Nineteen Years Later
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 "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]

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Ethan Lacan
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Ethan Lacan


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MessageSujet: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Ven 27 Avr - 19:47

« Ce que je cherche dans la parole, c'est la réponse de l'autre. »



C’est dans une chambre au charme pittoresque et typiquement londonienne, quoiqu’encore quasiment vide, qu’Alice Lacan s’éveilla. C’était seulement la deuxième nuit qu’elle passait dans son nouvel et spacieux appartement de Notting Hill, et elle aimait de plus en plus son nouveau chez-elle. A vrai dire, elle avait trouvé son logement quelques jours avant de savoir si elle allait être prise ou non à la Gazette du Sorcier, ce qui pouvait paraître absurde. Mais les Lacan ne manquant pas de ressource, elle savait que même en cas de refus pour son job, sa famille la laisserait garder un petit pied-à-terre à Londres. Elle avait appris la veille qu’elle avait été retenue pour travailler à la Gazette en tant que rédactrice, mais ne s’en était pas étonnée outre mesure : Alice Lacan obtenait toujours ce qu’elle désirait. Pour la bonne mesure, elle avait inclus le nom de son frère Ethan sur le contrat, mais pour être honnête il ne risquait pas d’habiter là à plein temps. Et puis quoi, encore ?! La belle s’étira, le sourire aux lèvres, et se prépara paresseusement à accueillir ses parents. En bonne parisienne dans l’âme elle revêtait toujours des habits outrageusement moulants, mais cette fois elle misa sur une tenue sage et peu de maquillage, en bonne petite fille modèle. On était jeudi, et Brigitte et Thibaut devaient arriver pour le déjeuner, dans le but de visiter Londres pendant quelques jours. Ils ne savaient pas encore que leur fille chérie avait décroché un travail très demandé, mais ce n’étais pas la plus grande surprise que leur réservait Alice. Ce mètre-soixante-dix d’airs angéliques et d’initiatives farfelues avait en effet convenu, avec la complicité d’Ethan (du moins se plaisait-elle à le penser) qu’ils présenteraient leur demi-sœur fraîchement débarquée dans leur vie à leur famille. Abigaël Delacour, la fille plus ou moins cachée de Thibaut et de Gabrielle Delacour, allait leur rendre visite le lendemain en exigeant des réponses. Et ça, les adultes ne s’y attendaient pas, ce qui promettait d’être follement excitant. Alice ouvrit ses volets, puis descendit les escaliers et se prélassa un moment dans le canapé moelleux qui prenait une place considérable dans le salon en sirotant son thé bio, et commença même à étaler sa première couche de vernis à ongles. L’espace d’une minute, elle s’inquiéta pour Ethan, qui semblait n’être toujours pas levé. Mais la recherche de sa lime à ongles prit bientôt le dessus sur toutes ses autres pensées, et la belle se remit au travail jusqu’à obtenir une manucure parfaite. So frenchie, dearie. A peine quelques minutes après que cette tâche essentielle eût été achevée, la sonnette de la porte d’entrée retentit et Alice se précipita pour ouvrir à ses parents, un large sourire aux lèvres. Elle les accueillit chaleureusement, s’attardant plus que nécessaire sur les conditions de leur voyage et leurs mines fatiguées. Heureusement pour elle, Thibaut semblait être d’assez bonne humeur et la belle annonça la bonne nouvelle concernant la Gazette tout de go. Elle savoura les félicitations de sa mère et le sourire satisfait de son père avec un bonheur non feint. Aussi excitée qu’une enfant le matin de Noël, Alice s’apprêtait à leur faire visiter l’appartement… lorsqu’Ethan fit son apparition en haut des marches menant à l’étage. Il était vêtu d’un caleçon et d’un T-shirt d’une propreté douteuse, et semblait ne pas s’être rasé depuis une semaine (mais comment pouvait-il être aussi poilu ?). Pétrifiée, Alice eut tout juste le temps de capter le regard courroucé de Thibaut face à cette arrivée haute en flemmardise, et l’expression embarrassée de Brigitte. L’ambiance légère qui s’était installée jusqu’alors dans l’appartement vira au rouge, quoiqu’Ethan sembla ne même pas s’en rendre compte. Notre héros lâcha un bâillement sonore et se gratta la tête en faisant la grimace, puis descendit l’escalier avec une grâce d’éléphant boiteux. Arrivé à la moitié des marches, il sembla se réveiller soudainement, et son regard se fixa instantanément sur Thibaut, dont les narines ne tarderaient pas à fumer. Ethan secoua la tête, se gratta la barbe. Ce dernier geste acheva de lui faire réaliser la situation.

- Oups.

Suite à cette onomatopée évocatrice, il tourna les talons et grimpa les marches deux par deux. Quelques ablutions et un bon rasage plus tard, il enfilait des vêtements au hasard et redescendait retrouver sa famille attablée à la table de la salle à manger, comme si de rien n’était. Manifestement, Alice avait eu le temps d’exposer l’histoire d’Abigaël à ses parents, et était déjà en train de leur annoncer le programme du lendemain…

- … et donc elle viendra demain pour le thé, elle meurt d’envie de te rencontrer, p’pa ! Cette fille est géniale, en plus elle est rédactrice en chef à la Gazette, elle est fiancée, elle a un trop beau prénom, et elle nous a payé le resto ! C’est Ethan qui lui a proposé de…

- Hep hep hep, TU lui as proposé de venir ! Moi je suis juste tombé sur elle par hasard, je vous ai juste suivies dans votre délire de rencontre officielle. Elle était dans le bureau de Gabrielle, et elle a besoin de savoir d’où elle vient, mais je n’y suis pour rien.

- Mais enfin, comment se fait-il que ça ait la moindre importance ? Votre père a eu une aventure étant plus jeune, soit, mais il n’a rien à voir avec cette jeune fille !

- Mais maman, Ethan est nul comme frère, je veux bien l’échanger contre une sœur ! On est blondes toutes les deux !

- Assez !


Le brouhaha qui s’était élevé dans la pièce cessa instantanément. Thibaut n’avait eu qu’à tonner pour faire régner un silence religieux autour de lui.

- Je vais recevoir cette fille et l’écouter. Je dois bien ça à sa mère, ça fait plus de vingt ans que ça dure. Mais on en restera là, ou ça deviendra ingérable.

Et je ne tiens pas à revoir Gabrielle par la même occasion, songea Thibaut. Apolline avait très bien fait son coup, et pourtant… même après vingt ans, la simple vue de Gabrielle Delacour risquait bien d’ébranler tous les grands principes du patriarche. Thibaut mit donc fin à la discussion et sonna le signal du départ pour une longue ballade à travers les rues de Londres, en essayant de garder sa bonne humeur. Le reste de la journée s’écoula sans événement notoire, et la petite famille passa une agréable soirée dans un petit restaurant italien découvert par Alice, comme souvent. Thibaut surprit bien sûr quelques regards inquiets que lui lança sa femme, mais prit le parti de la laisser régler ses conflits internes seule. Si Brigitte gardait en apparence un calme olympien, elle bouillonnait d'appréhension et n'était pas certaine de bien saisir la situation. Son mari avait donc eu une aventure avec une française, une autre sorcière, dont la mère était entrée dans une colère noire à l'annonce de leur relation et d'une grossesse inattendue. Cette sorcière vélane, bien connue dans le monde magique et souvent citée dans les grimoires d'Histoire, avait eu le pouvoir de faire oublier à Thibaut son amour inconditionnel pour la mère d'Abigaël. Aujourd'hui le sortilège était mort avec son inventrice. Les sentiments des deux partis n'avaient besoin que d'une étincelle pour s'enflammer à nouveau et provoquer des dégâts que personne ne pourrait freiner. Et Brigitte se refusait à laisser une histoire vieille de vingt ans briser ce qu'elle avait su construire sans magie aucune. Le lendemain arriva trop vite au goût d’Ethan, trop lentement au goût d’Alice et dans une ambiance trop frénétique aux yeux de Thibaut. Brigitte, elle, resta admirablement calme. En apparence imperturbable, Thibaut se tint donc derrière la porte d’entrée un peu avant 16h, attendant avec sérénité l’arrivée de sa nouvelle fille. Ethan, Alice et Brigitte, eux, restèrent assis dans le salon, nerveux. Soudain, on frappa.
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Abigaël Delacour
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Abigaël Delacour


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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Sam 28 Avr - 12:17

Abigaël était assise sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu sur les toits des maisons environnent le petit appartement qu’elle partageait avec Chris, elle avait ramené ses jambes contre elle. Dans cette position, elle se sentait rassurer, rien ne pouvait lui arriver. Du moins, pas pour le moment. Ses pensées vagabondaient au grès du vent qui semblait souffler sur les arbres emportant avec lui quelques feuilles. En quelques jours, tout ce qu’elle avait cru connaitre sur son passé s’était avéré faux. Sa grand-mère qu’elle avait chéri de son vivant, avait gâché son enfance, la privant de la présence d’un père, et ruinant par la même occasion la vie de Gabrielle, sa mère, lui privant de la personne qu’elle aimait et avec qui elle avait décidé de fonder une famille. Son père qu’elle avait décidé de ne jamais rencontrer après avoir constater qu’il avait refait sa vie avec une sorcière, avait fait son apparition dans sa vie sous l’apparence du jeune Ethan et de la charmante Alice. En une journée, elle avait appris que sa grand-mère avait forcé son père à se retirer de la vie de sa mère, mais elle avait aussi appris l’existence de ses demi-frères et sœurs. La journée n’avait donc pas été banale pour la jeune Delacour. En sortant des locaux de la Gazette, elle s’était ruée chez Victoire afin de lui annoncer la nouvelle. Elles en avaient longuement discuté, et Victoire lui avait pesé le pour et le contre de ce rendez-vous, et Abi avait décidé d’y aller. Après tout, elle n’était pas obligée de le revoir par la suite, mais elle en avait besoin. Elle avait besoin de le voir de ses propres yeux. Une main vint la tirer de ses pensées, et elle eut un léger sursaut avant de constater que c’était Chris qui se tenait à ses cotés le regard encore endormi.

-Tu n’arrives pas à dormir, Abi ?
-Non, mais va te recoucher, Chris... Ton entraineur va te tuer se tu arrives en Bulgarie avec des cernes à cause de moi.
-Je ne vais en Bulgarie que dans trois jours, et je ne compte pas te laisser seule aujourd’hui... Dit-il avant de prendre Abi dans ses bras.

Le geste du jeune Corner se voulut rassurant et doux, mais le cœur de la jeune femme se mit à accélérer d’un coup alors que l’enjeu de cette journée lui revint l’esprit. Elle allait retrouver la famille Lacan à 16h. La journée allait être longue, vraiment très longue. Chris s’était rendormi sur le fauteuil alors que ses bras entourés la taille d’Abi, mais cette dernière ne parvint pas à refermer l’œil de la nuit. Le soleil commençait son ascension à l’horizon quand Chris se réveilla de nouveau. Voyant Abi préoccupé, il ne put se retenir de lui proposer de venir avec lui à l’entrainement et qu’il l’accompagnera jusqu’à chez les Lacan à l’heure dite. Un doux sourire se dessina sur le visage de la jeune Delacour, elle n’avait pas osé lui demander, mais s’il était présent jusqu’à ce qu’elle rentre dans l’appartement d’Alice et Ethan, la pression serait moins importante.

La journée se déroula sereinement. Les co-équipiers de Chris n’étaient pas au courant de son rendez-vous avec son père, mais chacun d’eux avait bien remarqué le visage fermé d’Abi, et ils avaient tous tentés de la faire rire par divers moyens. Elle trouva cela très touchant, mais elle ne parvint qu’à leur offrir des petits sourires en coin, trop crispé pour rire aux éclats devant les cabrioles et les pitreries qu’ils lui exposaient durant tout l’entrainement. Un peu avant 16h, Chris vint rejoindre Abigaël dans les tribunes et il n’osa pas parler glissant simplement ses doigts entre ceux de la jeune femme avant de transplaner sur le trottoir en face du petit appartement à Notting Hill à l’adresse qu’Alice avait fourni à Abigaël. La gorge serrée, Abigaël se tourna vers Chris afin de déposer un baiser sur ses lèvres.

-Merci, réussit-elle simplement à dire.
-Je suis là dans la seconde, si tu as besoin de moi, expliqua-t-elle en déposant un baiser sur le front d’Abi la laissant traverser la rue.

La jeune femme s’arracha des bras réconfortants de Chris et traversa la rue sans réfléchir. Arrivée devant le pallier de la porte de l’appartement d’Alice et Ethan, elle ne réfléchit pas et frappa deux petits coup. Au moment où la porte s’ouvrit sur un grand homme, Abigaël prit quelques secondes avant de parvenir à plonger son regard dans celui de Thibaut. Elle aurait pu se noyer dans ce regard océan, elle eut presque l’impression de regarder les siens dans un miroir. A cet instant, elle réalisa qu’elle avait retenu sa respiration et elle prit une grande inspiration avant de tendre sa main vers le patriarche des Lacan. Alors que sa voix s’éleva, elle se demanda où était Ethan et Alice. Ils lui avaient pourtant dit qu’ils seraient là. L’avait-on laissé seul avec Thibaut ?

-Je pense que vous devez trouver cela pathétique que je prenne contact avec vous après toutes ses années, surtout de cette manière, mais il fallait que je vous rencontre. Je suis Abigaël Delacour, votre... fille, ajouta-t-elle presque dans un murmure.
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Ethan Lacan
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Sam 28 Avr - 13:27

Brigitte s’était mis en tête de compter les papillons qui parsemaient de manière savamment étudiée les nouveaux rideaux d’Alice. Elle en était déjà à 657, et n’avait fait que le premier pan des tentures. Aussi étrange que cela pût paraître, cette activité était extrêmement relaxante, dans le sens où elle l’empêchait de jeter des coups d’œil furtifs vers l’entrée de l’appartement où Thibaut attendait sereinement l’arrivée de sa fille. D’autre part, en se concentrant sur ses complexes calculs colorés, Brigitte restait calme et ne s’inquiétait plus de la tournure qu’avaient pris les événements depuis leur arrivée à Londres. 674. Il était seize heures passées et elle n’était toujours pas là : peut-être avait-elle eu un empêchement, songea-t-elle, pleine d’espoir. 680. Thibaut n’avait pas besoin d’un nouvel enfant, lui qui avait déjà tant de soucis avec Alice et Ethan, ces deux têtes-brulées. 682. Et si jamais la fille débarquait avec la mère ? Seigneur, ça ne pouvait pas arriver. 687. Du calme. Après tout, Brigitte avait un don indiscutable pour calmer le tempérament de feu de son mari, et elle saurait bien trouver un moyen d’annihiler tout resurgissement d’une vie passée. Oui, évidemment. Alice retournerait à sa vie londonienne, Ethan trouverait un emploi où il le pourrait, si jamais quelqu’un acceptait de l’embaucher et de supporter son cynisme, et Thibaut et elle-même s’offriraient un petit week-end dans les Vosges pour se remettre de toutes ces émotions. Oui, oui, absolument. 700. On frappa deux coups secs à la porte et Brigitte sursauta. Ethan, assis depuis le début d’après-midi sur le même fauteuil, gardait cet air léthargique qui en général laissait présager une dispute violente entre lui et son père. Heureusement cette fois, il pouvait avoir l’air aussi sombre et torturé qu’il le voulait. Thibaut aurait d’autres chats à fouetter pendant le reste de la journée. Pendant un moment, notre héros s’était mis à sortir une par une les cacahuètes du bol qui se trouvait devant lui pour les étaler sur la table basse dans un ordre qui n’avait de sens que pour lui. Alice l’avait observé en silence, en pensant qu’il était grand temps qu’elle lui trouve une fille avec qui passer du temps, avant qu’il ne finisse autiste ou psychopathe, ou peut-être les deux. Elle avait cru qu’il dessinait quelque chose, mais il n’en était rien. Quand Ethan, enfin satisfait de son œuvre, s’était reculé, il avait éclaté de rire. Alice avait alors pu voir qu’il avait réparti les cacahuètes pour former le mot APPLAUSE. A ce moment précis, Abigaël frappa, comme pour annoncer le début du spectacle.
Lorsqu’il ouvrit la porte d’entrée, Thibaut posa son regard sur une jeune fille blonde d’une vingtaine d’année à l’air intimidé, mais pas farouche. Un trait de caractère qu’elle ne partageait manifestement pas avec sa mère, qui elle ne s’était laissé approcher qu’au bout de mois entiers. Elle n’était pas bien grande, mais on la sentait déterminée, et sûre de son apparence comme de sa décision. La fille leva son regard vers lui, et il ne put retenir un haussement de sourcils amusé : elle avait ses yeux, et tout le reste de son visage était la copie conforme de celui de Gabrielle. Alors seulement, Thibaut lui serra la main et lui adressa un sourire.


- Bienvenue, Abigaël. Ravi d’enfin faire ta connaissance.

Thibaut invita la nouvelle venue à entrer, et offrit de suspendre la veste d’Abigaël à une patère. Dans le salon, la tension était montée d’un cran, au point qu’Alice était partie se réfugier dans la cuisine, soi-disant pour préparer le thé.

- On m’a dit que tu travaillais à la Gazette du Sorcier, c’est exact ? Tu n’as donc pas étudié en France ?

Thibaut ignorait tout du parcours d’Abigaël, et s’y intéressa soudainement. Au travers de la vie de sa fille, il en apprendrait plus sur le parcours de Gabrielle, et il serait plus aisé d’instaurer un climat de confiance au sein de la petite assemblée si ses membres avaient l’impression de se connaître… En attendant la réponse d’Abigaël, Thibaut la guida donc vers le salon. A leur arrivée, Brigitte leur adressa un sourire amical quoiqu’un peu crispé. Elle se leva, s’avança timidement vers Abigaël et lui serra la main avec douceur. Ethan porta deux doigts à son front pour lui faire un salut militaire, accompagné d’un sourire complice. Mais il ne prononça pas un mot et se leva pour lui faire la bise, à la française, car telle était la règle en présence de Thibaut. Quant à Alice, elle apparut soudain derrière le comptoir de la cuisine, un tablier noué par-dessus ses vêtements (oui, elle en avait besoin même pour faire du thé), et le contourna avec empressement pour venir passer ses bras autour d’Abigaël et l’embrasser sur les deux joues avec effusion.

- Tu vas bien ? On est tous hyper stressés mais ça va aller au poil, on a de quoi manger pour trois semaines et j’adore ta tunique !

- Alice, assieds-toi, et laisse Abigaël répondre à ma question, lui intima Thibaut sans élever la voix et sans se départir de son expression neutre.
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Sam 28 Avr - 16:12

Malgré le stress qu’Abigaël avait ressenti en frappant à la porte, la pression qu’elle s’était mis toute seule redescendu rapidement lorsque la voix de Thibaut s’était adressée à elle. La jeune femme s’était imaginé la scène des dizaines et des dizaines de fois. Dans son pire scénario, Thibaut ne prenait même pas la peine de lui serrer la main ou même de lui adresser la parole et il refermait directement la porte sur elle. Rassuré que ce scénario venait de tomber à l’eau, elle lui adressa un sourire timide en pénétrant dans l’appartement. Alors qu’il lui proposa de prendre sa veste, elle réalisa à quel point il était grand. Malgré les escarpins qu’elle portait, il faisait une bonne tête de plus qu’elle. Thibaut était un homme assez imposant et son visage neutre ne laissait paraitre aucune émotion, Abigaël ne pouvait donc savoir ce qu’il ressentait face à son arrivée. Pénétrant dans le salon, la tension qui avait disparu quelques minutes auparavant revint faire son apparition, crispant tous les muscles de son corps. Alors que la voix de Thibaut refit interruption dans le petit appartement semblant s’intéresser à son parcours professionnel, Abigaël ne répondit pas tout de suite. Dans la pièce où Thibaut l’avait emmené se trouver Ethan, assis face à un assemblage de cacahouète qui arracha un sourire amusé à Abigaël, et une femme qui devait être Brigitte se dit-elle en lui adressant un sourire amical avant de lui serrer la main en silence. Comment prenait-elle le fait que la fille qu’avait eu son mari avec une autre femme, fasse ainsi irruption dans sa vie ? Elle n’eut pas le temps de réfléchir à la question puisque son attention se porta sur Ethan qui parvint à lui arracher de nouveau un sourire amusé et non crispé alors qu’il vint se pencher vers elle pour lui faire la bise. Par habitude française, elle posa sa main sur son épaule, mais réalisa que ce geste était très familier, mais n’était-ce pas ce qu’elle était avec Ethan ? Il était son demi-frère après tout. L’entrée d’Alice arracha un second sourire à Abi alors qu’elle l’invita non sans surprise dans ses bras. La remerciant silencieuse pour le compliment qu’elle venait de lui faire sur la tunique qu’elle avait enfilé le matin-même. Ayant réfléchi pendant plusieurs heures sur la tenue qu’elle devait mettre, elle avait opté pour une tunique simple par-dessus un jean bien coupé qui tomait parfaitement sur ses escarpins noir. Malgré l’ordre que venait d’adresser Thibaut à sa fille, Abigaël se tourna vers Alice en lui faisant comprendre avec des gestes que ce qu’elle portait été aussi très jolie. La jeune Delacour reporta ensuite son attention sur Thibaut après s’être assis en face de lui dans un fauteuil qui s’avéra très confortable.

-Je travaille en effet à la Gazette du sorcier, c’est exact, et je me suis vu promu au poste de rédactrice en chef l’été dernier. Mais mon parcours est un peu particulier, si vous voulez tout savoir. J’ai commencé mes études à Beauxbatons étant donné que j’ai passé une bonne partie de mon enfance en France avec ma mère. Ce fut suite à sa mutation en Angleterre au sein de St Mangouste, que j’ai du continué mes études à Poudlard. C’est d’ailleurs étonnant que je n’ai pas croisé Ethan plus tôt, ajouta-t-elle en échangeant un regard complice à ce dernier. Après l’obtention de mes ASPIC, j’ai passé deux ans en France où j’ai essayé de trouver ma place dans le monde de la mode, mais je me suis rapidement rendue compte que ce n’était pas fait pour moi, et je me suis lancée dans une carrière sportive au sein du équipe de Quidditch. Ma mère n’était pas forcement enchantée de cette idée, mais ça m’a permis de me trouver puisque quelques années après, je me suis posée pour me lancer dans des études de journalisme. J’ai été prise à la Gazette juste après avoir obtenu mon diplôme et j’y travaille depuis.

Abigaël s’arrêta de parler quelques secondes réalisant qu’elle avait déballé toute sa vie en quelques secondes. Esquissant un sourire gêné, elle se mordit machinalement la lèvre inférieure avant de reprendre.

- Qu’est-ce que vous faites dans la vie, vous deux ? Dit-elle en désignant Thibaut et Brigitte puisqu’elle ne savait pas encore si elle devait tutoyer ou vouvoyer son père et que la question ainsi formulé lui permettait de ne pas décider maintenant. De plus, elle avait peur de laisser s'installer un silence au sein de ce petit groupe.
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Ethan Lacan
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Dim 29 Avr - 15:01

Alice retira son tablier alors que le regard froid de son père lui suggérait d’exécuter ses ordres dans les plus brefs délais. Elle le plia soigneusement et le posa sur l’accoudoir du sofa, où elle finit par s’asseoir avec un air boudeur. D’ordinaire, c’était Ethan qui était la cible des foudres de Thibaut, pas elle ! Vraiment, ce n’était pas juste. D’ailleurs, pour la peine, la belle décida de ne plus regarder son père jusqu’à la fin de la journée, et, satisfaite de cette ultime quoique muette menace, elle leva les yeux vers Abigaël. Cette dernière, assise avec une certaine raideur dans un fauteuil, commençait le récit de sa vie pré-Lacan. Ethan, le coude posé sur le dossier du canapé et la tête appuyée contre son poing fermé, n’écouta pas une miette de la conversation. Les discours trop longs avaient ce pouvoir incroyable sur lui, et à vrai dire même l’air réprobateur de Brigitte n’allait pas le tirer de sa léthargie. Ce n’est qu’en entendant Abigaël l’interpeller qu’il sursauta, et réalisa qu’il s’était quasiment assoupi. A en voir les expressions de toute la petite famille, dont les yeux étaient à présent rivés sur lui, sa micro-sieste n’était pas passée inaperçue. Mais notre héros prit le parti d’en rire, et balaya les questions de sa demi-sœur d’un revers de la main.

- Oh, moi, tu sais, j’allais en cours uniquement quand j’avais mal dormi ! Les cours avaient un pouvoir soporifique sur moi, c’était dingue. Enfin, sauf les tiens, maman.

Ethan avait cru se rattraper en saluant les capacités de divertissement de sa mère, et réalisa un peu tard qu’il s’enfonçait méticuleusement tout seul.

- Sans compter que si tu n’étais pas rousse je n’ai pas dû m’intéresser à toi, ajouta-t-il donc en riant.

Une plaisanterie que personne, à part Abigaël et Alice, ne sembla trouver de bon goût. Ethan put voir sa sœur glousser du coin de l’œil, et Abigaël esquisser un sourire mi-gêné, mi-amusé. Notre héros prit donc enfin le parti de se taire, et d’écouter la fin du récit d’Abigaël. Brigitte, excédée par la capacité de son fils à s’attirer l’ire de Thibaut, soupira. Et elle se crut obligée de répondre elle-même à la question de la nouvelle venue.


- Je suis botaniste de formation, et professeur de botanique à Beauxbâtons. Thibaut est médecin.

Brigitte s’était abstenue d’ajouter « comme ta mère », mais garda un air pincé jusqu’à ce qu’Alice, à nouveau prise d’une pulsion cuisinière, n’amène le thé et des biscuits. La belle servit la décoction dans un superbe service en porcelaine offert par son amie Lynn pour fêter son arrivée à Londres. Elle posa une tasse devant chaque membre de la petite assemblée, et se rassit, très contente d’elle-même.

- Je suis jalouse en tout cas, j’aurais aimé avoir une cousine aussi géniale que la tienne et une mère prête à m’emmener partout en Europe, et une vie aussi remplie !


Alice, rêveuse, ne se doutait pas qu’elle venait d’enfoncer une porte ouverte.

- Pas si remplie que ça, si j’en juge par ta visite.

Thibaut Lacan, grand spécialiste de l’ironie et du sarcasme, venait de reprendre la parole d’une voix calme. Mais Ethan ne le connaissait que trop bien, et s’il s’était adressé à lui de la même façon, c’eût été sans dissimuler une pointe de mesquinerie. Pourtant, Thibaut adressa un sourire rassurant à sa nouvelle fille.

- Tout cela est captivant, Abigaël. Je suppose que le fait de travailler à la Gazette a dû t’aider à apprendre beaucoup de choses, je me trompe ? Il me semble que la mort de ta grand-mère a été largement médiatisée dans le monde magique, probablement dans toute l’Europe et même au-delà…
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Abigaël Delacour
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Mar 1 Mai - 22:16

Malgré la tension qui était palpable dans la pièce depuis l’arrivée de la jeune Delacour, Abigaël ne put retenir son petit rire qui éclata devant la remarque d’Ethan par rapport au fait qu’il se faisait rare dans les couloirs de Beauxbatons à l’époque où ils y étaient ensemble, et sa réplique en rapport avec son penchant pour les rousses lui arracha un sourire complice et amusé à l’attention d’Ethan. Alors qu’elle se rappela la présence de Thibaut et Brigitte, son sourire amusé se transforma progressivement en un fin sourire gêné, mais elle se dit intérieurement qu’elle était contente qu’Alice et Ethan soient présents. Alors que Brigitte qui l’intimidait bien plus que son père prit la parole, elle ne put retenir un rictus étonné. Thibaut était médecin, comme sa mère. Puis elle se souvint de l’histoire que lui avaient racontée cette dernière et les peu d’éléments qu’elle lui avait fourni son père quand elle était encore petite. D’après elle, elle avait rencontré son père durant ses études en faculté et elle était tombée enceinte quelques mois après. Gabrielle ne lui avait donc pas menti sur tout. Du moins, Apolline n’avait pas effacé toute la mémoire de sa fille.

Souriant devant l’agitation d’Alice, elle la remercia d’un sourire alors que celle-ci lui déposait une tasse de thé devant elle. Rapprochant le breuvage de ses lèvres, elle souffla dessus, émettant ainsi des petits nuages de fumer avant de reporter son attention sur Alice, toujours aussi contente d’elle-même et non conscience de l’impacte que pouvait avoir ses paroles. La remarque de Thibaut accentua la gêne qu’elle ressentait d’être ici, mais après tout, pourquoi aurait-elle du s’en priver ? Abigaël s’adressa donc à Alice avec un doux sourire.

-Ma mère m’a énormément fait voyager depuis que je suis petite et je ne m’en plains pas, on a partagé des bons moments ensemble un peu partout en Europe, et Victoire a été la sœur que je n’ai jamais eu. Ma vie n’a surement pas été remplie comme je l’aurais souhaité, mais je ne l’échangerai pour rien au monde.

Après tout, elle commençait tout juste à rassembler les morceaux de son passé, sa vie n’était pas tellement à plaindre, mais elle n’était pas forcement enviable, se dit-elle sans oser le dire à haute voix. Reportant son attention sur Thibaut, elle lui rendit son sourire avec méfiance. Le moment de parler d’Apolline était-il arrivé ? Mais qu’entendait-il par « travailler à la Gazette a dû t’aider à apprendre beaucoup de choses » ? Voulait-il parler de ses origines ? Ses questions tournèrent dans sa tête alors qu’elle lui répondit.

-En effet, il y a eu différentes éditions qui ont dédié des pages entières à l’éloge de ma grand-mère, mais on sait à présent tous les deux qu’elle n’était pas aussi extraordinaire que ses journalistes ont essayé de nous le faire croire. Quelle grand-mère peut faire endurer cela à sa petite-fille ?

Abigaël avait gardé le même ton durant tous son discours avant de se pencher pour boire quelques gorgées de thé qui lui réchauffa l’intérieur. Elle aurait aimé lui poser des questions sur les souvenirs qui lui étaient revenus, sur les raisons de son silence quand ils s’étaient souvenus de Gabrielle enceinte. Pourquoi n’avait-il pas cherché à la retrouver ? Malgré la tension et la gêne qu’elle ressentait d’être ainsi devant tous les membres de la famille Lacan, elle fixa son regard dans celui de Thibaut et reprit après avoir inspirer longuement.

-Je ne suis pas très douée pour tourner autour du pot pendant des heures. Alors je vais être franche, mais j'ai besoin de savoir, commença-t-elle sur un ton calme et posé. Quand vous avez retrouvé la mémoire après la mort d’Apolline et que vous vous êtes souvenus de ma mère enceinte, pourquoi n’avez-vous rien fait ? Pourquoi n’avoir pas essayé de la retrouver, de me retrouver...
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Ethan Lacan
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Mer 2 Mai - 17:25

La présence d’un moucheron écrasé sous sa chaussure captiva Ethan assez longtemps pour lui épargner l’échange tendu entre Thibaut et Abigaël. Notre héros tenta d’abord de se débarrasser de l’intrus discrètement, en frottant sa semelle du bout de son soulier gauche, mais rien n’y faisait. Il soupira donc, exaspéré, et marmonna quelque chose qui pouvait ressembler à une pâle imitation d’un juron anglais (quelque chose comme, « connasse de mouche ! »). Ce n’est qu’après avoir levé son pied pour le placer quasiment sous le nez d’Alice et en grattant scrupuleusement sa semelle avec la cuiller de cette dernière qu’Ethan parvint à ses fins. Alice, dégoûtée par la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux, son nez et son visage tout entier, lui assena un coup de poing d’une violence toute étudiée dans le bras. Mais notre héros, sans doute inspiré par le stoïcisme de Thibaut, ne broncha pas et se surprit même à sourire. Il avait en cet instant réussi à la fois à exterminer un moucheron et à rendre sa sœur complètement maboul ; que du bonheur, en somme. Excédée, Alice se leva pour aller chercher une cuiller ne portant pas les tristes restes d’un insecte martyrisé. Elle manqua par la même occasion les remarques judicieuses d’Abigaël, et surtout son expression à la fois perplexe, méfiante et peinée. Mais ce qui restait le plus captivant, et le plus effrayant, dans cette histoire, était sans doute le calme de Thibaut. C’est ce que Brigitte pensa en observant son mari, qui malgré son sourire conservait un regard d’une froideur inouïe. Les questions que venait de lui poser la jeune Abigaël risquaient de tout faire basculer, et Brigitte n’était même pas sûre que Thibaut puisse y apporter des réponses. Mais cela semblait ne pas l’inquiéter le moins du monde.

- Laisse-moi te retourner la question, petite. Tu sais que j’étais dans l’incapacité de me souvenir de Gabrielle à cause du sortilège d’Apolline jusqu’à très récemment. Mais qu’en est-il de ta mère ? A ma connaissance, elle n’a jamais tenté de me retrouver, moi non plus, ni de me présenter à toi.

Là-dessus, Thibaut évalua l’impact de ses paroles sur Abigaël, et fut surpris de constater qu’elle ne laissait que peu transparaître ses émotions. Il s’agissait décidément bien d’une Lacan, songea-t-il, et il laissa échapper un rire amer.

- J’ai construit une nouvelle vie, et n’ai pu que supposer que Gabrielle avait fait de même. Il aurait été pitoyable de ma part de tenter d’extraire ta mère du confort dans lequel je l’imaginais après toutes ces années.

Thibaut marqua une pause, comme plongé dans ses pensées. Il laissa son regard balayer la pièce, et se poser sur Alice qui laissait tomber sept morceaux de sucre dans sa tasse, un par un, avec un soin tout particulier. Ethan lui souffla quelque chose à l’oreille et Alice dut se retenir de ne pas exploser de rire, mais l’expression de son père calma sa bonne humeur instantanément. Il était presque triste de voir à quel point Thibaut était source de terreur dans son propre foyer, ces derniers temps. Brigitte, lasse de ces caricatures, se leva sous prétexte d’aller refaire du thé (encore). En passant, elle enleva délicatement une minuscule feuille d’arbre posée sur les cheveux d’Abigaël, et lui adressa un sourire avant de se retirer un instant. Si Brigitte n’était pas totalement prête à l’accepter dans la famille, elle ne supportait pas non plus l’aplomb de son mari et son indifférence presque cruelle. Lorsqu’elle refit son apparition dans le salon, ce fut pour entendre Thibaut enfin briser le silence avec un calme consternant.

- Alice m’a révélé hier que j’avais tort, et que ta mère et toi vivez toujours seules. Je n’imaginais pas que ce fût possible. J’en suis navré.
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Jeu 3 Mai - 10:56

Les paroles de Thibaut eurent l’effet d’une bombe pour Abigaël. Elle n’avait jamais pensé à cela. Sa mère ne lui avait jamais parlé de son père ou simplement pour lui dire à l’époque, qu’il l’avait abandonné à l’annonce de sa grossesse. Pourtant la photo qu’elle avait retrouvée confirmé l’inverse puisqu’on voyait le jeune homme souriant et entourant amoureusement le petit ventre de Gabrielle. Etait-il possible qu’Apolline est aussi effacé les souvenirs de sa fille pour l’empêcher de retrouver le moldu qui l’avait mis enceinte et ruiner ainsi l’avenir qu’elle avait envisagé pour sa vie ? Malgré tout, le sortilège lancé par sa grand-mère avait disparu après sa mort et si Gabrielle avait été sous l’enchainement de sa propre mère, elle aurait du retrouver sa mémoire. Pourtant elle n’était pas venue la voir, elle n’était pas venue lui confier les informations sur son père comme Thibaut l’avait fait avec ses enfants. Qu’est-ce que cela signifiait ?

Serrant les dents, elle ne laissa pas paraitre qu’il venait de toucher une corde sensible et qu’il l’avait déstabilisé au plus haut point. Elle affronta donc son regard tentant de percer ce qu’il se cachait derrière cette froideur. Arpentait-il ce visage glacial tous les jours ou était-ce simplement face à la jeune Delacour ? Alors qu’Alice et Ethan semblaient être sur le point de pouffer de rire, Thibaut n’eut besoin de leur lancer qu’un seul regard pour que les deux Lacan se calment et reviennent sérieux. Peut-être était-ce simplement le personnage qui était ainsi ? Ou était-ce une carapace qu’il s’était forgé ? Brigitte attira son attention alors qu’elle se leva pour rejoindre la cuisine. Abigaël fut étonnée de la voir retirer quelque chose de ses cheveux et lui adressait un sourire. Malgré la crainte qu’elle avait ressenti par rapport à elle quelques minutes plus tôt, elle semblait plus accueillante que son propre père. La jeune Delacour lui rendit son sourire avant de reporter son regard sur Thibaut qui brisa le silence avec ce calme et ce regard toujours dépourvu de sentiment. Abigaël aurait voulu s’enfuir et oublier cette famille pour toujours, mais elle se pencha doucement vers sa tasse de thé pour en boire quelques gorgées, remettant ainsi de l’ordre dans ses idées.

-Ma mère n’a en effet jamais refait sa vie. Je prenais une grande partie de son temps libre et elle n’avait pas vraiment le temps pour rencontrer un homme. Je crois qu’elle avait peur de ma réaction de toute façon, elle craignait que je lui en veuille d’essaye de remplacer mon père par un inconnu, ensuite elle a reprit ses études et son temps libre a été diminué de moitié. Elle devait gérer sa vie étudiante et son rôle de mère au foyer.

Abigaël reprit son souffle avant de fouiller dans son sac en reprenant.

-Je ne pense pas que ma mère m’aurait délibérément dissimulé des informations sur votre existence et sur la façon de vous retrouver. Elle a vu l’impact que l’absence d’un père a eu sur moi, et... Bref. Finit-elle par dire en sortant la photo représentant sa mère et Thibaut. Je pense qu’Apolline a effacé sa mémoire comme elle l’a fait pour vous. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle ne m’a rien dit, mais je compte bien lui en parler.

La jeune femme eut un moment d’hésitation avant de tendre le cliché à Thibaut en se mordillant la lèvre inférieure.

-C’est grâce à cette photo que je vous ai retrouvé, commença-t-elle en réalisant qu’elle n’avait pas été honnête avec lui. J’ai cette photo depuis cinq ans, mais quand j’ai voulu venir frapper à votre porte en France, j’ai... Je vous ai vu avec Alice, Ethan et Brigitte. A l’époque, j’estimais que je n’avais pas le droit de m’insérer ainsi dans votre nouvelle vie. A cette période, je n’étais pas au courant pour le sortilège d’Apolline et je pensais que vous aviez quitté ma mère en découvrant qu’elle était sorcière. C’est absurde, je sais, mais je vous en ai voulu en réalisant que votre nouvelle femme était sorcière elle-aussi. Je n’ai pas cherché à avoir des explications et j’ai fui Paris... Je ne pense pas que je me tiendrais devant vous aujourd’hui sans l’intervention d’Ethan !

A ces mots, elle adressa un sourire complice à son demi-frère se souvenant de la façon dont ils s’étaient rencontrés. Reportant son attention sur Thibaut, Abigaël chercha à identifier la réaction de son père. Elle venait de lui annoncer qu’elle l’avait cherché, mais qu’elle n’avait pas osé entrer dans sa vie. Allait retenir quelque chose à propos de cela ? Mais son visage ne laissait transparaitre aucunes émotions.
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Jeu 3 Mai - 17:08

« Ca te rappelle pas un film ? » avait chuchoté Ethan à l’oreille d’Alice. « Pardon. Du sucre ? 16 ! ». Tous deux grands fans des vieux films moldus complètement délirants, ils connaissaient celui-là presque par cœur et même en ayant vécu quelques années en France Abigaël ne risquait pas de comprendre la blague, ou du moins son origine. Si les deux enfants Lacans, dont les nerfs commençaient à danser la carioca, se retenaient à grand peine d’éclater de rire, leur bonne humeur fut vite coupée par le regard de Thibaut. Honteuse, Alice but une gorgée de son thé généreusement sucré en reprenant ses airs de nonne effarouchée. Ethan, lui, empoigna sa tasse et la vida d’un trait, comme un homme, un vrai, avant de s’étouffer lamentablement face au liquide bouillant qui lui brûlait l’œsophage. Vraiment, Abigaël avait du mérite de rester si concentrée, et Brigitte songea un instant à envoyer les deux autres dans leurs chambres pour la laisser enfin seule avec Thibaut. Mais étant donné l’accueil glacial que ce dernier réservait encore à la jeune fille, mieux valait ne pas tenter le diable. Ethan, apparemment décidé à se faire décapiter avant les deux prochaines heures, imitait gaiement Alice en versant l’intégralité du sucrier dans sa tasse et en sirotant un liquide imaginaire avec une expression angélique. Rouge comme le tapis écarlate qu’elle avait repéré sur le Chemin de Traverse quelques jours auparavant (et qui avait l’étonnante capacité de pousser des cris de douleur aigüe dès qu’on lui marchait dessus), Alice finit par abandonner et repartit vers la cuisine pour pouvoir laisser libre cours à son fou-rire et préparer à nouveau du thé. Elle en oublia même d’emmener la théière, qu’elle finit par faire léviter vers elle en essayant de lui octroyer une trajectoire relativement droite malgré ses hoquets et sa vue brouillée par des larmes de rire. Ethan, lui, affronta la situation en gardant juste un sourire goguenard et le sucrier, vide, dans sa main. Thibaut, attentif au récit d’Abigaël, réfléchissait encore sur son premier aveu lorsque cette dernière lui tendit, comme à contrecoeur, un cliché. Thibaut le prit lentement, tout en songeant aux confessions de sa fille. Elle affichait un air fier et déterminé, parfois presque agressif, mais n’était dans le fond qu’une petite fille blessée par une absence inexpliquée et inexplicable. Sous son assurance, et le prétexte qu’elle cherchait des réponses pour pouvoir comprendre son passé, elle semblait être en quête d’attention et d’affection, et à la recherche de la famille que Gabrielle n’avait pas su entièrement lui offrir. Ironie du sort, elle était fiancée, à en voir la bague qui ornait son annulaire gauche. Thibaut n’osait même pas imaginer la vie sentimentale de sa fille, si elle n’était même pas capable de faire le deuil d’une figure paternelle qui l’obsédait. Il désirait presque assister à cette union, et espérait qu’elle eût lieu s’il se trompait. Mais l’Abigaël perdue qui le regardait intensément en cet instant ne devait pas avoir la maturité nécessaire pour se lancer dans une telle aventure sans donner son amour à n’importe laquelle des figures masculines qui croiseraient son chemin. Enfin, Thibaut posa son regard sur la photo. Il ne put retenir un sourire devant cette image qui aurait dû être son avenir. Gabrielle resplendissait, et lui était le parfait sosie d’Ethan, bien que son visage trahisse déjà une certaine sévérité dont son fils n’avait de toute évidence pas hérité. L’espace d’une seconde, Thibaut se surprit à maudire Apolline pour ce qu’elle lui avait arbitrairement pris. Cet accès de colère le ramena à ses sens et le poussa à intimer à Ethan de se tenir tranquille, alors que ce dernier accueillait Alice et son plateau pour le thé avec un sourire malicieux. Estimant qu’il avait assez mis Abigaël à l’épreuve pour la journée, Thibaut prit le parti de se radoucir un peu.

- On devait accrocher cette photo dans ta chambre.

Il n’eut pas le loisir de s’attarder plus longtemps sur le sujet, car Abigaël lâcha à son tour une bombe en révélant qu’elle les avait vus de loin plusieurs années auparavant. En temps normal, Thibaut en serait sorti fou de rage, mais il se contenta d’évaluer la situation et d’écouter sa fille lui confier ses hésitations et son abandon.

- Ce doit être un syndrome familial, ce manque de courage devant la présence de l’autre.

Thibaut avait prononcé cette phrase comme pour lui-même, avec une certaine amertume. Si Abigaël s’emportait dans de longs discours, lui gardait un esprit synthétique et une répartie assez cinglante. Néanmoins, il fixa le regard d’Abigaël et ne manifesta qu’un léger agacement lorsqu’Ethan manifesta son enthousiasme avec véhémence.

- Je suis un peu ton Hagrid, en fait, à te ramener vers tes origines. Je t’offre ta chouette dès demain !

Un instant silencieux, Thibaut évalua ce qu’il s’apprêtait à dire, et se décida à ne pas lâcher Abigaël du regard afin qu’elle saisisse l’importance de ses propos. Même les pitreries d’Ethan ne le déconcentreraient pas cette fois.

- J’aimerais que tu poses ces questions à ta mère. Je ne suis pas en mesure d’excuser ses erreurs à elle, ni de justifier mon absence, Abigaël. Néanmoins… je compte rattraper le temps perdu.
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Ven 4 Mai - 12:12

Ne parvenant pas à masque sa surprise, face au soudain changement de comporte de son père, Abigaël ne put que lui adressait un doux sourire en récupérant la photo de ses parents tout en acquiesçant en rapport avec sa proposition. Elle avait toujours conservé ce cliché avec elle depuis qu’elle l’avait découvert de peur de le perdre et de réaliser qu’elle n’avait plus rien qui la rattachait à son passé, mais elle n’avait jamais pensé à l’encadrer. Il représentait à lui seul l’unique souvenir et image de cette famille qu’elle avait toujours rêvée d’avoir. Ce n’était pas être qu’éphémère, mais ils étaient tous les trois sur cette photo. Pour la première et la dernière fois.

-Elle y sera en effet à sa place, ajouta-t-elle en déposant son regard sur le cliché.

Ethan ne pouvait pas renier son origine, il était le portrait craché de Thibaut à cette époque. Abigaël avait la même silhouette fine de sa mère et ces longs cheveux blonds, mais elle avait hérité du regard de son père. Elle releva d’ailleurs son attention vers le regard océan de son père pour s’y plonger attentivement. Ethan interrompit pourtant ce moment et elle ne put retenir un petit rire en lui adressant un sourire complice.

-Tu m’offres aussi un petit voyage sur une moto volante ! J’ai toujours rêvé d’essayer !

Ethan avait vraiment le don pour radoucir la tension qui s’était crée dans le petit appartement et à présent, la jeune Delacour se sentait comme chez elle. Ou presque. Tournant son regard vers Thibaut, elle s’attendait à le voir assener un regard noir à Ethan, mais il n’en fit rien. Au contraire, il semblait avoir gardé son regard fixé sur lui avec intensité. Elle sentit son cœur raté quelques battements au moment où les paroles de son père lui parvinrent. On pouvait lui annoncer n’importe quoi à présent, elle ne perdrait pas son sourire. Il voulait rattraper le temps perdu. Qu’espérait-elle de plus ? Rien.

-Je lui demanderai... Commença-t-elle avant de prendre une grande inspiration. Excusez-moi, je... Je ne m’attendais pas à cela, en réalité, je ne sais même pas à quoi je m’attendais en venant ici aujourd’hui. Je croyais peut-être que vous alliez m’accorder quelques minutes de votre temps et me demander de vous laisser tranquille...

Silencieuse quelques instants, Abigaël réalisa à quel point elle était la seule à se lancer dans des discours interminable. Déformation professionnel, se dit-elle amusé. Adressant un sourire à Alice, elle reprit la parole à l’attention de Thibaut.

-Vous devez être fière d’Alice, j’ai appris hier par ma direction qu’elle était prise à la Gazette ! Il faut dire qu’elle a été impressionnante lors de l’entretien, m’a-t-on dit ! Commença-t-elle avant de s’adresser à sa demi-sœur. Et Alice, cet endroit est magnifique ! Ton amie a vraiment bon goût ! Il est très probable que je vienne boire quelques thés chez toi après le travail !

Echangeant un sourire complice avec Alice, Abigaël reporta son attention sur Thibaut.

-Vous restez à Londres combien de temps, Thibaut ?
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Ven 4 Mai - 22:03

Alice leva les bras en signe de triomphe à l’évocation de son nom, moins par fierté d’avoir décroché un travail dans un journal si sélectif que par joie d’être admirée par tous. Elle afficha un large sourire et fit une brève révérence à l’assemblée. Ethan hésita presque à lancer un « hip hip hip, hourrah » mais s’abstint finalement.

- Pas besoin d’être brillante, dans son cas, il suffit que le type en face d’elle soit anglais et ait les yeux bleus et elle se transforme en vélane !

- C’est clair qu’avec ton niveau d’anglais et tes blagues Carambar tu aurais eu du mal à rester plus de trente secondes avec lui sans qu’il te jette dehors.

- Tant mieux, j’aurais jamais accepté de travailler pour un mec capable de n’embaucher que des blondes – sans rancune, Abigaël.

- C’est toi, la blonde.

- Quelle répartie.

- Arrête.

- C’est le thé qui t’a fait fondre le cerveau ?

- Maman, dis-lui d’arrêter !

- Ethan, tu montes dans ta chambre.

- Si j’avais une chambre ce serait avec plaisir.


Pendant ce temps, dans le monde réel, Abigaël complimentait Alice sur son appartement en ignorant le combat Ethan VS Alice, pourtant sanglant. Alice, boudeuse, la remercia quand même d’un sourire avant d’asséner un violent coup de coussin sur la tête d’Ethan et de s’emparer d’une tasse pour l’empêcher de riposter.

- Viens quand tu veux, j’aurai toujours du thé et des bonbons et je m’arrangerai pour revendre Ethan, minauda Alice.

Conscient qu’il risquait de perdre son sang-froid d’un moment à l’autre face au comportement puéril de ses enfants, Thibaut prit le parti de ne dialoguer qu’avec Abigaël. S’il ne prêtait pas attention à eux, leur petit jeu de provocation n’aurait plus aucun intérêt et ils finiraient sans doute par cesser.


- Nous sommes ici jusqu’à dimanche. Je suppose que nous aurions pu te proposer de rentrer en France avec nous, mais contrairement à d’autres (il jeta un regard glacial à Ethan) tu as des obligations. Et un mariage en préparation, si je ne m’abuse.

- Oh oui, le mariage ! La robe ! Il faut qu’on s’en occupe ! Quand est ce que je vais voir tes demoiselles d’honneur ? Et ton témoin ? Et ton mari ?

- Alice, t’es pas invitée.

- Silence. Gabrielle connait-elle ton fiancé ?
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1Mar 8 Mai - 12:07

L’altercation entre Alice et Ethan arracha un mince sourire à Abigaël. Non pas qu’elle se moquait d’eux, mais en réalité, elle les enviait. Ils étaient une vraie famille avec leur moment de querelle, mais aussi, et c’était le plus important, leur moment de complicité. En réalité, même leur dispute consistait à elle seule un moment rien qu’à eux. Les laissant se chamailler, elle reporta son regard sur Thibaut qui semblait tenter de les ignorer complètement en n’accordant son attention qu’à elle. Abigaël trouvait cela rassurant et touchant, il ne se souciait pas d’elle. Vraiment, se dit-elle. Alors qu’Alice accepta qu’elle vienne de temps en temps prendre le thé, elle n’eut le temps que de lui articulait un sourire amusé puisque son père venait de reprendre la parole semblant avoir pris le parti de ne pas prêter attention au reste de sa famille.

Le sourire d’Abigaël devint d’une douceur extrême quand Thibaut émit la proposition qu’elle rentre en France avec eux, mais elle avait en effet ses responsabilités par rapport à la Gazette et envers Chris, elle ne pouvait pas le laisser. Malgré tout, l’idée de passer ne serais-ce qu’une journée à flâner dans les rues de Paris avec son père, l’emplit de bonheur. Elle voulut lui proposer l’idée, mais la conversation venait de s’orienter vers son mariage et la joie papable d’Alice se fit sentir. Sa réaction lui arracha un fin sourire, elle lui faisait penser à Victoire quand elle lui avait annoncé la nouvelle.

-Tout d’abord, j’aurai été ravie de retourner en France avec vous, mais mon travail m’empêche malheureusement de m’absenter sans prévenir, mais si vous voulez, je... Je pourrais passer une journée à Paris enfin quand vous serez libre bien entendu, commença-t-elle à l’intention de Thibaut avec un sourire mi-gêné, mi-heureux. Sinon, Alice, je fais une piètre fiancée, je n’ai toujours pas eu le temps d’aller essayer des robes de marié, mais on n’a toujours pas posé de date pour la réception, donc j’ai le temps.

Alors qu’elle adressa un sourire amusé à Alice, elle se souvint de la question de Thibaut et elle se tourna vers lui jouant nerveusement avec sa bague.

-Maman et Chris se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises, et il connait une grande partie de la famille à présent. Du moins, la famille de ma mère, ajouta-t-elle doucement. S’il n’a pas de match important dans les semaines à venir, il pourra peut-être m’accompagner à Paris et vous pourrez le rencontre. Enfin, si vous le désirez bien entendu...

Attendant la réaction de Thibaut qui n’allait pas tarder à arriver, Abigaël fini sa tasse de thé qui commençait à se refroidir. Puis se tournant vers Ethan en se souvenant de la remarque de son père, elle reprit.

-Je ne voudrais pas m’insérer dans un sujet qui ne me concerne pas, mais Ethan va bientôt avoir des obligations aussi, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle avec un sourire à son demi-frère. D’ailleurs, Alice, je viens d’y penser, il faut absolument que je te montre les meilleurs boutiques de Londres, je suis sûre que tu vas être aux anges en voyant leurs nouvelles collections !

Déposant sa tasse de thé sur la table basse devant elle, elle ne put se retenir de remarquer la facilité qu’elle avait de discuter avec Alice ou Ethan et la retenu qu’elle avait avec Thibaut.
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MessageSujet: Re: "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi]   "Ce que je cherche dans la parole..." [PV Abi] Icon_minitime1

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