|
| "There is love of course. And then there's life, its enemy." | |
| | Auteur | Message |
---|
Abigaël Delacour Journaliste
Nombre de messages : 234 Age : 32 Date d'inscription : 27/12/2007
| Sujet: "There is love of course. And then there's life, its enemy." Sam 26 Jan - 21:54 | |
| Emmitouflée dans un gilet en laine, le regard d’Abigaël se perdait dans l’horizon qui s’étalait devant elle. Des pensées plus horrible les unes que les autres venaient l’asséner de toute part. Que faisait-elle en France alors que ses problèmes attendaient d’être résolus en Angleterre ? Mais, qu’est-ce qui l’attendait encore à Londres ? Qui serait là ? Qui regrettait réellement son départ ? Victoire était venue lui rendre visite, insistant pour qu’elle rentre avec elle, mais Abigaël ne s’était pas encore sentie prête. Pas encore prête à affronter la réalité qui l’attendait là-bas. Pas encore prête à se tenir debout devant l’homme qu’elle aimait pour affronter sa réaction face à la situation. Pas encore prête à aller frapper à la porte de l’homme à qui elle avait brisé le cœur pour aller le piétiner encore un peu. Pas encore prête à être la mère de cette enfant...
Pouvait-elle réellement blâmer la réaction de James ? Elle était la seule responsable de la tournure que prenait les évènements, comme toujours d’ailleurs. Ne devrait-elle pas simplement s’effacer de la vie des personnes auxquelles elle tient pour arrêter de les blesser continuellement. Son amour avait détruit tant de personne, pouvait-elle encore être digne d’être aimer ? La réponse qu’elle se fournit à cet instant, le regard empli de larme, est qu’elle n’était digne de rien. Elle ne méritait même pas de porter cet enfant, fruit de l’amour que Chris lui avait porté pendant toutes ces années. Et James... Elle n’était même pas digne du respect et de la gentillesse avec lequel il l’avait traité chez les Potter, au diner de famille. Après avoir appris la nouvelle de sa grossesse, James était passé d’une excitation palpable à un visage fermé et glacial en un quart de seconde lorsqu’il avait compris l’ampleur de l’annonce que venait de lui faire la jeune Delacour. Il n’avait dit aucuns mots et c’était contenté de repartir dans le salon. Il avait fait bonne figure devant ses parents et après le repas copieux que Ginny leur avait préparé, il avait prétexté être fatiguer pour écourter la soirée. Ils étaient repartis ensemble sans un mot. Lorsqu’ils arrivèrent dans l’appartement de James, Abigaël pensait qu’il allait enfin laisser sa colère explosée et qu’ils allaient pouvoir en parler, mais rien. James s’était contenté de jeter sa veste sur le divan et de se diriger vers sa chambre sans un mot, sans un regard en arrière et il avait refermé la porte violemment derrière lui. A cet instant, Abigaël sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. La douleur était insoutenable, mais elle respira profondément. Elle n’était pas en droit de pleurer, d’avoir mal ou de ressentir un seul sentiment de tristesse. Tous ses membres tremblaient et elle parvint tant bien que mal à se diriger vers la porte par laquelle James venait de disparaitre. Y déposant la paume de sa main, elle serra les dents retenant les larmes qui lui montaient aux yeux. Qui aurait pu dire que la veille à cette heure précise, ils se retrouvaient enfin, passaient la plus belle soirée de leur vie et s’engageait dans une histoire qui aurait dû durer éternellement ? Durer. Elle l’aurait voulu, mais voilà que la réalité l’avait rattrapé. Cette réalité qui avait assombri le bonheur dans lequel James et elle se trouvaient. Abigaël allait frapper à la porter, mais le bruit d’un objet qui se brisait en mille morceaux sur le sol la retint. Fermant les yeux, elle écouta le bruit sourd de la respiration de James. Il était en colère. Contre elle, peut-être un peu contre lui-même aussi d’avoir laisser Abigaël revenir dans sa vie pour de nouveau la réduire en miette, se dit-elle reculant de quelques pas. Aurait-elle pu dire la veille que toute l’amour que James lui avait témoigné, allait aussi rapidement se transformer en haine ? Se ravisant, elle récupéra ses affaires et se pencha vers la table basse où gisait un parchemin vierge. Elle griffonna quelques mots à l’attention de James et après un dernier coup d’œil vers la porte fermé où des bruits de casse se faisaient de nouveau entendre, elle transplana vers son appartement. La vue de son appartement à moitié vide et froid la brisa encore un peu alors que les quelques lignes qu’elle avait laissé à James, résonnaient dans sa tête.
« Les mots vont te paraitre faible et amère, mais je suis désolée. Je me suis vue renaitre à travers ton regard, j’étais heureuse et j’ai eu la sensation que toi aussi, mais regarde à quelle vitesse, j’ai détruis ce que nous commencions à peine à reconstruire. Je m’étais promis de ne plus jamais te faire souffrir et je l’ai encore fait. Je ne suis pas digne de ton amour. D’ailleurs, je ne suis digne de l’amour de personne, je ne mérite même pas d’avoir cette vie à l’intérieur de moi. Je suis désolée, Je te libère de moi...»
Suite à cela, Abigaël avait envoyé une lettre à la Gazette du Sorcier. Elle avait voulu démissionner, mais sa conscience l’avait retenu d’aller jusque là. Elle posa simplement deux semaines de vacance prétextant un besoin de se changer les idées. Le courrier fut accepté sans problème. Le directeur avait même rajouté un petit mot de sa main pour ne pas qu’elle s’inquiète, il comprenait. Elle s’était tellement tuée au travail ces dernières semaines qu’il s’étonnait même qu’elle ait tenu aussi longtemps, et c’est ainsi qu’elle se retrouva en France dans l’ancienne maison qu’elle avait partagé avec sa mère. La solitude l’avait fait réfléchir à ses actes et au fur et à mesure que les journées s’écoulaient, elle se demandait si elle devait revenir. A qui son retour serait bénéfique ? Personne. Malgré tout, dans ses rêves les plus fous, elle espérait que James reviendrait vers elle. Elle avait tant besoin de lui, de son sourire, de son étreinte réconfortante et de son amour, mais en était-elle encore digne ? Elle en doutait. Si James ne l’avait pas recontacté, il y avait bien une raison : il avait accepté d’être libérer d’elle. Malgré la douleur que cette conclusion provoquait chez Abigaël, elle ne la trouvait pas injuste. Elle l’avait tellement fait souffrir et au moment où il consentait à lui refaire confiance, où il décidait de lui redonner une chance, elle le brisait de nouveau. Pour le bien de James, elle devait accepter sa décision.
Frissonnant, Abigaël remonta son gilet sur ses épaules. Ses deux semaines de repos touchaient à sa fin et malheureusement, elle allait devoir refaire surface et mettre de l’ordre dans sa vie. Il lui fallait quelques jours encore pour prendre la décision de repartir à Londres et de pousser les portes de la Gazette du Sorcier. Abigaël était réputée pour être forte et indépendante, mais ce fut une jeune fille timide et frêle qui refit son entrée dans les locaux du journal. Des regards discrets la scrutaient. Elle avait perdu énormément de poids, les traits de son visage étaient creusée et des cernes s’étaient installées sous son regard d’ordinaire malicieux et joyeux. Elle avait essayé de dissimuler les kilos qu’elle avait perdus en portant une robe ample, les cernes étaient cachés derrière du fond de teint, mais ses collègues n’étaient pas dupes. Pourtant, aucun d’eux ne fit une seule remarque. Son retour fut applaudit par ses amis les plus proche et elle reprit le travail, mais sans l’entrain qu’elle avait auparavant. Ses idées se mélangeaient dans sa tête et elle n’arrivait pas à se concentrer sur ce qu’elle faisait. Une semaine s’écoula et elle fut convoquer dans le bureau du directeur.
-Entre, Abigaël et installe-toi, dit-il en lui désignant la chaise en face de lui. -Paul, je... -Non, Abigaël, écoute-moi. J’ai toujours cru en toi, je n’ai jamais douté de tes capacités à diriger cette équipe, mais c’est dernier temps, tu es... Plus distante, plus éteinte. Je ne te demande pas d’explication, mais je voudrais que tu fasses une pause. Tu as besoin de te retrouver et de reprendre des forces. -Paul, mon travail est... -Ce n’est pas une proposition, Abigaël. Je fais ça pour ton bien.
La jeune Delacour remercie Paul et sortit de son bureau. Elle n’arrivait même pas à ressentir de la peine. Son travail représentait tout pour elle à une époque et là, elle rentrait chez elle sans ressentir de la déception. En réalité, cela fait maintenant un mois entier qu’elle n’arrivait pas à ressentir quoique ce soit, hormis cet immense manque au fond de sa poitrine, comme si son cœur lui avait été arraché et parfois, elle se demandait si ce n’était pas le cas. Depuis le diner chez les Potter, elle n’était plus qu’un fantôme et aujourd’hui, elle se demandait si elle ne commençait d’ailleurs pas à disparaitre petit à petit. Passant devant la vitrine d’un magasin londonien, elle y regarda son reflet. Ses cheveux avaient perdus de leur énergie et tombés indifféremment sur ses épaules, son corps amaigris qu’elle avait tenté de dissimuler en portant un de ses jeans avec un chemisier large, avait perdu de son attrait et elle n’osait même pas se regarder droit dans les yeux. Elle savait que son regard océan avait perdu de son pétillant et ne voulait pas le constater encore. Continuant à marcher, elle se surprit à prendre le chemin de Hyde Park. Alors que les souvenirs de James refirent surface, elle s’adossa au tronc du même arbre où elle l’avait rencontré plusieurs semaines auparavant. Il lui semblait que cette journée remontait à des années. Pourtant si elle fermait les yeux, elle pouvait revoir le sourire qu’il lui avait adressé. Rouvrant les yeux, elle vit une jeune femme blonde qui accroupit devant une petite fille, s’amusait à la chatouiller. Cette scène banale aux yeux de quiconque représentait tant aux yeux d’Abigaël. Alors qu’elle sentait son souffle se couper, elle s’appuya de tout son poids contre l’arbre de peur de tomber et déposa sa main sur son ventre. Elle tremblait comme une feuille, mais ne parvenait pas à se calmer. Qu’allait devenir cet enfant ?
| |
| | | Ethan Lacan Autres
Nombre de messages : 22 Age : 36 Date d'inscription : 10/03/2012
| Sujet: Re: "There is love of course. And then there's life, its enemy." Mar 5 Fév - 22:00 | |
| - Tant de responsabilités sur mes frêles épaules… Je me sens l’âme d’une amazone, je suis parfaite, et pas de bol, mon travail fait de moi une lionne !
Manifestement fière de sa chansonnette, Alice se trémoussait sur le palier menant à sa petite chambre londonienne, un pied devant l’autre, secousse secousse, mouvement de cheveux, geste de rock star, et en avant pour une nouvelle journée haute en couleurs. Car non contente de mener la parfaite vie de la jeune anglaise bien rangée (enfin, presque bien rangée, presque parfaite, et presque anglaise), Alice Lacan venait tout juste d’obtenir une promotion à la Gazette du Sorcier. A présent co-rédactrice en chef, elle s’apprêtait à aller annoncer la nouvelle à sa demi-sœur fraîchement débarquée dans sa vie, ce qui, bien entendu, requérait une préparation minutieuse. Et peu lui importait que la fenêtre du palier soit grande ouverte alors qu’elle-même se baladait en serviette de toilette, laissant sans doute bon nombre de ses voisins agglutinés contre les vitres de l’immeuble d’en face, mais Alice s’en fichait. Elle était juste… parfaite.
- Ethaaaaaan, lève toooiii, roucoula-t-elle en passant devant le lit – si l’on pouvait encore qualifier cet amoncellement de couvertures, de draps et de pieds puants un lit – de son frère, arrachant sans remords sa couette et sautillant jusqu’à sa chambre, où, miracle, elle s’habilla avec une rapidité non négligeable.
Ethan, qui se complaisait manifestement dans le rôle du grand dadais sans travail, sans attaches et sans intérêt pour quoi que ce fût, habitait toujours chez elle, au grand dam de Brigitte, et à l’agacement de Thibaut. Et il n’était pas décidé pour autant à rentrer en France, sans doute repoussé par le syndrome Tanguy et l’obligation morale de manger du poisson tous les vendredis et de se raser tous les dimanches. A vrai dire, l’attitude d’Alice commençait sérieusement à lui courir sur le haricot, et alors qu’il émergeait d’un sommeil peu reposant, Ethan regretta presque sa petite chambre tranquille en banlieue parisienne et la garantie rassurante d’être choyé par sa mère le temps de trouver un travail qui n’exigerait pas de lui des compétences ô combien inatteignables dans la langue anglaise. S’il l’avait voulu, Ethan aurait sans doute pu devenir enseignant, libraire dans une enseigne prestigieuse de grimoires et autres recueils de formules magiques, ou encore joueur de Quidditch au talent mesuré mais raisonnable. Mais voilà : il ne le voulait pas. Enfin, notre héros ouvrit un œil ensommeillé pour entrevoir sa jeune et pimpante sœur, surexcitée et – oserait-il le lui dire ?—saucissonnée dans une robe qu’elle n’avait manifestement pas dû acheter au rayon adultes, à moins que ce soit un T-shirt, allez donc savoir.
- Et pourquoi tu m’attends, au fait ? lui lança-t-il en se préparant mollement. - Je veux que tu sois là quand j’annoncerai ma bonne nouvelle à Abi. Ooooh elle va être fière, mais fière ! - Quelque chose me dit qu’elle va s’en tamponner le coquillard, marmonna-t-il de sorte qu’Alice ne puisse pas le comprendre.
Alice, qui bien sûr ignorait tout des multiples congés d’Abigaël, et qui se doutait encore moins des raisons qui les avaient provoqués, lança d’un air guilleret un sort de localisation en regardant Ethan enfiler sa veste avec force marmonnements patibulaires. Et, bingo ! Abigaël, ou plutôt son nom calligraphié, lui apparut sur un bout de parchemin, pâle amélioration de la célèbre Carte du Maraudeur. Alors, impatiente et enthousiaste, la jeune femme transplana à la suite d’Ethan à quelques mètres de l’endroit où Abigaël se tenait, adossée contre un arbre, passablement amaigrie et livide. Avant qu’Ethan n’ait pu la retenir, il vit sa sœur se précipiter vers sa nouvelle référence en matière de tout, et capta l’espace d’une seconde, et à son grand désarroi, le regard un peu courroucé et complètement perdu d’Abigaël. A son tour, il accéléra le pas et arriva vite à la hauteur des deux jeunes filles.
- Tu as l’air de… ça va ? fit-il à l’adresse d’Abi.
| |
| | | | "There is love of course. And then there's life, its enemy." | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |