L'instinct dicte le devoir... [PV Vic' et Abi]

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Depuis la terrible attaque donc Louisiana avait été victime, deux longues semaines s’étaient écoulées, un laps de temps durant lequel James avait accumulé une certaine dose de fatigue du fait de ses courtes nuits au sommeil agité. Il ne s’était jamais senti aussi peu en sécurité au château et il devait bien avouer qu’il se méfiait de tout et de tout le monde, surtout d’Albus dont le comportement de plus en plus étrange lui paraissait de moins en moins anodin. Victoire avait sans doute raison, peut-être même qu’elle n’avait pas imaginé elle-même, quelques semaines plus tôt, à quel point elle était proche de la vérité ! Quelque chose se tramait bel et bien et cela n’avait rien à voir avec les bêtes querelles inter-maisons auxquelles Poudlard avait été habitué ! Il s’agissait là de quelque chose de bien plus grave découlant d’un niveau de magie que les étudiants n’oseraient même pas imaginé dans leurs rêves les plus fous !

A mesure que les jours s’écoulaient, James se sentait anxieux, au point de cesser toutes ses blagues qui ne faisaient rire que lui, laissant Justin et Leslie entre leprechauns dans leur monde rose bonbon à trèfles à quatre feuilles, ne s’offusquant même plus de les voir passer de plus en plus de temps ensemble. Contrairement à ses habitudes, le Gryffondor était donc seul, la plupart du temps, scrutant avec inquiétude la carte du maraudeur. L’espace d’un instant, il avait pensé pouvoir retrouver le meurtrier grâce à ce précieux objet ! Mais c’était peine perdu. Deux solutions semblaient alors envisageables : l’agresseur de Louisiana avait quitté le château ou bien il se trouvait encore parmi eux et, dans ce cas, était un élève ou un professeur puisque la carte ne pouvait manquer la présence d’un intru en ces murs ! Fatigué par toutes ces hypothèses qui ne menaient nul part si ce n’est à une dose de stress bien supérieure à la limite du supportable, James alternait donc les nuits blanches et les micros sommeils en cours d’Histoire de la Magie ou de Potions ce qui ne faisait que rendre ses notes encore plus lamentables qu’à l’accoutumée (car oui, c’était encore possible !).

En ce lundi matin, alors que la fatigue et la paranoïa atteignaient leur appogée, le Gryffondor prit la décision de briser la solitude dans laquelle il s’était enfermé ses dernières semaines pour faire part de ses soupçons et de ses projets à Victoire et à Abigaël. Il ne savait pas depuis combien de temps au juste il n’avait pas passé de moments avec cette dernière et ne préférait pas chercher la réponse de peur de faire son moral chuter à -10 000, au moins ! S’il décidait de donner rendez-vous aux deux Serdaigle le soir même, cela ne comblerait sûrement pas son absence de ces derniers jours auprès de la jeune Delacour (Victoire n’accepterait sûrement pas de tenir la chandelle Wink

) mais au moins, il la verra et pourrait partager avec elle et avec sa cousine ses inquiétudes. Aussi prit-il la décision de faire passer un mot à ses camarades dans la journée, leur donnant rendez-vous le soir-même dans la salle de classe vide du quatrième étage, à 19h30. Vic’ et James étant préfets, le couvre-feu n’était pas un problème en soi. Concernant Abi, les choses risquaient de se compliquer ! Mais le jeune Potter avait glissé sa cape d’invisibilité dans son sac de cours ce qui lui permettrait de raccompagner les deux Serdaigle jusqu’à leur salle commune en évitant les mauvaises rencontres ! Depuis quelques temps, la fameuse cape ne quittait plus les affaires de son propriétaire ! En effet, le Gryffondor jugeait que cela constituait un bon moyen de défense, une façon de fuir les situations douteuses et, en plus, une occasion de garder sur lui tous ces objets de valeur. Finalement, Victoire avait bel et bien réussi à semer le doute dans son esprit.

Lorsque la cloche retentit pour marquer la fin de l’heure de Défense Contre les Forces du Mal, dernier cours de la journée, James rangea ses affaires sans plus attendre et quitta précipitamment la salle. Il parvint à se frayer un passage vers le flot d’élèves se dirigeant vers la Grande Salle, renonçant lui-même à dîner pour rejoindre tout de suite la salle de classe vide, malgré son avance considérable sur l’heure prévue. Soulagé, il claqua la porte derrière lui et vint s’allonger sur le bureau, sur l’estrade, fixant le plafond l’air pensif tout en passant une main dans ses mèches rebelles. La torpeur dans laquelle semblait s’être plongé la directrice et l’équipe pédagogique était à la fois frustrante et inquiétante. James avait bien envie d’agir, de faire quelque chose… Mais Abigaël et Victoire seraient-elles prêtes à le suivre ?

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

L’attaque de Louisiana Seeds avait lancé une telle peur dans le château que l’atmosphère devenait lourde. Pendant les deux semaines qui avaient suivis, Abigaël avait préféré s’enfermer dans les dortoirs des filles après sa journée de cours, seule, ou parfois accompagnée de Victoire avec qui elle pouvait, enfin, parler d’autre chose que de toute cette agitation. La Salle Commune lui était devenu insupportable, et pour agrémenté tout ceci, James était presque invisible et d’une humeur de troll les peu de fois où elle avait la chance de le croiser, depuis l’Agression. Le manque de sommeil, l’inquiétude, et les soupçons ne devaient pas arranger le jeune Potter. Mais la Serdaigle, ne pouvant pas trouver un réconfort auprès James, s’était rabattu sur les études et les devoirs. Voilà pourquoi il n’était pas impossible de ne pas apercevoir la silhouette de la Delacour à la table des Serdaigle dans la Grande Salle depuis quelques jours. Elle-aussi se posait des questions, et se souciait de la sécurité qui devenait à instable, mais ne pouvant pas en parler avec James, déjà qu’elle ne l’avait pas vu depuis des lustres, elle ne pouvait pas vraiment lui confier ses observations, Abi avait pris le parti de penser à autre chose, ainsi oublier, un peu, la pression qui s’était installé à Poudlard.

En ce lundi matin qui entamait la troisième semaine depuis l’Agression, Abigaël n’avait pas réussi à trouver le sommeil depuis quatre nuits d’affiler. Elle avait donc pu mettre un point final à son dernier devoir, assise, seule dans la Salle Commune. Pendant ces nuits presque blanches (elle avait tout de même réussi à fermer les yeux quelques heures recroquevillait dans l’un des fauteuils de sa Salle Commune), elle avait enfin pu être auprès des flammes de la cheminée sans entendre tout autour d’elle, des étudiants parlaient de Louisiana, de la menace, de l’agression... Ce fut donc maquillé aussi bien que possible pour cacher ses cernes, en vain par ailleurs, qu’Abigaël avait arpenté les couloirs de Poudlard vers ses premiers cours. Cette journée s’avérait être longue, s’était-elle dit alors qu’elle était à peine arrivé. La matinée s’était passée aussi paisible que possible, quoique à la limite de l’endormissement sur la table d’Histoire de la Magie, mais heureusement Victoire avait été là pour lui donner des coups de coude afin qu’Abi ne tomba pas la tête la première dans son livre ouvert. En début d’après-midi, les choses s’étaient déroulées autrement. Alors qu’elle était assise, attendant le début du cours de Métamorphose, James lui avait fait passer un mot. Ah, tiens, il se souvenait qu’elle excisait ! Cette remarque intérieure n’avait pas vraiment voulu être méchante, mais l’humeur d’Abi n’était pas vraiment à la gentillesse. James voulait que lui, elle, et Victoire se retrouvent après les cours, à 19h30 dans la salle vide quatrième étages. Enfin elle allait pouvoir passer plus de cinq seconds chronos en sa compagnie, et même si Victoire était là, le simple fait de le voir, allait remonter le moral de la jeune Delacour.

La cloche marqua la fin du cours de potion, et Abigaël sortit directement des cachots pour remonter vers la Grande Salle. Un peu plus tôt, elle avait passé un message à Victoire disant qu’elle allait remonter dans la Salle Commune afin de finir un devoir, mais en cette fin de journée, elle avait simplement envi de sentir les bras de James autour d’elle, plutôt que le papier froid du parchemin et la plume entre ses mains. Voilà pourquoi elle continua son chemin en voyant la foule d’étudiant se précipiter vers leur Salle Commune ou vers la Grande Salle. L’affluence du monde la rendait tellement énervé et se priver de dîner lui était devenu une habitude, c’est pourquoi la jeune Delacour monta les quatre étages qui la séparaient de la Salle vide, et s’y dirigea d’un pas lent et silencieux. Au moins, elle serait seule, et attendrait les autres sans qu’un professeur ou un Préfet la voient seule dans les couloirs de Poudlard aussi tard. Se glissant dans l’entrebâillement de la porte, elle s’arrêta un instant à la vue d’une silhouette allongée sur le bureau. Abi reprit sa marche lorsqu’elle reconnut James. Laissant tomber son sac sur le sol poussière dans un long soupir, elle vint poser sa tête sur le torse du Gryffondor et elle enroula ses bras autour de lui. Fermant ses yeux quelques instants, elle aurait pu s’endormir ainsi, à moitié debout et allongé. A ce moment précis, elle se sentait vraiment en sécurité et capable d’enfin fermer les yeux pour rejoindre le monde fabuleux de Morphée. Elle n’osa à peine rompre le silence entre eux, elle avait peut être peur de rêver. Ce genre de moment lui avait tellement manqué qu’elle se demanda comment elle avait réussi à tenir jusque là, sans craquer.

- Est ce que Louisiana va revenir, Miss ? Est ce qu'elle va pouvoir mettre une pâtée aux Serpentard pendant le prochain tournoi de Quidditch ?

- Est ce qu'elle va bien, Miss Weasley ? Vous pouvez faire vos devoirs et aller la voir quand même ?

Depuis l'annonce de l'Agression par deux minuscules et hyperactifs Première Année la Salle Commune des Serdaigle grouillait d'enfants curieux et soucieux d'obtenir des informations sans trop provoquer la perte de contrôle de leur Préfète, à la fois noyée sous les sollicitations et tendue face à l'approche des examens. Face à elle, les deux gamins qui avaient pris un malin plaisir à décrire l'état de Louisiana Seeds à leurs camarades, deux semaines plus tôt, faisaient de leur mieux pour se faire pardonner auprès d'elle en lui apportant un nombre incalculable de tasses de thé et autres dragées surprises de Bertie Crochue. Au moins avaient-ils conscience d'avoir largement dépassé les limites en faisant de l'attaque de Seeds une attraction publique, songea Vic', assise dans un des fauteuils bleu roi de la Salle, en essayant de faire abstraction des deux pots de colle alors même que la fille lui brandissait un muffin sous le nez.

- Vous savez ce qui me ferait plaisir ? leur demanda-t-elle d'un ton mielleux au bout de quelques secondes de reprise de calme intensive.

- Du thé ?

- Des bagels ?

- Une nouvelle brosse à mascara ?

- Votre cousine ?

Pas si stupides que ça, pensa la jeune sorcière, alors même que l'absence d'Abigaël se faisait de plus en plus pesante. Elle avait pu voir les cernes de sa cousine ce matin-même et s'était vue contrainte de la tenir éveillée à grands renforts de coups de coudes et de mots griffonés à l'encre fuschia, en français bien sûr, sur un coin des feuilles de notes de la jeune Delacour : "Rejoins-moi dans la SC à six heures ce soir, on en parlera" ; "J'ai vu
les soeurs Seeds hier, elles vont bien, Louisiana sera en cours la semaine prochaine." ; "C'est James qui te met dans cet état ?" ; "La Terre appelle Abi !", etc, etc... Sans succès. Abi, plongée dans un monde que Vicky aurait eu bien du mal à définir, avait refusé de lui répondre et avait à peine réagi en voyant le mot que leur avait fait passer Jamie en début d'après-midi. Victoire, elle, avait protesté à grands coups de secouements de cheveux et autres soupirs théatraux, considérant que si son nain de cousin (elle ne pouvait théoriquement plus l'appeler ainsi, mais après tout, elle était toujours son aînée de trois ans L'instinct dicte le devoir... [PV Vic' et Abi] Icon_wink

) n'avait rien de mieux à faire que d'organiser des réunions débilo-enfantines dans les couloirs en pleine nuit il n'avait qu'à aider la pauvre Vanessa à canaliser les Première Année de Gryffondor, toujours prêts à provoquer des mouvements de panique pour sécher les cours. Néanmoins elle avait bien vu l'expression trop lisse d'Abigaël et sa fâcheuse tendance à ne plus manger ni dormir, et avait passé un bras réconfortant autour des épaules de sa cousine devant le bout de papier en question, lui faisant ainsi comprendre qu'elle serait elle aussi présente dans la salle de classe vide à 19.30 pm ce soir-là.

Mais à dire vrai, Vic' aurait donné beaucoup pour supprimer Jamie Chéri du tableau et passer quelques heures avec sa cousine, depuis le temps... D'autant plus que James avait pratiquement réussi à la pousser à bout, deux semaines et demi auparavant, en n'écoutant que sa bêtise profonde et pas le moins du monde les mises en garde de Victoire à propos d'Albus. Plus le temps passait, plus la fille de Fleur sentait qu'elle n'était pas loin de la vérité, qu'elle pouvait même la palper lorsque par miracle les deux hobbits de Serdaigle lui laissaient assez de temps pour méditer... et l'intuition d'une demi-Vélane était toujours bonne à prendre, non ? L'instinct dicte le devoir... [PV Vic' et Abi] Icon_razz

- Non, non, répondit-elle donc aux Première Année avec un sourire éblouissant, n'ayant aucun doute sur leur bonne volonté et surtout leur aptitude surréaliste à jouer les lèche-bottes. J'ai vraiment très envie que vous...

- Que nous vous brossions les cheveux ? la coupa le garçon, les yeux pleins d'espoir.

- Qu'on vous fasse une manucure ? renchérit sa camarade avec un sourire captivé.

- Vous me laissez en placer une, oui ?

Victoire se reprit vite de cette furtive perte de sérénité, qui de toute manière n'avait en aucun cas perturbé l'état d'adoration pour elle dans lequel les deux enfants étaient manifestement plongés.

- Allez donc trouver Emer-Leslie Owen, de Gryffondor, et dites-lui de surveiller ses notes de Métamorphose, fit-elle sans réfléchir au sens de sa demande, pourvu qu'elle lui permette de se glisser hors de la Salle Commune en douce pour rejoindre Abigaël et James au quatrième étage.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux autres se précipitèrent hors de la Salle Commune sans perdre de temps. A peine une minute après leur départ incohérent, Victoire sortit à son tour, riant à la pensée de la tête d' Owen quand les deux pots de colle interromperaient sa cueillette de trèfles avec Finnigan. A propos d'eux, d'ailleurs, Victoire avait du mal à cacher son impatience de les voir arriver tous de verts vêtus, bras-dessus bras-dessous, lors du Bal de la Saint Valentin, si tant est que McGonagall comptât toujours en préparer un. Se pouvait-il qu'Owen se soit enfin trouvé un petit ami ? Il était grand temps !

Tout à ces pensées mesquines et fortement amusantes selon elle, Victoire marcha d'un pas vif et léger vers la salle vide du quatrième étage, dans laquelle elle entra le sourire aux lèvres. Owen avait ce pouvoir unique de rassembler tout le grotesque du monde en un seul être humain, elle-même.

La bonne humeur de Vic' s'estompa néanmoins lorsqu'elle assista au spectacle pathétique d'Abi et James à moitié allongés sur un bureau branlant. Appuyée contre l'encadrement de la porte, elle se racla la gorge et croisa les bras, attendant une quelconque réaction de la part des deux tourtereaux.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Epuisé, James aurait pu rattraper quelques nuits blanches dans cette vieille salle de classe miteuse – tel était décidemment le lieu où il s’endormait le plus facilement Razz

– si son cerveau n’avait pas atteint un stade d’ébullition proche de l’incédence. Le Gryffondor avait toujours été considéré par ses proches comme un hypéractif totalement incapable de raisonner de façon posée étant donné le flux d’idées qui traversaient son esprit en l’espace d’une seconde ! Seulement, d’ordinaire, ce genre de situation était bien plus facile à gérer étant donné le talent caché d’Emer-Leslie pour écouter toutes sortes de débilités certifiées conformes ce qui évitait ainsi à la tête – pourtant énorme – du jeune homme d’exploser pour cause de bourrage de crâne intensif. Cette fois-ci, James ne pouvait pas compter sur la compréhension de son irlandaise préférée qui était probablement en train de gambader dans un champ de trèfles avec Mr Leprechaun - Justin Finnigan pour ne pas le nommer. Ces deux-là étaient incapables d’avoir une conversation sérieuse, ne serait-ce que trente secondes et demi, raison pour laquelle le fils Potter se sentait affreusement seul, mature et responsable - gardons simplement « seul », cela suffira Razz

- au milieu d’une quantité infinie de gamins stupides et insouciants. Vraiment, cette idée avait quelque chose de révoltant.

*Dans la famille des « choses révoltantes », je demande McGo’ !*

Oui, la directrice devait probablement détenir la palme, dépassant Leslie dans le classement de James pour la première fois de sa très très très longue vie ! Lorsqu’il avait été convoqué par la directrice, tout comme ses camarades préfets des autres maisons, le Gryffondor avait pensé qu’il obtiendrait davantage d’informations sur les évènements, qu’il aurait un rôle à tenir et que quelqu’un lui ferait enfin confiance ! Mais c’était peine perdue ! Minerva McGonagall semblait être persuadé que le seul but du jeune homme dans la vie était de jouer les héros. Elle n’avait d’ailleurs pas manqué de le rappeller à l’ordre avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, lui interdisant formellement de s’immiscer dans les affaires de l’école. Merlin, comment pouvait-elle rester passive et toujours aussi sévère et bornée face aux évènements récents ?! Pourquoi n’avait-il pas le droit au soutien dont son père, Harry, avait probablement bénéficié durant ses années d’études ?

Agacé par cette pensée, James s’apprêta à se relever pour quitter la salle. Après tout, il avait toute la soirée pour réfléchir à une excuse plausible à présenter à Abi et à Vic’, le lendemain, lorsqu’elles l’accuseraient de les avoir fait attendre toute la soirée. De toute façon, elles ne comprendraient pas ce qu’il aurait voulu leur expliquer, cela tenait de l’évidence. Parfois, le Gryffondor se demandait s’il ne ferait pas mieux d’adopter les méthodes de son oncle George pour fuir l’école non sans adresser un dernier pied de nez à la directrice. Plus satisfait par l’envie de fuir que par celle de se battre, le jeune homme voulu donc esquisser un mouvement pour se redresser mais n’en eut pas le temps. Plongé dans ses réflexions, il n’avait pas entendu Abigaël entrer ce qui lui valut donc un léger sursaut lorsqu’il la sentit contre lui. Depuis combien de temps ce genre de moments n’avaient pas eu lieu ? Il n’aurait su le dire. Comment se sentait-il vis-à-vis de cela ? Plus indifférent qu’il ne l’aurait imaginé. A dire vrai, il ne savait plus ce qui le contentait ou non ces temps-ci, et cela n’avait rien de réjouissant.

Non sans laisser échapper un profond soupir, James se redressa et répondit à l’étreinte de la jeune fille sans trouver pour autant quoi lui dire. Il aurait été faux de dire qu’il n’était pas heureux à l’idée de la sentir de nouveau contre lui, de sentir de nouveau ce parfum dont il avait été privé ces dernières semaines. Mais il ne parvenait pas à s’en réjouir ni à démontrer une quelconque forme d’affection plus que par une vague étreinte. Il fallait dire que la vue de l’air exaspéré de Victoire, dans l’encadrement de la porte, n’arrangeait rien.

-Oh, ça va, toi ! s’exclama-t-il plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. N’insiste pas, okay ?

Exaspéré, James se détacha d’Abigaël et se leva du bureau pour s’éloigner des deux Serdaigles et venir s’appuyer contre le mur du fond, ne regrettant presque pas cette réaction quelque peu démesurée. Il ne se souvenait pas s’être déjà senti aussi nerveux et ne savait pas vraiment ce qu’il convenait de dire. En réalité, il avait imaginé, l’espace d’un instant, que Victoire prendrait les devants et lui épargnerait la tâche difficile d’introduire une conversation délicate et pas très positive qu’aucun d’entre eux n’avaient envie d’avoir. Bien sûr, le Gryffondor avait encore la possibilité d’attendre que sa cousine ne prenne la parole mais il savait que ce genre de comportement pourrait pousser cette dernière à le rabaisser encore davantage qu’à l’accoutumée. Aussi se devait-il de prendre la parole et dans les plus brefs délais. Mais par quoi commencer ? Peut-être par le plus difficile.

-Je suis désolé, Victoire, j’ai eu tort de ne pas te prendre au sérieux, j’imagine que tu avais raison et que j’ai été stupide de ne pas t’écouter. Les choses ne font que commencer, j’ai peine à croire que Liz’ était une victime isolée et Albus est de plus en plus étrange... Tu avais pourtant tort sur un point, les sœurs Seeds n’y sont pour rien, quelqu’un d’autre est à l’origine de tout ça !

Alors qu’il marquait un temps d’arrêt, James sortit un vieux bout de parchemin mitteux de sa poche avant de reprendre :

-La Carte du Maraudeur indique qu’aucune personne extérieure au château ne se trouve parmi nous mais j’ai du mal à croire que l’agresseur ait pu prendre la fuite. McGonagall ne nous prend pas au sérieux... Mon père ne nous prend pas au sérieux...

A ces mots, James donna un violent coup de pied dans le bureau le plus proche. Le plus difficile à vivre était sans nul doute l’indifférence apparente de Harry face aux inquiétudes de son fils aîné. Louisiana était donc seulement tombée dans les escaliers et Albus faisait sa petite crise de l’adolescence ? Cela n’était pas sérieux !

-C’est évident qu’ils savent quelque chose, ils vont reformer l’Ordre du Phénix, c’est sûrement déjà fait, et nous serons tenus à l’écart ! Ted ne répond pas à mes lettres, je suis sûr qu’ils lui ont interdit de me parler ! Ils font qu’on fasse quelque chose, je ne veux pas attendre qu’Albus soit incontrôlable ! C'est lui le prochain sur la liste, et croyez-moi, ce sera un fratricide ! Imaginez qu’il soit à l’origine de tout ça ou qu’il sache qui a fait ça ? En qui pouvons-nous avoir confiance ?!

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Le court moment de complicité qu’Abi partagea avec James depuis des semaines, parut bien trop bref, et dépourvu d’affection pour le Serdaigle, mais il faut croire qu’il fallait qu’elle s’en satisfasse. Laissant James mettre fin à leur étreinte, elle adressa un faible sourire à Victoire. Abi aurait voulu calmer le Gryffondor, mais qu’était-elle sensé faire ? Dire que tout allait bien, ce n’était pas réellement le cas. Mais sa réaction excessive arracha une grimace à la française. Debout près du bureau, elle regarda le jeune Potter se diriger vers le mur du fond pour s’y adosser. Pourquoi restait-il si silencieux, se demanda-t-elle. Il avait tout de même été l’organisateur de cette réunion, il était donc sensé commencer la conversation et exposer les problèmes qui le tracassaient, bien qu’Abi sache dans les grandes lignes les préoccupations de James, qui était loin d’être son moral actuel, remarqua-t-elle. D’ailleurs, elle n’avait pas la peste à preuve du contraire. Pourquoi s’était-il enfui à l’autre bout de la pièce ? Attendant une réaction de la part de James ou de Victoire, elle s’assit sur le bureau en bois en un silencieux soupir. Si personne ne parlait dans la minute qui suivait, elle prendrait les devant. Heureusement, James s’était, enfin, décidé à débuter la conversation, et à briser le silence pesant qui s’était immiscé dans cette salle vide. Regardant intensément James faire ses excuses à Victoire, elle se demandait s’il était sincère dans ces paroles. Il semblait que oui. Victoire lui avait raconté la rencontre James/Victoire dans les couloirs du troisième étage, elle savait surement mots pour mots ce qu’ils s’étaient dis, mais en un sens, c’était mieux étant donné qu’elle se sentait moins perdu dans la conversation qui semblait commencer dans cette petite salle de Poudlard.
Abigaël se mordit instinctivement la lèvre supérieure lorsque James confirma les soupçons qu’elle avait depuis deux longues semaines. L’agresseur de Louisiana Seeds était parmi eux dans le château. Ce n’était humainement pas possible, qu’il soit parti les mains dans les poches après avoir attaquer cette enfant de Moldu. Tordant ses mains dans tous les sens qui étaient posé sur ses jambes, Abi continua à écouter James raconter ce qu’il avait à dire. Selon le Gryffondor, Minerva ne le prenait pas au sérieux et son père idem. En un sens, cela était logique. Quel adulte mentalement pas dérangé pourrait croire en l’histoire que leur imposait James. Y avait-il un seul adulte qui croyait Harry pendant sa scolarité à Poudlard ? A preuve du contraire, non. Se calmant un peu, elle se souvint de l’ordre du Phénix. Oui, mais si tout le monde pensait à un agresseur isolé, l’ordre ne serait pas reformé comme le prétendait James. Attendant que James finisse, Abi reprit directement près lui.

-James, ton petit frère est intelligent et malin, mais je ne le vois pas commettre une chose aussi horrible que ce qu’il s’est passé à Louisiana. Non... La personne qui est à l’origine de toute cette agitation au château, est un sorcier maitrisant des sorts qu’on n’apprend pas ici, et qui semble plutôt mature pour commettre une chose comme celle-ci... Albus a peut-être avoir à cette personne sans le savoir, il connait peut être son nom et il lui parle peut-être, mais je vois mal Albus envoyer un sort de la sorte sur un autre élève.

S’arrêtant quelques secondes, elle laissa son regard tombé sur ses mains entrelacées avant de rajouter.

-Quoiqu’il arrive dans le château, on n’est plus en sécurité et les adultes semblent ne pas vouloir admettre que la menace vient peut-être de l’intérieur... Soit ils n’y ont pas pensé, ce qui m’étonne, soit il ne veule pas le croire, et repousse l’hypothèse à chaque fois qu’elle s’impose à eux... Va savoir ce qui se passe dans la tête de notre directrice...

James semblait avoir enfin compris les tenants et aboutissants de leur conversation passée, deux semaines et demi auparavant, constata Victoire non sans une certaine satisfaction. La belle en voulait énormément à son cousin de s'être d'abord ouvertement moqué d'elle et des théories qu'elle avait dès le début jugées parfaitement adéquates à la crise à laquelle ils faisaient face. Mais elle éprouvait un bien plus fort renssentiment à l'égard du comportement de l'aîné des enfants Potter quinze jours auparavant, dans le bureau de McGonagall : il avait réussi à perdre toute crédibilité auprès de la directrice, s'enfonçant stupidement dans son image de pseudo-héros imitateur des exploits passés de ses parents, en sortant du bureau directorial comme une furie. La réaction de Minerva avait bien entendu été prévisible et même Victoire, pourtant exceptionnellement bien vue de la vieille dirigeante, n'avait pas réussi à réparer tous les dégâts causés par son imbécile de cousin. A présent qu'il s'était à nouveau fait remarquer, il n'était plus question de pouvoir agir dans le dos des professeurs comme ce que Vic' aurait souhaité.

- Mais tu l'as tellement cherché, James ! s'emporta-t-elle alors que que son cousin se plaignait de manière particulièrement pitoyable du peu d'attention que les "grands" accordaient à sa petite personne solaire. C'est toi qui es allé te plaindre auprès de Minerva, tu ne pouvais pas la fermer deux minutes et faire comme si ses décisions t'allaient bien ! Si tu avais réfléchi trois secondes de plus tu m'aurais laissée faire mon numéro de sainte nitouche et on aurait pu chercher un plan d'action plus tard, peut-être même avec Vanessa !

Ses yeux lançant des éclairs Victoire fit un pas en avant et claqua la porte de la salle vide derrière elle, avec une telle violence qu'elle se demanda un instant si le vieux bois branlant n'allait pas s'écrouler sur elle. Mais il tint bon, et la fille de Fleur vint se planter près de sa cousine, s'asseyant sur le bureau elle aussi, pour réfléchir aux dernières paroles d'Abi qui elles au moins ne la mettaient pas dans un état de rage maladive. =)

- Cela dit... fit-elle, son volume vocal largement atténué, tu as raison : Seeds n'est pas la dernière sur la liste et de toute évidence elle n'est pas coupable, à moins qu'il ne s'agisse d'une forme de suicide particulièrement recherchée.

Vic' laissa échapper un rire nerveux, qui la surprit elle-même face à une situtation dans laquelle rien ne lui paraissait comique.

- Mais quel est le rapport avec Albus ? murmura-t-elle plus pour elle-même que pour les autres. Evidemment, il est étranger à cette attaque-ci, mais à part Emily Seeds rien ne le relie aux évènements... James, on est bien d'accord sur le fait qu'il a un comportement pour le moins inhabituel, mais tout ça date de sa rencontre avec ses amis Poufsouffle, j'en suis persuadée. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond entre eux tous, et je parle aussi bien pour Seeds que les McMillan ou Miller. Mais ouvrez les yeux, même les Septième Année les plus assidus de l'école n'auraient pas pu infliger autant de dommages à une fille aussi baraquée que Louisiana ! Ce n'est pas un élève, mais les Poufsouffle en savent plus long que ce qu'ils voudraient faire croire...

Son raisonnement tournait complètement en rond, constata Victoire non sans une pointe d'agacement. Les donnée qu'ils avaient pu rassembler ne les aideraient en rien à résoudre l'énigme de l'Agression, et sans l'appui de l'Ordre, ils ne pourraient rien changer à la menace planant au-dessus de leurs têtes.

- Si seulement Ted... commença-t-elle, avant de se mordre les lèvres et de fixer ses pieds, qui soudainement prirent un attrait tout particulier.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Durant les deux longues semaines qui avaient suivi l’agression de Louisiana Seeds, James s’était senti seul contre tous et réalisait à présent que cette sensation ne risquait pas de le quitter de si tôt. Venant de Victoire, l’aîné des Potter s’attendait à tout ! Mais il devait bien avouer qu’il n’avait pas imaginé qu’Abigaël puisse détruire sa théorie en deux temps trois mouvements. Ainsi, elle aussi pensait que tout cela n’était que le fruit de son imagination et que si chacun restait à sa place, tout irait pour le mieux ? Ecoeuré par cette génération incapable de penser par elle-même, constament à la recherche de l’approbation d’un adulte qu’elle plaçait automatiquement sur un piedestal, comme s’il s’agissait là de la voix de la sagesse, James se détourna de la jeune Delacour avant même que celle-ci ait fini sa phrase, témoignant ainsi de son agacement et de sa désaprobation. Albus était donc un petit saint et l’attitude à adopter face aux évènements était une stupide forme de résignation vaguement teintée de quelques remarques à peine osées dans le dos de la directrice ? Qu’à cela ne tienne. Après tout, le Gryffondor aurait dû s’y attendre. Il avait été idiot d’espérer une quelconque forme de coopération et de soutien. Le mieux à faire était maintenant d’attendre le bon moment pour s’éclipser et laisser là cette conversation sans intérêt.

Mais comme si Merlin ne s’était pas montré suffisament désagréable ces derniers temps, l’occasion de fuir ne se présenta pas étant donné les remontrances de Victoire dont James se serait aisément passé. Comme d’habitude, il était l’adolescent boutonneux et idiot en cris en pleine quête de reconnaissance ! Il semblait avoir pris un abonnement aux sermons et autres regards sévères et supérieurs qui le mettaient dans un état de rage incontrôlable. S’il n’avait pas été question de Vic’ mais de Justin Finnigan, le Gryffondor n’aurait pas eu à respecter quelque forme de galanterie ou de pseudo amour familial et aurait donc pu user à sa guise de sa baguette magique ou de ses poings. Seulement voilà, pour l’heure, il était obligé d’écouter, tel un petit garçon pris en faute, l’interminable discours de sa cousine. Exaspéré, il attendit qu’elle ait finit pour tout reprendre depuis le commencement :

-Faire ta sainte nitouche, oui, c’est exactement le mot ! Tu fais ça constament, McGo’ t’adore et moi je suis le raté de la famille ! Mais c’est n’importe quoi, au fond ! Moi, j’assume ce que je pense et je n’ai pas peur de dire à Caldwell que mon père doit être totalement débile pour lui avoir fait confiance ! Et personne ne m’empêchera de me mêler de tout ça ! Vous êtes tous si… passifs ! C’est avec ses tripes qu’on règle ce genre de problème, Vic’, pas à coup de mascara !

Non sans laisser échapper un profond soupir, James se laissa tomber sur la chaise la plus proche. Alors qu’il tentait de retrouver son calme, il se dit qu’il était grand temps d’agir en adulte et de cesser de s’en prendre à sa cousine qui, certes, était exaspérante, mais qui serait d’une aide précieuse s’il décidait d’agir. Quant à la pauvre Abigaël, elle ne lui avait absoluement rien fait et était déjà bien sympathique d’être venue au rendez-vous alors qu’il lui avait consacré si peu de temps ces derniers jours. Armé de toutes ces bonnes résolutions, le Gryffondor put donc reprendre, plus calmement :

-Je suis d’accord avec vous, il n’y a pas de rapport direct avec Albus ! Mais le fait est qu’il est de plus en plus étrange et que nous avons failli en venir aux mains cette semaine, plus d’une fois, à croire que c’est ce qu’il cherche ! Il veut la carte du Maraudeur et la cape d’invisibilité, il me l’a bien fait comprendre. Il estime que ça lui revient au moins autant à lui qu’à moi et il a sans doute raison mais je ne les lui cèderais pas tant que je ne saurais pas ce qu’il compte en faire ! Je suis sûr que quelqu’un le manipule !

Tout en parlant, James avait sorti la fameuse cape et le vieux bout de parchemin de sa poche et les fixait à présent d’un air songeur. Enfin, il s’en détourna enfin pour laisser son regard glisser de l’une à l’autre des deux Serdaigle et vice versa.

-Il se passe quelque chose de bizarre avec les Poufsouffles et j’ai bien l’intention de découvrir quoi ! On ne peut pas compter sur eux, ni sur les Serpentard ! Mais je suis sûr que certains Gryffondor et certains Serdaigle seraient prêts à nous aider ! Si le coupable est bien parmi nous, et même si ce n’est pas un élève, à plusieurs on finira bien par le démasquer avant qu’il ne frappe à nouveau ! On doit tenter un rapprochement entre nos maisons. Nos parents l’ont fait avant nous, non ?

Après un moment de silence, James conclut :

-Aux prochaines vacances, je tenterai une petite expédition dans le bureau de mon père ! Je ne sais pas qui a attaqué Louisiana mais il ne va pas s’arrêter là et, oui, moi aussi je pense que ça n’est pas sans rapport avec la pureté du sang, même si ça n’a aucun sens dix-neuf ans après tout ça ! Je veux dire, qui peut prétendre être de sang pur aujourd’hui ? A part Malefoy ? Peut-être vous, d’accord, je ne connais pas la généalogie des Delacour et je m’en fiche comme de la longueur de la barbe de Merlin ! Mais pour le reste, nous sommes tous plus ou moins de sang-mêlé ! Rien que pour cette raison, je pense que beaucoup seraient prêts à se rallier à nous !

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Assise sur ce vieux bureau en bois, Abigaël avait littéralement froncé les sourcils au moment où James s’était retourné d’elle alors qu’elle parlait. Qu’avait-il à la fin ? S’il ne voulait pas écouter ce qu’elle avait à dire, il n’avait qu’à convoquer uniquement Victoire à sa petite discussion. Tentant de faire abstraction au Gryffondor, elle se concentra sur la voix de Victoire, fixant la poutre en bois qui se tenait devant elle à l’autre bout de la salle. Victoire avait raison, se dit Abigaël, plongée dans ses pensées. Les Poufsouffles, enfin en tout cas le nouveau groupe dans lequel Albus trainait depuis quelques semaines, savaient quelques choses. Ou du moins, il laissait paraitre cette impression. Mais comment Emily aurait-elle laisser quelqu’un attaquer sa sœur de cette manière si elle savait quelque chose sur le sorcier qui lui avait infligé ces blessures ? Non, la Poufsouffle n’avait surement rien à voir la dedans, ou alors elle s’était découverte un don d’actrice hors du commun !
Le prénom de Ted qui sortait des lèvres de Victoire tira Abigaël de sa contemplation de la poutre en bois. Passant son bras dans le dos de sa cousine, elle lui fit comprendre que tout allait bien se passer. Elle aurait voulu glisser quelques mots à sa cousine, en français afin que Jales n’y comprenne que du charabia, mais ce dernier commença à oser la voix. Qu’avait-il encore ? D’abord, l’indifférence presque profonde à son égard ensuite, ça. S’il ne parvenait pas à garder son calme plus de deux secondes de suite, cela ne servait à rien qu’elle reste ici à l’écouter ronchonner contre la terre entière. Comprendra-t-il qu’il n’est pas le seul ? Victoire avait raison et James ne semblait pas vouloir la croire. Qu’étaient-elles sensées dire ? S’il ne voulait pas être contrarié, il fallait qu’il leur donne un script détaillé, ainsi les répliques ne lui seront pas inconnues, et elles iront dans son sens ! En un pincement de lèvre, elle aurait voulu lui lancer la première chose qui lui tombait sous la main pour qu’il se calme une bonne fois pour toute et qu’il parvienne, enfin, à écouter les autres sans porter des jugements trop hâtifs. Malheureusement, ou plutôt heureusement pour James, l’unique objet qu’elle avait sous la main était Victoire ou le bureau où elles étaient toutes deux assises. Gardant son calme, elle remonta ses jambes afin de s’asseoir en tailleur. La soirée risquait d’être longue si James était aussi têtu que ça. Ils s’y seront encore demain à se train là, se dit-elle.
Regardant James se laissait tomber sur l’une des chaises les plus proches de lui, Abigaël se demanda s’il allait enfin se calmer. Il semblerait que oui, se dit-elle alors que James reprenait la parole plus calmement qu’auparavant. Acquiesçant à certain moment du discours de James, Abi attendit quelques minutes avant de reprendre à la suite du Gryffondor.

-Tu as raison. Je connais plus d’un Serdaigle qui pourrait nous aider, et il y en a surement plus dans Poudlard qu’on ne le pense... Ils ont tous peur, et ils ont simplement besoin de quelqu’un pour les guider, d’être dans la capacité de se défendre contre cette menace qui semble planer sur le château depuis l'attaque de Louisiana. Mais que pouvons-nous faire ? Ton père avait ici même créé l’armée de Dumbledore à son époque, penses-tu qu’on puisse amener des étudiants à faire de même ? En sommes-nous simplement capable...

Laissant son regard flotter du visage de James à la table où étaient posé la cape d’invisibilité des Potter et la carte.

-Qu’est-ce qu’elles ont de plus ?... Je me demande si...

Ces paroles avaient franchie les lèvres d’Abigaël dans un murmure surement audible par ses camarades étant donné le silence présent, et ces paroles sortirent sans qu’elle s’en rende compte. Elle avait pensé tout haut comme cela semblait lui arriver lorsqu’un sujet lui tenait à cœur. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que peut être...

A entendre les propos belliqueux et pour le moins bas de James, Victoire ne put contenir sa colère et se leva brutalement du bureau, laissant la main rassurante d'Abigaël retomber sur le meuble et ses propres talons claquer bruyamment sur le parquet déjà grinçant. Heureusement pour lui son cousin reprit un flot de paroles sans aucune organisation cohérente, et Victoire eut la pensée furtive mais néanmoin satisfaisante d'imaginer sa note de BUSES en Histoire de la Magie s'il n'apprenait pas à mieux organiser ses idées.

Elle s'apprêtait à casser méthodiquement toutes les hypothèses de James, une par une et au ralenti pour enfin passer ses nerfs sur un être vivant, lorsqu'une des phrases du jeune Potter retint toute son attention. Elle n'eut cependant pas l'occasion d'intervenir tout de suite et se contenta d'écouter son cousin, puis par la suite Abi, exposer leurs théories avec véhémence pour l'un et clarté pour l'autre.
Enfin, la fille de Fleur attrapa le temps de respiration de James au vol, l'empêchant ainsi de reprendre son monologue instantanément Wink

:

- Tu penses qu'Albus est manipulé ? finit-elle par dire, bien plus intéressée par cette idée que ce que son expression impassible pouvait laisser entendre. Tu crois vraiment qu'il serait assez stupide pour soit se laisser embrigader dans un mouvement quelconque et pour le moins négatif, soit pour regarder un de ses charmants petits camarades utiliser un Imperium contre lui sans réagir ?

Victoire s'arrêta là, muette l'espace d'une seconde. Lentement elle reprit place aux côtés de sa cousine, s'asseyant elle aussi en tailleur et chassant les quelques mèches de cheveux qui avaient glissé devant son visage. Si réellement Albus était manipulé par quelqu'un dans l'Ecole, ce ne pouvait être que par un des Poufsouffle de qui il semblait si proche (et en même temps si opposé, pensa Vic' non sans perplexité). De là, il ne pouvait évidement pas s'agir d'Emily Seeds, à moins que l'attaque de sa soeur n'ait été qu'un énorme stratagème pour tous les faire tomber dans le panneau de leurs visages angéliques... mais très sérieusement, Vicky en doutait. James avait raison sur au moins un point : elle-même avait eu tort et les deux américaines n'étaient pour rien dans cette affaire. Les McMillan et Miller, par contre...

- Je reviens sur mes propos d'il y a trois semaines, Jamie, je pense que s'ils manipulent Albus c'est pour t'atteindre toi, mais le problème reste entier... je ne vois pas pourquoi ils s'en prendraient à Seeds par la même occasion. Je sais que tu l'admires et qu'elle est très... très solaire, mais s'ils avaient voulu te faire du mal ils s'en seraient pris à quelqu'un à qui tu tiens vraiment, comme m... Enfin, non, de toute évidence, mais ils auraient fait du mal à Abi ou Owen !

Vic' reprit son souffle, avec l'impression d'avoir réalisé quelque chose de particulièrement désagréable en se réferant ainsi aux liens de James avec son entourage. Soudainement elle prit conscience que si elle, tout comme Louisiana, était par hasard agressée, que ce fut à ce point ou non, James n'en serait absolument pas anéanti...

- Cela dit... fit-elle, la voix un peu plus rauque que ce qu'elle aurait voulu, je suis d'accord pour l'AD. Enfin, bien évidemment elle ne s'appellera pas comme ça, mais je suis persuadée, comme Abi l'a dit, que nombre de Serdaigle se joindront à nous. Je ne doute pas non plus des Gryffondor, puisque Owen et Finnigan, s'ils lèvent un peu les yeux de leurs albums de trèfles, seront probablement assez motivés pour rejoindre nos rangs. Et peut-être même que... peut-être que les soeurs Seeds voudront y participer elles aussi ?

Cela dit, Victoire tourna son regard bleu vers sa cousine à l'air manifestement très lointain, et lui demanda d'une voix douce, et en français pour ne pas se faire comprendre de James :

- Qu'est ce que tu voulais dire, ma puce... ?

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Si James avait longtemps apréhendé la réaction des deux jeunes filles, d’où le temps qu’il avait mis pour exposer l’idée lumineuse qui l’avait poussé à leur donner rendez-vous dans cette salle de classe, il se sentit soulagé lorsque Abi sembla approuver ce projet. L’espace d’un instant, il avait craint de devenir la risée de toute l’école si les deux Serdaigle avait prit le parti de l’accuser de ne faire ça que pour la gloire et pour la ressemblance qu’il pourrait alors avoir avec son père au même âge ! De toute évidence, c’était ce que Minerva McGonagall et Joshua Caldwell pensaient, à en juger par les interminables retenues dont l’une l’avait gratifié et par la façon que l’autre avait de l’observer et de le suivre dès que l’occasion se présentait. Ce comportement plus qu’irritant de la part des deux professeurs avait d’ailleurs été en partie à l’origine de cette réunion. James se sentait surveiller et plus si libre de ses mouvements. Victoire et Abigaël, elles, restaient aux yeux du corps enseignant des élèves modèles et sans problème ! Si elles devaient être à l’origine d’une quelconque association secrète, personne ne se douterait de rien ! L’image de l’humilité et de l’intégrité même qui planait au-dessus des deux Serdaigle était d’ailleurs assez paradoxale, du point de vue du jeune Potter, du moins, qui ne comprenait pas ce qu’il avait fait à Merlin pour que tout le monde prête à sa cousine des intentions on ne peut plus louables que les siennes ! Certes, il avait tendance à chercher à attirer l’attention mais, pour une fois, ses projets n’étaient aucunement liés à ses intérêts personnels ! L’agression de Louisiana l’avait vraiment choqué et bouleversé et sa seule envie était de retrouver le coupable de cette horreur sans chercher à s’attirer quelque mérite par rapport à cet exploit !

Résigné face au manque de logique évident de Minerva, James chassa de son esprit ces pensées déplaisantes pour reporter son attention sur l’air rêveur et absent d’Abi qui laissa sa phrase en suspent alors que Victoire s’exprimait à son tour. Excédé, le Gryffondor eut beaucoup de peine à ne pas lever les yeux au ciel lorsqu’il réalisa qu’une fois de plus sa cousine ne le prenait pas au sérieux. Pourquoi personne ne voulait imaginer, ne serait-ce que l’espace d’une seconde, qu’Albus puisse être manipulé par quelque personne mal intentionnée ? Après tout, il n’avait que douze ans ! On ne pouvait pas lui demander de faire preuve du même recul sur les choses qu’une personne plus mature que lui ! Dans sa petite tête de cadet délaissé, il ne voyait que les avantages qu’il pourrait tirer à se rebiffer face à son frère et non pas les intérêts que pouvait avoir la personne qui le poussait à agir de la sorte !

Concernant Louisiana, Victoire avait raison, cependant. Si James était bel et bien la véritable cible de son agresseur, cette attaque n’était pas justifiée ! Il aurait été plus judicieux de s’en prendre à Abi ou à Leslie, effectivement ! Le Gryffondor ne manqua pas de remarquer la façon dont sa cousine se reprit lorsqu’elle faillit évoquer ce qu’aurait pu susciter chez James sa propre agression. Le jeune homme ne put retenir une grimace déplaisante. Pourquoi fallait-il que leurs constantes querelles refassent sans arrêt surface ? En l’espace de quelques semaines, il s’était senti plus proche de Vic’ qu’en quinze ans d’existence ! Il lui était difficile de dire ce qu’il aurait pu ressentir si elle s’était trouvée là, dans ce couloir, gisant dans son sang à l’endroit même où ils avaient trouvé Louisiana ! A vrai dire, James préférait ne pas essayer de répondre à cette question ! Il était pourtant sûr qu’il n’y aurait pas été indifférent, malgré ce que sa cousine pouvait penser. Mais avait-elle vraiment besoin de le savoir ? =)

Décidant de ne pas relever ce petit incident, le Gryffondor reprit :

-Albus n’a que douze ans ! Miller, les McMillan et tous les autres sont plus âgés que lui ! Tu sais mieux que personne à quel point il est facile, à mon âge et surtout au tien, d’obtenir ce que l’ont veut des plus petits ! Je ne te dirais pas qu’il est stupide ! Mais il n’a aucune personnalité, tu pourrais faire de lui ton elfe de maison personnel si tu le voulais, crois-en mon expérience ! Alors franchement, si quelqu’un de beaucoup plus puissant que nous se cache au château, et nous semblons tous d’accord sur ce point, ce doit être un jeu d’enfant pour lui !

Bizarrement, James avait gardé son calme, pour changer. Il semblait beaucoup plus posé et réfléchi qu’il ne l’était quelques minutes auparavant.
-Je pense que Leslie et Finnigan seront partants pour nous aider ! J’imagine que Vanessa le sera également ! De votre côté, voyez avec les Serdaigle, Goldstein, Corner, et les autres, nous seront particulièrement utiles ! Evidemment, le mieux serait de tenir Albus hors de tout ça, on ne sait jamais...

Après un instant de réflexion, il rajouta, dans un murmure, presque pour lui-même :

-Peut-être que je devrais lui donner la cape et la carte, finalement ! Rien que pour voir ce qu’il compte en faire... J’imagine que l’on pourrait apprendre des choses intéressantes...

Alors qu’il relevait la tête, James remarqua l’air songeur d’Abigaël et se souvint de la phrase inachevée de cette dernière. Dans une attitude digne d’un jour d’armistice^^, le jeune homme se leva et vint s’asseoir à son tour sur le bureau professoral, à côté des deux jeunes filles avant de s’adresser à Abi, d’un ton encourageant :

-Tu allais dire quelque chose...

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Elle était en train de fixer un point intensément quand les voix de Victoire et de James autour d’elle devint de simple murmure en quelques secondes. Cela lui arrivait de temps en temps quand elle se concentrait et réfléchissait sur quelque chose. Elle parvenait parfois à faire le vide autour d’elle et donc a presque oublié qu’elle n’était pas seule dans la pièce. Les murmures des voix qui lui étaient si familière semblaient parler d’Albus, d’attaque, et de l’AD pour finir, mais Abi ne releva pas la tête pour pouvoir écouter plus attentivement ce qu’ils disaient. Quelques instants auparavant, il lui avait semblé trouver un point qui lui avait paru pertinent, mais était-ce pour autant vrai ? James avait émis que son frère semblait vouloir intensément la cape d’invisibilité et la carte du Maraudeur qui avaient appartenu à leur père. En en sens, Albus avait raison sur un point, ces objets revenaient autant à James qu’à lui. Mais pourquoi les voulait-il maintenant ? Ce n’était surement pas du au hasard, si en plus de cette attaque, Albus commençait à changer d’attitude...
L’arrivée inattendue de James à ses cotés fit légèrement sursauter la Delacour, et ce soubresaut la sortit aussi vite de ses songes qu’elle y était entrée. A cet instant, elle se remémora la phrase de Victoire qui s’était décollée du reste de la conversation. Evidement, elle l’avait prononcé en français. Puis, se retournant, vers James, il prononça à quelques mots près la même phrase. Etait-elle sensée leur faire part de ses remarques ? N’était-ce pas inutile et futile ? Si, surement, mais au point où ils en étaient, toutes les informations n’étaient-elles pas bonne à prendre ?

- Euh... ça va surement vous paraitre bête, et... Haussant les épaules, Abi reprit une longue inspiration avant de reprendre. Enfin je me lance ! Si on part du principe qu’Albus est poussé par une autre personne derrière lui qui a attaqué Louisiana, et ... Quand on sait quand ce moment Albus a tendance à vouloir récupérer cette cape et cette carte... Je me demandais simplement si...

Secouant la tête, Abi se mordit doucement la lèvre inférieure, et chercha ses propres. Les choses étaient encore embrumées dans son esprit, alors comment pouvait-elle l’expliquer à Victoire et James ?

-Ce que je me demandais c’est si, elles n’avaient pas quelque chose de particulier qui ferait que cette personne voudrait les avoir par le biais d’Albus. Continua-t-elle en désignant la table que venait de quitter James et où les dits objets étaient posé dessus. Je veux dire, autre chose que ce qu’elles ont en apparence... Bien entendu que la cape rend invisible son porteur, mais...

Formuler ainsi, ces idées n’étaient vraiment pas construite et surtout elles n’avaient aucun sens. Qui est-ce qui voudrait d’une cape d’invisibilité et d’une carte pour autre chose que leur propriété initiale, c’est-à-dire rendre invisible et trouver des personnes dans Poudlard ? Non, vraiment... Soupirant, Abigaël se leva laissant James et Victoire seuls sur le bureau et alla s’adosser contre la poutre à quelques pas d’eux.

-Non, laissez tomber, ça n’a pas d’importance... Le plus important pour le moment, c’est d’essayer de nous protéger puisque si un étudiant de Poudlard a les connaissances nécessaires pour lancer de tel sort contre un autre étudiant. Personne n’est réellement en sécurité ici, surtout avec les peu moyens de défense que nous apprennent les professeurs d’ici...

Repensant à toute l’agitation et la peur qui avaient pris tous les étudiants de Poudlard suite à l’Attaque de Louisiana Seeds, elle n’osait même pas imaginer l’état des étudiants et de l’école si cela venait à se reproduire contre une autre personne.