins que...*

- Emer, mon angelot verdâtre, ma verdure ensoleillée, mon mouton brushingué, je t'en prie ma tourterelle enrouée, viens à moi et trouve-moi une rime en "ince" ! Une vraie, pas un abominable prince dont les preuves de virilité me font cruellement défaut !

Et voilà qu'il se remettait à la poésie, en plus, songea l'apprentie Leprechaun en se redressant d'un bond dans son lit, sans faire attention à la conséquente chute violente et résonnante de Terry le Chien et à ses protestations très, très sonores. D'un saut absolument pas gracieux et parfaitement lamentable d'un point de vue équilibresque, Leslie se retrouva plus ou moins debout, et en un temps plus record que record et particulièrement pas long par le fait, elle bondit dans un jean et plongea dans un tee-shirt rose et jaune vraiment, vraiment pas gâté au rayon beauté. Joignant ensuite le geste au grognement de menace purement animal qu'elle s'était entraînée à imiter du bienheureux Terry. Enfin, bienheureux était un grand mot à ce moment précis du récit, à en voir la tête butée du canidé en phase d'aller lui aussi dévorer un trèfle géant. La petite Owen et la bêbête furibarde se jetèrent donc comme un seul homme (ou chien, ou hermaphrodite, ou cabine de douche) vers la porte du dortoir et dévalèrent les escaliers à la vitesse grand Z. A peine arrivée en bas, Leslie leva des yeux plus noirs que noirs si seulement l'obscurité est possible chez la blonde irlandaise, et vociféra de sa voix la plus agressive und meurtrière :

- Toi, Justin Finnigan, indigne représentant de la gent Irlandaise, honte à ton rang, honte sur ta famille, honte sur ta vache, ôte toi de mon panorama visuel avant que je t'évince !
- Evince ! Evince, mon Emer des prés, tu es ma déesse des bosquets ! "Jeudi matin, le choeur, l'infâme et la province, sont venus à trois avant que tu m'évinces !"
- Tu es un trèfle cueilli, Justin. Surtout si tu continues à fredonner des inepties, j'en ai mal aux vrilles auditives !

Une fois positionnée devant le coupable Finnigan, mains sur les hanches et sourcils plus froncés que le visage de McGonagall, Leslie voulut se dresser de toute sa hauteur et laissa vite tomber l'affaire lorsqu'elle réalisa que même sur la pointe des pieds, elle atteignait à peine le menton de l'accusé en présence. Fichtre.

- Dehors, illico presto et rapido par le fait !

Et c'est sur ces paroles autoritaires et on ne peut plus directes que la petite leprechaun partit telle la flèche vers le Parc, suivie par Justin, où ils s'assirent face à face sous un arbre particulièrement moche tels deux sages asiatiques, bourrelets et yeux bridés en moins.

- Justin Finnigan, tu es accusé de haute trahison. Qu'as-tu de nullissime à dégoiser pour ton inutile et risible défense ?

Gryffondor Nombre de messages : 24 Age : 32 Date d'inscription : 16/09/2009

Honnêtement, comment un adolescent normalement constitué peut-il ronfler aussi fort que James Potter und Dylan Keller ? Cette question trotta dans la tête de Justin alors que ses deux camarades de chambre ronfler à l’unisson, et qu’il s’organisait maitre d’orchestre pour l’occase. L’irlandais faisait donc de grand geste dans son lit, quand... Fichtre. Se levant d’un bond, il lança un regard noir vers la direction du lit de James. Il venait de se décaler. Toute une symphonie mit à la poubelle à cause de ce Troll à pyjamas à carreau.

*Les jeunes de nos jours n’ont plus aucun respect pour la musique !*

Sur ces moches paroles et surtout pensées, Justin s’extirpa de ses draps de flanelle, non pas, et se décota un jean digne de ce nom, et une chemise à carreau rouge digne d’un... D’un épisode de la Petite Prairies dans la Maison, se dit-il en jetant un regard sur la glace de la salle de bain. Fichtre. Ses cheveux ressemblaient à la coupe du Petit Prince, en brun et avec des cheveux plus longs... En réalité, il n’y avait aucune ressemblance avec le Petit Prince, mais bon. Il ne faut pas trop en demander le matin comme même. S’ébouriffant les cheveux, il les arrangea avant de...

-"Lundi matin, mon frère, son chien et la Grand-mère
Sont venus chez Les’ pour qu’elle voit la mer"...

Fichtre. L’irlandais certifié conforme à l’original ne pouvait se défaire de la chanson. Comment se faisait-il qu’il l’ait dans les neurones ? La comparaison au Petit Prince ! Tout s’explique. Enfin, presque. Sortant de la salle de bain, Justin était d’une humeur de trèfle arrosé, et dévisageant ses camarades, il eut une merveilleuse idée. Minerva s’était toujours demandé comment réveiller les troupes masculines. Enfin si elle n’y avait jamais réfléchi, Justin avait une solution !

-"Mardi matin, ma sœur, la rame et la grosse pince
Sont venus à trois pour que je reste mince"...

Entonnant ce chant nationalement reconnu par lui-même, il se dirigea vers l’extérieur du dortoir dans une démarche de robot, sautillant comme un réveil. Ratant de tomber dans les escaliers et de se retrouver les six fers en l’air, Justin continua son chant malgré le fou rire qui commençait à le prendre.

-"Mercredi matin, McGo, mon chat et le cavalier
Sont venus à mille pour me laver les pieds"...

A présent, l’irlandais se trouvait dans la Salle Commune où aucune âme vivante n’errait et il continuait à déblatérer son chant d’une manière méga triomphale, et heureux par le fait.

-"Jeudi matin, le chœur, l’infâme et la province
Sont venus à trois pour euh, lalala prince"...

Fichtre. Panne d’inspiration virulente. Quel choix s’offrait à lui :
Petit a : laisser passer en faisant genre que personne à entendu le manque certain de rime en -ince
Ou, petit b : faire un appel à un ami(e)

- Emer, mon angelot verdâtre, ma verdure ensoleillée, mon mouton brushingué, je t'en prie ma tourterelle enrouée, viens à moi et trouve-moi une rime en "ince" ! Une vraie, pas un abominable prince dont les preuves de virilité me font cruellement défaut !

Arrêtant sa démarche de canard/robot, Justin était persuadé qu’Emer ne pouvait pas lui refuser un coup de main après cette déclaration d’amitié qu’il venait de faire, malgré le manque de communication qu’ils avaient eu depuis une semaine maintenant. Son trèfle d’amour lui manquait, mais il ne l’avouerait à Leslie que dans des millénaires, ou peut-être dans quelques secondes. Qui sait ?^^
Des pas provenant de l’étage d’au dessus parvinrent aux oreilles attentives et expérimentées du jeune Finnigan qui reconnut Leslie. Cela ne pouvait être qu’elle ! Il afficha donc le plus long et grand sourire qu’il avait en stock, et accueillit sa poteau avec les deux bras grands ouverts. Mais la voix agressive de Leslie lui fit baisser les bras. Au sens propre les amis, hein ?^^

-Toi, Justin Finnigan, indigne représentant de la gent Irlandaise, honte à ton rang, honte sur ta famille, honte sur ta vache, ôte toi de mon panorama visuel avant que je t'évince !
-Evince ! Evince, mon Emer des prés, tu es ma déesse des bosquets ! "Jeudi matin, le choeur, l'infâme et la province, sont venus à trois avant que tu m'évinces !"
-Tu es un trèfle cueilli, Justin. Surtout si tu continues à fredonner des inepties, j'en ai mal aux vrilles auditives !

Et encore une fois, Emer l’avait sauvé d’une impasse créative certaine, mais la jeune irlandaise ne le voyait pas de cet œil là. Qu’est-ce qu’elle avait, se demanda Justin alors que son mouton brushingué lui ordonnait de sortir illico ? Affichant une moue boudeuse, il se força à la suivre vers le parc. Il ne pourra donc jamais finir son chant lyrique, et pourtant prometteur d’exploser dans les Box office... Poor boy =/ Malgré tout, il était content de pouvoir s’asseoir dans l’herbe verte du château en compagnie de son irlandaise préférée. Allaient-ils chercher les premiers trèfles de la saison ? Justin avait promis d’envoyer l’un d’entre eux à Fiona dans sa prochaine lettre, et les grands-frères se doivent de tenir leur promesse !^^ Mais cette balade n’allait pas se finir en récolte de trèfle au grand malheur du Finnigan, en effet Emer lança directement après qu’il se soit assis :

-Justin Finnigan, tu es accusé de haute trahison. Qu'as-tu de nullissime à dégoiser pour ton inutile et risible défense ?
-Que je voulais juste trouver une rime en "ince" pour ma chanson parce que je trouvais que "prince" rappelait trop l’original complètement débile, et rasoir par le fait !

Décrochant un large sourire à l’attention d’Emer, il voulut entonner de nouveau son chant pour pouvoir le finir, enfin ! Mais, le regard noir de son amie persistait, et lui fit changer, de nouveau, ses plans. Une discussion devait s’imposer, se dit-il en effaçant son sourire et en affichant son visage le plus sérieux possible. En avait-il seulement un ?^^

-Mon Emer des bois, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu as avalé de travers le porridge de hier soir ? Des Trolls avares sont venus t’embêter dans tes rêves ?... Raconte tout à tonton Justin !^^

"La vengeance est une délectation nutritive à haute capacité calorique qui se boustifaille frisquet". Qui était donc le sage et valeureux quidam à avoir dégoisé une aussi juste palabre? Car, si ladite phrase était certes longuette, elle n'en était pas moins le très véritable. Et farpaitement légitime par le fait. Et carrément à adopter étant donné les circonstances terribles qui venaient de s'abattre sur la pauvre, pauvre petite irlandaise aux boucles-non-bouclées blondes et aux yeux de saphir mâtiné trèfle printanier. Car enfin, la trahison d'un poteau était bien la chose la pire à expérimenter en ce bas monde pour une apprentie leprechaun dont le battant n'avait encore eu à expérimenter aucune cuisante défaite - ou du moins, le cogtitait-il, et c'était mieux comme ça. Et cet affront-là, nom d'un gnome hexakosioihexekontahexaphobe, Leslie allait le faire payer à l'intrépide und givré mais néanmoins reprochable Justin Finnigan, premier du nom. Qu'il ait un sourire à faire fondre les ours polaires ou non, par ailleurs, foi de leprechaunette.
C'est sur ces pensées vigoureuses que la petite Owen s'apprêta à envoyer paître son soit-disant meilleur poteau certifié conforme au moment précis où ledit blâmé gus se mit à déblatérer d'incroyables inepties dénuées de sens. Nom d'une gelinette cendrée fortement perturbée au rayon psychique, qu'est ce que le petit prince venait faire dans ce formel und officiellissime procès accusateur ?

- Attends, ne viens pas me dégoiser que tu confonds gravité et boutade pour cause de chansonnette à deux mornilles que tu pourrais te mettre dans... commença la petite irlandaise mâtinée forte influence vulgaritative amplement méritée par l'abominable Justin.

Mais au moment précis où Emer-Leslie allait finir l'affreuse formulation susdite, Terry le Chien déboula tel le seul canidé und la fusée à vitesse grand Y en fonçant droit sur le duo, bondissant tel le ressort givré en plein sur les genoux, jusque là propres ou presque, de Les' et provoquant une forte collision avec la caboche de cette dernière. en proie aux fortes manifestations de sa zone dolorogène cervicale dont le pourcentage de neurones venait de chuter de manière purement traumatisante, Les' se frotta le front avec une grimace sans pareille au royaume des grimaces présidé par la reine Grimace, tout en esgourdant Justin et son discours sans queue ni caboche, mais pour une fois ça tombait bien puisque Emer elle-même n'en avait plus, de caboche.

- Desfois je me demande sérieusement si ta glande intellectuelle n'en a pas pris un sacré coup le jour où tu t'es aperçu que Louisiana avait des jambes jusqu'aux épaules, mon pauvre ami, remarqua donc la sage leprechaun avec l'air de celle qui sait. Hors de question que je te dégoise quoi que ce fut comme si tu étais mon tonton, fus-je trépassée - imagine-toi seulement d'éventuels frangins de mon autorité maternelle et tu comprendras direct ma réticence. Cela dit, cela n'a aucun rapport avec la choucroute, si je ne m'abuse...

Sur ces philosophiques paroles, la petite irlandaise souleva Terry le Chien le temps de s'asseoir correctement, en tailleur tel le bouddha, et réinstalla le gras canidé sur ses jambes en jetant un regard circonspect und gravissime à son meilleur poteau en passe de devenir le prochain repas du Calmar Géant s'il continuait ses inepties.

- Terry le Chien ici présent, juge und magistrat de son état pas-très-civil-mais-on-va-faire-comme-si, va prononcer les accusations. Enfin, je vais le faire à sa place, parce que de toute évidence il est trop occupé à dévorer mes semelles de chaussures - McGo va me trucider pour ça, d'ailleurs, fichtre...

Leslie releva de force la tête ébourriffée de la bête le temps que son regard particulièrement vide d'expression se dirige plus ou moins vers Justin, et reprit son petit monologue telle la vertueuse avocate :

- Justin Finnigan premier du nom, frangin des givrissimes Eimear (dont l'accusation plaint les antécédents étant donné la difficulté de portage d'un tel patronyme) et Fiona, vous êtes accusé de haute und impardonnable trahison envers votre meilleure amie leprechaun mâtiné hamburger-sur-pattes. Ladite faute farpaitement ignoblissime fut révélée à l'accusation par James Sirius Potter, pas présent pour cause de ronflements intempestifs, und manifestée par la tout-aussi-pas-présente Louisiana Doe Seeds, insupportable rouquine-à-talons du même acabit.

Justin avait l'air plus largué que le lest, constata Les' en lâchant enfin le canidé, qui en profita pour se trisser à dos de chameau véloce vers l'asile le plus proche, soit les abords du Lac, mais au moins il aurait du mal à faire comme si tout allait au petit poil. Aussi la petite leprechaun n'attendit-elle pas qu'il commence à râler pour sortir la fameuse lettre de Connie, découpée avec un soin tout particulier pour que seule la partie sur Fiona soit lisible de Just', missive qu'elle tendit à son meilleur poteau criminel avec une moue dégoûtée. Pour rappel, ladite bafouille tenait en ce passage maudit de la brévitude à l'état put en ces termes :

Et avec ça, si Justin ne manifestait pas un tantinet d'intérêt mâtiné obligatoire culpabilité envers elle, Leslie n'avait plus qu'à se faire moine, ou bonne soeur, ou McGonagall de rechange, songea ladite petite Owen en attendant que son poteau ait fini sa lecture.

Gryffondor Nombre de messages : 24 Age : 32 Date d'inscription : 16/09/2009

La mère de l’irlandais certifié entréflé ici présent, nous avons nommé du patronyme : Justin Finnigan, avait toujours dit à son fils qu’il avait un sourire à faire rougir les trèfles d’hiver ! Et pourtant, il n’arrivait pas à décongeler le visage d’Emer... Etait-elle hydrorésistante ?^^ -Hein ?! Hydrorésistante ? Mais qu’est-ce que tu nous déblates encore comme ineptie ! Fichtre. Concentre-toi un peu, cerveau ! Emer semble méga-sérieuse comme jamais ! Elle n’a pas rigolé à la chanson du petit prince, le monde ne danse plus droit ! Mais qu’est-ce que nous avons fait encore ? –Quoi encore ?!

Justin n’eut pas le loisir divin de finir ses pensés puisque qu’un boulet de canon poilu fonça directement, et rapidement sur lui, et son irlandaise préférée.
Terry !
Ce canidé certifié animal de compagnie de Leslie, aussi givré qu’elle, lui avait manqué. Tout comme sa maitresse... Les matinées de mastication des chaussettes de Keller lui manquaient (c’est Terry qui mange les chaussettes, hein ! Pas Emer et Justin !^^). Mais il ne put s’extasier plus longtemps sur ses souvenirs de mastication und de crise de nerf de la part de Dylan, puisqu’il remarqua que Leslie s’était, d’une manière improbable à souhait frapper la tête. Justin voulut esquisser un mouvement vers elle pour voir si tout aller bien, mais elle semblait maitriser la situation puisqu’elle se frottait le front avec une moue étrange ! Quoique. Maitrisait-elle réellement la situation ? Mais l’irlandais avait appris avec ses sœurs, qu’il valait mieux rester en arrière quand une femme fait une grimace de ce genre.

Le discours de Leslie reprit, mais Justin fut vite fait larguer aux quarantièmes rangs derrière une mémé asthmatique. Il tenta pourtant de s’accrocher au wagon du TGV d’Emer, mais il se retrouva bien vite en face d’une grand-mère adepte de Paris Match. Tout cela pour dire que notre irlandais était plus que perdu : qu’est-ce que les jambes de Louisiana venait faire dans l’histoire ? Ensuite, Emer disserta sur la choucroute. Mais qu’est-ce qu’elle venait faire ici, celle-là ?! Bien que se soit méga-hilarant de parler de ce plat complètement improbable dans une conversation, Just’ maitrisa son fou rire et garda son sérieux, mais afficha de plus en plus un regard d’autoroute.

La vitesse sur la portion d’autoroute diminua par la suite. En effet, Justin commença à comprendre sans saisir pour autant le sens de toute cette mise en scène. Etait-il réellement accusé de quelque chose de grave par sa poteau première du nom, et seule concurrente pour le rôle de meilleur amie en titre ? Il continua à dévisager Leslie comme s’il venait de la rencontrer sans se défaire de son regard complètement égaré. « Je suis dans un endroit où je sais pas où je suis ! ».

La blondinette tendit un bout de parchemin découpé à Justin. Il allait peut-être ENFIN comprendre le début du mot de la fin de l’histoire ! Dès les premières lignes, il fronça les sourcils. Jamais, la dite blondinette présente ne lui avait mentionné une rencontre de leurs mères respectives und de la petite Fiona. Fichtre. Double fichtre. Triple fichtre...

Justin en était à quarante fichtre lorsqu’il finit de lire le morceau de lettre de la mère de Leslie. D’où Fiona tenait ses infos ? Et depuis quand Emer, sa meilleur poteau entréflé et angéliquement blondinette brushingué était passé du statu d’amie à amoureuse dans l’esprit de Fiona ? Cette gamine a réellement une imagination grandissante ! Elle sera une Finnigan digne de ce nom !

-Par tous les calçons à tête de canard de Merlin ! Cette petite est vraiment trop mignonne, n’est-ce pas ?

Repliant le bout de papier, Justin le rendit à Emer en articulant un large sourire. Mais qu’est-ce qu’il relevait de la haute trahison dans tout ceci ? Und, qu’est-ce que James et Louisiana venaient faire dans l’histoire ? Ces deux là seraient-ils de mèche avec Fiona pour quelques plans de mariage ?^^

-Mon Emer enneigé et brushingué, tu es la meilleur irlandaise und amie que Poudlard renferme derrière ses murs de pierre où il fait hyper frisquet de la nouille! Jamais, à part si je suis somnambule und amnésique, ou bien les deux, je n’oserais trahir ma partenaire de récolte de trèfle ! Qu’est-ce que ce ronfleur de James t’a encore dit pour que mon statut de meilleur poteau irlandais soit mis en péril ?

La question subsidiaire qui n'avait jusque là pas encore effleuré l'esprit encombré d'Emer-Leslie Owen refit surface au moment précis où Justin prit la missive de Connie dans ses mimines : quelle était très exactement la raison pour laquelle ce procès à forte dimension accusatrice était en cours de procédure ? De toute évidence, le magistrat Terry n'allait pas être en mesure de répondre à cette épineuse interrogation, étant donné qu'il était bien trop occupé à avaler une algue. En conséquence, c'est sur la petite et chétive irlandaise que reposait l'intrigue de cette trépidante und invraisemblable histoire, et honnêtement elle n'en était pas ravie. Car en effectivité et sans glande dubitative aucune, il n'était guère et en aucun cas à exclure qu'au fond, personne ne savait exactement pourquoi Justin était un rénégat doublé d'un sale traître à son rang und triplé d'une immonde boîte à bobards, et qu'il n'était pas pire que James dans cette catégorie, puisqu'un tel statut n'était pas possible à atteindre. A moins qu'il ne se fût soudainement mis à habiter chez Mr Mensonge, rue des Mensonges, à Mensongeville sous le gouvernement du Président Mensonge. Mais ça, Leslie ne le saurait qu'à sa prochaine carte postale.
Bref et brefouille en toute brévitude par le fait. Emer essaya tant bien que mal de mettre un chouïa d'ordre dans ses pensées pour l'occase, pendant que Just' lisait la bafouille avec un sourire niais und profondément irlandais sans doute possible, afin de pallier à son manque total de savoir en matière d'accusation précise envers son soit-disant meilleurs poteau qui n'était en fait qu'un avorton de crétin stupide et infidèle par le fait. Und déloyal.

Et voilà qu'il osait remettre une couche de crème fouettée sur la ganache, en prétendant que sa petite und givrissime frangine Fiona était mignonne und innocente par le fait ! Non mais pour qui l'insolent gus se prenait-il donc ? "C'est pas la fête du slip, ici !" aurait clamé Merlin si seulement il avait eu la grandiose idée d'être de la partie, alors même que la petite leprechaun ne doutait guère qu'il fut en mission laverie pour une sombre histoire de couvre-fesse à motifs canardesques ou toute autre hérésie du même acabit. Mais en vérité totale et farpaitement légitime et purificatrice de manière immaculée, Justin Finnigan avait osé prétendre à la légitimitude de la mignonerie de sa soeurette à couettes. Et ça, c'était tout simplement insupportable, songea la fille de Connie Owen en sentant son expression faciale personnelle se décomposer encore un peu plus.

* En fait, c'est ça que Victoire et Abigaël ont compris depuis au moins dix piges alors que moi je viens de m'en rendre compte : le gus est une entité le très mystérieuse, qui ne capte pas une traitre palabre de ce que nous autres pouvons bien radoter. Le gus n'a pas la moindre fichue notion de l'affectionnitude et ne se chaut pas le moins du monde de l'attention qu'on peut prêter à leurs petites personnes. *

- Sauf si on mesure un mètre quatre vingt dix dont dix kilomètres de jambes, qu'on a les yeux bleus et qu'on s'appelle Louisiana Seeds, conclut donc la petite sorcière avant de s'apercevoir qu'elle venait de parler à voix haute.

Abandonnant vite l'idée de déguiser cette dernière remarque en une magistrale quinte de toux fort peu convaincante et forcément turbeculo-pneumonique, Les' prit plutôt le parti de la protestation indignée und fortement manifestative rapport à la pseudo-déclaration made in Justin et sûrement copiée/collée du célèbre "Comment se mettre n'importe quelle naïve nana dans la poche, les mecs" par Dereck, ou Dylan, ou Daniel, ou peut être David, Goldstein.

- J'espère que ce n'est qu'une boutade, camarade, parce que dans le cas contraire je pourrais aussi bien te coller un gnon dans les naseaux pour cause de massif fichage de tête en moins de trois secondes et sept centièmes. Figure-toi que, par plus tard qu'hier, Jamie Chéri vint à moi, genre résurrection du Pas-Saint Esprit ou que sais-je. Il m'a tenu un discours bizarro-improbable à base de grand n'importe quoi rapport à Louisiana, et il m'a dit que tu lui avais dit que ce Connie m'a dit que Fiona avait dit était plus faux que la fausseté pas vraie du tout, qu'en gros tu n'en as rien à fiche de mézigue, et que tu préfères Louisiana qui par ailleurs sera sans doute permis ta cavalière officialisée du Bal de fon d'année !

Sur ces moches paroles la donzelle reprit son souffle et poursuivit, telle le seul homme :

- Moi je ne capte pas le pourquoi du comment ni rien du tout, évidemment, parce que j'ai l'âge mental de la première Mandragore rendue, toute la populace le sait, persil ! Sauf que franchement la dernière fois que j'ai voulu me mêler des histoires de mon meilleur poteau certifié conforme und givré und loyal, je l'ai surpris dans la Bibliothèque à baver allègrement sur la bouche d'Abigaël Delacour ! Alors quelle que soit celle sur laquelle tu as décidé d'étendre ta monstrueuse salive, ce sera sans moi, et pas question que je serve encore de plante verte !

Et c'est telle la fusée mâtinée totale furiositude que Leslie se leva d'un bond, prête à se trisser à dos de chameau véloce dans un endroit où ni baves ni rouquines ne viendraient troubler sa follicitude perso, und manifestement périssable chez d'autres.

Gryffondor Nombre de messages : 24 Age : 32 Date d'inscription : 16/09/2009

Aussi perdu qu’un œuf au plat au milieu d’une salade verte, Justin ne put s’empêcher de froncer les sourcils face à l’intervention de sa poteau certifié meilleure irlandaise de son Etat. En effet, le jeune Finnigan parvenait encore à suivre quand il était question de la missive de Connie faisant intervenir sa petite sœur, Fiona, mais là... Qu’est-ce que Louisiana Seeds venait faire dans l’histoire ? Elle aussi, avait rencontré la mère de Leslie, et lui avait tenu un débat philosophiquement à fort penchant irlandais ?! Observant autour de lui, Justin rechercha un élément qui pourrait lui faire comprendre qu’il était en plein rêve, et que bientôt, les ronflements de ses camarades allaient le tirer de ce pseudo cauchemars où Emer semblait lui en vouloir un max, mais aucun détail ne le frappa la caboche. La tête ! Frénétiquement pris d’une pensée lumineusement lumineuse, Justin se toucha les cheveux. D’ordinaire, dans ses rêves l’irlandais arpentait une coupe d’hérisson. Mais rien. Dissimulant son geste rapide par un frottage de cheveux, il continua à réfléchir. Une fois, il avait croisé Merlin, alors qu’il se promenait dans le parc, celui-ci n’avait pour tenue qu’un simple caleçon à tête de rennes. Mais aucun Merlin n’était à l’horizon. Fichtre, et crotte de Gnomes ! Le neurone de Just’ arriva à la conclusion inévitablement fâcheuse que son maître ne rêvait pas. Il pouvait se jeter dans le lac pour en avoir le cerveau net, mais c’était à 99,9% sûr !

Sur ces fructueuses pensées, Justin laissa son neurone se reposer. Il avait assez travaillé pour les dix siècles à venir. Quoique. Alors qu’Emer se lançait dans une tirade de quarante mille pieds de long, l’irlandais affichait une mine dubitative. Qu’allait-il encore lui tomber dessus ?

La sentence ne fut pas si lourde, il se vit juste être comparé à James, ce ronfleur de première catégorie, mais son neurone travaillait toujours sur les raisons de cette comparaison. En effet, les deux Gryffondors n’avaient pas du tout le même sommeil, ni le même sens de l’humour (Justin était un irlandais, personne ne pouvait le surpasser), ni la même coiffure d’hérisson, ni le même rire, sourire...
Bip. Bip. Bip...
Diagnostic : arrêt cérébrale par surchauffe neuronale. Attention, nous allons tenter une réanimation. Dégagez !
Quels sont les constantes ? –Le patient est revenu à une tension normale, ainsi qu’à un pouls régulier.

Ouf. Le neurone de Justin a échappé bel à une mort certaine. Il lui en aura fait voir des mures et des pourries ! Donc, où est-ce qu’on en... Malheureusement, Justin n’eut pas le temps de réfléchir plus. En effet, son trèfle ambulant perso venait de se lever, et elle était prête à se hisser à dos de dromadaire poilu. Personne ne lui dit de ne pas sympathiser avec ces bêtes là ?!

-Emer, attends ! Dit-il en la retenant sur un ton presque tiré d’une tragédie grecque, et en se hissant à sa hauteur. Je ne sais pas ce que James le ronfleur t’a raconté, mais je n’ai nullement envi de baver sur Louisiana ! C’est répugnant, je ne suis pas un Troll sorti des grottes de Je-ne-sais-où !

Fichtre. Son cerveau avait travaillé plus lentement que le débit de sa voix, donc il ne comprit qu’après ce que Leslie entendait par "baver sur Louisiana". Mais ce qu’il ne comprenait pas par contre, c’est...

-Pourquoi tu me parles de Louisiana, d’ailleurs ? Et c’est quoi cette histoire de cavalier ? Demanda-t-il comme s’il débarquait d’une autre planète. Ahh, le Bal de Promo ! Mais, il n’y a aucune raison pour que j’y aille avec Louisiana ! Elle est super jolie, donc elle va se trouver un cavalier de Septième Année, ce n’est pas ce qu’il manque ! Et, il n’est pas question que tu sois une plante verte ! Primo, tu n’en as pas la carrure !

Sur ces mots à fort compliment implicite, Justin décrocha un large sourire entréflé à Leslie, avant de l’attirer vers lui pour qu’il dépose son bras au-dessus des épaules de l’irlandaise.

-Und deuzio, j’ai l’intention que tu m’offres une danse spéciale irlandaise durant le Bal ! Promis ? Demanda-t-il sans se défaire de son sourire d'irlandais certifié conforme. Et, pourquoi pas te voir porter des talons version Delacour/Wealsey, qu’est-ce que tu en penses ? Je t’en offre pour ton non-anniversaire si tu veux !

Louisiana sortait tout juste de la salle de bain adjacente au dortoir des filles de Septième Année de Gryffondor lorsque les prémisces d'un chant terriblement mauvais parvinrent jusqu'à ses oreilles. Encore enroulée dans une serviette au blason rouge et or, ses cheveux blond vénitien gouttant sur le parquet de la chambre sans qu'elle puisse rien y faire, la jeune américaine fronça les sourcils sans pouvoir trouver l'origine de cet ignoble son. Il était encore tôt pour un samedi matin, et la plupart des étudiantes étaient encore endormies, sans doute pour plusieurs heures - comment se pouvait-il donc qu'un tel énergumène ait pu se frayer un chemin jusqu'à la tour des Gryffondor dans le seul but de perturber le sommeil de ses habitants ?
Interlooquée et passablement irritée, Louisiana saisit au vol un jean, un tee shirt et un blazer et s'habilla en vitesse avant de descendre avec hâte les marches qui la mèneraient jusque dans la Salle Commune, d'où la mystérieuse chanson semblait venir. C'est alors qu'elle faillit entrer en forte collision avec l'une de ses condisciples de Quatrième Année, qui l'arrêta, l'air agacé, et lui expliqua d'une voix lasse :

- Laisse tomber, Liz, c'est encore cet imbécile de Finnigan qui massacre ses cordes vocales et nos tympans par la même occasion... Tu ne pourras pas le faire taire, il doit avoir décidé de faire descendre Owen, je me demande toujours pourquoi elle est dans le dortoir des filles d'ailleurs, ils sont à moitié siamois et elle est tout sauf féminine !
- Mais il va réveiller toute la galerie ! Où est Vanessa ? C'est elle la préfète !
- A ton avis ? Mademoiselle se fait un brushing de cinq heures, comme tous les week end ! J'te jure, on critique sans arrêt Weasley, mais de notre côté on en a des gratinées aussi... Euh, ne te sens pas visée, bien sûr...

Mais à en voit l'oeillade que jeta sa camarade sur les cheveux mouillés de Louisiana, cette dernière n'eut aucun mal à se sentir largement comprise dans le lot des "gratinées" en question. C'est donc après un "A plus tard" assez sec adressé à son interlocutrice qu'elle haussa les épaules et remonta dans son dortoir se sécher les cheveux rapidement. Elle avait prévu de s'entraîner avec Emily sur le terrain de Quidditch, et les histoires déguisées et probablement non moins romantiques de ses deux joueurs ne l'intéressaient guère. Elle croisa donc une Leslie à l'air furieux mais n'y prit pas garde, et vaqua à ses occupations pendant encore une petite demi-heure avant de redescendre, de bien meilleure humeur qu'auparavant, cheveux secs et attachés en une longue natte qui lui descendait entre les omoplates.

Soulagée de ne pas tomber à nouveau sur les deux terreurs de la Tour Gryffondor, soit Justin et Emer-Leslie, Louisiana fit l'impasse sur son petit déjeuner et alla directement dans le Parc, marchant d'un pas alerte en direction du Terrain où elle devait retrouver sa soeur cadette. Le mauvais temps britannique semblait avoir pour une fois décidé d'accorder une pause aux élèves du Château et un timide soleil laissait entrevoir ses rayons de temps à autre. Quelques groupes d'élèves étaient assis ici et là dans l'immense Parc, et la jeune américaine crut même discerner les silhouettes familières de Leslie et Justin au loin - peut être avaient-ils enfin décidé de s'avouer leurs sentiments réciproques, pensa-t-elle non sans amusement. Tout semblait paisible en cette mâtinée assez chaude pour la saison, au point que Louisiana retira sa veste en sentant tous ses soucis s'envoler comme par enchantement. Ce sentiment d'euphorie ne dura qu'un instant, cependant : car à peine Louisiana s'en sentit-elle envahie que le fameux couple de Gryffondor se mit en mouvement à bonne distance d'elle, et c'est perplexe que la jeune Capitaine assista au lever brutal de Leslie et à l'attitude quasi défensive de Justin. Ces deux-là ne se disputaient que sur l'usage alternatif des adjectifs "bucolique" et "champêtre" d'ordinaire... que leur arrivait-il donc ?
Un peu surprise, Louisiana décida d'en avoir le coeur net, et se mit à marcher à bonne allure en direction du couple à présent enlacé, même si Leslie essayait de se débattre comme un beau diable depuis, semblait-il, qu'elle avait aperçu Liz.

- Salut vous deux, est ce que tout va bien ? demanda-t-elle donc de son fort accent de Louisiane et de sa voix la plus égale, tout en jetant des regards soucieux à l'un et l'autre des étudiants.

"La vengeance est une délectation nutritive à haute capacité calorique qui se boustifaille frisquet", eut, comme nous le dégoisâmes tantôt, un jour l'idée saugrenue mais néanmoins philosophique de proférer un quidam à l'identité inconnue du bataillon. Sauf que pour le moment, il n'y avait ni vengeance, ni boustifaille, ni frisquet de la nouille et encore moins de délectation dans la pittoresque petite scénette que Merlin avait sans doute, du haut de ses nuages poilus, baptisée "champêtre conversation entre deux êtres hybrides und gravement atteints au rayon sagacité en un Parc au potentiel boueux proéminent". A moins que l'autorité barbue susdite n'eût eu la flemme légendaire de cogiter à une telle longueur d'intitulé, auquel cas il avait sans doute pris l'infâme parti de le transformer en matricule "D500-POISSE" ou tout témoin du même acabit de l'absence totale de chance chez les leprechauns. En tout cas, nulle délectation n'était à prévoir chez la fille de Connie, qui, présentemment debout, s'évertuait déjà à ne pas chouiner de dépit und tristesse réunis (Leslie, pas Connie, qui devait elle-même plutôt pratiquer la pédicure chez les marsouins ou toute autre activité que seul son statut de mère de pseudo-famille sauvait de l'assimilation au total blasphème). Pas de vengeance, donc, puisqu'en toute logique vengeance incluait aussi raison de se venger, raison qui eût du être compréhensible pour la gent interlocutrice, ce qui n'était manifestement pas le cas pour Justin, dont le regard équivalait à peu près celui de l'encornet dépressif ou encore celui de la truite trépassée.

Mais voilà, Emer-Leslie n'avait en aucune sorte le désir, manifeste ou non, d'expliciter la chose à son soit-disant meilleur poteau irremplaçable und méchamment givré par le fait ! Car si le gus ne voyait pas le rapport de la vexitude avec la choucroute, c'était de toute évidence qu'il n'y prêtait pas la moindre once d'intérêt, et qu'il se fichait éperdument de voir Leslie fumasse. Ce qui ne pouvait que signifier deux choses :
1 - la famille Finnigan était encore plus gravissimement atteinte qu'il n'y paraissait, et même Fiona se mettait à déblatérer des inepties grosses comme sézigue à la première occasion en prétendant des trucs que son tréflomane de frangin démentait à nouveau sans peur ni reproche.
2 - Leslie avait fort intérêt à se sur-méfier des mariages par le truchement de l'inadvertance à partir de tout de suite, étant donné les désastres collatéraux qu'ils occasionaient à sa petite und chétive personne à la première mesquine opportunité.

Nonobstant... nonbstant, il fallait voir le sourire radieux mâtiné yeux de cocker und tête de rongeur à fortes capacités nimportequoitives pour comprendre le pourquoi du comment Les' ne s'était pas encore enfuie telle la fusée furibarde. Car en vérité und sans boutade aucune, Justin était et resterait son irlandais par vocation, et le battant a ses raisons dont la raison ne se chaut. C'est conséquemment entre l'intense pétage de boulon colérique und vindicateur, et la tristessitude mâtinée forte nécessité de refuge trouvé en les immenses abattis de Just', que Leslie resta plantée là telle la plante verte de première envergure. Et se laissa ramener tel l'aimant moyen vers le coupable entréflé sans prononcer une palabre, et en tirant toujours un faciès de trois miles de long.

- Hors de question que je porte des talons telle la Miss Moi-Moi-Moi moyenne, effronté que tu es, und si jamais j'approuve dans un élan de générosité royale ton invitation au bal j'irai en jean, marmonna donc la petite Owen avec un air renfrogné und pas commode.

Mais c'est au centième de seconde précis où elle s'apprêtait à faire la paix avec Justin que la petite sorcière avisa Louisiana, habillée comme pour aller chez la Reine-Mère, qui s'avançait vers eux tel le Nimbus 3002. Ni une ni douze, elle se mit alors à fourrer Justin de gnons et autres ramponneaux jusqu'à ce qu'il la lâche et jeta un regard furibard en direction de sa Capitaine en recommençant ses accusations :

- Salut toi-même, und depuis quand on fait un ménage à trois en une contrée verdoyante und frisquette qui n'est pas l'Irlande ??

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