Cracmol en perdition !

Autres Nombre de messages : 18 Age : 35 Date d'inscription : 19/04/2009

L'esprit des britanniques était-il à ce point violemment obscur pour les empêcher de distinguer humour et déclaration de guerre ? Bien sûr, Jake n'avait pas dénué sa remarque de toute forme de provocation. De là à vouloir démarrer une guerre à base de pseudo-baguette chinoise brandie telle l'arme fatale par James, cependant...
Avec un soupir que ne pourraient surpasser les bourrasques glaciales de ce maudit pays, Jake enleva sa casquette, acte rarissime qui lui avait souvent valu d'être pris en photo par nombre de ses connaissances (épargnées par la présence pesante d'un monde décidément trop bourré de magiciens en robe ayant à peine mué) pour célébrer l'évènement, et passa une de ses gigantesques mains dans ses cheveux blonds. Calme. Garder son calme, telle était la clé.

Soudainement pris par un flashback particulièrement bizarre, Jake se remémora une des innombrables journées passées avec Emily, qui n'avait jamais loupé de piquer l'appareil photo de sa mère quand il s'agissait d'immortaliser Jake sans rien sur le crâne (pour plus de renseignements sur ladite ex, se réferrer au Journal Intime de la merveilleuse Leslie Owen, ndlr). Elle n'avait pas tendance à sortir des mots hautement improbables toutes les trois secondes, ni à blablater d'un château british pseudo-hanté par à la fois des fantômes et un truc baptisé McGonagall avec Madison en permanence, ni à sortir avec le dernier des crétins qui présentemment visait sans doute la mort prochaine du viril Coleman. Qui, pour l'anecdote, ne mangeait pas de hamburgers.

Emily avait beau n'avoir pas fréquenté le même lycée que lui à l'époque où ils étaient encore ensemble, elle connaissait l'existence des portables, n'avait pas de chien hyperactif ou de poisson rouge suicidaire, habitait dans un autre Etat mais s'arrangeait pour qu'ils se retrouvent toujours dans le même camp d'été pour surveiller des nains New Yorkais en mal d'activité pendant deux longs mois... et était sublime, avec ça. En comparaison avec ce dans quoi pataugeait Jake à ce moment précis du récit, il y avait de quoi vouloir boxer le mur du pub incroyablement minable jusqu'à passer sa main au-travers de sa cloison déjà à moitié éffondrée. Car pour être franc, James n'offrait aucune ressemblance avec Emily, de près ou de loin, et son radotage violent à base de balais et autres accessoires pathétiques était d'un ennui limite comatophile.

- Cool, James, vraiment cool. Tu n'imagines pas à quel point te savoir adepte des feintes de Groski ou qu'est ce que j'en sais illumine ma minable existence étatsunienne. Si tu veux bien aller faire mumuse sur ton truc et arrêter de pointer ta baguette sur moi, fée Clochette, je pense que les filles et moi allons y aller.

Il adressa un signe de la tête à Leslie, attrapa la main de Madison au passage, se préparant ) rentrer à nouveau dans le bar... et se retourna soudainement en sentant une main aggripper son sweat shirt.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Depuis combien de temps Abigaël ne s'était pas retrouvée en compagnie de James et Leslie sans qu'ils se lancent des regards assassins ou qu'ils s'ignorent tout simplement? Longtemps, se dit la jeune fille. Alors pourquoi fallait-il que l'ambiance soit aussi... Tendue au sein du groupe en cette journée de retrouvaille pour les anciens amis? Mystère. Ou Merlin, peut être. Tu vas nous le payer, Merlin !
Lorsque Leslie prit la parole, un sourire s'afficha sur le visage d'Abi. Parviendrait-elle à reprendre les choses en main, et à calmer ces deux mâles en furie? En un sens, Leslie n'avait pas tord, McGonagall était, comment dire?, stricte au niveau de la tenue de ses élèves, au grand malheur de la Delacour et de Victoire. Elles auraient tant aimées pouvoir bruler leurs uniformes à tout jamais et s'habiller comme bon leur semblait dans l'enceinte de leur "maison". C’est donc avec un sourire qu’elle retourna son attention vers James qui semblait... Enervé. La réplique de la jeune Owen n’avait donc pas eu les répercutions attendu par les deux étudiantes. Pas du tout d’ailleurs, se dit Abigaël lorsqu’elle vit James sortir sa baguette de sa poche. Elle s’avança de quelques pas, tentant une approche douce.

-James, arrête...

Posant sa main douce et froide sur le bras de James, elle avait espéré attirer son attention et couper court à cette "conversation" mais James continuait. Pourquoi les gus étaient si têtus ? Si un jour quelqu’un trouvai la réponse à cette question, Abi lui tirerai son chapeau ! Mais pour le moment, Abi tenta plutôt de calmer James plutôt que de tenter de réfléchir sur cette question. Mais rien ni faisait. C’est pourquoi elle lâcha son emprise sur James, laissant tomber son bras le long de sa taille et recula de quelques pas en soufflant. Et dire que cette journée était sensée être merveilleuse et heureuse ! Vive Merlin.
Au moment où Jake retira sa casquette pour se passer la main dans les cheveux, la jeune Serdaigle se demanda pourquoi il gardait toujours cet accessoire sur le crâne. Il était pourtant tellement plus mignon sans. D’ailleurs à cet instant, elle put enfin connaître la couleur des cheveux du jeune Coleman. Blond, donc. Pas mal. Elle en parlerait à Johanna voir si elle était intéressée, comme cela elle arrêterait peut être de lui chauffer les oreilles avec son ex, Matthew, qu’elle tentait en vain de récupérer. La voix roque de Jake la fit sortir de ses songes. Allaient-ils vraiment partir ? Elle lança un regard un peu effrayé à Leslie. Pourquoi ne pouvait-elle pas lui envoyer des messages télépathiques ? Ainsi elle aurait pu lui proposer de passer la journée tous les cinq. Quoique, était-ce vraiment une bonne idée avec James et Jake. Ah, mais Abi pouvait peut être laissé les deux poteaux ensembles (oui, même si à la base elle voulait passer une journée avec James, elle pouvait bien donner cette journée à Leslie en contre partie de toutes les autres qu’elle lui avait piqué) et de son coté Abi pouvait faire visiter le chemin de Traverse aux deux américains. Ainsi tourné, cela était une bonne idée, mais allaient-ils tous être d’accord ?
Voyant Jake attraper la main de sa sœur et de commencer à s’avancer vers a porter du pub, Abi esquissa un pas pour le retenir. Agrippant son sweat-shirt, elle tenta de le retenir. Lorsqu’il se retourna, elle lui adressa un sourire.

-Attends, Jake, ne pars pas comme ça. Et si on restait tous ensemble.

Se retournant pour faire face à James et Leslie, elle plaça au coté des Coleman. Souriant à James, elle espéra qu’il ne contestera pas sa proposition, qui ne lui parût en fait pas si bien que cela dit à haute voix.

-Je veux dire, ça fait depuis des lustres que vous ne vous êtes pas vous tous les deux, reprit-elle en montrant Leslie et James de la main. Vous pourriez passer la journée ensemble, comme au bon vieux temps, et moi, je pourrais faire visiter notre charmante ville à Madi et Jake. Qu’est-ce que vous en penser ?

Un sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle entendit l’excitation audible de la petite brunette.

La situation n'était selon toute vraisemblance pas prête de s'érranger entre les deux mâles, songea Leslie, les yeux dans le vague et la jauge à énervement méchamment titillée. James et Jake ne manquaient pas d'humour, ils étaient tous les deux doués de facultés cérébrales raisonnablement aiguisées (quoique de points de vue très différents car se situant d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, et l'expérience présente prouvait bien que les deux nations n'étaient absolument pas compatibles), et après tout leurs rôles dans la vie d'Emer-Leslie Owen-Burke se valaient. L'un était son meilleur ami depuis presque cinq ans, soit un tiers de son existence leprechaunienne dont la moitié avait déjà été oubliée par son cerveau embrumé, pour cause de désintéressitude totale de l'épisode hochets-gazou-gazou-ne-tire-pas-la-queue-du-chien ; l'autre était son grand frère officiel depuis à peu près une semaine, mais se devait de tenir une place durable et importante dans la vie de la jeune sorcière. Et Merlin, pourquoi ne pouvaient-ils pas s'entendre cordialement pour lui éviter d'avoir à instaurer un système de chacun-son-tour visant à atténuer tout risque de troisième conflit mondial ?!

D'ailleurs, pour le coup, James n'avait pas fait dans le violemment délicat : connaissait-il si mal la pensée américaine au point de s'être vraiment senti rabaissé par les propos de Jake ? Non mais franchement. Elle avait espéré que la recontre entre deux des membres de la gent masculine qui comptaient le plus pour elle (le troisième étant Brian, et éventuellement Terry mais allez savoir dans quoi ledit canidé doit être catalogué) se passe vraiment bien. Il fallait croire qu'entre la susceptibilité de James et l'accent total horripilant de Jake, un tel voeu n'était concrètement pas réalisable.

Elle fut néanmoins méchamment prise au dépourvu lorsque son frangin sonna le signal du départ, après autant de galères sans nom pour pénétrer en territoire magique en tant que l'équipe du siècle, à savoir une sorcière de Premier Cycle n'ayant pas le droit d'utiliser sa baguette en dehors de McGoLand, une mini-magicienne de poche même pas répertoriée comme telle, et un quasi-moldu dont seuls les bras pouvaient servir de moyen de dissuasion. Etait-ce un geste de lassitude de la part de Jake ? Les' ne pouvait qu'espérer que malgré le mépris virulent qu'il éprouvait pour James, il ne se la jouerait pas ce-type-est-tellement-ringard-qu'aucune-de-mes-soeurs-ne-l'approchera-à-moins-de-trois-cent-miles-à-partir-de-maintenant.
Aussi l'intervention d'Abigaël fut-elle parfaitement salvatrice pour la santé mentale de la jeune Owen.

- Une idée lumineuse, Abi, on fait deux équipes ! s'écria-t-elle, essayant d'avoir l'air assez enthousiaste pour rallier toutes les opinions à la sienne.

Sur ces bonnes (?) paroles, elle saisit le coude de James un peu plus brusquement que ce qu'elle aurait souhaité et pensant l'entraîner à sa suite. Oui mais voilà, quand on fait un mètre cinquante et quarante kilos toute mouillée, on a beau mettre plein de bonne volonté dans un geste évocateur, il est rare de réussir à vraiment faire évoluer les choses.