Party time !

Partie 1

Dans l’esprit d’Emily Seeds, l’apparition soudaine de cette Leslie avait brouillé tous ses plans prédéfinis comme arrêter de penser à cet américain qu’elle avait gentiment largué avant de venir en Angleterre, ou tenter de remettre en ordre ses pensées pour repartir du bon pied, et tant d’autre chose. Mais il avait fallu qu’il revienne ce Jake Coleman. Les choses avaient tellement déboussolé Emily qu’elle en était venu à en parler avec sa sœur, Louisiana. Cette dernière semblait croire que cela ne servait rien de se torturer avec ça et qu’elle devait tourner la page. Sur le moment, Emily n’avait pas voulu croire sa sœur, mais après une longue réflexion et quelques lettres envoyées à Carter qui lui avait donné des conseils et son avis sur tout ça, elle avait décidé d’oublier cette blondinette et son demi-frère par la même occasion. Et puis, sentant qu’Emily avait besoin de s’occuper de quelque chose pour se changer les idées, Carter lui avait rappelé que l’anniversaire de leur sœur arrivait à grand pas. D’ordinaire, l’organisation des surprises pour l’anniversaire de Louisiana était plus simple du fait qu’elle et Carter n’étaient pas si loin géographiquement parlant et que les choses allaient plus vite lorsqu’ils se voyaient face à face, mais les deux Seeds devaient trouver une autre solution. Les lettres étaient leur unique option. Le réseau de portable d’Emily ne passait pas à Poudlard : Minerva n’avait pas pensé à installer des antennes relaies. Malgré le temps juste surnaturel qu’elle devait attendre avant que son hibou revienne de Californie, Emily avait réussi à résoudre la plupart des problèmes qui planait au dessus de cette surprise. Dans la dernière lettre qu’elle avait envoyée à son frère, Emily lui avait laissé comprendre qu’elle avait trouvé un endroit où elle pourrait l’appeler en toute sécurité : sans que Louisiana soit dans les parages. En post-scriptum, elle l’avait remercié. Sans vraiment le savoir, ou peut être un peu comme même, Carter l’avait énormément aidé, comme toujours d’ailleurs. Pour Emily, Carter représentait tellement plus qu’un simple grand frère : il était toujours là quand elle avait besoin de lui, et il trouvait à chaque fois quelque chose à dire ou à faire pour qu’elle aille mieux. Par ailleurs, elle le soupçonnait de l’avoir laissé organiser tout pour cette raison et pas simplement parce qu’elle était meilleur que lui niveau organisation.
Comme prévue, Emily avait trouvé une solution pour sortir de Poudlard sans Louisiana lors d’un des week-end que leur chère directrice leur offrait encore, la laissant croire qu’elle devait retrouver une autre Poufsouffle afin qu’elle l’aide pour l’un de leur devoir en Métamorphose. Et du coté administrative, Emily avait demandé une autorisation auprès de son professeur principal, leur charmante enseignante de botanique afin que Minerva sache où ses loupiots préférés étaient. Puis quelques minutes après avoir parler avec sa sœur de son excursion, la jeune Emily s’était retrouvée entouré de Moldu dans les rues de Londres. Retrouvée la civilisation la fit sourire, puis elle s’installa dans un parc avec toutes ses notes autour de l’anniversaire de Louisiana. Lorsqu’Emily faisait quelque chose, elle ne le faisait pas à moitié ! Elle aimait contrôler au moins ce qu’elle pouvait. Composant le numéro de Carter sur son portable, elle n’attendit que quelque tonalité avant d’entendre la voix familière de son frère. Cela lui fit tellement de bien. Les lettres ne vous donnent pas l’impression d’être dans la même pièce que l’autre personne.

-Alors, Mills, tu as réussi à semer notre Lizzie ?

-A l’heure où je te parle, je suis sensée être avec une camarade de Poufsouffle travaillant sur un devoir de Métamorphose.

-Bien joué Minnie !

Les petits surnoms que leur donnaient Carter rappela tant de souvenir de Louisiane à Emily qu’elle eut envi de se lever et de transplaner vers sa ville natale vu qu’elle en avait le droit à présent, mais heureusement, ou pas tellement d’ailleurs, Carter la ramena à la réalité en reprenant la parole dans la petite machine révolutionnaire qu’avait crée les Moldus.

-Comme je te connais, tu dois être assise dans l’un des parcs de Londres avec sur les genoux toutes tes notes à propos de l’anniversaire de Liz, non ?
-Euh, Carter ! Tu es à Londres ou...
-Ou alors je te connais comme ma sœur peut-être ?! L’interrompu-t-il d’un ton taquin.

Le rire cristallin d’Emily s’éleva et fut accompagne par celui de Carter, et les préparatifs de la fête de Louisiana se poursuivirent bien que couper parfois par des rires ou des remarques qui n’avaient aucun rapport avec le sujet principal, comme par exemple Carter qui venait de voir de la fenêtre de sa chambre d’étudiant un groupe de nudiste qui passait en courant sur l’herbe fraichement tondu. Il se passait des choses bizarres parfois dans les facultés Moldues. Mais malgré tous les efforts qu’avaient déployés les deux Seeds, ils avaient du mettre fin à leur conversation.

-Je t’embrasse fort, Carty ! Tes billets d’avion vont surement arriver à ton appart dans quelques jours.
-Très bien, Mills. Je les attends avec impatience. A bientôt !

Elle avait entendu le déclic que produisait son portable lorsque la conversation téléphonique finissait et elle le rangea dans son sac à main en espérant que les jours allaient passer aussi vite que possible pour qu’elle puisse enfin retrouver Carter et Louisiana dans la même pièce autour du bon gros gâteau. Gâteau ?!!!!! Oups. Se mordant la lèvre inférieure, Emily avait oublié qui semblait pourtant couler de source quand elle avait pris les choses en main : le gâteau d’anniversaire ! La jeune Seeds avait pour habitude de toujours trouver quelque chose d’original, mais c’était en Louisiane, elle se demandait si elle allait pouvoir trouver quelque chose qui sortait de l’ordinaire dans ces grandes rues de Londres. Surement se dit-elle ! Se souvenant de l’argent qui lui restait dans son porte feuille, elle se leva de son banc et partit à la recherche d’un gâteau digne de ce nom.
Après avoir failli acheter une belle robe bleue dans un magasin, Emily avait passé commande d’un gâteau en forme de lion qu’elle soupçonnait avoir une ressemblance nette avec Simba qu’elle avait demandé de se faire livrer à l’appartement de sa mère pour le matin de la date prévue pour la surprise de Louisiana. En parlant de sa mère, Emily avait fait une halte dans le minuscule appartement qu’elle avait pour commander les billets de Carter et donner les consignes pour le cadeau de Louisiana qu’elle était la seule à pouvoir acheter parce que Carter n’allait pas emmener la pauvre bête de Californie à Londres, et qu’Emily se voyait mal transporter un chien avec elle sans éveiller les soupçons de sa sœur. Par ailleurs, l’idée du chien était venue à l’esprit de Carter et d’Emily comme une évidence. Leur sœur avait toujours aimé voir les petits chiots derrière les vitrines des magasins et étant donné que les étudiants de Poudlard pouvaient avoir un animal avec eux, pourquoi pas un chien ?
Soupirant à l’entrée du petit appartement de sa mère, Emily ne voulait pas retourner à Poudlard. Entendre la voix de Carter, et voir sa mère avait déboussolé Emily. Pour la jeune fille, elle n’était plus à Londres dans ce petit meublé, mais dans leur immense maison de Louisiane.
-Donc, tu ne peux vraiment rien faire ? Aucun de tes collègues ne peut prendre ton week-end à ta place pour une fois ?

-Je suis désolée Emily... J’ai tout essayé...

Embrassant sa mère avant de partir, Emily secoua la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à sans faire, que Louisiana comprendrait quand l’heure arriverait. Puis, elle reprit le chemin de retour vers Poudlard épuisé. Repassant tous les détails dans sa tête pour voir si elle n’avait omis aucun détail, elle remontait les escaliers qui menaient à son dortoir. Il semblait que non alors qu’elle se laissait tomber dans son lit. Le week-end prochain allait être empli d’émotion.

Partie 2

Les cheveux bruns entourés le visage endormit d’Emily alors que les premiers rayons de soleil commencées à pénétrer dans le dortoir des Poufsouffle. La veille au soir, elle avait mis au courant Louisiana de son projet d’aller voir Naomi, leur mère à Londres. Emily avait tourné cela plusieurs fois dans sa tête pour définir qu’elle était la meilleur façon d’aborder ce sujet avec sa sœur et elle en avait déduit que Louisiana serait forcement que cette excursion dans le monde des Moldus était programmé pour son anniversaire, mais ce qu’elle ignorait était la venue de Carter. D’ailleurs, elle n’avait pas reçu d’hibou pour confirmer l’arrivée de son frère dans l’appartement de Londres. Ouvrant les yeux, elle se demanda si elle avait pensé à en envoyer un la veille au soir avant d’aller rejoindre le monde de Morphée. Le bruit de battement se fit entendre à quelques centimètres de son oreille. Elle y avait pensé ! Souriant à la petite bête, elle lui retira la lettre et lui offrit une petite friandise.

Chère Mills,
Mon avion est bien arrivé dans cette charmante ville de Londres. J’ai hâte de vous voir passer le pas de la porte, l’appart de maman est vide sans nous tous dedans ! Mais pour le moment, je crois que je vais me lasser tomber dans ce canapé qui semblait assez confortable : j’ai même pas pu dormir dans l’avion, y’avait un môme de cinq ans qui avait peur de l’avion juste à coté de moi ! Quelle idée de faire voyager ses gamins à cet âge ! Non mais je te jure !
Enfin je pense que je vais donner ma lettre à ton hibou parce que sinon il va détruire l’appart de maman.
Vous me manquez toi et Liz.
C.

Emily sourit en reposant la lettre sur sa table de chevet. La journée commençait bien et il semblait qu’elle n’allait pas tourner mal avant son retour au château. Sans faire de bruit, elle partit se préparer dans la petite salle de bain des Poufsouffle. Lorsqu’elle en ressortit plusieurs minutes après elle avait revêtit une robe rouge qu’elle n’avait encore jamais porté. Par-dessus, elle avait passé un gilet noir. L’hiver était encore bien installé ! Ses yeux et son visage avaient été légèrement maquillés et elle portait des talons afin de dépasser le mètre soixante-dix qu’elle n’avait jamais réussit à atteindre auparavant sans ses talons. Elle avait donné rendez-vous à sa sœur devant la Grande Salle et ce fut là-bas qu’elle se trouva quelques minutes plus tard un manteau sous le bras et les autorisations de sortit signée par son professeur de botanique et le professeur de Métamorphose de Louisiana. Par ailleurs, son professeur principal avait froncé les sourcils en la voyant revenir avec à la main une seconde autorisation de sortit, mais heureusement pour la jeune Seeds, son professeur de botanique était compréhensible et puis elle ne sortait pas si souvent de l’enceinte de Poudlard. La raison qu’elle avait mises pour cette fois-ci sur sa fiche et celle de sa sœur était : réunion de famille. En tout, depuis son arrivée à Poudlard, elle avait eu que deux journées de sortit. La fois où elle était à Londres pour pouvoir appeler Carter et ce week-end ci.
Le dos posé contre les pierres froides des murs du château, Emily n’attendit qu’une dizaine de minutes avant de voir apparaitre Louisiana toujours aussi belle que d’habitude, et le compliment ne resta pas que dans son esprit.

-Liz, tu es... Magnifique !

Elle étreignit sa sœur pendant un court instant avant de l’entrainer à sa suite impatiente de voir la suite de ses plans se concrétiser enfin.
Les deux sœurs Seeds étaient arrivées à Pré-au-Lard lorsqu’elles transplanèrent vers une rue peu fréquentée de Londres. Elles en sortirent puis d’un pas synchrone et se rendirent vers l’appartement de leur mère. Emily se souvint du chemin pour l’avoir fait il y a une semaine jour pour jour. Lorsqu’elle vit de la lumière parvenir de la minuscule fenêtre un sourire ne put s’empêcher de se dessiner sur son visage. Carter n’était plus qu’à quelques mètres d’elles. Elles allaient pouvoir sauter dans ses bras comme lorsqu’elles étaient enfant.
Les sœurs Seeds montèrent les escaliers où Emily était passée en première. Louisiana n’avait encore posé aucune question, elle s’attendait peut être à ne voir qu’Emily et sa mère pour son anniversaire : quelle allait être sa surprise ! Arrivée sur le pas de la porte, Emily s’arrêta net et ne put que sautiller sur place pour retenir son excitation. Elle sourit à sa sœur en attrapant la main de cette dernière pour la poser sur ses yeux afin qu’elle les cache. Emily avait toujours été comme ça : les surprises lui rendaient son âme d’enfant.

-Ferme les yeux, Lizzie. Je te guide, ne t’inquiet pas.

Faisant dos à la porte, elle la poussa d’une main étreignant l’autre dans celle de Louisiana. Reculant, elle resta face à sa sœur pour vérifier qu’elle respectait ses consignes. Emily fut stoppée dans sa marche par un corps dur. Elle faillit hurler de joie en reconnaissant la carrure de son frère, mais elle se retient. Carter passa ses bras autour de la taille d’Emily affichant un large sourire sur son visage qui avait tant manqué à la jeune Seeds. Cette dernière posa sa main libre sur les mains jointe de son frère sur son ventre rendant son sourire à Carter.

-D’accord, Liz, tu peux ouvrir tes yeux.

A ces mots, Emily lâcha la main de sa sœur et dans un ensemble parfait avec Carter au moment précis où Louisiana ouvrit les yeux, ils dirent en ouvrant large leur bras en direction de leur sœur.

-Surprise !

& Première Partie &

- Louisiana Seeds ?
- Oui !
Le jeune - et beau - Préfet des Gryffondor tourna la tête vers Liz, la gratifiant de ce qui ressemblait à s'y méprendre à un regard appréciateur. Probablement un peu trop stressé, ou coincé, comme l'aurait dit Carter, pour approfondir ce dernier sentiment, il se contenta de sourire légèrement à l'écoute de l'accent typiquement américain de la jeune fille, en lui tendant une enveloppe d'une banalité affligeante.

- C'est le courrier moldu qui a circulé par la Poste non-magique jusqu'à ce que les hiboux de l'Ecole récupèrent en douce les enveloppes avec marqué "Poudlard", dessus. Il y en a une pour toi, manifestement, lui expliqua-t-il sans prendre la peine de lui demander si elle connaissait leur système ou non.

- Oh... fit-elle simplement, étonnée du fait que son frère aîné, seul moldu à leur écrire à Emily et elle, ait subitement laissé tomber la méthode magique des hiboux pour se replonger dans ses vieilles habitudes de cartes postales plus ou moins esthétiques.

Carter avait-il réellement décidé de passer en mode formel ? Lui en voulait-il parce qu'elle lui envoyait trop peu de nouvelles ? Elle lui avait pourtant bien expliqué, et ce pendant des heures, qu'avec ses ASPIC à préparer il lui serait impossible d'être à sa disposition en permanence. Et puis, même si Cart' avait voulu jouer l'imbécile en postant une enveloppe avec la stupide inscription "Poudlard, Louisiana Seeds", il n'aurait jamais été assez naïf pour penser que le nom de famille devait lui aussi être mentionné. Quand on s'appelait Louisiana dans un Collège britannique huppé et conformiste, qu'il fût magique ou non, on n'avait évidemment aucune homonyme parmi les Milicent Sue et autres Elizabeth Jane.
Laissée perplexe par cette inexplicable conduite de son aîné, la belle se saisit néanmoins de l'enveloppe et la décacheta, non sans adresser un "Merci" souriant au Préfet overbooké. Bizarre, songea-t-elle, en constatant que l'écriture manuscrite soignée, faite de pleins et de déliés à l'encre de toute évidence fort coûteuse, qui indiquait son nom sur le papier ne ressemblait en rien à celle, brouillone, de Carter. Mais si ce courrier ne provenait pas de son frère, qui donc...

Ma chère Louisiana,
Je ne sais pas exactement comment se déroulera la réception de ce courrier dans ton école spécialisée. Je poste cette lettre et ce que j'y joins dans l'espérance que tu la recevras à temps, afin que Naomi cesse de critiquer ma mémoire parfois défaillante. Je te souhaite un très joyeux anniversaire, ma chérie, et j'espère que le présent que tu trouveras ci-joint te plaira autant qu'à moi.
Malgré mes nombreux appels, il semble que Carter ne trouve pas le temps nécessaire à m'accorder. Je ne peux que supposer que ses études universitaires l'empêchent de répondre à mes marques d'affection, et nous n'avons passé que très peu de notre temps libre ensemble. Il doit considérer que ma séparation d'avec votre mère nous interdit de nous comporter en famille unie, et un tel comportement me semblerait absurde. Tâche donc d'en parler à tes frère et soeur, et raisonne-les : tu as toujours été la plus mature d'entre vous trois.
Je pars dès mercredi prochain en Alaska pour une série de conférences. Je ne sais pas quand nous pourrons nous revoir, mais souviens-toi que je pense à vous tous. Travaille aussi dur que nécessaire, et garde ton potentiel intellectuel intact pour te garantir une bonne place à tes examens finaux, tu sais que j'y attache une grande importance. Ne te laisse pas distraire par les excentricités de ceux que tu te vois contrainte de fréquenter, et je t'en prie, continue d'étudier normalement en parallèle pour mieux formater ton esprit. D'entre Emily et toi tu es de loin la plus apte à tourner le dos à ces pratiques futiles pour embrasser une réelle carrière, et je ne doute pas que tu te rendes vite compte de la supériorité des études boursières, pour ne citer qu'un exemple, sur ce qu'on t"oblige à faire en Angleterre.
Salue Naomi pour moi et embrasse Emily.
J'espère te voir avant la fin de l'année.
Affectueusement,
Ton père,
Paul Seeds.

Une voix féminine s'éleva depuis l'autre extrémité de la Salle Commune, qui fit sursauter une Louisiana interloquée par le contenu de la lettre que lui avait envoyée son père. Elle sentit le rouge lui monter aux joues et tenta tant bien que mal de ravaler une colère noire, justifiée par vingt lignes suitantes de conformisme et de radicalisme à en rendre, en écoutant les rires de ses camarades insouciants divertis par l'intervention d'une de leurs camarades :

- Je croyais que les Préfets étaient censés faire une distribution de courrier, Dave, pas dispatcher les lettres au petit bonheur la chance, se moqua-t-elle avec un sourire jusque dans la voix, en s'adressant au même Préfet qui avait parlé à Liz quelques minutes plus tôt.

- Mais c'est le cas, ma très chère Camilla, rétorqua l'autre avec peut-être une pointe de flegme volontairement ingénu. Des réclamations, peut-être ?

- Eh bien figure-toi que oui, mon pauvre ami : Louisiana Seeds, en quoi ça ressemble à Camilla Porter, à quelque niveau que ce soit ?

- Donne-le à la fille, là bas, fit Dave avec un haussement de sourcils vers le siège qu'occupait Louisiana.

Cette dernière releva la tête juste à temps pour recueillir le colis que lui tendait la dénommée Camilla Porter avec un sourire timide. Elle jeta un coup d'oeil à l'écriture et crut balancer le tout dans la cheminée lorsqu'elle reconnut celle, tellement parfaite, de Paul Seeds. Puis la mention d'un cadeau d'anniversaire, dans cette maudite lettre, lui revint en mémoire, et elle défit l'emballage sans hâte, s'attendant à recevoir un exemplaire de la "Parfaite Conduite des Filles à Papa Obligeantes" par Tray Niais. Mais lorsque ses doigts rencontrèrent une surface souple et molle, recouverte d'un papier d'emballage d'un gris élégant, elle cessa d'imaginer le pire pour défaire le paquet avec plus de soin. Et ce qu'elle en sortit lui fit écarquiller les yeux, avec un petit hoquet de surprise : devant elle s'étendait une robe courte, d'un bleu profond, parsemée de motifs géométriques d'un noir profond. Légèrement décolletée, aux bretelles fines et croisées dans le dos, elle était faite d'une matière élastique qui de toute évidence épouserait parfaitement les courbes de la jeune femme. A voir le cadeau de son père Louisiana ne put qu'imaginer le prix qu'il avait dû lui couter... ce qui ne l'empêcha pas de se saisir de la robe et du paquet, de froisser la lettre dans sa main libre, et de la jeter au feu en marchant vers sa Salle Commune. Elle avait hâte de montrer sa nouvelle acquisition à sa soeur cadette... Et à propos, que comptait faire Emily le Samedi suivant, jour de l'anniversaire de Louisiana ?

& Seconde Partie &

Exactement une semaine après cet étrange épisode de l'année scolaire de la jeune américaine, Louisiana se réveilla dans son grand lit aux parures pourpres, avec le sentiment que quelque chose d'important se tramait - quoi précisément, elle n'aurait su le dire. En cherchant un peu plus avant elle se rappela soudainement qu'en ce Samedi de Janvier, elle avait officiellement dix-huit ans, et cette nouvelle qui n'en était pas une la remit de bonne humeur. Un peu trop excitée pour parvenirr à se rendormir, elle décida de se lever, dans l'espoir que sa jeune soeur Emily serait déjà à table dans la Grande Salle et pourrait lui en dire plus long sur le déroulement du week-end. Car en effet, Mills s'était montrée bien évasive sur ce que Naomi ou peut-être quelques amis des soeurs Seeds avaient prévu pour ce jour de fête, et en vérité Louisiana se doutait bien que le comportement étrange de sa cadette ces derniers jours avait un lien étroit avec les festivités supposées. Emily avait passé son temps à courir d'un bout à l'autre du château, des dizaines de feuilles de parchemin à la main, en cherchant à obtenir toutes les autorisations nécessaires à une escapade de deux jours en-dehors de l'enceinte de l'Ecole, mais c'était à peu près tout ce que Louisiana avait pu comprendre de ses agissements... Quant à savoir qui organisait la fête, si elle aurait lieu en Angleterre ou aux USA, quelle tenue arborer et surtout si Paul serait lui aussi présent, tout ceci était bien plus délicat.

La veille, Louisiana avait croisé son Professeur de Métamorphose, Miss Hemley (future Mrs Weasley d'après les rumeurs, et si l'on se fiait à son ventre arrondi et à la tablette de chocolat perpétuellement posée sur un coin de son bureau, de telles suppositions n'étaient probablement pas sans fondement ^^), qui s'était adressée à elle avec un sourire entendu - d'elle seule. "Alors comme ça, on a des plans cool pour le week-end ?" lui avait demandé la jeune femme avec son regard pétillant et son habituel vocabulaire adolescent. La jeune sorcière avait acquiescé en espérant qu'aucun détail ne lui serait exigé concernant sa mystérieuse expédition hors de l'Ecole, et avait passé son chemin, la tête remplie d'interrogations - dont celle, récurrente ces derniers mois à Poudlard, concernant la grossesse possible voire probable de Violett : George Weasley était-il vraiment le père de l'enfant ?

La jeune fille se leva prestement, se doucha, et retourna près de son lit et de sa malle à la recherche de la tenue idéale pour ce jour J. Evidemment, se dit-elle, mi-figue mi-raisin, elle se devait d'arborer la robe que son père lui avait offerte et pour laquelle elle n'avait jamais envoyé le moindre mot de remerciement - comme s'il en méritait un quelconque, songea-t-elle avec un petit rire amer. Elle adorait ce cadeau et ne doutait pas du temps qu'avait consacré Paul à son choix, bien sûr - elle était son portrait craché et il n'avait jamais caché sa nette préférence pour l'aînée de ses filles. Mais à la lecture de la fameuse lettre, et à présent au souvenir des clairs sous-entendus de son père au monde magique, elle comprenait mieux la raison des innombrables disputes qui avaient animé le foyer Seeds avant le divorce de ses fondateurs...

Louisiana enfila une paire de collants couleur chair, consciente de la température rafraîchissante que devait présenter le mois de Janvier, surtout au milieu du nulle-part britannique qui abritait Poudlard, puis sa belle robe bleue. Elle attacha un ruban de satin noir comme un serre-tête dans ses longs cheveux roux, glissa ses pieds dans ses bottines en daim noir, et pour finir mit une veste en cuir noire et prit une pochette assortie en guise de sac à main. Un détour par la salle de bain lui confirma qu'elle était plus que satisfaite du résultat ; jetant sa cape de sorcière sur son bras, elle dévala alors les escaliers et marcha jusqu'à la Grande Salle, évoluant sur ses talons comme dans n'importe quelles chaussures. La fameuse Victoire Weasley avec qui on la confondait sans cesse était-elle la fondatrice du mouvement escarpins-forever ? Affaire à suivre. ^^
Lorsqu'elle arriva au pied du grand escalier de marbre, Emily l'attendait, tous sourires et les yeux brillants d'excitation. Sans plus s'attarder, les deux soeurs se dirigèrent vers le Parc et marchèrent dans un silence léger le long de l'allée principale, seule à n'être pas enneigée ni trop verglacée. Tout autour d'elles la végétation n'était que givre, neige, stalactites et vaste étendue translucide témoignant de la présence du Lac gelé à quelques mètres sur leur droite. Avec un sourire en coin, Louisiana se demanda si le Calmar Géant était lui aussi, comme tous les élèves de Pouudlard ne bénéficiant pas d'autorisation de sortie, coincé par l'hiver dans ce qui lui servait de maison. Hibernait-il, un peu comme Carter pendant les vacances de Noël ?

Elles ne mirent que quelques minutes à sortir de l'enceinte du Collège, et transplanèrent juste après avoir franchi les barrières magiques de Minerva McGonagall. Bientôt, les odeurs et les bruits du jeune Londres se manifestèrent autour d'elles, et Louisiana se tourna vers sa soeur avec un très large sourire en reconnaissant la ruelle déserte adjacente à leur appartement, en face de Hyde Park. Naomi devait les attendre à l'intérieur avec un gâteau fait maison et une petite fête entre elles trois, et aux yeux de la jeune fille cela valait largement n'importe quelle discothèque made in Emilyland. Elles pénétrèrent dans l'immeuble avec des expressions de conspiratrices et arrivèrent devant la porte de leur appartement en un temps record. Les joues rougies par le froid hivernal, Louisiana se rendit compte non sans surprise que sa cape de sorcier lui avait tenu plus que chaud pendant tout le trajet, et qu'elle continuait de la réchauffer alors même que la température ambiante était plus qu'agréable. Elle la retira donc et la posa sur son bras, juste à temps pour entendre Emily lui ordonner de fermer les yeux. Naomi avait-elle donc prévu les choses en grand, cette fois... ?

Ce n'est qu'en entendant un rire étouffé dans son dos que Louisiana commença à se demander qui d'autre avait pu être invité. Elle sentit sa cadette lui lâcher la main, et resta un instant interdite, yeux clos, dans l'entrée de l'appartement, avant d'obéir à la voix d'Emily qui lui permit d'ouvrir les yeux.

Et ce qu'elle vit alors lui arracha un cri de ravissement quelque peu suraigu : Carter et Mills se tenaient tous deux devant elle, souriants, prêts à lui ouvrir grands les bras et complices d'une surprise telle que Louisiana n'en connaîtrait plus de si tôt ! Elle se débarrassa de sa cape, et se dirigea vers eux, bras ouverts, comblée de pouvoir les serrer contre elle. Leur étreinte dura plusieurs minutes, puis elle se détacha des bras fins d'Emily et de ceux, massifs, de Carter, et resta un moment comme une gamine, les bras croisés et le sourire jusqu'aux oreilles, à dévorer leur présence des yeux.

- C'est tellement... incroyable, finit-elle par dire, presque au bord des larmes, en sentant un million de questions l'envahir.

Elle enroula ses bras autour du large cou de Carter, l'embrassa sur la joue, et fit de même avec Mills, heureuse de voir son frère, et et ne sachant pas vraiment comment les remercier. Louisiana leur prit la main à chacun et les mena vers les larges canapés du salon, où ils s'assirent les uns à côté des autres, jusqu'à ce qu'une des interrogations de la jeune sorcière finisse par franchir ses lèvres :

- Où est Maman ?

L’étreinte de Louisiana et celle de Carter fit presque oublier à Emily qu’elle se trouvait dans cet appartement exigu, dans cette belle ville qu’est Londres et dans ce pays froid qu’est l’Angleterre. Fermant les yeux, elle tenta de s’imaginer que les murs qui les entouraient n’étaient autres que ceux de leur grande maison de Louisiane. Facile pour quelqu’un qui y pensait depuis des semaines. Emily, lorsqu’elle était en pleine préparation de ces retrouvailles, s’était laissé imaginer pendant quelques dizaines de minutes dans le grand hall d’entrée à accrocher des ballons, des guirlandes, et des petits luminaires un peu partout. Les fêtes étaient toujours grandioses lorsqu’elle se déroulait en Louisiane. Mais alors qu’elle sentait le corps de son frère et de sa sœur tout contre elle, Emily se dit que le plus important n’était pas que ça brille ou que ça soit grand, mais le plus important était qu’ils soient ensemble dans n’importe quel endroit. Sentant le corps de sa sœur se desserrer, elle lâcha son emprise sur la Gryffondor. Debout entre la carrure imposante de Carter et la fine taille de Louisiana, Emily se trouva si... Petite. Malgré les talons d’environ cinq centimètres de hauteur, elle pouvait à peine toucher l’épaule de son frère avec son menton. Avec sa sœur, Emily n’avait que trois centimètres de moins qu’elle, mais la différence était tout de même visible. Souriant pour elle-même, elle écouta la douce voix de sa sœur et accueillit le baiser de sa sœur avec un autre large sourire empli de tendresse. C’était tout de même la moindre des choses. Emily n’allait pas laisser passer l’anniversaire de sa sœur ! Et un rassemblement des frères et sœurs ne faisaient jamais de mal à la famille Seeds, au contraire !
Se laissant guidé elle et son frère vers le canapé de leur mère, ils s’assirent, Carter et Emily de chaque coté de Louisiana. Elle était tout de même l’invitée principale. Avant que Louisiana pose sa question, Emily avait lancé un regard insistant à son frère. De son coté, Carter avait froncé ses larges sourcils. Que voulait lui faire comprendre sa sœur ? Peut être parlé telle du... Les pensées du jeune homme furent coupées par l’intervention de la douce voix cristalline de Liz.

-Tu connais, Maman, elle a tout essayé, mais...

-Mais elle n’a pas pu se libérer aujourd’hui. La voix d’Emily s’était levée à la suite de celle de Carter. Par contre, elle a participé à tout ça !

Laissant une main dans le vide, Emily désigna l’appartement et par la même occasion la porte de la chambre des sœurs Seeds. Profitant que Louisiana suivit le mouvement de main de sa sœur, Carter tenta d’attirer l’attention d’Emily. Articulant de façon muette le mot qu’il voulait faire passer à sa sœur, il tenta de mimer en même temps pour qu’elle comprenne. Emily tourna son regard vers son frère, et ne put retirer un sourire en voyant son frère articuler : Ca-deau, et mimait un petit chiot. Heureusement il arrêta net ses mimiques lorsque Liz reporta son regard vers lui. A ce moment, Emily fit « oui » de la tête à l’attention de son frère et attrapa la main fraiche de sa sœur. Les surprises étaient loin d’être facile avec une sœur comme Louisiana, ils devaient à chaque fois se parler sous forme de coté ou de mimique pour ne pas qu’elle comprenne d’avance ce qu’Emily et Carter conspiraient dans son dos.

-Ferme de nouveau les yeux, Liz !

-On a encore une petite surprise pour toi !

Joignant le geste de sa sœur, Carter attrapa la seconde main de Louisiana. Ils la conduisirent vers l’entrée de la petite chambre que partageaient les deux sœurs Seeds lors de leur court séjour à Londres. Poussant d’une main pressée la fine porte en bois qui ne résisterait surement pas à un coup de pied de Carter, Emily suivi de Louisiana et de Carter pour finir pénétrèrent dans la chambre. Un sourire s’afficha sur le visage blanc d’Emily lorsqu’elle vit la petite boule de poil couché sur un tapis en mousse. Naomi avait du lui en acheter la veille. Le petit chiot se leva en baillant et lorsqu’il vit les trois silhouettes, il commença à remuer de la queue.

-Tu peux ouvrir les yeux, Louise !

-Ton cadeau t’attend depuis hier soir !

La réaction de Louisiana combla toutes les espérances de la jeune Poufsouffle, cela lui faisait plaisir et c’était l’essentielle. Les trois Seeds étaient tous accroupis près du chiot qui émettait des petits aboiements joyeux. Emily passa sa main sur le pelage blanc et légèrement frisé du chien et le trouva encore plus doux qu’elle ne le pensait aux premiers instants lorsqu’elle l’avait vu coucher sagement sur son tapis en mousse. Carter qui voyait sa sœur, Liz, encore plus joyeuse qu’à son entrée dans l’appartement, se pencha vers Emily et lui lança un clin d’œil complice. Ils avaient bien joué sur ce coup là.

-Comment vas-tu l’appeler ? demanda Emily.

-Quoique soit son petit nom, intervint Carter, la bête a surement envi d’aller faire un tour. D’après Maman, même si il est petit, il peut faire des dégâts !

Un large sourire s’afficha sur le visage de Carter et cela se transmit à Emily directement.

Louisiana se sentait pousser des ailes alors que, chacune de ses mains serrées dans celles de Carter et Emily, elle laissait son regard se poser sur chaque recoin du petit apartement de Bayswater Street en songeant à tous les efforts que Naomi et Emily avaient dû déployer pour si bien le décorer. Cart', lui, avait surtout dû participer à l'accrochage des décorations sur les parties les plus hautes du plafond, pensa la jeune femme avec un sourire en coin. Elle ne chercha pas à dissimuler une pointe de déception lorsque la nouvelle de l'absence de Naomi lui parvint, mais après tout, ils étaient déjà tous les trois... et ces derniers temps, cette simple exigence semblait relever de l'impossible.

Un peu surprise par l'air conspirateur des deux autres elle se laissa guider jusqu'à la petite chambre qu'elle et Emily partagaient lorsqu'elles n'étaient pas à Poudlard, laissée perplexe par la nécessité de se déplacer pour voir ce qui ne pouvait être que son cadeau d'anniversaire. L'année précédente, Emily lui avait offert une superbe robe de créateur français, et Carter un pendentif dont il avait refusé de lui révéler la valeur. Se seraient-ils ruinés au point de lui donner l'intransportable ?

Lorsqu'elle ouvrit les yeux pour découvrir cette minuscule boule de poils lovée dans son tapis démesurément grand, Lizzie ne put retenir un cri d'excitation, et porta les deux mains à sa bouche, yeux écarquillés et sourire jusqu'aux oreilles. Alors qu'elle n'était qu'enfant, Naomi l'avait embarrassée de sermons contre les animaux domestiques, semblant réduire à jamais son rêve d'adopter un petit chien, et à son arrivée à Poudlard la jeune femme avait eu un pincement au coeur en voyant tous les élèves choyer leurs oiseaux, chats ou rats, sans pouvoir s'empêcher de constater que certains de ses camarades en avaient même plusieurs.

Et à présent, voilà qu'elle se tenait devant cet adorable chiot, à peine plus gros qu'un chaton, tout blanc et les yeux encore clos, qui se mit à japper en sentant une présence dans la pièce. Tendant comme par instinct ses bras devant elle, la jeune américaine se baissa et souleva son petit compagnon jusqu'à son visage, son nez touchant presque la truffe du petit animal, en retenant à grand peine les larmes de joie qui menaçaient de couler sur ses joues. Son pelage chaud et doux déjà bien fourni entre ses doigts, la manière dont il semblait étendre ses pattes autour de lui comme pour prendre son envol... Louisiana ne savait pas encore s'il s'agissait d'un mâle ou d'une femelle, mais alors qu'Emily commençait à poser l'évidente question du futur nom du chien, Liz se tourna vers elle et Carter, un sourire presque maternel aux lèvres, et n'eut pas à élever la voix pour se convaincre de la justesse de son choix. Elle n'écouta même pas la remarque de son frère, quoiqu'il n'eût pas tout à fait tort quant à la réalité pragmatique qui s'ouvrait devant cette nouvelle arrivée... =)

- Butterfly. Je vais l'appeler Butterfly.

Le chiot jappa à nouveau, déclenchant le rire de Louisiana, qui le porta jusque contre son épaule et appuya sa tête sur celle, minuscule et douce, de l'animal. Ce charmant moment de poésie ne pouvait bien entendu pas durer, remarqua-t-elle en entendant Carter s'esclaffer bruyamment, en proie à une blague qu'il était pour l'instant seul à connaître. Pour l'instant. Razz

- Oh ouais, appelle-le comme ça, approuva-t-il, et sa voix était encore secouée par un rire convulsif. Et moi je le surnommerai Butt !

Louisiana leva les yeux au ciel, sans pouvoir s'empêcher de sourire à la pensée des réactions de tous les Britanniques avec qui elle vivait à présent s'ils l'entendaient appeler son chien Butt.
Elle ne vit pas la réaction d'Emily, car à peine tournée vers sa soeur elle sentit une énorme main se poser sur son épaule libre et son propre corps secoué du fou-rire de Carter :

- J'ai une SUPER idée, Liz, appelle-le Jake Coleman ! JC !

La jeune femme eut un instant d'arrêt en cherchant une raison, aussi infime fut-elle, à l'énormité tout juste prononcée par son frère toujours hilare. Carter n'avait jamais aimé Jake et tout le monde savait bien que ce n'était même pas sa personne, mais son statut qui lui valait tant de moqueries gratuites de la part de l'aîné des Seeds, qui ne se privait pas à l'époque pour déplacer des réunions familiales ou des sorties entre frère et soeurs pour empêcher Emily de trop voir son amoureux. A présent qu'ils étaient séparés depuis plusieurs mois, elle aurait dû pouvoir tourner la page et l'aurait probablement déjà fait... si elle n'avait pas rencontré la demi-soeur de Jake à Poudlard. Et ça, même Carter le savait pertinnement. C'est pourquoi Louisiana, tentant d'être discrète, chuchota à son frère à une vitesse impressionante pour éviter que cet épisode ne gâche une de leurs rares retrouvailles et son anniversaire :

- Cart', arrête ça tout de suite, elle va être furieuse !

Mais son frère ne l'écoutait pas, de toute évidence, puisqu'il souleva à son tour le chiot et le posa sur son épaule, ravi à l'idée de voir que Jake Coleman convenait si bien au petit chien tout joyeux d'avoir une vue imprenable sur l'appartement du haut du mètre quatre-vingt dix de Carter.
Quand soudain, le rire de Carter s'arrêta et une odeur équivoque parvint jusqu'aux narines de Louisiana, qui pouffa et désigna la porte d'entrée à son frère, pour ensuite prendre le chiot dans ses bras, Emily par la main, et les emmener tous deux vers Hyde Park. Carter et sa veste souillée les rejoindrait plus tard, après une séance de nettoyage bien méritée !

- Tu sais quoi, Mills, fit-elle à sa cadette alors qu'elles descendaient les escaliers pour sortir de l'immeuble. On va garder ses initiales... mais après cet épisode mémorable on l'appelera Carter Junior, CJ !

Lorsqu’Emily était rentrée seule dans la petite boutique de vente d’animaux, elle était littéralement tombée sous le charme du petit chiot au pelage blanc. Et à cet instant, à voir la réaction de Louisiana face à l’animal, son bonheur fut combler. Elle avait tant voulu choisir le cadeau parfait, qu’elle se retint à verser une larme de joie devant autant de bonheur d’un coup. Revoir son frère, Carter après ses longs mois sans lui, était déjà un plaisir suffisant, mais constater de plus que sa sœur semblait plus qu’heureuse que jamais, la rendait fière de son travail accomplie autour de cette petite surprise.

Souriant en retour à Liz, elle pencha la tête vers le chiot qui était toujours dans les bras de sa nouvelle maitresse et lui sourit comme pour lui souhaiter la bienvenue dans la famille, et voir si le nouveau nom de Liz lui plaisait. Butterfly, c’était plutôt mignon ! Elle voulut le formuler afin que son frère et sa sœur entendent la remarque qu’elle s’était fait, mais son charmant frère, comme à son habitude était pris d’un fou rire qu’il était le seul à connaitre la raison. Malgré qu’elle ne connaisse pas la raison de son rire, un sourire s’afficha sur le visage d’Emily en proie à rejoindre son frère dans son hilarité sans en avoir la raison de départ. Malgré sa voix encore secouée par son rire, il réussit à formuler.

- Oh ouais, appelle-le comme ça. Et moi je le surnommerai Butt !

Sachant enfin pourquoi son frère riait, Emily ne put s’empêcher de le rejoindre de son rire cristallin. Elle s’était imaginée la réaction des britanniques avec lesquels elle et sa sœur vivaient 24heures sur 24, et n’avait pas se retenir de rire. Carter avait un don pour trouver des blagues que pas grand monde à part lui aurait trouvé dans cette situation. Et il repartit de plus belle, en faisant trembler Louisiana par la même occasion, d’un rire convulsif. Par contre, cette fois-ci Emily ne rejoignit pas son frère dans son hilarité. Son rire s’arrête d’ailleurs net lorsqu’elle entendit le nom de Jake Coleman. Elle savait pertinemment que son frère détestait son ancien copain, mais il détesterait tout autre garçon qui l’aimerait un peu trop, et qui monopoliserait sa sœur autant que Jake. Elle avait hésité longtemps à lui parler de la demi-sœur de Jake qu’elle avait rencontré dans la bibliothèque de Poudlard, et elle s’était résolu à ne rien lui dire. Qu’est-ce que cela aurait changé ? A bien y réfléchir, elle aurait du lui en parler. Il aurait définitivement tiré un trait sur les doutes d’Emily, puisqu’elle savait d’avance qu’il lui aurait conseillé de tourner la page et d’oublier ce Moldu de Coleman.

Carter prit de son hilarité sans fin, n’avait pas remarqué qu’Emily avait arrêté de rire. Il lui en fallait bien plus pour qu’il s’arrête. Même la remarque de Liz ne lui fit ni chaud ni froid, et il continua à rire en attrapant le chiot pour le poser sur ses épaules imposantes.

-Cart’, arrête ça tout de suite, elle va être furieuse !

Et elle l’était, pensa Emily intérieurement, mais elle ne voulait pas gâcher leur retrouvaille et passerait sur cette remarque de Carter. Son attention fut néanmoins vite reporter sur Carter. Son arrêt soudain de rire n’était pas normal, mais l’odeur qui lui parvenait de derrière le dos de Liz lui fit comprendre cet arrêt. Et ses soupçons furent confirmés lorsqu’elle passa sa tête par-dessus l’épaule de sa sœur. En effet, Carter laissa Louisiana reprendre le chiot qui l’avait gentiment re-décoré sa veste. Malgré cet accident, il prit le chemin de la salle de bain sans perdre un léger sourire sur son visage. De son coté, Emily se laissa guider par sa sœur vers l’extérieur de l’appartement avec un sourire qui dissimulait une envie de rire à inonder tous les Etats d’Amérique. Au moment qu’elles descendaient les escaliers accompagnées du chiot, Louisiana lui fit part d’une remarque à laquelle elle ne pouvait que donner son accord.

-Tu es la meilleur, Liz ! A partir de maintenant, Carter Junior sera ton nom, rajouta-t-elle en caressant la petite tête du chiot que sa sœur tenait dans ses bras. Ca lui va plutôt bien, d’ailleurs ! Et cette journée restera à jamais le premier plus beau souvenir de ce chien !

Elles marchèrent vers un petit parc non loin de l’appartement de leur mère, qui s’appelait Hyde Park si elle s’en souvenait bien, lorsque Carter revint à leur niveau passant l’une de ses mains autour de la taille d’Emily et l’autre devait surement autour la taille fine de Liz, se dit la Serdaigle, pour ainsi se place entre ses deux sœurs comme il avait tant l’habitude de le faire lorsqu’ils se promenaient ensemble dans les rues et les parcs de Louisiane.

-Vous nous emmenez où ? demanda-t-il en désignant le chiot.
-On emmène CJ et toi dans un super parc. Carter Junior se fera des amis, et qui sait tu trouveras peut être une belle britannique, rajouta Emily en gratifiant son grand frère d’un petit coup de hanche et d’un large sourire.

Carter fronça les sourcils en entendant le nom avec lequel sa sœur avait appelé le chiot, mais il ne fit aucun commentaire à part un regard en coin vers Liz qui ne semblait pas contredire sa sœur quand au patronyme de l’animal.
Emily sourire aux lèvres heureuse comme jamais, suivait les pas de son frère et surtout de sa sœur, et ils entrèrent dans le parc. Louisiana laissa le chiot courir dans l’herbe et les trois Seeds surveillaient le chiot d’un œil en continuant à marcher en silence. Le seul fait d’être ensemble les combler, aucun mot ne pourrait qualifier l’état de bonheur dans lequel se trouvait Emily et dans lequel devait surement se trouver Carter et Liz en ce moment. Oui, mais voilà, une journée entre les Seeds n’auraient pas été une véritable journée entre Seeds si une catastrophe ne serait pas venu se mettre sur leur chemin. C’était un peu une coutume se dit Emily en se mordillant la lèvre inférieur. Elle aurait préféré avoir rêvé, mais c’est soupçons se confirmer alors qu’ils marchaient vers un second groupe qui se trouvait à plusieurs mètres d’eux. Cette démarche, cette façon de s’habiller ne pouvait qu’appartenir à...

-Jake... Dit-elle d’une voix étonnée.
-Oh, Mills, arrête un peu aves ce Moldu, tu es en train de te morfondre sur un type stupide, nul...
-Cart’, arrête ça ! Coupa-t-elle son frère en le gratifiant d’un coup de coude dans les cotes qui avait du lui paraitre un chatouillis étant donné la force d’Emily. Dites-moi que ce n’est pas lui et Maddie qui se trouvent droit devant et j’arrêterais de parler de Jake...
-Mais non, ce n’est pas...

J’en étais sur, se dit-elle.
Carter avait commencé sa phrase sans regarder le groupe qui se dessinait devant eux, et il avait reconnaitre Jake comme Emily avant lui. Ils auraient pu envisager une retraite, si la petit Madison ne les avait pas reconnu à son tour et ne serait pas en train de courir vers Emily les bras tendus en criant :

-Emilyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy !!!!!!

- Tu te rappelles de nos promenades à Londres, pendant les vacances d'été en 2011, Jake chéri ? Maddie et toi adoriez ça, même si elle n'avait que trois ans l'époque !

Jake, la tête enterrée dans son assiette de purée ou en tout cas prêt à présenter un masque facial d'une magnificence indubitable, se contenta de grommeler un truc inintelligible à l'intention de sa mère, qui comme de juste continua à se répandre en commentaires mielleux sur leurs fameuses vacances en Angleterre. Bizarre autant qu'étrange, se dit Leslie, sachant que Courtney ne supportait pas le climat britannique et que Brian avait depuis longemps arrêté de mettre les pieds chez les leprechauns et autres grands givrés en kilts depuis qu'il s'était séparé de Connie. Fort heureusement (??) pour la petite irlandaise laissée perplexe par le goût du ketchup américain, Courtney s'empressa de détailler le sujet en plongeant ses enfants dans un coma exemplaire.

- Vois-tu, Emer, quand j'étais encore avec leur père nous sommes partis tous les quatre à Londres, je me rappelle encore de nos ballades dans Hyde Park et de la fois où Jake a éternué sur le fox terrier du maître d'hôtel, c'était hilarant...

A en voir le faciès dudit adolescent il devait avoir un tout autre adjectif à placer en fin de phrase, songea Les', en dessinant des trèfles dans sa purée alors que Terry la regardait d'un air supplicateur sous la table. Exercice difficile si l'on en jugeait par la présence de la nappe, cela dit. Ce qui n'avait pas empêché le canidé d'obtenir un bout de dinde le jour de Thanksgiving, et une énorme tranche de jambon il y avait à peine cinq minutes. C'est ainsi plongée dans ses réflexions, tentant d'ignorer la musique de RocketMan venant de sa droite et les yeux de Ty' à sa gauche, que la fille de Connie eut le malheur de prêter assez attention aux propos de a belle-mère pour enregistrer la sentence fatidique :

- Et si on allait tous passer un week end à Londres, avant qu'Emer-Leslie ne rentre en Islande ?
- Hum, Irlande, chérie, la corrigea Brian en s'étouffant à moitié avec un petit pois (américain, donc étrangement massif malgré son appellation).
- Oh, peu importe, là où je n'irai pas même sous la torture, lui rétorqua Courtney avec un petit rire giga énervé. Alors Maddie, qu'en penses-tu ?

Oh non. Erreur fatale numéro un, ne jamais, JAMAIS demander son avis à Madison Coleman-Burke si la survie d'un ado et celle d'une blonde entréflée en dépendaient. De toute évidence Madison allait répondre un truc méga enthousiaste et dans à peine vingt-quatre heures ils seraient tous entassés dans une chambre d'hôtel miteuse du Chemin de Traverse à se demander pourquoi Merlin la température londonienne avoisinnait les - 900 même sous les couvertures.

- Trop biiiiiieeeeeeeeennnn ! brailla Maddie comme de juste, en sautant de sa chaise pour effectuer une danse plus qu'improbable à base de forts secouements de hanches et d'un risque élevé de se prendre le buffet, sous les yeux attendris de Courtney et le regard terrifié de Brian.

Bingo, pensa une Leslie emmitouflée dans son pyjama à dragons roses en regardant par la fenêtre du Chaudron Baveur, quelques heures seulement après cette maudite conversation. Ils avaient tous sauté dans un "avion" rapport à la Cracmollicitude de Jake et étaient arrivés dans la nuit d'un jour improbable rapport au décalage horaire et bonne chance pour le calcul. Il était à présent six heures du matin et Terry, de très mauvaise humeur après avoir dû voyager dans la soute, avait pris le parti de lécher le pied de Jake chaque fois qu'il ronflait. Une entreprise permanente, donc. Qui n'empêcha pas Courtney de sonner le signal du départ à huit heures dix tapantes pour une champêtre virée "familiale ou assimilée" dans Hyde Park avant d'aller "se délecter de ces mêêêêrveilleux fish and chips, ne sont-ils pas incroyââââbles, Emer ?".

C'est ainsi que les trois frère, soeur et trèfle Owen-Coleman-Burke, les yeux dans les chaussettes et avec l'envie trépidante d'une bièraubeurre mâtinée Chocogrenouille au coin du feu et sans Courtney, déambulèrent de ci und de là dans les allées de Hyde Park alors que Brian et Courtney marchaient derrière, avec la vélocité du Choixpeau.
Leslie, tentant de mettre un grain d'ambiance folle dans leur épopée (trop) matinale, se mit à régaler ses compagnons de chants leprechaunesques (en très grande partie inventés par Justin et elle et dans lesquels les mots "porte-jarretelle en tartan jaune" revenaient étrangement souvent, rapport au manque flagrant du gène cervical chez les Finnigan)... avant de s'arrêter net pour se boucher les oreilles au son de la voix stridentissime de Maddie :

- Emilyyyyyyyyyy ! hurla la donzelle, tentant de se précipiter telle l'hyppogriffe de course vers un groupe de trois adultes qui auraient pu figurer haut la paluche dans le magazine préféré de Victoire - un truc comme "Je-suis-la-plus-belle-Mag".

Heureusement pour tous Jake eut la superbe idée de la rattraper au vol, de la changer de direction et de la laisser batifoler vers les vieux, pour ensuite se tourner vers le fameux groupe inconnu au bataillon avec le visage étrangement gris. Ou bleu. A première vue, Leslie aurait pu cogiter à une soudaine emprise de la froidure britannique sur la totale personne de son demi-frère. Mais on ne trompe pas si facilement une irlandaise : à en voir le regard mi-paniqué, mi-fasciné dudit Jake la petite apprentie-leprechaun réalisa qu'elle avait déjà eu l'occasion de voir cette tête... lors de son appel félétonique, ou téléniphoque, ou un truc équivalent, avec Minnie dans l'Abyme. Diantre. Se pouvait-il que...

C'est alors que Terry le Chien, pourtant très occupé à attendre la descente improbable d'un écureuil aux pieds d'un arbre, releva la tête lui aussi (quelle famille !) pour se mettre à courrir tel le dératé moyen vers la famille top-models. Et pour cause, dut admettre l'impuissante blondinette, il venait de trouver un petit camarade gambadant gaiement aux pieds de Louisiana Seeds, frêle canidé qui ne se doutait pas encore qu'avec l'influence de Terry le Chien s'en irait toute possibilité de normalité autour du groupe.

Les' se mit prestement à scruter les visages de plus en plus proches de l'équipe adverse, et eut la surprise pas spécialement enthousiasmante de reconnaître Louisiana et Emily Seeds, accompagées d'un quelconque Hagrid-Junior-sans-l'option-barbe. Nom d'un pudding aux crapauds, pensa-t-elle, en se demandant toutefois si ses oreilles resteraient accrochées à sa tête avec ce froid polaire, Jake allait-il s'écrouler de dépit dans ses bras chétifs, ou demander sa dulcinée en mariage sous les yeux du gorille ?

- Euh... pourquoi est-ce que les américains ont tous décidé de venir dépérir dans ce congélateur buccolique, aujoud'hui ? fit-elle non sans perplexité, et sans franchement se rendre compte que tel serait son "bonjour" aux Seeds-et-chien-et-géant.

Jake, dont le visage se voulait sûrement impassible et ce sans réussite, avait les yeux fixés sur la petite Emily qui décidément aurait eu de quoi discuter mode avec Victoire, tout comme sa soeur d'ailleurs. De son côté Leslie tenta de passer le temps en attendant le début des hostilités, de la danse hawaïenne ou encore de la paëlla, pour ce qu'elle en savait, en observant le gorille-Hagrid-géant qui accompagnait la préfète de Poufsouffle et la capitaine de Gryffondor. Elle réalisa un peu trop tard que bloquer sur quelqu'un de la sote n'entrait pas exactement dans le registre de la politesse anglaise. Même si, entre nous, ledit gorille était loin de boxer dans la catégorie laideron. Mais alors, méchamment loin.

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A peine débarrassé de Terry et enfin disposé à ronfler tranquillement, Jake eut la mauvaise surprise d'entendre la voix suraigue de Maddie lui exploser dans le tympan gauche, divine tentative pour le tirer d'un lourd sommeil. La ballade en famille dans Hyde Park s'avérait à ce point désastreuse qu'il pensa à se munir de sa GameBoy et de piles de rechange, pour se prévenir de tout essai d'abandon par RocketMan, décidément le seul allié qui lui restait en ce bas monde. Alors que Leslie, manifestement d'humeur à raconter des trucs incompréhensibles sur les porte-jarretelle d'il ne savait trop qui, chantonnait avec un accent irlandais à s'en taper la tête contre un banc, Madison regardait Terry regarder un écureuil regarder une noisette et Jake prit soin de monter le son du jeu. Et dire que pour le déjeuner les vieux prétendaient être capable d'ingurgiter des machins aussi ignobles que les fish and chips...

Les cris de sa soeur cadette étaient tellement habituels à Jake qu'il avait appris depuis longtemps comment la faire taire en trois secondes en lui plaquant une main contre la bouche sans pour autant lâcher son jeu. Aussi s'essaya-t-il à la manoeuvre avant de réaliser que cette fois Maddie était en train de courir vers un groupe de deux filles manifestement trop belles pour être du coin et d'un type à côté de qui même Jake aurait eu l'air débile. Aussitôt il mit RocketMan en pause, s'empara de la gamine et la fit changer de direction en un seul geste. Le temps qu'elle revienne vers lui il avait bien le temps de dévisager ces inco...

A ce moment précis Jake Coleman se rendit compte à quel point ces trois américains ne lui étaient pas du tout inconnus, bien au contraire. Pétrifié il laissa sa demi-soeur comprendre la situation par elle-même. Elle était héritière des trèfles, pourtant, pourquoi n'avait-elle pas un aura de chance capable de leur éviter ce genre de circonstances craignos ? Il était presque prêt à partir, à courrir vers Madison et à la prendre sous un bras en traînant Leslie derrière lui pour fuir une rencontre évidemment très délicate, lorsqu'il se souvint de la présence de son ennemi d'un temps, Carter Seeds. Pas question de se ridiculiser devant lui. Affichant un sourire assuré-viril-séducteur-mannequin Jake s'avança donc vers eux, au mépris de ses instincts les plus basiques, et les accueillit avec une maturité impressionante :

- Carter, Louisiana... il marqua un temps d'arrêt devant le visage toujours aussi parfait de son ex-petite amie, Emily...

Emily s’était préparée autant physiquement que moralement à l’arrivée de la petite Coleman, mais elle fut surprise qu’un ouragan de parole et d’étreinte ne s’abattent pas sur elle, mais l’arrêt de Madison par Jake était prévisible, se dit-elle. Le jeune américain avait développé une sorte de sixième sens qui lui permettait d’arrêter sa sœur alors qu’il faisait tout autre chose en même temps, alors Emily était sur d’une chose : il ne l’avait pas arrêté pour sauver les tympans des Seeds. Loin de là, puisqu’il avait porté son attention sur elle et les autres membres de la famille Seeds qu’après avoir arrêté et détourné Maddie de son but initial.
Malgré les mois durant lesquels elle n’avait pas vu Jake, et malgré le fait qu’elle l’avait quitté pour des raisons aussi futiles qu’elle se demandait comment Jake avait pu les gober, Emily ressentit une compression dans le ventre, comme une boule d’angoisse mêlé avec une appréhension monstre de le revoir. Pourquoi Diable avait-elle si peu de chance pour que Jake soit en Angleterre, à Londres, dans ce parc, en même temps qu’elle ? Les chances étaient tout de même minces, non ?! Pourquoi étions-nous tombés sur le jour où spécialement la famille Coleman-Burke au complet avant décider de s’offrir une sortie dans Hyde Park pendant que le trio Seeds fêtait l’anniversaire de Liz ? Emily se le demandait bien alors que les traits de Jake se faisait plus précis au fur et à mesure qu’il se rapprochait d’elle, de Carter et de Louisiana. Se forçant à détourner le regard de Jake, elle dévisagea la jeune fille qui marchait au coté de Jake vers eux. Cette petite blonde, ce visage, avec Jake... Leslie Burke ! Est-ce que tout Poudlard s’était donné rendez-vous à Londres ou elles étaient les seules ? Ecoutant sans grande intérêt la remarque de Leslie, elle tourna son regard vers son frère, comme pour trouver une aide. Elle savait qu’il détestait Jake autant qu’elle l’aimait à l’époque, donc il trouverait surement quelque chose à dire pour le faire déguerpir avec sa demi-sœur. Mais elle lit quelque chose de bizarre sur le visage de Carter qui semblait fixer d’une façon pas très courtoise le visage de Leslie. Enfin elle ne se gênait pas non plus, se dit Emily en constatant que Leslie dévisageait autant Carter qu’inversement. Le courant était-il passé entre Leslie et Carter ?

Carter, posté entre ses deux sœurs, entendait avec une certaine amertume l’arrivée de Jake à leur niveau. Il avait déjà gâché pas mal de journée entre Seeds, et il avait assez blessé Emily par son rang de Moldu lorsqu’elle l’avait quitté que Carter ne serait pas aussi courtois qu’à l’époque envers le Coleman. Oui, mais voilà, c’était sans compter sur l’apparition de ce visage presque angélique de la petit blonde au coté de Jake. Il fit attention à elle uniquement lorsqu’elle prit la parole d’une voix british agrémenté d’un accent irlandais s’il ne se trompait pas. Malgré un effort pour rester poli et ne pas dévisager l’irlandaise de la manière qu’il adoptait, Carter ne pouvait détourner son regard du visage de la camarade de Jake. Comment une personne aussi mignonne pouvait-elle trainer avec un gars comme Jake, se demanda Carter, atterré.

Emily tenta d’attirer l’attention de Carter loin du visage de Leslie, mais rien ni faisait, pas même un de ses coups dans les cotes, malgré l’inefficacité habituel de cette technique. Le regard de la Seeds se reporta sur Jake lorsqu’il prit la parole. Cette voix roque... Elle lui avait un peu manqué tout de même, dut-elle s’avouer. Mais il ne fallait en aucun cas, qu’elle pose son regard sur celui de Jake. La première fois dans ce camp de vacance, c’était de son regard noisette qu’elle était tombée amoureusement avant son humour et sa personne. Elle ne voulait pas repartir pour cinq mois voir plus, de remord envers la façon avec laquelle elle l’avait quitté, mais il faut croire que son cerveau ne lui obéissait plus, puisqu’elle leva ses yeux bleutés par la lumière extérieure vers ceux de Jake. Ca, sans aucun doute, ça m’avait manqué, se dit-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Lorsqu’il prononça son nom après une courte pause après l’appel de Carte et Liz, un pincement dans le fond du ventre se fit ressentir. La culpabilité remonta en flèche comme si elle n’avait jamais vraiment disparu.

-Leslie... répondit-il de sa voix cristalline en comparaison avec celle de Jake, puis marqua une pause sur le visage de son ex-petit-copain. Jake...
-Et bien, Jake, tu t’es perdu ! Tu es loin de la chaleur de Floride, qu’est-ce qui t’amène dans cette froide ville de Londres ?

Carter était enfin revenu à lui, constata Emily sans détourner son regard de Jake. Et bien qu’elle sache qu’il se fichait complètement de la raison pour laquelle Jake se trouvait à Londres, elle savait qu’il faisait cela pour la détendre et qu’elle arrête de se focaliser sur Jake. Mais c’était déjà fait, se dit-elle intérieurement alors qu’elle sentait la main de Carter la ramené vers lui pour lui faire comprendre qu’il était là en soutient.

Les évènements s'enchaînèrent à une vitesse prodigieuse. A peine Louisiana eut-elle le temps d'observer son tout nouveau petit compagnon gambader devant elle, manifestement ravi de cette promenade improvisée dans Hyde Park et complètement insensible au froid qui pénétrait pourant jusqu'au travers des vêtements de la jeune américaine, qu'elle entendit un cri strident suivi d'une série de mouvements flous indicant seulement que l'après midi ne s'annoncerait pas aussi calme qu'elle l'avait escompté. Carter, ses deux mains posées sur les tailles de chacune de ses soeurs, adopta une position protectrice en passant ses bras devant les deux jeunes filles... jusqu'à ce que lui aussi, suivant l'exemple d'Emily, se mette à fixer un point devant lui sans raison apparente, comme si le temps s'était brutalement arrêté à un épisode mystérieux de cette rencontre fortuite quoique inattendue dans Hyde Park. En un sens, se força à penser Liz non sans une grimace de dépit, l'arrivée des Coleman forcerait Emily à voir les choses en face. Peut-être même à accepter ses erreurs, et à pouvoir enfin expliquer les choses clairement à Jake... afin que ce dernier cesse de la hanter nuit et jour.

En observant le visage de la camarade de Jake Louisiana ne put retenir un froncement de sourcils : que faisait sa Poursuiveuse en compagnie d'un type aussi normal que Jake Coleman ? Leslie Owen avait-elle vraiment fini par tout laisser tomber du côté de James Potter, pour s'adonner à des amitiés plus bizarres comme celle de Justin Finnigan ou du frère de Madison ? Du fin fond de sa mémoire lui revint alors une conversation qu'elle avait eue avec Mills quelques semaines auparavant : en effet, Emer-Leslie avait un demi-frère, et Merlin devait avoir une dose d'humour assez relevée pour qu'il s'avère que Jake Coleman soit précisément ce demi-frère en visite à Londres. Au même moment que Carter, qui le haïssait cordialement - quoique en cet instant précis, vu le regard que lançait son aîné à la jeune irlandaise, Louisiana doutait fort qu'il soit prêt à se lancer dans un duel avec Jake. Elle devait absolument penser à le renseigner sur l'âge de la petite Owen avant qu'il ne s'imagine créer des liens improbables avec elle, songea Liz, mystifiée et peut-être un peu agacée par la situation.

Au moins Emily n'aurait-elle pas à trop se compliquer la vie pour expliquer le pourquoi du comment à son ex, du fait qu'en tant que demi-frère de Leslie il devait savoir bien plus de choses sur la magie qu'il n'en avait l'air. Et pourquoi n'en avait-il rien dit à Emily ? Pourquoi n'avait-il pas lui aussi fréquenté une école de sorcellerie, aux Etats Unis ?
Absorbée par ses interrogations la jeune sorcière salua néanmoins Jake et sa Poursuiveuse fétiche d'un signe de tête qui se voulait avenant - elle n'en gratifia pas moins Leslie d'un sourire chaleureux : après tout, elles étaient toujous coéquipières et presque amies, malgré leurs connaissances parfois douteuses. La manière dont Jake et Emily se dévisagèrent, comme lors de retrouvailles trop attendues après des évènements tragiques, la força à détourner son regard, qui à nouveau échoua sur le visage toujours fasciné de Cart'. Qu'avait-il donc, à la fin ? Certes, Leslie était très sympathique, monstrueusement drôle et assez jolie, mais de là à faire preuve d'un tel bug général... =)

Heureusement pour tous l'aîné des Seeds tenta une détente expresse de l'atmosphère en s'adressant directement à Jake, et ce sans sourire carnassier ou autre démonstration de biceps. Afin de participer à l'ambiance plus relaxée Louisiana n'hésita pas à rire franchement de la remarque de son frère, en lui assenant à son tour un coup de coude pour le forcer à détourner les yeux de la jeune Owen - peine perdue.

- Je pensais que Leslie t'aurait prévenu, Jake, Emily et moi avons eu la bonne idée d'avertir Carter à propos de la météo désastreuse en Angleterre ! fit-elle, tous sourires, quoique un peu crispée.

Non mais quelle démonstration de maturosité de la part d'un ours comme Jake ! Leslie, médusée, dut admettre qu'au rayon totale classe mâtinée élégance et sourire à faire fondre les radiateurs, son demi-frère se défendait carrément bien. Il avait même réussi à saluer l'armoire à glace décidément pas moche du tout qui accompagnait les soeurs Seeds sans bafouiller, trébucher sur une racine inexistante ou se prendre d'affection pour une pâquerette comme elle-même n'aurait pas manqué de le faire. Elle ne loupa pas le moins du monde le petit arrêt sans équivoque qui précéda le nom d'Emily, que Jake semblait vénérer au moins autant que Minerva adorait ses pantoufles - et pour cause, les chaussons fourrés au poil de Nifleur ne pouvaient être que crousti-fondants à souhait. Cela dit, de là à rester en mode pause pendant trois siècles et demi devant son ex-dulcinée... Perplexe et vaguement interloquée par la scène pour le moins bizarre qui se déroulait sous ses yeux, Les' croisa le regard agacé de Louisiana et celui, fasciné par Merlin-savait-trop-quoi, du dénommé Carter. A mieux observer ledit personnage il devenait évident que vue sa ressemblance frappante avec Louisiana, il ne pouvait être que son frère. Ou alors un père très, très jeune, ou un cousin vraiment très germain, ou un sapin de Noël vraiment très bon acteur.

Leslie avait toujours considéré que les soeurs Seeds, beaucoup plus naturelles que Victoire et dotées d'une once de gentillesse de plus, représentaient le genre d'esthétique qu'elle aurait bien aimé pouvoir atteindre - dans un monde meilleur sans mère adepte de porridge ou meilleur ami leprechaun fan des robes de chambre de la dirlo. En conséquence, le frangin-papa-sapin des deux américaines avait en effet quelque chose de, comment dire, stupéfiant et peu commun ; et à comprendre le simple fait que le regard émerveillé de Carter était dirigé vers sa personne, Les' ne pouvait que se rappeller la manière dont James fixait Abigaël et réciproquement. Cela dit le type devait faire erreur : il était entouré par ses deux déesses de soeurs et même son chien avait une classe innée que Terry ne pourrait jamais égaler (surtout pas avec des chaussettes, ndlr) et il trouvait encore moyen de la zieuter, elle, pendant des plombes. A moins qu'il ne soit en train de se demander très sérieusement et dans un élan de philosophitude tout à fait légitime comment un tel amas d'irlandicitude mâtiné blondesse sans pareils pouvait bien traîner avec le beau et grand Jake Coleman, auquel cas personne ne pourrait lui en vouloir. Cela dit, même si Carter était en train de se poiler intérieurement sans vergogne face à la tête risible de la pauvre leprechaun, Emer-Leslie n'allait pas se plaindre. Mis à part le bonnet en laine décidément méga hideux, Carter n'était pas déplaisant à observer. Sans commentaire.

Les voix quasi-simultanées de Carter et Louisiana tentèrent alors d'engager la conversation et de détendre l'atmosphère, et du fin fond de sa transe subliminale Les' ne put s'empêcher de cogiter que ça n'était pas gagné d'avance. Elle sourit largement en entendant le rire de Louisiana, qui sonnait vraiment très faux, et capta une pointe de réaction simultanée dans le froncement de sourcils de Carter Seeds. Hors de propos, pourquoi n'était-il pas en cours avec ses soeurs à Poudlard? Mystère. Quoiqu'à en voir sa taille, encore plus imposante que celle de Jake, il devait bien taper dans les vingt-cinq ans. Diantre et boule de Scroutt.
S'apprêtant alors à formuler une remarque vraiment très maturogène et bourrée de sagessitude à en faire pâlir James de là où il ne pouvait QUE penser à elle (non pas, mais l'espoir fait vivre), la fille de Connie se fit heureusement interrompre par l'arrivée impromptue de Madison - qui avait enfin retrouvé la direction du groupe, hallellujah, sortez les boules-quiès.

- Emilyyyyyyy ! Je suis trooooop conteeeeente de te vooooiiiir ! brailla la choupette en fonçant la tête la première dans le manteau d'Emily, qui malgré le choc ne se départit pas d'un sourire courageux.

Maddie déblatéra encore deux trois inepties la tête fourrée dans la doudoune, de telle sorte que nul ne put identifier son discours et sans regrets. Ses démonstrations de joie virulente durèrent encore un bon trillion d'années, jusqu'à ce qu'elle relève la tête et s'aperçoive de la présence de Carter. A en voir sa tête horrifiée, elle non plus ne devait pas le connaître et ne s'attendait sûrement pas à trouver un seul être au monde plus terrifiant que son frère.
Emer éclata de rire, plus seule que seule mais de méga bonne humeur, en détaillant l'expression affolée de sa demi-soeur. Hilarité prolongée qui ne put que redoubler d'intensité quand Terry le Chien, manifestement refroidi par l'indifférence profonde que lui témoignait le canidé pure race des Seeds, tenta de lui sauter dans les bras sans même qu'elle les ait ouverts. L'héritière des leprechauns le souleva alors, avec un commentaire frisant la totale magnificence. Evidemment.

- Allez, Terry, tu vois bien que si tu restes trop longtemps avec lui il va perdre toutes ses chances de devenir normal ! Ce n'est qu'un bébé, et toi tu... portes encore une chaussette, tiens. Je croyais te les avoir toutes enlevées...

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L'après-midi s'annonçait décidément très long. Jake repensa à l'ambiance beaucoup trop similaire de sa première rencontre avec John Potter - ou Jack, ou Jim - et sa copine française Abigaël. Un massacre rythmé seulement par les idées de Jake selon lesquelles des losers tels que Potter ne devraient pas pouvoir fréquenter de telles filles quand lui-même ramait comme pas possible en face d'Emily Seeds, qu'il connaissait pourtant depuis trois ans. Il avait eu le temps d'oublier à quel point elle pouvait être belle. Elle avait les cheveux plus courts que le jour de leur rupture et ils encadraient son visage d'une manière qui n'aida absolument pas le jeune américain à trouver quelque chose de vraiment intelligent à dire.

Heureusement pour lui, Carter et Louisiana prirent l'initiative de la conversation, et Madison celle de l'activité physique. Jake regarda sa petite soeur se précipiter sur Mills comme un boulet de canon en doudoune rose fuschia, et ce d'un air absent. Il l'attrapa par la capuche par réflexe pour permettre à Emily de respirer, et fut surpris de ne pas sentir les poings de Mad s'enfoncer dans sa veste comme elle avait l'habitude de le faire pour se libérer. A posteriori il réalisa que la gamine était en train de subir un traumatisme violent en observant la taille de Carter.

Il garda sa main fermement aggrippée au manteau de Madison, et eut le malheur de porter son attention sur le frère d'Emily. La manière dont Carter dévisageait Leslie, elle-même occupée à raconter des trucs vraiment très improbables à son chien, avait tout pour lui déplaire. Il s'appliqua à avancer d'un pas pour se placer légèrement entre Carter et Les' - juste au cas où, juste au cas où. ^^

- Je suppose qu'on est tous en mode sortie familiale, répondit-il aux remarques de Carter et Louisiana sur un ton faussement amical - et en croisant les bras. A la base je dois admettre qu'entre la Floride et l'Angleterre mon choix est vite fait...

Il marqua un temps d'arrêt, réprima un sourire et fut soudainement très satisfait de pouvoir continuer sa phrase juste devant Carter, alors que leurs positions respectives vis-à-vis de leurs soeurs étaient assez théatrales :

- ...mais pour une fois je suis content d'avoir suivi le mouvement, fit-il donc, ses yeux fixés dans le regard bleu d'Emily.

Peut-être allait-elle sortir un jeu de l'oie de son sac à main, installer tous les autres autour et l'emmener plus loin dans le parc pour qu'ils puissent enfin se retrouver ? Enfin, c'était sans compter le facteur Madison et le problème intra-Leslie-Carter...

Ecoutant son frère et sa sœur prendre en main la conversation, Emily était plutôt contente qu’ils soient là. Seule, elle serait surement resté six ans bloqué devant Jake sans pouvoir dire un mot de plus que son prénom. Parlé du temps était loin d’être une discussion intéressante, mais elle n’allait pas non plus chipoter sur le choix de son frère. En parlant de ce dernier, il fallait vraiment qu’il arrête de regarder Leslie de cette façon, se dit-elle en détournant enfin son regard de celui de Jake. C’était premièrement très déplacé, et puis se rendait-il compter de l’âge de Leslie ? Peut-être pas, non, se dit-elle avec un léger sourire pour elle-même. Le rire de Louisiana sonnait plutôt faux aux oreilles d’Emily, mais la situation était-elle vraiment drôle ? Pas vraiment.
Se sentant moins crispée sur elle-même, Emily s’écarta doucement de son frère tout en évitant de s’avancer trop vers Jake. D’ailleurs, un bémol se fit entendre dans le cerveau de la jeune Seeds. Quelque chose d’étrange se passait sous ses yeux, mais elle n’aurait su dire quoi. Enfin pour le moment du moins. Car en effet, après avoir regardé successivement Jake et Leslie l’un à coté de l’autre, quelque chose semblait ne pas coller. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé depuis l’épisode de la bibliothèque ? Pendant les trois ans qu’elle avait passé avec Jake, elle avait dissimulé à son copain qu’elle était sorcière. Elle l’avait rencontré dans un camp de vacance alors qu’ils travaillaient tous deux comme moniteurs et il avait des habitudes Moldus qui ne pouvait trahir que des origines Moldus. Et de son coté, Emily avait pris l’habitude d’utiliser la technologie grâce à son frère Cracmol. Alors elle n’avait eu qu’à jouer le jeu et ne laisser paraitre que son coté américaine sans le coté sorcière, et puis elle ne s’était jamais réellement posé la question, pour elle, Jake était Moldu un point c’est tout. Oui, mais voilà, comment se faisait-il qu’il se promenait avec une sorcière qui plus est, était devenu sa demi-sœur, il y a quelques mois ? Se pourrait-il qu’il connaisse l’existence de la magie, et qu’Emily lui ait caché une partie de sa personne pour rien ? Le père de Leslie devait être sorcier lui aussi, deux membres d’une famille cacheraient-ils au reste leur secret ? Impossible que Jake soit au courant, non, cela voudrait dire que...
Mais Emily n’eut pas le loisir de finir sa pensée. Un ouragan digne de Madison fonça sur elle. Un sourire aux lèvres, elle reconnait la petite voix stridente de Madison Coleman qui se trouvait à l’heure qu’il est déjà enfoui dans son manteau. Refermant ses bras autour de la petite, elle lui caressa doucement les cheveux.

-Maddie ! Je suis heureuse aussi de te revoir !

La petite continua à parler malgré le fait qu’elle ait le visage enfoui dans le ventre de la Seeds et cela ne put qu’arracher un rire cristallin à Emily. Elle n’avait pas changé. Laissant la Coleman ressortir de ses bras, elle lui adressa un sourire chaleureux qu’elle avait l’habitude d’adresser à tous les membres de la famille Coleman à une époque.

Carter avait enfin détourné le regard de Leslie pour le porter vers les retrouvailles qui se déroulaient à ses cotés. Il n’avait jamais rencontré la petite sœur de Jake, mais Emily lui en avait parlé en plusieurs occasions et il eut un peu l’impression de la connaitre. Lorsque la petite le dévisagea, le rire d’Emily se refit entendre quelques secondes face au visage qu’arpenter Maddie face à Carter. Il fallait bien qu’il l’avoue, il était nettement plus grand que Jake, mais son regard repartit sur Leslie lorsque celle-ci se mit à rire. Elle avait vraiment un beau rire, se dit-il, un sourire aux lèvres. Lorsqu’il entendit la remarque de la blondinette à l’attention de son chien, il voulut rire, mais son élan fut stopper lorsque Jake commença à se déplacer. Les hostilités allaient-elles démarrer, se demanda-t-il en fixant Jake.

Emily regarda Jake tirer Madison vers lui, et s’avancer un peu vers eux. A cet instant, elle regarda successivement Jake et Carter, et pria Merlin qu’aucun des deux ne recommence comme à l’époque. En Amérique, quand les deux commençaient, elle pouvait gentiment calmer son frère et prendre Jake pour l’emmener autre part. Mais ici, en cette situation, elle se voyait mal enlacé ses doigts dans ceux de Jake et partir dans les rues de Londres pour s’expliquer avec lui. Elle se voyait mal agir ainsi, et surtout Jake n’était pas forcément d’accord. Quoique, le regard que venait de lui lancer Jake en prononcer la fin de sa phrase, contredisait littéralement la pensée d’Emily. Mais il fallait vraiment qu’il arrête ça, se dit-elle en se mordillant la lèvre inférieur sans pouvoir dissimuler un doux sourire adressé à Jake sur son visage.

-C’est vrai que ça m’étonnes que tu n’es pas taper ta crise pour rester en Floride avec tes jeux vidéo et ton Rocket Man !

Espérant que Carter allait avoir un bleu le lendemain, elle lui donna un autre coup de coude dans la coté pour attirer son attention et lui lancer un regard assassin.
De son coté, Carter ne put qu’adresser un de ses sourires charmeurs à Emily à la vue de son regard qui se voulait meurtrier. Elle n’était pas vraiment douée, se dit-il avant de reporter son attention aux Coleman et à Leslie.
La jeune Seeds voulut étrangler son frère lorsqu’il lui adressa un sourire, mais elle se retint, reportant son attention sur Jake qui n’allait pas tardé à riposter à l’attaque de Carter. Les gars sont tellement prévisibles, se dit-elle en venant se poster entre Carter et Jake une main tendu vers chacun.

-D’accord, tu es vraiment drôle, Cart’, mais maintenant, on s’arrête...

Ainsi postée entre son frère et son ex-petit-copain, elle ne put qu’avoir un élan de nostalgie envers leur moment passé en Louisiane et pendant lesquels elle devait se poster ainsi pour les empêcher de s’envoyer des remarques pendant cinq siècles. Regardant Louisiana, elle chercha dans le regard de sa sœur, la meilleure chose à faire. Une discussion entre Jake et elle s’imposait, mais était-elle vraiment prête ? Adressant un signe de tête à sa sœur, elle haussa les épaules et se retourna vers Jake. Woooh... Elle ne pensait pas être aussi près de lui. Mais avant tout, il fallait que Madison ne reste pas à traîner dans leurs pieds. Elle s’accroupit donc devant la petit Coleman et avec un sourire aux lèvres lui dit.

-Maddie, tu ferais un truc pour moi, commença-t-elle sachant pertinemment que la petit allait accepter sa demande. Est-ce que tu peux aller rejoindre tes parents, et leur dire que Jake et Leslie vont rester un peu avec nous, et qu’ils peuvent continuer de se promener dans le parc ? Tu ferais ça pour moi, ma chérie?
-Maaaaiiis, et moi ?
-Et bien... A cours d’idée, elle releva son regard vers Jake en lui adressant une légère grimace avant de revenir sur Madison. Je te promets de t’offrir ce collier que tu aimais tant me piquer quand je venais en Floride ! Tu l’auras chez toi, dès ton retour !

Madison sourit à Emily avant de repartir en courant vers ses parents en criant leur nom. Non, elle n’avait décidément pas changé ! Se relevant, elle se plaça au coté de Jake frôlant sa main avec la sienne.

-Euh...

Fut l’unique son qu’elle réussit à formuler, puis elle désigna Jake à sa sœur qui, malgré une mimique de désaccord, lui fit signe de la tête de partir. Louisiana savait qu’Emily avait besoin de parler à Jake. Leur séparation avait énormément touché Emily, personne ne pouvait le nier. Emily fixa donc un moment Jake, avant de lui attraper la main et de s’écarter du petit groupe. Ils marchèrent pendant quelques minutes avait qu’Emily s’arrête et prenne son courage à deux mains pour faire face à Jake.

-Jake, écoute, je...

Suis désolé, continua-t-elle intérieurement. Ca lui fait une belle jambe !
De son coté, Carter regarda sa sœur partir avec Jake d’un air haineux. Il ne voulait pas qu’Emily se retrouve dans le même état qu’après sa séparation avec Jake. Mais elle en avait besoin, se persuada-t-il avant de reposer son regard sur Leslie et son chien. Il s’approcha d’elle avec un sourire accrocher aux lèvres et caressa la tête du canidé de la jeune fille.

-Coucou bonhomme ! Commença-t-il à l’attention du chien avec de continuer à l’attention de Leslie cette fois-ci. Il s’appelle Terry, c’est ça ? On dirait qu’il adore porter des chaussettes !

Il rajouta ces dernières paroles en désignant la chaussette que tenait Leslie entre les mains et qu’elle lui avait enlevée quelques secondes plus tôt.

Louisiana observa sans mot dire les différentes scènes qui se tenaient devant elle sans même que leurs auteurs se doutent des conséquences de leurs actions. Jake et Emily allaient partir main dans la main dans à peine quelques minutes, la laissant seule avec Madison alors que Carter et Leslie s'adoneraientà une conversation sans queue ni tête d'où il ne ressortirait rien de bon. Si seulement James ou Justin Finnigan avaient été là pour la forcer à ouvrir les yeux, regretta la jeune femme en regardant le comportement trop innocent de sa Poursuiveuse...

Un peu trop tard, d'ailleurs, Liz réalisa que derrière ses airs d'irlandaise un peu décalée et complètement détachée du monde adolescent, Emer-Leslie avait dû en voir de toutes les couleurs avec l'attitude de James face à sa petite amie Abigaël. Pas étonnant donc qu'elle l'abandonne au profit de Justin, qu'elle ait l'air de n'avoir qu'un ami et d'y tenir plus qu'à toute autre chose, et qu'elle s'entiche de Carter alors qu'elle ne le connaissait pas le moins du monde... Soucieuse, la belle américaine voulut jeter un regard noir à son frère pour le forcer à épargner la petite Owen, quelles que soient ses intentions à son égard - mais peine perdue. Complètement perdu dans ses pensées Cart' jaugeait déjà l'attitude pitoyable de Jake alors que ce dernier, tout aussi surprotecteur que l'aîné des Seeds, se plaçait entre Leslie et Carter avec un air particulièrement peu accueillant.

Malgré les précautions de Jake, cependant, le soulagement de Louisiana fut de courte durée... à peine Emily eut-elle parlé à Madison pendant quelques minutes que la petite s'empressa de rejoindre sa mère et son beau-père, laissant les prédictons de Lizzie s'accomplir sans qu'elle puisse rien y faire. Elle ne put que regarder l'ex-couple partir main dans la main vers un endroit plus reculé de Hype Park et à nouveau, sentit son coeur s'emballer à l'idée que d'ici trop peu de temps Emily serait retombée dans les filets de Jake et en souffrirait encore plus que la première fois. Dépitée, la capitaine des Gryffondor ne put cependant retenir un sourire en voyant Leslie tenir son chien comme un enfant, et Terry se pelotonner contre le manteau de sa maîtresse avec un contentement inégalable.

Elle entendait déjà les remarques de Justin quand elle le croiserait dans les couloirs et aurait à lui expliquer la mauvaise humeur permanente de Leslie, due à sa négligence et au fait qu'elle avait mis bien trop longtemps à cerner le caractère de la petite irlandaise. Elle se voyait déjà jeter des regards assassins à James pendant les entraînements en pensant que sans son égoïsme Emer-Leslie aurait eu assez de jugement pour éviter de suivre les sentiments parfois hâtifs d'un Carter beaucoup trop vieux pour elle. L'atmosphère au Quidditch s'en ressentirait, l'équipe perdrait alors beaucoup de son potentiel et Louisiana, trop énervée par ses histoires personnelles pour y mettre du sien, verrait son poste de Capitaine compromis par une série considérable de défaites sportives. Sans compter qu'elle voyait Cart' beaucoup trop peu pour lui permettre de gâcher une de leurs rares journées de rencontre avec des bêtises aussi puériles et inconsidérées....

- Carter, tu veux bien m'accompagner jusqu'au banc, pour que...

Son excuse inventée n'eut aucun effet sur le comportement de son frère, puisque ce dernier, les yeux un peu trop brillants, s'avança beaucoup trop près de Leslie et caressa la tête du petit chien noir et blanc en modérant le son de sa voix d'ordinaire tonitruante. En se mordant la lèvre inférieure Louisiana, consciente d'être définitivement de trop et regrettant de tout son être la tournure que prenait le jour de son anniversaire, souleva le petit CJ et l'emmena avec elle au pied d'un arbre où elle s'assit, pensive et inquiète des évènements à venir.

Si les yeux de Louisiana avaient pu envoyer des fléchettes empoisonnées à tous ses ennemis toute l'assemblée aurait succombé depuis longtemps, songea Leslie alors que, elle-même dubitative quant à la santé mentale de Jake, elle regarda celui-ci se trisser à dos de chameau vraiment très lent en compagnie d'Emily. La soeur de Louisiana devait avoir un pouvoir magique autre que ceux contenus dans sa baguette à voir la vitesse à laquelle elle parvint à se débarasser de Madison. Un exploit, très cher, un ex-ploit.
Encore plus étonnant, Jake n'avait pas essayé d'égorger Carter suite à la remarque acerbe à souhait de l'immense Seeds, et de la silhouette entière du demi-frère de Les' émanait un parfum d'Amour, Foire et Mocheté qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir vu à l'oeuvre autour de James et Abi. De son côté fort heureusement, merci Merlin par tous vos caleçons, la fille de Connie n'avait encore jamais eu affaire aux jambes en cotton et autres battements de coeur à en dégobiller, et ne comptait pas sombrer dans ces stupides réflexes adolescents de sitôt. En fait, si l'option était encore disponible à l'endroit-où-les-caractéristiques-vitales-de-tout-un-chacun-sont-amoureusement-répertoriées-par-ce-divin-Merlin, elle comptait bien choisir une existence entièrement bâtie sur ce magnifique entre-deux de l'enfance pas tout à fait terminée. Hors de question de se prendre des pustules plein la tronche et d'avoir à supporter la mue de Justin, en somme.
Aussi ne put-elle s'empêcher de faire une moue pensive en regardant pour la trois-cent cinquantième fois le frère de Louisiana. Pour sûr, lui ne boxait pas dans la catégorie syndrome de Peter Pan et Leslie était prête à parier que rayon maturosité, le gus devait en être violemment rempli à ras-bord.
Mais tout va bien dans le meilleur des mondes, songea Emer-Leslie, rassurée, puisque Louisiana n'oserait jamais me laisser me démener avec mon neurone méchamment endommagé, Terry le Chien et son dieu vivant de frère.
Quoique. De toute évidence sa Capitaine n'était déjà plus dans son champ de vision, ni non plus son bébé chien qu'elle avait dû embarquer pour une activité solitaire on ne peut plus déprimante. Diantre et épines d'armoise.
Leslie vit Carter lever une main qu'elle aurait presque pu confondre avec une pelle et craignit l'espace d'un instant qu'il ne la pose sur son crâne, sur sa joue, ou quel que soit l'endroit de sa tête supposé servir de pose-paluche à un garçon. Non sans un certain soulagement elle constata que seul Terry était concerné par le contact physique de Carter, et ce malgré la totale indifférence du canidé face à l'attaque masculine de la main deux fois plus grosse que lui.
Mais voilà : on a beau être parfois méga raisonnable en théorie, genre bonne soeur mâtinée chasteté McGonagallesque tout ce qu'il y a de plus ingénue, il y a des facteurs qui ne trompent pas ; comme euh, la voix de Carter, par exemple. Juste comme ça.

- Euh... il a tendance à vouloir copier Justin et il se trouve que desfois il est moyennement réveillé et dans l'ensemble je l'ai déjà vu débarquer en cours avec son chapeau sur le pied... Et Terry devient frileux, et je...

Complètement laissée pour débilo-amnésique en présence de Carter, Leslie chercha en vain autour d'elle la télécommande qui lui permettrait de rembobiner la scène pour pouvoir sortir un truc vraiment spirituel et plein de bon sens. Mais peine perdue, bien sûr. Une seule chose à faire, dans ces circonstances critiques. Leslie sentit ses joues devenir plus rouges que le canapé de sa Salle Commune, et passa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, juste histoire d'utiliser ses mains puisque son cerveau, lui, n'était déjà plus disponible. Une fois cette action magistrale accomplie elle ne put que regarder Carter de nouveau et prier Merlin pour que comme par hasard Justin débarque dans Hyde Park, ou même James ou Abi, juste pour la forcer à se reconnecter au monde réel. Terry le Chien, lui, sembla s'habituer relativement bien à la présence de Carter puisqu'il se retourna brusquement pour poser ses pattes - vraiment très sales - sur la veste de l'aîné des Seeds. Et contre toute attente le canidé ne se blottit pas naïvement contre Carter, mais renifla d'un air passionné sa veste. Et se tourna ensuite vers la direction précise où Louisiana et la mini-bête étaient partis quelques minutes plus tôt.
Avec son sens de la déduction im-bat-table, Les' éclata de rire en n'ayant aucun mal à comprendre ce que le minuscule chien avait bien pu faire sur la veste de Carter très peu de temps auparavant...

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A ce moment précis Carter aurait pu imploser, Leslie s'envoler et Madison se changer en toast sans que Jake les remarque le moins du monde. Emily se tenait à quelques centimètres de lui seulement et leurs mains se frôlaient, sans compter que la naine qui lui servait de soeur s'était enfin trouvé une occupation autre que la surveillance permanente de l'univers tout entier. C'est comme dans un rêve que Jake suivit son ex un peu plus loin dans le parc. De très loin sa conscience de demi-frère-gorille lui ordonna de faire demi-tour pour aller coller un pain à Carter et enfermer Leslie dans un donjon, mais de toute évidence il allait devoir faire réviser son oreille interne. =)

Louisiana allait rester avec eux, ou en tout cas il réussit à s'en convaincre. Et Emer-Leslie n'était pas débile, en tout cas pas assez pour passer outre l'aura de pathétique qui découlait de Carter tout entier - hypothèse à laquelle il se raccrochait tant bien que mal. Pour l'heure, Emily venait de prononcer son nom. Wow.

Jake resta silencieux. Il revit l'espace d'une micro-seconde le sourire de Louisiana face à Leslie et le visage trop avenant d'Emily, et réalisa qu'elles se connaissaient -mais d'où ? Emer était irlandaise et n'était venue que deux ou trois fois aux USA, et en Floride, pas en Louisiane... Emily n'avait jamais vu Les' en photo, Leslie n'avait jamais demandé à recontrer les Seeds et à part lors de la maudite conversation téléphonique qu'elle avait eue avec Mills elle n'avait jamais eu le moindre contact avec le passé de son demi-frère. Une ampoule sembla s'allumer instantanément au milieu des neurones du jeune homme, et la vérité lui apparut comme évidente, bien que vraiment délirante : les soeurs Seeds connaissaient Leslie parce qu'elles fréquentaient la même école.

Voilà pourquoi Emily avait déménagé à Londres. Il ne devait exister d'établissement de mabouls qu'en Angleterre, et pas étonnant avec le climat que les pauvres British supportaient à longueur de temps. Mills l'avait laissé pour aller faire mumuse avec une baguette magique. Elle lui avait caché son passé de sorcière pendant des plombes alors que lui-même baignait dedans depuis tout petit, avec néanmoins la chance de n'en être que spectateur.

Rendu complètement euphorique par le fait de son déclic intérieur, qui expliquait le départ d'Emily mais aussi son air vraiment peu convaincu quand elle lui avait dit qu'elle ne l'aimait plus, Jake éclata de rire et enferma Emily dans une étreinte vraiment très soudaine, vraiment très déplacée et vraiment très inhabituelle pour son caractère vraiment très renfrogné. Il resta la tête posée sur celle de la petite Emily pendant quelques secondes et se résolut à la lâcher uniquement pour lui adresser un large sourire.

- Je me demande comment tu as pu convaincre Les' de ne pas m'en parler, fit-il, en haussant les sourcils. J'espère que tu ne t'es pas engagée à écouter le bureau des pleurs à propos de tous les potes à qui elle fait la tête dès qu'ils trouvent une vie parallèle à son monde de lutins, tu pourrais y passer longtemps.

Jake se tut à nouveau et prit la main d'Emily, toujours aussi surpris de voir à quel point elle pouvait paraître fragile à côté de la sienne. Peut-être allait-elle le gifler dans à peine une seconde mais pour l'instant, peu lui importait.

Carter avait décidément perdu la tête. Dans d’autre circonstance, plus normale que celle-ci en tout cas, il aurait retenu Emily pour l’emmener loin de ce Jake Coleman qui avait été à l’origine de temps de larme chez sa sœur. Oui, mais voilà, cela venait peut être de la température polaire, du décalage horaire, ou du trajet en avion, mais les idées de Carter étaient confuse, et il était même en train d’admirer une fille qu’il ne connaissait que depuis quelques minutes. Bon d’accord, en temps normal, cela ne le dérange pas. Il avait l’habitude dans sa faculté, de rencontre des filles qu’ils ne connaissaient pas et de devenir bon amie avec elle. Mais là, c’était différent, enfin il ne serait dire en quoi, mais d’abord il n’avait pas sorti les griffes devant Jake et se montrer d’une douceur sans comparaison avec une fille comme Leslie. Non qu’il lui trouvait quelque chose à redire puisque son visage l’avait littéralement envouté. D’ailleurs, se pourrait-il que la camarade de ses sœurs lui ait jeté un de leur sort ? Non, Liz et Mills auraient fait quelque chose pour l’aider. Quoique. Les coups de coude étaient là pour lui faire comprendre quelque chose. Mystère.

La voix de sa sœur, Louisiana s’était élevée près de lui, pour très vite disparaitre. Il lui avait jeté un regard interrogateur très rapide avant de reporter son attention sur Leslie qui répondait à sa question. Fronçant les sourcils face au prénom du certain Justin, Carter se demanda qui pouvait être ce garçon. Un ami de Leslie pour qu’elle le cite aussi facilement dans la conversation. Carter, lui aussi, avait tendance à citer ses sœurs devant certains de ses camarades sans qu’ils sachent vraiment de qui Carter faisait référence. Ses sœurs faisaient tellement parti de lui, qu’il en oubliait parfois qu’on pouvait ne pas les connaitre. Mais sans connaitre ce fameux Justin, Carter ne put retire un éclat de rire en imaginant quelqu’un débarquer avec un chapeau sur le pied en cours. Il était vraiment bizarre à Poudlard, se dit-il en calmant son fou rire. Au moment où Leslie fit part de l’état frileux de son chien, le jeune Seeds ne put s’empêcher une petite moue en direction du chien qui était en train de se frayer un chemin vers l’intérieure du manteau de sa maîtresse. La scène était vraiment hilarante, se dit Carter tentant de canaliser son fou rire.
Puis, après un court silence, le canidé de Leslie avait abandonné de se réchauffer auprès de sa maîtresse, et voulut monter sur Carter. Le chien avait commencé à poser ses deux petites pattes sur lui et il renifla à l’endroit précis ou Carter Junior avait eu l’idée grandiose de se soulager alors qu’il était dans l’appartement de leur mère. Constant qu’après avoir identifié l’odeur, Terry tourna son museau vers Louisiana qui s’était assise près d’un arbre avec son chiot, Carter ne put retenir un fou rire digne d’un véritable Seeds.

-Tu as tout compris, mon bonhomme ! Réussit-il pourtant à dire d’une voix encore secouée d’un rire convulsif.

Souriant à Leslie, il lui fit signe de la suivre, et après avoir pris Terry dans ses bras, il s’avança vers sa sœur suivi de Leslie, enfin logiquement. Puis adressant un sourire charmeur à sa sœur, il s’assit en face d’elle laissant une place pour la blondinette à coté de lui et de Liz. Posant Terry à coté de CJ, il constata que les deux canidés étaient plus qu’heureux de s’être trouver un compagnon de jeu à leur taille, enfin façon de parler pour Carter Junior.

-Alors, les filles ? Vous êtes dans la même maison pour vous connaître !

****************

Perdue dans sa contemplation du regard de Jake, Emily se demanda dans combien de temps Jake allait-il faire demi-tour, récupérer Leslie auprès des autres membres de la famille Seeds, et s’en aller assez loin pour qu’il ne croise plus jamais le chemin d’un seul Seeds de toute sa vie. Elle était consciente des paroles qu’elles lui avaient dit la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés face à face, et elle savait qu’elle était impardonnable malgré certain argument plutôt convaincant qu’elle s’était exposée à elle-même avant de venir trouver Jake en Floride et lui annoncer leur rupture. En temps normal, quand vous voulez quitter quelqu’un, vous n’avez pas besoin de vous poster pendant des heures devant un miroir et de vous convaincre vous-même en pesant le pour et le contre de votre décision. Et bien, c’est ce qu’Emily avait fait dans sa grande maison de Louisiane avant d’aller demander des conseils et un soutien important à son frère et à sa sœur.

Ses souvenirs d’une époque qui la rendait toujours nostalgique, furent coupés par le rire de Jake. Que lui arrivait-il, se demanda Emily avec un léger froncement de sourcil. Allait-il lui dire qu’elle était pathétique dans le rôle de l’ex-petite-amie sans dis-en désoler ? Et allait-il repartir après lui avoir bien rire au visage ? Elle espérait vraiment que non, parce que l’emmener à l’écart comme elle l’avait fait, lui avait vraiment coûté un effort sans nom, donc elle espérait de toutes ses forces, qu’il riait pour autre chose. Par exemple, en souvenir d’une blague de Madison qu’il venait tout juste de comprendre, ou alors avait-il vu une britannique se prendre une racine d’arbre et tomber la tête la première dans une flaque de boue ? Mais ses peurs furent chassées par l’étreinte que Jake lui fit. Sourire aux lèvres, et un peu hébétée par la situation, elle le serra un peu plus contre elle, contente malgré l’incompréhension de la scène de sentir Jake contre elle. Malheureusement, cette étreinte prit fin, et son bonheur par la même occasion, se dit-elle avant de voir le visage de Jake, qui lui changea les idées. Son visage était rayonnant d’un sourire qu’elle lui connaissait bien à l’époque où ils sortaient ensemble et où ils passaient des moments bien à eux. Lui rendant malgré elle son sourire, elle attendit la suite avant de statue sur la situation.

Mais les paroles de Jake ne l’informèrent en rien sur son changement brutal de comportement. Lorsqu’il lui prit sa main entre les siennes, elle fronça légèrement les sourcils, mais lui adressa un large sourire. Qu’est-ce qu’il lui était arrivé entre maintenant et il y a quelques secondes ? Une illumination avait-elle traversé son esprit ? Réfléchissant quelques instants sur les choses qui auraient pu le rendre ainsi, et elle trouva vite la réponse. Il avait fait le lien entre elle et Leslie, elle ne voyait pas d’autre explication. Il avait surement compris qu’elle et Leslie s’étaient connues à Poudlard, et qu’elle était une sorcière, étant donné que Leslie avait du lui parler de son école. Oui, mais avait-il compris qu’elle l’avait quitté à cause de son coté sorcière. Surement, étant donné cette étreinte et le fait qu’il tenait sa main dans la sienne, mais elle voulut en être sur. Prenant son courage à deux mains, elle s’avança légèrement de Jake, posant sa deuxième main sur leur main jointe.

-Je ne suis pas sur de tout comprendre... Tu as compris que moi et Leslie, on est... Et que c’est pour ça que j’ai du... ajouta-t-elle en les désignant l’un l’autre.

Son discours était un peu bancal, mais s’il n’avait pas compris qu’elle était une sorcière, elle ne pouvait pas lui balancer ça comme un cheveu sur la soupe, c’était légèrement délicat. Mais ce qui l’inquiété un peu, c’est qu’il semblait ne pas lui en vouloir. Elle, par contre, elle s’en voulait. De lui avoir menti, d’avoir du lui dire des choses qu’elle ne pensait pas, et surtout d’en être arrivé là.
Le regardant d’un air interrogateur, elle attendait une réaction de sa part, et l’admirait de pouvoir parler aussi simplement alors qu’elle n’arrive pas à aligner trois mots. Pourtant un espoir demeurait, se dit-elle. Il ne l’avait pas pris dans ses bras pour rien. Si ?

Carter Junior ne s'était pas le moins du monde senti vexé suite à son départ forcé en compagnie de Louisiana. Bien au contraire, occupé comme il l'était à pourchasser les écureuils décidément très nombreux dans Hyde Park, Louisiana ne pouvait que se laisser attendrir par la facilité d'adaptation du petit chien. Quelques minutes auparavant il était le centre de toute leur attention, à Emily, Carter et elle-même, et voilà qu'il se mettait à vivre sa vie - sans pour autant trop s'éloigner de sa maîtresse. Lizzie pensa néanmonis avec nostalgie qu'elle aurait bien aimé pouvoir faire fi du comportement de ses frère et soeur à ce point, elle aussi. Peut-être pas jusqu'à se mettre à courrir après les écureuils... mais un peu de détachement face à la situation lui aurait fait un bien fou, elle en était certaine. Elle avait choisi de consciencieusement tourner le dos aux scènes de couple qui se déroulaient obstinément derrière elle pour se concentrer sur son nouveau petit compagnon. Une fois son jeu terminé, CJ se précipita vers elle et roula sur son dos, la queue frétillante et manifestement impatient de se faire caresser. Liz ne se fit pas prier et passa plusieurs minutes à cajoler la petite bête, avant de la soulever à la hauteur de son visage pour embrasser sa truffe humide. Malgré tout ce qu'elle pouvait encore reprocher à Mills et Cart' à propos de cette journée, elle devait bien admettre qu'ils avaient fait très fort pour son cadeau d'anniversaire...

Louisiana en était là de ses réflexions et observait en riant CJ effectuer une série impressionante de roulés-boulés dans l'herbe quand une voix familière la fit à demi sursauter. Elle releva brusquement la tête et vit, à sa grande surprise, un Carter au sourire plein de fossettes la regarder du haut de son mètre quatre-vingt dix. Elle n'hésita pas à lui lancer un regard noir, mais se tourna quand même vers Leslie pour l'inviter à s'asseoir elle aussi, puisque visiblement son frère aîné avait décidé de lui faire jouer les entremetteuses. Sourcils froncés la jeune femme récupéra son chien et le força à se tenir tranquille tandis qu'Emer-Leslie luttait visiblement pour le calme impossible à obtenir de Terry.

- Nous faisons partie de la même équipe de Quidditch, répondit-elle d'un air distant à Carter, avant d'adresser un clin d'oeil à Leslie comme pour lui signifier qu'elle avait plus que sa place comme Poursuiveuse à Gryffondor. Tu sais, ce sport dont je t'ai parlé la dernière fois par lettre...

Avec un soupir Louisiana se remémora cette époque regrettée où une seule missive de son frère pouvait les rendre euphoriques, Emily et elle. Le temps où ni Leslie ni Jake n'étaient encore venus compliquer leurs existences à eux trois - et Liz ne pensait pas cela méchamment, bien entendu. Un simple constat suffisait à lui faire admettre que depuis quelques minutes sa vie s'avérait beaucoup plus complexe qu'elle ne l'aurait souhaité, et elle n'osait même pas penser à celles de Carter ou Millie. Elle leva à nouveau les yeux vers le visage gêné de la petite irlandaise, assise légèrement en retrait et toujours occupée à parler à son chien, et vers celui de Carter, qui comme par provocation tenait son bras planté derrière Leslie comme s'il s'apprêtait à la prendre par la taille. Louisiana le toisa l'espace d'un instant, puis comme dans une conversation enjouée lui assena un commentaire tellement plein de sous entendus - et d'un regard jeté en biais vers Les' - que Carter ne pouvait décemment pas l'esquiver.

- Je sais que tu te plais à Londres, Cart'... commença-t-elle donc, un grand sourire - légèrement menaçant - aux lèvres. Mais souviens-toi que tout ne pourra pas rentrer dans ta valise...

Elle observa Terry machouiller un trèfle pendant quelques secondes et eut la nette impression qu'Emer, elle aussi, aurait donné beaucoup pour renverser la situation. Quand son frère aîné aurait enfin appris à être raisonnable il cesserait peut-être de vouloir adopter toutes les filles qu'il croisait soit en guise de troisième soeur, soit comme petite amie. Pour l'heure, il était certain que du haut de ses quinze ans à peine, Emer-Leslie ne savait pas du tout ce qu'elle faisait. Elle avaut pourtant bien vu le changement de comportement de James quand il avait commencé à fréquenter plus vieux que lui...

Leslie accueillit avec un soulagement non dissimulé la tentative bénie de Carter pour qu'ils aient tous les deux l'air le plus normal possible - quoique dans son cas perso, la fille de Connie savait que c'était perdu d'avance, justement à cause du mot "Connie" dans la phrase. Néanmoins elle laissa Carter prendre Terry dans ses bras (elle avait cru pendant quatorze ans que les membres humains ne pouvaient pas dépasser deux mètres, mais ses croyances se trouvaient aujourd'hui ébranlées) et fit un effort sur-leslien pour ne pas se prendre une racine, un écureuil ou un ptérodactyle alors qu'elle marchait un peu derrière Carter pour éviter que Louisiana ne la mattraque à peine deux secondes après leur arrivée. Manifestement giga occupée à mater son chien mini-format en train de faire des trucs que Terry n'aurait jamais pensé à accomplir au même âge (lui avait par exemple essayé de sauter de toit en toit dans la voisinage pour aller enterrer une cotelette au bout de la rue), sa Capitaine ne remarqua la présence du géant américain que douze siècles après son arrivée. Etrange autant que bizarre quand on connaissait la masse corporelle dudit gus, qui devait déjà probablement lutter pour s'asseoir dans un bus. Bref et breffouille. Toujours était-il qu'à voir la tête et surtout le regard de Louisiana, Leslie se demanda soudainement s'il lui serait possible de prétendre à un rendez-vous urgent dans la minute, chez Ollivander's par exemple, ou chez le neuronologue, puisqu'elle en avait grand besoin. Mais c'était sans compter la politesse toute non-américaine de Louisiana, qui malgré la situation rocambolesque et bigrative dans laquelle elle se trouvait l'invita à s'asseoir avec elle et son frère. Emer-Leslie ne voulut pas la contrarier, bien entendu, mais prit soin de rester un chouïa derrière Carter pour ne pas se trouver à nouveau mariée par le truchement de l'inadvertance et cette fois sans James pour en ricaner. Ce faisant elle tenta de convaincre un Terry irrésistiblement attiré par les trèfles qu'il n'en trouverait pas à quatre feuilles et qu'il ferait aussi bien de prétendre à la normalité comme elle-même, mais avec un peu plus de succès si possible merci mille fois. Le mini-canidé de Louisiana était lui trop sage pour être réel.

* Si ça se trouve c'est du plastique, songea alors Leslie en essayant de ne surtout pas en rire. Ou bien Jake l'a fait sortir de RocketMan et c'est une fausse bêbête, et quand il se décidera à éteindre sa Bame-Goy le chien va s'évaporer. *

Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire à un moment aussi peu propice, et détourna son attention de la compagnie Seedsienne pour se concentrer sur le spectacle de Jake et Emily. Grossière erreur si elle en jugeait par la manière dont son demi-frère se penchait beaucoup trop près de son ex-très-petite-amie, fait qui fit Leslie grimacer en se disant qu'elle préférerait finir bonne soeur que d'en arriver à ces choses là. La petite irlandaise eut cependant la joie immense (non pas) d'attraper au vol le commentaire vraiment très acerbe de Louisiana. Merci et bonjour chez vous, se dit-elle, roulant des yeux et regardant (pas en même temps sous peine d'effet kaléidoscope) Terry se délecter de trèfles pas-à-quatre-feuilles. En voulant se reculer encore de six ou sept kilomètres pour éviter le regard-kedavra de sa capitaine-tueuse, elle rencontra un obstacle inattendu et eut le malheur de se retourner pour constater qu'il s'agissait en fait du bras de Carter. Diantre et cordebleu, était-il complètement masochiste ou juste suicido-maladif ? Louisiana n'allait pas tarder à l'assomer avec un écureuil ou un banc en pierre s'il ne se décidait pas à calmer le jeu, de toute évidence. Aussi Leslie eut-elle l'idée méga maturogène de lever le bras de Carter et de le reposer sur son genou (pas le sien perso, celui de l'américain, autrement la manoeuvre n'aurait eu aucun sens). Ni vu ni connu, aucun contact et que des papillons fertilisants, songea-t-elle avec un très grand sourire. Ceci fait elle capta le regard toujours-pas-très-avenant de Louisiana et décida de passer au plan Z. Soit de s'adosser au frère de sa capitaine comme à un tronc d'arbre avec ce commentaire particulièrement spirituel :

- C'est précisément pour ça que je voudrais que Jake lâche un peu sa Bame-Goy.

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Jake laissa Emily comprendre par elle-même ce qui avait radicalement changé l'atmosphère du parc en l'espace de deux minutes. L'aîné des Coleman n'était pas peu fier d'avoir tout assimilé en aussi peu de temps, sans l'aide de personne sinon celle de l'habitude contractée à force de fréquenter une fille aussi bizarre que Leslie. Un silence étrangement peu pesant s'installa entre lui et la belle américaine et de très loin il entendit le rire de Leslie et la voix de Louisiana sans qu'il comprenne ce qu'elle disait.

Dans à peine deux jours il serait de retour en Floride et à l'université, et Emily s'apprêterait à suivre ses cours de grimoires et autres activités mystérieuses auxquelles Jake n'arrivait vraiment pas à s'intéresser. Il ne doutait pas une seule seconde que si une chance était accordée à sa relation avec Emily elle avait lieu à ce moment même : il était juste hors de question qu'il se réconcilie avec elle par chauve-souris interposées ou quel que soit le moyen de communication discutable chez les sorciers.

L'espace d'un instant il hésita. Même s'il parvenait à ne pas se faire gifler par Emily comment pourrait-il gérer ses sentiments à distance ? Il ne la verrait que dans plusieurs mois et d'ici là Mills avait toutes les chances de finir mariée à un anglais aux longues dents et aux cheveux roux. Etait-il près à annoncer la nouvelle à sa mère ? Certainement pas. Si jamais cet après midi inhabituel finissait sur une note juste pour Jake il la garderait pour lui, en espérant que Madison n'irait pas raconter sa biographie entière à tous ceux qui se trouvaient sur son passage.

Malgré tout ce que sa conscience pouvait lui hurler cependant, Jake ne pouvait quitter Emily des yeux, ni s'empêcher de sentir son coeur battre quand elle lui prit la main à son tour. Non sans hésitation il passa son autre bras autour de la taille d'Emily. Il aurait probablement senti le regard dégoûté de Leslie sur lui s'il avait un peu prêté attention à la scène qui se déroulait à quelques mètres d'eux, mais absorbé comme il l'était par son propre temps d'action, il se concentra uniquement sur le lien qui l'unissait à Mills pour les quelques porchaines secondes. Lentement il se pencha vers elle... et l'embrassa.

En mettant doucement fin à leur baiser il sourit à nouveau et répondit enfin, à présent conscient que les regards de tout le groupe assis près de l'arbre étaient fixés sur lui.

- J'ai cru comprendre que vous vous connaissiez, en effet... Mais depuis que je connais Les' j'ai appris à relativiser ! Party time ! Icon_wink

S’installant confortablement, Carter s’appuya sur ses mains posées derrière lui en faisant attention de poster l’une de ses mains derrières Leslie afin qu’elle ne se sente pas à l’écart, déjà qu’elle s’était assis un peu en recul. Elle et Louisiana semblaient plutôt proches, se dit-il en regardant successivement sa sœur et Leslie. Carter n’avait pas pu passer à coter des regards assassins de sa sœur, mais il préférait faire abstraction de cela. Lizzie ne pourrait pas lui faire la tête bien longtemps et puis, il ne pouvait pas laisser Leslie seule en compagnie de Madison, Liz comprendra, se confirma-t-il intérieurement. Les seuls échos qu’il avait eus du comportement de Maddie lui avaient été rapportés par Emily, et elle n’avait pas vraiment une très bonne réputation chez les Seeds. D’après Emily, si tu n’étais pas d’humeur à parler, Madison pouvait à elle seule meubler toute une conversation sans même qui tu y participes. Enfin, en un mot, Emily avait qualifié Madison d’enfant surexcité, mais gentille dans le fond.

Lorsque la voix familière de sa sœur s’éleva dans le parc silencieux, il ne put s’empêcher de sourire. Le déménagement de leur mère en Angleterre avait privé Carter des appels téléphoniques qu’entretenaient Liz et lui presque tous les soirs lorsqu’ils étaient en Amérique. Maintenant, à Poudlard, ses sœurs ne captaient pas avec leur téléphone portable, et il devait se contenter de lettre. Mais leur voix lui manquait énormément. Peut-être plus qu’il n’osait se le dire. Et par-dessus tout, il ne pouvait plus taquiner Louisiana comme il ne faisait auparavant. Ce point lui manquait plus que n’importe quoi.
Adressant un sourire à Liz et à Leslie, il ne put que se réjouir de la complicité qui semblait s’être formé entre les deux filles. Il s’avait pertinemment que ses sœurs allaient se trouver de nouveau ami, étant donné leur popularité en Louisiane, elles ne pouvaient que se faire une masse d’ami, mais les premières semaines, il n’avait pas pu s’empêcher d’angoisser à la penser de savoir ses sœurs seules. Mais la situation avait changé et Carter en était content. Leslie était donc dans l’équipe de Quidditch, ce sport que Carter ne comprenait absolument, mais ce n’est pas faute d’avoir essayer. Il ne comprenait pas le principe d’utiliser des ballets (pour lui, il visualisait toujours à ce moment de l’explication, le vieux ballet du concierge de son université qu’il utilisait pour nettoyer le long corridor) pour jouer.

-Ah oui, le Quidditch ! Moi je préfère un bon match de Baseball, n’est-ce pas Liz !

Ajoutant cette dernière remarque, il ne put qu’adresser un petit clin d’œil à sa sœur. Il se souvenait que trop bien des partis organisés entre voisin et où ses sœurs et lui battaient toujours à plate couture les autres équipes. Les Seeds se débrouillaient plutôt bien, se rappela-t-il, sans se venter.
Plongé dans ses souvenirs de Louisiane, il ne comprit pas l’enchainement des remarques de sa sœur. Qu’est-ce que venait faire sa valise dans la conversation ? Mais il comprit assez vite, avec le coup de tête discret de sa sœur en direction de Leslie. Retenant un fou rire personnel, il ne put que tapoter le genou de sa sœur avec un sourire malicieux, et répondre autant pour faire celui qui n’avait ABSOLUMENT pas compris le sous-entendu, que pour ne pas éveiller les soupçons de Leslie.

-Tu crois ?! Je comptais pourtant t’embarquer toi et Millie dans ma valise pour mon retour en Amérique ! Mince, raté... Ajouta-t-il en claquant des doigts et en affichant une moue sur son visage.

Louisiana avait véritablement un don pour faire rire Carter, elle ne devait vraiment pas en douter. Sourire accroché aux lèvres, Carter fut étonner de sentir quelque chose lui tapoter le bras. Regardant dans la direction de son bras, il constata que ce n’était autre que Leslie qui avait tenté de reculer d’après ses constats. Regardant Leslie déplacé son bras pour le ramener sur son genou, il ne put qu’agrandir son sourire à l’attention de Leslie. Que faisait-elle ? Constatant qu’elle posait son dos contre lui comme l’on poserait son dos contre un mur ou contre un tronc d’arbre, il ne put retenir un rire convulsif qui ne dura que quelques secondes. Cette fille était vraiment bizarre, constata-t-il surtout après qu’elle émit son commentaire hors du commun. Sourire en coin, Carter répondu à le remarque de Leslie en disant.

-Tu m’étonnes qu’il ne lâche pas sa Game Boy ! Si on pouvait lui greffer à la main, il serait absolument d’accord ! Même Stev’, un mec de mon université est moins accro aux jeux vidéos que lui et c’est pour dire ! Le gars en question a sa chambre remplie de toutes les consoles possibles et imaginables d’avoir sur cette Terre !

CJ était en train de se rouler dans l’herbe alors qu’autour de lui, le monde continuait à tourner. Souriant d’une façon différente au chiot, il lui caressa le ventre de sa grande main qui faisait la moitié de la taille de l’animal. Croyant que Carter voulait jouer avec lui, CJ commença à lui mordiller les doigts avec ses toutes petites dents. Agrandissant son sourire, Carter laissa le chiot jouer avec ses doigts avant de reporter son regard sur sa sœur, lui adressant un large sourire. Il était vraiment content d’être ici, en Angleterre, et en plus, il allait passer un week-end entier en compagnie de ses sœurs. Que peut-il demander de plus ?

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Se tenant à quelques centimètres de Jake, Emily se demanda comment elle avait pensé qu’elle allait pouvoir continuer sans lui. Elle le connaissait tout de même depuis quatre ans. Des liens plutôt forts se tissent en quatre ans. Déjà en à peine un mois, alors qu’ils gardaient des jeunes dans un camp de vacance, ils avaient noués des liens plutôt importants qui les avaient d’ailleurs poussés à continuer à se voir en dehors de ses étés. Alors après quatre ans, comment avait-elle pensé pouvoir l’oublier en un claquement de doigt ? Elle avait pourtant essayé, mais à chaque fois, un son, une image, ... lui rappelait un souvenir qu’elle avait partagé avec lui. Elle ne savait pas ce qu’elle représentait pour lui, mais en tout cas, elle savait qu’il représentait beaucoup pour elle, malgré le contraire qu’elle avait voulu de se faire croire.
Ses pensées furent coupées par les battements de son cœur qui commençait à nettement s’accélérer. Jake avait passé son bras autour de sa taille et l’espace qui les séparait, était progressivement en train de se limiter. A cet instant, des brides de leur dernière conversation lui revinrent et elle tenta de vite les chassés. Il semblerait que malgré les choses qu’elle lui ait dites, il soit capable de lui pardonner et peut-être même plus, se dit-elle alors que ses yeux étaient littéralement plongés dans les siens. Puis, elle sentit son cœur ralentir d’une façon critique lorsque Jake commença à se pencher vers elle. De son coté, elle s’avança légèrement afin de mettre court à son attente, et l’embrasser enfin.

Lorsque leur baiser prit fin, elle passa sa main dans son dos afin de récupérer la main de Jake qui entourait sa taille et entrelaça ses doigts dans les siens. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans cette situation semblait remonter à si longtemps, se dit Emily en admirant les yeux de Jake qui la fixait intensément. Ses yeux... Secouant la tête pour elle-même, elle caressa la joue de Jake de sa main libre, se demandant encore une fois comment elle avait pu penser se passer de cela, de ce regard si perçant.

-C’est fou, Jake... Il a fallut que je parte en Angleterre, que ta mère se remarie avec le père de Leslie, pour qu’on constate enfin qu’on connaissait l’un l’autre le monde de la magie ! Et dire qu’on..., marquant une pause, elle haussa les épaules avec de se rectifier elle-même. Enfin que je t’ai mentit alors que tu savais, c’est...

Mais Emily laissa sa phrase s’envolait dans la fraicheur matinale de Hyde Park. A cet instant, dans un coin de la tête d’Emily, elle se demanda comment les choses allaient continuer pour eux. Leur relation n’était déjà pas simple quand elle, elle vivait en Louisiane et lui en Floride, mais là, c’était nettement différent. Pourtant, elle ne voulut pas y penser. Les meilleurs moments sont les moments actuellement.

-Enfin, bref... Reprit-elle avec un sourire en coin. Je suis vraiment contente que tes parents et toi soyez venus à Hyde Park ce matin... Les choses n’auraient pas pu être plus parfaites !

Louisiana adorait son frère, ce n'était plus à démontrer. Néanmoins, comment et pourquoi Carter pouvait-il se concenter de tourner sa vie entière comme une gigantesque blague, surtout lorsque la plaisanterie était menée aux dépens des autres ? Il ne s'était décidément pas vu regarder Leslie quelques minutes auparavant, songea-t-elle, en haussant les sourcils d'un air catastrophé alors que Cart' vantait sans complexes les mérites du baseball. L'espace d'une seconde Lizzie ferma les yeux, en espérant très fort qu'en les rouvrant elle serait ramenée à l'appartement de sa mère sur Bayswater Street, à la scène de la découverte de CJ à peine une heure auparavant. Mais rien n'y fit. Les étendues vertes de Hyde Park s'étendirent à nouveau devant elle lorsqu'elle se décida à regarder autour d'elle, et les visages de Carter et Emer-Leslie, respectivement rieur et perplexe, surgirent devant ses yeux pleins de reproches. Elle n'avait pas demandé à assister à leurs jeux étranges auxquels elle ne comprenait rien - de toute évidence Carter s'était lamentablement entiché d'une fillette de quinze ans, et il comptait passer outre ? - et encore moins à passer la journée d'anniversaire la plus bizarre que la Terre ait portée.

Elle avait déjà pu assister aux démonstrations exemplaires du comportement plus qu'anormal que Leslie semblait adopter complètement inconsciemment en présence de ses amis. Par exemple, la nuit où, ayant entendu des éclats de voix et le bruit d'un fauteuil raclant le carrelage de la Salle Commune, elle était descendue en chemise de nuit près de la cheminée et avait découvert Leslie et Justin Finnigan en conversation relativement animée. L'entraînement de Quidditch du lendemain s'était avéré plutôt maussade... En essayant à tout prix de ne pas s'interposer dans les histoires complexes et un peu enfantines qui entouraient sa Poursuiveuse, il n'était pas impossible qu'elle ait laissé les choses s'envenimer entre les membres de son équipe. Il était tout simplement hors de question qu'elle provoque les mêmes phénomènes avec son frère !

Mais de toute évidence Carter avait décidé de lui compliquer la tâche, et ce sans se départir de son sourire d'ours en peluche. Il évita impudemment les remarques acides de la jeune femme, alors que Les', soit sourde soit fermement décidée à faire abstraction, laissait manifestement ses pensées vagabonder avec les mouvements de son chien. Louisiana soupira, se demandant si quiconque dans cette assemblée aurait la maturité nécessaire pour juger la situation aussi grotesque qu'elle la pensait ridicule... quand enfin, Emer, s'adossant contre Cart', réussit à la faire sourire sincèrement.

- Si tu savais à quel point tu es en position VIP à l'heure qu'il est ! Normalement il ne fait le dossier que pour Emily et moi, fit-elle en riant, malgré tout un peu détendue par l'évidente bonne volonté de Leslie.

Elle écouta les commentaires de Carter et ne put s'empêcher de grimacer. A en voir l'étincelle dans les yeux d'Emily quand elle parlait de Jake, et après avoir assisté à la décharge électrique presque physique qui s'était produite entre eux sous leurs yeux à tous... Louisiana ne doutait pas qu'elle retrouverait sa petite soeur soit complètement euphorique, soit totalement brisée à la fin de la journée. Elle penchait largement pour la première hypothèse... mais Carter serait-il assez raisonnable pour accepter la relation entre Jake et Millie ?

- A ta place je ne m'entêterais pas dans ce sentiment, Carter... fit-elle simplement en lui désignant du regard le couple enlacé à quelques mètres d'eux.

Elle jeta un regard un peu anxieux à son aîné, espérant sans trop y croire qu'il contrôlerait ses nerfs pendant encore un temps... en laissant les deux amoureux profiter l'un de l'autre puisque eux, au moins, savaient ce qu'ils faisaient.

Que d'émotions, pensa la chétive irlandaise en réalisant que le mot clé de la journée n'était pas Bame-Goy, mais Game-Boy - et soudainement il prenait un certain sens, ce qui n'était pas dommage quand on pensait que Jake était en effet un garçon et on ne peut plus accro aux jeux. Evidemment elle avait dû le savoir dans une vie antérieure, et avec un peu de chance et beaucoup de rien-d'autre-à-faire elle irait chercher dans les pages rosies de son journal made-in-Connie pour y constater qu'elle avait parfaitement bien écrit la chose antérieurement. Le taux de capacités cervicales de Bob devait être contagieux, en conclut-elle, tandis que Terry faisait le beau devant un écureuil à l'air tétanisé.

Le match méga spirituel et un chouïa surréaliste entre Louisiana et Carter n'étant pas prêt de se terminer, elle resta appuyée à son nouveau fauteiul humain en laissant son cerveau opérer une déconnection tout simplement exceptionnelle. Seul le rire de Carter - qui provoqua une espèce se secouement improbable de ses épaules de douze miles d'envergure - la ramena à la réalité, et elle jeta un coup d'oeil en direction de Louisiana pour constater que même elle souriait. Drapeau vert pour l'ambiance totalement conviviale et on ne peut plus sympatoche, donc. Génialissime.

De toute évidence la relation inter Jake-Carter ne risquait pas de relever de la ballade écologique à dos de papillon qualifié de sitôt. Cela étant, Leslie avait du mal à comprendre pour quelle raison propre à la virilitude très mystérieuse des gus les deux américains pur jus ne pouvaient pas parler de baseball, de pop-corn et de pom-pom girls pendant trois millénaires comme dans les "séries" à la "vélétision" que Maddie affectionnait tant. Elle-même les trouvait tous deux fort sympathiques et à la limite du poilant - quoique pas autant que James ou Justin, cela allait de soi avec la Irish-attitude =). Elle adorait son demi-frère malgré le fait qu'il se montrait toujours aussi aimable que Bob au réveil en présence d'autres êtres vaguement masculin - mis à part Terry le Chien, mais avec des oreilles pareilles il ne pouvait décemment pas être haï. Et Carter était, plus qu'esthétiquement fort adapté à ce qui la détournerait peut être mais sans garantie de ses envies monastiques, assez divertissant.

En faisant un peu plus fonctionner ses neurones - et non sans l'aide bizarre apportée par le regard circonspect de Louisiana tourné vers un spectacle que Leslie aurait préféré ne pas voir - elle comprit assez vite quel pouvait être le sujet de totale rivalité entre les deux gus. Fichtre. Ils se castagnaient de la sorte pour et à cause d'Emily. Quelle idée étrange, se surprit à penser la fille de Connie, quand on savait que Carter avait toujours une deuxième soeur à surveiller et que Jake avait bien mérité de lever un peu les yeux de RocketMan, depuis le temps. Certes, elle-même avait failli envoyer Ty' chipper toutes les chaussettes d'Abi au moment où elle lui en voulait encore de s'accaparer James, mais en tant que leprechaun méga bourrée au rayon maturosité et surtout carrément aidée par la présence entrèflée de Justin, elle avait relativement vite tourné la page, et ne pensait (presque) plus à lever les yeux au ciel chaque fois qu'Abigaël blablatait un truc débile sur Victoire. N'empêche que si elle-même avait eu à choisir entre les deux hamburgers-sur-pattes - la période entière avant cette seconde même ne comptant que pour des Scroutts du fait du facteur Carter, et tant pis pour les quatorze années d'avant le Savoir Suprême - elle aurait été bien dans le crottin de dragoncelle. Appel à un ami, peut-être ? Quoique si les deux seules ressources d'Emily étaient Louisiana ou Leslie Owen en personne, la pauvre bichette n'était pas sortie de l'auberge.

Un peu dégoûtée et très très réticente, la fille de Brian se tourna dans la même direction que toute l'assemblée, à savoir celle du Baiser du Siècle, grand B et grand S oblige. Et ce qu'elle put y voir lui fit froncer le nez sans retenue - était-ce ses tympans ou Terry venait-il tout juste d'aboyer pour manifester sa désapprobation maximale et légitime ? - : Jake était en train d'embrasser Emily, et il n'était pas impossible que vue la différence de gabarits, la gussette finisse étouffée par le mastodonte.

* Mais cela ne nous regarde pas *, pensa Les', limite désespérée.

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Emily avait l'air comblée par la situation, et Jake l'écouta parler, en réalisant que sa jolie voix aigue lui avait vraiment manqué pendant ces longs mois d'absence. Elle avait raison, cet espèce d'immense mensonge presque palpable était pitoyable, mais en un sens... Jake ne put s'empêcher de penser que Mills aurait très bien pu être honnête avec lui. Si elle lui avait fait assez confiance - et si elle avait assez cru en leur relation ce qui, en tout cas pour Jake, était peut-être plus discutable - elle n'aurait pas eu peur de sa réaction. Et sincèrement, même s'il n'avait jamais entendu parler de magie de sa vie, il aurait probablement accueilli la nouvelle avec désinvolture : rien ne pouvait être pire qu'une petite soeur hyperactive.
En parlant de petite soeur...

- Jaaaaake ! Jaaaaaaaaaaaaaaake ! JAAAAAAAAAAAAAAAAKE !!!

L'aîné des Coleman lâcha automatiquement la main d'Emily (il le faisait déjà à l'époque où Mad avait la manie débile de faire irruption dans sa chambre quand Mills et lui étaient seuls) et se tourna vers l'endroit d'où les cris de sa soeur provenaient. Elle venait de se prendre Terry de plein fouet et se relevait péniblement, en riant à moitié avec Leslie. Mais même une chute ne l'arrêterait pas, et Jake le savait. Aussi recula-t-il d'un pas et attendit-il en soupirant l'arrivée orageuse de la gamine.

- Quoi ? fit-il, sans essayer une seule seconde d'avoir l'air patient.
- Devine ?
- Rien à f... euh, se reprit-il, avec un coup d'oeil un peu gêné vers Emily, tu peux me le dire avant l'année prochaine, s'il te plait Madison ?
- Je viens de dire à Maman et Brian que je t'avais vu embrasser une fille, donc ils m'ont demandé qui, et je leur ai dit que tu l'avais fait pendant que Leslie draguait un type qui a dix ans de plus qu'elle, et Brian est devenu tout vert, et après Maman m'a dit que si je ne lui disais pas avec qui tu étais elle me confisquerait ma Barbie Métamorphomage de la dernière fois où je t'ai balancé. Alors je lui ai dit que c'était ton ex-copine, Emily, mais vu que je ne me rappelais pas de son nom de famille j'ai dit que c'était Emily Louisiane, la soeur de Louisiana. Et après j'ai rigolé parce que Louisiana Louisiane c'est vraiment trop drô...
- TU AS FAIT QUOI ??????!!!!!!

Jake aurait été prêt à méthodiquement découper sa soeur en morceaux si Emily n'avait pas été là pour l'empêcher de se servir de ses muscles. Au lieu de quoi il se passa très, très lentement la main sur le visage, respira un grand coup, se dit qu'il aurait dû ignorer Madison et répondre à Emily que oui, c'était une journée parfaite, en tout cas elle l'était jusqu'à cette seconde précise. Puis il se força à ne pas hurler sur sa soeur, et à l'écouter.

- Non mais attends, c'est juste que... Emilyyyyy, dis-lui de ne pas me regarder comme çaaaaaa !

Les nerfs vraiment à vif Jake ferma les yeux. Ce qui sembla régler le problème-Maddie pendant assez de temps pour qu'elle puisse lâcher l'info fatale.

- Les parents veulent la voir, Jake ! Et puis le nouveau copain de Leslie aussi - enfin, ça, c'est juste Brian, je crois qu'il avait l'intention de le trucider à petit feu, mais t'en fais pas pour Carter, il fait sept fois la masse corporelle de Bri... Euh, j'y vais.

Mad s'enfuit en courant, laissant Jake bouillir consciencieusement de rage en regardant Courtney et Brian apparaître à l'autre bout de l'allée, à une cinquantaine de mètres du couple. Résolument, il reprit la main de Mills, et l'emmena vers l'endroit où étaient assis les Seeds et Emer-Leslie. Elle avait bien le droit de se préparer au choc, elle aussi...