Le mal n'est jamais là où on s'attend qu'il soit. Haley

Les préparatifs de la surprise de Louisiana étaient presque terminés, mais des détails aussi futiles que les autorisations de sortie tourmentaient l’esprit d’Emily alors qu’elle tentait, en vain, à s’intéresser à son cours de potion. Le professeur Malefoy était aussi barbant qu’un film à l’eau de rose, se dit la jeune Seeds, la tête posée sur sa main et essayant de prendre quelques notes avec son autre main libre. Les vacances de Noël venaient tout juste de finir et la Poufsouffle calculait dans sa tête les semaines et les cours de potion qui lui restaient avant les prochaines vacances. Beaucoup trop se dit-elle en laissant tomber son bras qui retenait sa tête. Puis comme si Merlin avait enfin fait quelque chose pour la douce américaine, la lourde et vieille sonnerie retentit au bonheur de la plupart des étudiants assis dans ces vieux cachots froid et miteux. Ramassant ses affaires, Emily se dirigea vers la sortie où un nouveau sourire s’afficha sur son visage. Elle avait enfin fini sa journée de cours. Lorsqu’elle s’était levée en ce froid mardi matin, l’unique chose a laquelle elle avait pensé était de retour se coucher directement, mais elle avait trouvé le courage de sortir de son dortoir ses livres de cours dans son sac en cuir noir et le superflue dans ses bras. Marchant dans les longs couloirs de Poudlard toute seule, la jeune Seeds chercha du regard sa sœur, mais ne trouva à l’horizon aucune rouquine qui ressemblait un tant soit peu à sa sœur. Il y avait bien cette fille, Victoire Weasley, mais aucune Louisiana Seeds, Gryffondor dans les parages. Haussant les épaules, elle voulut bifurquer vers un autre couloir afin de rejoindre sa salle commune et poser enfin toute cette masse de livre, mais une masse la stoppa. Pourquoi tous les étudiants devaient-ils se trouver dans son chemin ? Et puis, il est vrai qu’elle ne mesurait qu’un mètre soixante-cinq, mais elle ne ressemblait pas à passe-partout quand même. Relevant son regard bleuté vers l’inconnu, un sourire vint s’agrandir sur son visage lorsqu’elle reconnut le garçon de plus d’un mètre quatre vingt-trois : Kevin McMillan, un élève dont elle avait fait la connaissant depuis son arrivée en Angleterre. Avec sa nomination au poste de Préfète de Poufsouffle et les cours, Emily n’avait pas vraiment eu l’occasion d’étendre son champ d’ami, mais Kevin y était rentré depuis plusieurs semaines. Les deux Poufsouffle avaient commencés à parler de tout et de rien pour au fur et à mesure des discussions une amitié a commencé à émerger entre les deux camarades au plus grand plaisir de la Seeds qui ne se retrouvait plus seule dans sa salle commune. Le Poufsouffle rendit son sourire à sa camarade puis il ajouta d’un ton rieur.

-Bah alors Emily, tu m’as l’air surcharger !

-Je voudrais bien t’y voir toi !

Les deux camarades eurent un petit rire commun puis Kevin esquissa un geste pour prendre les livres qu’Emily avait sous les bras, et elle accepta d’un hochement de tête. Ensuite les deux Poufsouffle marchèrent jusqu’à leur salle commune en se racontant leur journée mouvementée par les cours de potion, de métamorphose, de sortilège... Arrivée, Emily récupéra ses livres des bras de Kevin en le remerciant et, elle allait monter dans son dortoir si le jeune homme ne l’avait pas coupé dans son élan.

-Dis, Millie, je vais retrouver des copains près du lac, tu veux venir ?

-J’ai mon autorisation de sortie à donner à notre professeur pour l’anniversaire de ma sœur, mais si vous y êtes encore quand j’aurais terminé, je passerai vous voir.

-Je t’attendrai alors !

Emily regarda Kevin sortir en lui adressant un large sourire, puis elle monta les marches qui la menèrent vers son dortoir. Au moment où elle vit son lit à moitié fait, elle sentit tous les muscles de son corps l’ordonner d’aller s’y jeter, mais elle avait encore des choses à faire. Posant doucement son sac et les gros livres, elle fouilla dans son sac pour y sortir les parchemins inondés de son écrire ronde et les laisser sur son lit avec ses autres affaires. Puis jetant un coup d’œil au miroir à pied qu’elle et les autres filles se partageaient, elle grimaça en voyant son uniforme. Allait-elle un jour s’y faire ? Peut-être pas. Puis oubliant cette image, elle passa sa main dans ses longs cheveux bruns afin de repousser les longues mèches qui tombaient devant son visage, et déposant sa cape sur ses épaules, elle reprit son sac qui avait perdu au moins une dizaine de kilo et sortit du dortoir.
En un rien de temps, elle se retrouva devant la Grande Salle où elle jeta un rapide coup d’œil pour voir si sa sœur y était. Encore rien. Son regard était encore porté sur les quatre grandes tables alors que ses pas la menèrent vers la grande porte. Elle allait reporter son regard vers le long couloir lorsqu’elle heurta de nouveau quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Si c’était Kevin, un fou rire allait la prendre. Mais ce n’était pas son camarade, c’était une jeune fille qui lui semblait familière.

-Je suis vraiment désolée, je...

Le regard d’Emily se fit insistant et elle dévisagea l’inconnue. Puis elle se souvint de la conversation qu’elle avait eue avec son camarade de Poufsouffle, Kevin. Il lui avait parlé de son ex-copine qui était à Poufsouffle comme lui, après qu’elle-même lui est parlée de Jake. Il lui avait montré une fois lorsqu’ils étaient assis à la table de Poufsouffle mangeant tous les deux avec d’autre camarade. A ce moment-là, Haley Millet était à plusieurs places d’eux, mais la cravate de la jeune fille des mêmes couleurs que la sienne attira l’attention d’Emily à cet instant précis.

-Haley ?

Poufsouffle Nombre de messages : 12 Age : 31 Date d'inscription : 13/02/2009

Par certains côtés, Gellert regrettait Durmstrang et ne comprenait pas comment celui qui fut un de ses amis les plus proche, Albus Dumbledore, génie d’intelligence et d’inventivité, avait pu accepter de diriger cette école austère aux ridicules traditions ! De réputation, Poudlard semblait pourtant être une prestigieuse école ayant contribué à former de puissants sorciers, brillants aurors ou grands juristes du Royaume-Uni ! Vu de près, cela ressemblait davantage à une ruine de vieilles pierres accueuillant avec fierté ce flegme britannique absoluement repoussant et ces grandes idées morales qui condamnaient sévèrement l’ambition et la soif de pouvoir ! Des « pense petit », voilà ce qu’étaient les anglais, en définitive ! Un petit comité de gens qui se jugeaient exceptionnels ; une horde d’esprits abrutisés par moultes tabous, rougissant à l’évocation de certaines formes de magie pourtant grandioses et excitantes ! Au moins, à Durmstrang, on offrait aux élèves un minimum de connaissances en matière de magie noire alors qu’ici, il suffisait encore de quelques générations pour que ces pratiques tombent définitivement dans l’oubli. Et avec tout cela, Minerva McGonagall continuait de prêcher pour la connaissance en lui apposant comme synonyme l’ouverture d’esprit !

*Pitoyable !*

Malgré tout, pour les besoins de sa couverture et, par conséquent, de sa quête, Grindelwald se devait de se conformer aux exigences de l’établissement, du port de cet uniforme grotesque aux couleurs jaunes moutarde à la vénération sans borne que chacun se devait de porter à feu Albus Dumbledore. Ce dernier point était particulièrement écoeurant pour Gellert qui estimait que l’intelligence de son vieil ami n’avait d’égal que sa lâcheté ! La rumeur disait qu’il avait fait ses études dans la maison Gryffondor qui rassemblait, disait-on, les élèves les plus téméraires de l’école ! Grindelwald avait peine à le croire car si l’ancien directeur de Poudlard avait été courageux, il l’aurait suivit dans son entreprise ou aurait au moins assumé ses rêves démesurés d’adolescents aux yeux de cette population qui n’avait de cesse de surestimer sa grandeur d’âme ! Pourtant, lorsqu’on l’interrogeait, Gellert répondait sagement qu’il adorait ses cours, ses professeurs et ce château à qui il devait tout. Car tel était ce qu’aurait répondu à sa place la jeune Haley Miller.

Haley Miller. Doux bouton sur le point d’éclore coupé dans la fleur de l’âge ! Lui laisserait-il la vie en quand de réussite de sa mission, s’il parvenait grâce à la baguette de sureau à récupérer un corps à la mesure de son ambition ? Il l’ignorait encore. Dommage qu’elle n’ait plus son mot à dire ! Il aurait tellement aimé qu’elle le supplit, qu’elle se jette à ses pieds, qu’elle pleure toutes les larmes de son corps et l’implore de la libérer ! Mais son plan avait été si minutieusement préparé que la demoiselle avait été maîtrisée avant même de pouvoir dire quoi que ce soit. Navrant. Néanmoins, malgré l’absence de lutte et le caractère passif qu’elle lui avait légué, elle lui offrait sans aucun doute la meilleure des couvertures. Pour l’instant, personne ne semblait se douter de quoi que ce soit ! A part peut-être cet idiot de Kevin McMillan, excellent dans le rôle de l’amoureux délaissé, qui se montrait un peu trop… soupçonneux. Grindelwald surveillait la situation de près sans pour autant s’inquiéter outre mesure : si le garçon devenait trop gênant, il n’aurait qu’à s’en débarasser. Cela lui ferait par la suite un bon prétexte pour libérer la douce Haley de sa douloureuse vie loin de son cher et tendre ! Un vrai conte de fée des plus touchants !

A cette pensée, un sourire se dessina sur les lèvres délicates de la Poufsouffle, témoignant du sadisme profond du possesseur de ce corps. Une nouvelle journée de cours venait de s’achever alors que le froid s’installait chaque jour davantage sur Poudlard et ses environs. Chaque flocon qui venait colorer de son manteau blanc le sol de la cour rappellait à Grindelwald que le temps lui était compté. La fin de l’année scolaire arriverait vite, tout comme les ASPIC qui annoncerait le départ définitif de la jeune Miller qui finirait ainsi ses études. Il lui fallait absoluement réunir les objets de sa quête avant cette date fatidique ce qui impliquait une intervention dans un laps de temps raisonnablement proche. Gellert n’avait pas pour habitude de frapper au hasard ; ces quelques mois déjà passés au château lui avait permis de mûrement réfléchir à son action. Il était arrivé ici avec quelques soupçons qui, au fil des mois, s’était avérés véridiques. On disait que le fils aîné de Harry Potter s’amusait souvent – parfois même en public – d’une cape d’invisibilité que son père lui avait léguée. Quelques recherches à la bibliothèque et un rapide petit voyage à Grodric’s Hollow pendant les vacances de noël avait permis à Grindelwald de faire un lien entre les Peverell et les Potter ce qui faisait de ces derniers les cibles privilégiées de son plan diabolique. Il y avait de fortes chances pour que cette cape soit celle que Gellert avait recherché pendant des années et il n’y avait qu’un moyen d’en être sûr : s’en emparer.

Cette envie incontrôlable ne le démangea que davantage lorsque le mage noir arriva dans le hall d’entrée du château où il vit James Potter, entouré de son habituel bande d’admirateurs, le bras serré autour de la taille de sa petite amie. Peut-être était-ce la solution ? Peut-être que passer par un tiers lui permettrait d’obtenir des renseignements ? La copine du Gryffondor pouvait-elle l’aider ? Il ne fallait pas qu’elle ait le caractère trop bien trempé ! Dans la famille des effacés et des influençables, il y avait aussi le cadet des Potter, Albus…

Perdu dans ses pensées et ses plans machiavéliques, Gellert ne vit pas la jeune fille arriver face à lui, aussi la heurta-t-il de plein fouet. Agacé, il faillit réagir brusquement, tel que lui dictait son caractère de feu. Mais un regard posé sur ses mains étonnament fines et douces lui rappella que son corps et sa fausse identité le lui interdisait. Aussi, les lèvres de Haley Miller s’étirèrent en un sourire rassurant.

-Tout va bien ne t’en fais pas ! Je ne regardais pas où j’allais moi non plus ! s’exclama-t-il de sa voix horriblement aigue et douce... il ne pourrait jamais s’y habituer. On se connaît ?

Cette dernière question était dûe à la facilité avec laquelle la jeune fille l’avait reconnu. Faisant fonctionner sa mémoire à toute vitesse, Gellert tenta de mettre un nom sur ce visage. En plus de 150 ans de vie, il en avait croisé des sorcières et des sorciers ce qui expliquait aisément sa difficulté à se souvenir de son interlocutrice. Enfin, il se rappella l’avoir vu dans la salle commune des Poufsouffle ce que l’affreuse cravate moutarde lui confirma.

-Ah, oui, excuse-moi ! s’exclama-t-il, levant les yeux au ciel. Tu es Emily Seeds, l’américaine qui est arrivée en début d’année, n’est-ce pas ? J'ai entendu Kevin parler de toi et je vous ai vus ensemble l'autre jour...…

Gellert fut plutôt satisfait de lui après cette habile prestation de relations humaines. Il avait parfaitement respecté le caractère de la jeune Miller qui, de part ses septs années d’étude, connaissait sûrement chacun des élèves de sa maison et avait probablement à cœur d’intégrer les nouveaux. De plus, à l’évocation de Kevin McMillan, il avait tenté d’adopter un air mi-triste mi-jaloux, s’attendant à une conversation ennuyeuse d’adolescentes au cœur brisé.

Emily ne connaissait que peu de chose sur Haley Miller. Bien entendu, étant préfète de sa maison, elle était sensée connaître l’intégralité des élèves, mais pas forcément personnellement. Si Kevin n’aurait pas été là pour lui en parler plus personnellement, la jeune Seeds connaître Haley comme l’un des nombreux noms qui étaient sur la longue que la directrice, Minerva McGonagall lui avait remis dès sa nomination au poste de Préfète. La première fois où elle avait du distribué le courrier, Emily s’était demandée quelle mouche avait piqué la directrice pour confier un poste de la sorte à une nouvelle arrivante, elle ne connaissait personne. Mais les semaines avaient passé et la Poufsouffle commençait difficilement, mais surement à mettre des noms sur les différents visages qu’elle croisait dans sa salle commune ou dans les vieux couloirs de Poudlard. Les couleurs de la maison Poufsouffle n’était pas dur à repérer ! Et grâce à son rôle de Préfète, Emily avait eu l’occasion de créer des liens avec de nouvelle personne, ainsi elle se sentait plus impliquer, moins en dehors de toute cette agitation quotidienne. Maintenant, c’était aussi devenu son quotidien. Mais avec Haley s’était différent, il lui semblait que même avec sa rang de Préfète et le faite qu’elles soient dans la même maison, les deux Poufsouffle ne s’étaient jamais parlées. Pas une seule fois. Etait-ce à cause de l’amitié qui s’était tissée entre Kevin et elle ? Peut-être. La jeune Seeds ne connaissait pas assez Haley pour s’avancer sur ces conclusions trop hâtives.

Les excuses que lui fit Haley, firent découvrir à Emily la voix aiguë et pourtant douce de sa camarade. Le nom d’Haley était sorti inconsciemment des lèvres de la jeune Seeds. Cela avait été plus une réflexion personnel qu’une véritable question qui était sensée être poser. Mais son cerveau avait failli à la tâcher et le prénom était sorti. Et puis qu’allait-il se passer ? Vu la taille de guêpe de la jeune fille, Emily n’allait pas se faire manger par cette septième année. Puis, la mémoire de Haley semblait lui revenir. Elle la connaissait. En un sens, elle s’était fait remarquer, elle et Louisiana, avec leur entrée en milieu de semestre. La suite des paroles de Haley furent pimenter d’une certaine... Jalousie ? A ce qu’avait cru comprendre Emily, Haley avait envoyé une lettre à Kevin pour lui faire comprendre que les relations qu’ils entretenaient avant, étaient finies. Alors pourquoi cet air triste à l’évocation de Kevin McMillan ? Les conversations de ce type n’étaient pas vraiment la tasse de thé de la Poufsouffle, mais elle y était obligée, il faut croire.

-Oui, c’est moi, Emily, confirma-t-elle avec un large sourire. Et à propose de Kevin, on est de simple amis, tu sais. On... Enfin, j’espère que tu n’as pas l’impression que je te le vole, hein, parce que c’est faux.

Elle était vraiment plus que nulle pour ce genre de conversation, mais lorsqu’elle laissa sa douce voix cristalline s’envoler dans le grand hall de Poudlard, la première chose qui lui vint à l’esprit n’était pas les mots qu’elle avait utilisé, mais son accent américain. Haley allait-elle comprendre ? Emily avait eu ce problème avec quelques élèves à qui elle avait du répéter deux fois la même phrase. Etre américaine ici n’était pas vraiment de tout repos.

Poufsouffle Nombre de messages : 12 Age : 31 Date d'inscription : 13/02/2009

Au fil des années, Grindelwald avait développé une forme d’empathie vis-à-vis des autres, une qualité qu’il gardait jalousement en lui, persuadé du fait que cela lui permettrait de prendre cet idiot de Tom Jedusor de vitesse. Dans cette situation, une telle faculté – qui demandait bien cent cinquante et quelques années de vie et d’expérience – s’avérerait probablement salutaire. Et en effet, avec un peu d’attention accordée à son interlocutrice, Gellert ne mit pas plus d’une minute et trente secondes pour réaliser qu’il avait très mal jugé la jeune femme. De toute évidence, cette dernière ne s’inscrivait pas parmi ces adolescentes hystériques toujours enthousiastes à l’idée de parler de leur dernière conquête ce qui, en un sens, était plutôt une bonne nouvelle ; cela éviterait au mage noir d’avoir à écourter la conversation pour cause de manque de temps et, surtout, d’ennuie profond. Non, de toute évidence, la jeune personne qui lui faisait face semblait un peu plus intelligence que ce que ce que ses nombreux préjugés lui avaient soufflé dès le départ. Une possible amitié semblait donc envisageable entre Emily Seeds et Haley Miller, au plutôt le morceau d’âme qui la possédait depuis quatre mois maintenant. Une perspective intéressante qui permettrait à Grindelwald d’en savoir davantage sur les élèves de Poudlard, leurs goûts, leurs opinions, leurs habitudes et, surtout, leurs connaissances concernant les précieuses reliques.

Devant l’embarras manifeste de la préfète des Poufsouffle, les lèvres de Haley s’étirèrent en un sourire à la fois amusé et rassurant. Omnibulé par le fond des paroles de la jeune fille, il remarqua à peine son accent américain qui ne le dérangea nullement, lui-même n’étant pas anglais à la base. Satisfait de la façon dont il maîtrisait cette conversation, Grindelwald parut tout de suite nettement plus décontracté et dans son élément, enveloppant son interlocutrice de ce regard calme et confiant que seule son âme manipulatrice était capable de laisser paraître, jusque dans deux yeux qui n’étaient pas les siens. Dans le but évident de rassurer sa « camarade », Gellert leva ce bras fin et pâle auquel il n’était pas encore totalement habitué et le posa sur l’épaule d’Emily dans un geste qui se voulait rassurant.

-Ne t’en fais pas ! Kevin et moi, c’est de l’histoire ancienne ! Même si vous étiez plus que de bons amis, je n’aurais aucune raison valable pour t’en tenir rigueur ! Ce n’est pas comme si j’avais subi cette décision ! J’en suis à l’origine.

Cette dernière phrase avait sans aucun doute pour but de mettre définitivement fin au sujet « McMillan » qui était très loin d’être la conversation la moins dangeureuse pour Grindelwald ces derniers temps. De tout évidence, sa seule porte de sortie était de marquer la plus grand rupture possible entre les anciennes relations de Haley et son comportement récent tout en accordant suffisament bien l’un et l’autre pour ne pas dérouter les autres élèves. Emily, elle, était nouvelle et cela faisait d’elle la candidate idéale pour une possible amitié ou du moins une conversation normale et sans crainte puisqu’elle ne connaissait rien du passé de la jeune Miller. Nettement plus détendu, Gellert souriait sans raison apparente.

-Alors, tu te plais à Poudlard ? Tu ne te sens pas trop seule ? demanda-t-il d’un ton enjoué. Enfin tu as ta sœur, si je ne m’abuse ! En tout cas, si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas ! Entre Poufsouffle, on doit se serrer les coudes ! Tu étais où avant, aux Etats-Unis ? Je n’y suis jamais allée ! Est-ce que c’est très différent d’ici ?

A vrai dire, Grindelwald s’était déjà rendu de l’autre côté de l’océan atlantique et plus d’une fois ! Mais cela n’était sûrement pas le cas de Haley Miller qui, d’après ce qu’il savait, n’avait jamais réellement voyagé en dehors du Royaume-Uni ! En pénétrant l’esprit d’Emily Seeds, Gellert aurait pu obtenir les réponses à ses questions en deux temps trois mouvements ! Mais il lui fallait s’habituer doucement à avoir des conversations normales avec les autres et à tisser des liens de confiance solides afin qu’une armée d’élèves prennent sa défense en cas de troubles !

La dernière fois qu’elle avait du avoir une conversation de la sorte avec quelqu’un cela avait été différent. La personne en face d’elle se trouvait être Jake et elle était sensée lui expliquer avec toute la conviction qu’elle pouvait rassembler que la relation qu’ils entretenaient s’arrêter sur le champ. Il fallait croire qu’elle avait réussi à être convaincante puisque Jake l’avait laissé partir sans un mot. Etait-il sous le choc ? Etait-ce pour cela qu’il n’avait pas tenté de la garder ? Emily n’en savait rien et c’était juré après ça qu’elle n’aurait jamais une autre conversation de la sorte avec quelqu’un. Voilà pourquoi elle avait commencée à mordiller sa lèvre inférieure en attendant la réaction d’Haley, espérant de tout cœur qu’elle n’était pas le genre de fille qui parle sans cesse de leur ex, ou de leur copain actuel. Mais il semblait qu’elle n’en était pas une. Sa main posée sur la fine épaule d’Emily en témoignait.
En Amérique, Emily avait une sorte de don de s’entourer d’amis en particulier avec les Moldus. Jake Coleman en était surement la preuve vivante. Et depuis peu, elle avait remarqué que les sorciers n’étaient pas si différent des Moldus qu’elle côtoyait en Louisiane hormis qu’ils étaient comme elle. Ce fut ainsi que la jeune Seeds commença à s’entourer peu à peu d’autre étudiant, son caractère très modulable et ouvert à tous lui était surement d’une aide sans borne. Et pourtant, Emily connaissait Haley que depuis cinq minutes, montre en main comme l’aurait dit Carter, et il semblait que quelque chose rapprochait Emily d’Haley. Kevin ? Non, surement pas. Peut-être simplement le fait qu’elles se soient retrouvées au bon moment au bon endroit. Un sourire mi-gênée, mi-rayonnant s’afficha sur les lèvres de la Poufsouffle lorsqu’Haley lui confit qu’il n’y avait aucun problème si les choses entre Kevin et Emily devenaient plus intime. Si cela pouvait être aussi simple se dit Emily pour elle-même. Jake gardait encore une place douloureuse, mais importante dans l’esprit de la Seeds. Mais Kevin était peut être la solution à... Non. C’est bizarre, Emily arrête de penser à ça !
Sentant le sujet Kevin terminait du coté d’Haley, Emily n’osa rien rajouter laissant sa camarade continuée sur sa lancée. L’amas de question que la jeune fille avait rassemblé dans une seule réplique fit sourire Emily. Il était rare de voir quelqu’un que l’on connait à peine vous poser autant de question en une fois. La laissant finir ses questions, elle laissa planer un silence avant de reprendre sans réfléchir à améliorer son accent qu’Haley ne semblait avoir à peine remarqué. Aucun haussement de sourcil n’avait été fait lorsqu’elle avait parlé, on était sur une bonne voix, se dit Emily.

-Oui, ma sœur est aussi à Poudlard, mais elle est à Gryffondor, alors, oui, les premiers temps, la solitude était un peu le mot d’ordre mais, maintenant je commence à me plaire à Poudlard, malgré le froid qui semble être présent dix mois sur douze ici ! Rajouta-t-elle sur un ton rieur. Et oui, avant de venir ici, j’étais dans l’état de Louisiane et, oui les choses étaient différente là-bas. Enfin pour quelqu’un comme moi qui vient d’ailleurs, on ne peut qu’être mélioratif envers son pays d’origine ! Mais d’abord le soleil y est présent une bonne partie de l’année, ça aide ! Et vous... Enfin, toi et tes parents vous avez jamais été de l’autre coté de l’Atlantique ?

A ces mots, elle avait fait un mouvement de tête comme pour lui montrer la direction à prendre pour aller aux Etats-Unis. Attendant la réponse d’Haley, la lanière de son sac en cuir lui rappela pourquoi elle se trouvait dans ce Grand Hall. Espérons que le professeur de Botanique sera toujours là quand j’irais la voir, se dit-elle en remontant son sac sur son épaule.

Poufsouffle Nombre de messages : 12 Age : 31 Date d'inscription : 13/02/2009

Soulagé de voir que la conversation déviait lentement vers des eaux moins dangereuses, Grindelwald fixait son interlocutrice d’un œil à la fois curieux et intéressé, estimant qu’il avait trouvé là la personne idéale pour se laver de tout soupçon. En effet, Emily était nouvelle, sympathique, souriante, bien intégré au sein de sa maison (nottament grâce à Kevin qui était un garçon plutôt populaire) et qui plus est, elle était préfète des Poufsouffle ce qui faisait d’elle un modèle de sagesse et d’intégrité ! Aussi, gagner sa confiance revenait à gagner dans le même temps celle des professeurs et des autres élèves ! Lorsqu’il commencerait à mettre ses ébauches de plans à exécution, Gellert serait donc protégé des inquisitions qui en découleraient probablement. Il n’avait donc plus qu’à poursuivre cette conversation le plus normalement possible en tentant de se mettre encore davantage dans la peau de l’adolescente de dix-sept ans qu’il possédait. Les Etats-Unis étaient sans aucun doute un très bon moyen d’engager la discussion de la façon la plus neutre qui soit, afin de pousser Emily à se dévoiler davantage, répondant à toutes ses questions en retour en veillant à bien se présenter comme une main secourable et un ami (enfin, une amie) fidèle dans ce territoire totalement inconnu pour la jeune Seeds.

Ce plan improvisé semblait absoluement parfait aux yeux de Grindelwald qui se sentit soudain nettement plus léger. Ses déceptions liées au fait qu’il ne parvenait pas à s’approcher suffisament de James Potter pour s’emparer de sa cape d’invisibilité n’était plus qu’un vieux souvenir et tous ces efforts n’avaient maintenant qu’un seul but : gagner la confiance et les faveurs d’Emily, ce qui semblait plutôt bien engagé. En effet, la jeune Seeds répondait d’un ton léger et amusé au flot de questions dont l’avait innodé Gellert, signe qu’elle était plutôt contente de pouvoir parler à une fille de son âge, surtout si cette dernière ne faisait aucune remarque quant à son accès américain. Sentant qu’il maîtrisait pleinement la conversation et que sa force de persuasion légendaire et vieille de cent cinquante ans lui permettrait aisément de convaincre son interlocutrice tout en décidant lui-même des sujets abordables ou non, Grindelwald s’apprêta à répondre alors qu’un sourire radieux se dessinait sur les lèvres de Haley.

-Effectivement, le peu que je sais sur la Californie me laisse penser que tu dois mourir de froid, ici ! Ne t’inquiète pas, cependant, d’ici un mois ou deux, il n’y paraîtra plus ! Lorsqu'il gèle à pierre fendre, prends tout de même le temps de vérifier que tu n’as pas perdu un ou deux orteils !

Et le rire de Haley Miller se fit entendre pour la première fois dans cette conversation, doux et innocent. Vraiment, rien ne pouvait laisser supposer que l’âme d’un puissant mage noir se cachait dans le corps de cette fragile jeune fille, tapie dans l’ombre, prêt à frapper à la première occasion. Retrouvant son sérieux après cette petite touche d’humour, Grindelwald analysa silencieusement le sens de la question d’Emily et décida de sauter sur l’occasion pour mettre une nouvelle fois en avant les caractéristiques de la gentille Haley suceptible de l’éloigner de tous soupçons.

-Eh bien… Mes parents travaillent beaucoup et nous voyageons peu, à vrai dire ! Et... ce sont des... , Gellert marqua volontairement une pause, adoptant un air gêné, pour terminer dans un murmure : ... des moldus... Dans ces conditions, moins facile de se déplacer : l’avion, le bâteau ; moins évident que le transplanage ! Enfin, ne le répète pas trop, certaines personnes dans ce château n’aime pas tellement les enfants de moldus ! Même si ça paraît incroyable depuis la fin de cette maudite guerre !

Voilà comment, habilement, Grindelwald parvint à immiscer dans l’esprit d’Emily l’image de la fragile petite enfant de moldue un peu angoissée par les discours des sangs purs, ce qui, une fois de plus, le laverait de touts soupçons.
Remarquant l’air soucieux de son interlocutrice qui fixait régulièrement le sac de cours qui se balançait sur son épaule, Gellert s’exclama, dans un sourire :

-Quelque chose te tracasse ? Un devoir à rendre pour lequel tu as pris du retard ? Si c’est le cas ne t’inquiète pas ! Le professeur en question fermera sûrement les yeux : tu es prèfète !

La tension qui aurait pu s’installer entre les deux Poufsouffle et qu’Emily pensait incassable avant cette conversation, avait disparu aussi vite qu’elle était venue. Les deux étudiantes étaient surement faites pour être amie, se dit la jeune Seeds, alors qu’elle analysait trait par trait le visage d’Haley. Elle n’avait vraiment rien de méchant, et pourtant une fille aussi douce avait réussi à engendrer un malheur indéterminable sur Kevin McMillan. Y avait-il une raison à cela ? S’était-il passé quelque chose qui n’avait pas plu à Haley ? Selon Kevin, la lettre a été si soudaine qu’il en est encore sous le choc. Haley n’avait jamais été comme cela, lui avait-il confié, mais les gens peuvent changer, se dit-elle, non ? Peut-être pas aussi brutalement. Quoique, comment Jake avait-il prit leur rupture ? Mal, mais à par ça, avait-il eu la même réaction que Kevin ? S’était-il demandé si Emily avait changé au point de laisser son copain de cette façon ? Peut-être. Le souvenir de Jake lâcha une vague de nostalgie dans les pensées d’Emily. L’organisation de la fête de Louisiana l’avait obligé à oublier ses soucis, mais Kevin les avait fait ressortir en lui parlant d’Haley et lui. Sauf que la situation était nettement différente, Haley n’avait pas quitté Kevin parce que l’un était sorcier et l’autre Moldu.
Heureusement pour la jeune Seeds, l’intervention d’Haley lui fit ranger toutes ces pensées noires dans le fond de l’un de ses grands tiroirs que contenait sa tête. Un large sourire vint même remplacer sur les lèvres d’Emily qu’elle avait commencé à mordiller. Prenant le parti d’entré dans le jeu de sa camarade (elle avait l’habitude avec son grand frère, Carter), elle regarda ses pieds emmitouflés dans sa paire de mocassin noir. Et même avec son collant en laine noir, elle sentait le froid du dehors attaquait ses fines jambes. Pourquoi diable les filles étaient-elles obligées de porter des jupes aussi courtes en hiver ?

-Je t’avouerais que j’ai mis une paire de chaussette par-dessus mes collants ce matin, mes pieds sont en train de devenir des glaçons ! Mais fort heureusement, je ne les perds pas encore, rajouta-t-elle en rigolant.

Et le rire cristallin d’Emily vint accompagner celui d’Haley. Le rire de cette dernière était doux et innocent. Qui aurait cru qu’elle avait fait tant de mal à ce pauvre Kevin ? Calmant son rire, elle releva son regard vers Haley, et elle se souvint de Carter. Il lui avait dit exactement la même chose avant de partir en Angleterre, et dans l’une de ses lettres, il lui avait demandé comment allait ses pieds. A ce moment, le sourire d’Emily s’agrandit un peu plus.
Plongée dans ses pensées, elle ne remarqua même pas qu’Haley avait repris la parole. Secouant légèrement la tête, elle rassura Haley.

- Non, non, juste un papier à donner pour l’anniversaire de ma sœur : autorisation de sortie. Mais je ne suis pas à la minute.

Lançant un sourire amical à Haley, elle se souvint des paroles qu’avaient prononcées son interlocutrice quelques secondes auparavant. Ses parents étaient Moldus ? Etant donné qu’Emily se sentait assez proche d’Haley à présent, elle posa une main amicale sur l’épaule de sa camarade et reprit sur un ton rassurant.

-Tu sais, tu n’as pas à t’en faire pour tes origines. Mes parents aussi sont Moldus, ainsi que mon frère, d’ailleurs ! Alors bienvenue au club des ennemis de Scorpius et compagnie !

Poufsouffle Nombre de messages : 12 Age : 31 Date d'inscription : 13/02/2009

Alors qu’Emily riait de bon cœur à la plaisanterie pourtant assez simplette et dénuée de tout intérêt de Grindelwald, ce dernier sentit s’envoler le peu de pression qui pesait encore sur lui. Cette fois, il était définitivement parvenu à s’attirer la sympathie de la Préfète des Poufsouffle ce qui était sans aucun doute sa première victoire depuis qu’il était arrivé au château – au mois de janvier, c’était dire s’il avait connu des débuts difficiles ! Voyant qu’elle rentrait aisément dans son jeu, Gellert se força à rire de bon cœur à son tour. L’état de santé de son interlocutrice – ou plutôt celui de ses pieds – ne l’intéressait en aucun cas mais cela semblait être un passage obligé avant de tirer lentement vers un sujet de conversation plus intéressant. Prenant son mal en patience, le mage noir fixa longuement la jeune Seeds, tâchant de deviner le fond de sa pensée, regrettant amèrement de ne pas pouvoir faire usage de la legimencie à sa guise, ce qui lui aurait permis de savoir si Emily avait des doutes le concernant même si cela revenait à prendre le risque de se faire démasquer si la jeune fille maîtrisait l’occlumencie. Il lui restait cependant ses deux meilleures cartes en main : l’observation et la force de persuasion, ce qui n’était pas négligeable. Et à force de bien regarder la Poufsouffle, sous tous les angles, il ne pouvait que se dire que les éventuelles apréhensions qu’elle avait pu avoir à son égard – et notament à cause de Kevin McMillan – s’étaient envolées.

Satisfait de cette victoire sur les rumeurs, les stéréotypes et les préjugés, Grindelwald ne releva donc pas la remarque sur les chaussettes, préférant s’intéresser aux explications d’Emily quant à son air anxieux, voyant là une nouvelle occasion de s’attirer la sympathie de sa camarade.

-C’est l’anniversaire de ta sœur ? s’exclama-t-il, le visage de Haley se déformant en un sourire radieux. Tu lui souhaiteras de ma part, enfin j’imagine que ça ne lui fera rien étant donné qu’on ne se connaît pas. Tu lui prépares une surprise ?

L’œil brillant de Haley fixait Emily, chacun de ses traits savament calculés pour démontrer de l’intérêt et de la sympathie sans pour autant tomber dans l’exagération. Cent cinquante ans de pratique avait fait de Grindelwald un maître en matière d’usurpation de l’identité ! Délaissant le sujet « Les sœurs Seeds », Gellert écouta avec attention les explications de la préfète quant à son ascendance moldue. Ainsi donc, elle était une sang-de-bourbe ? Voilà qui risquait d’intéresser une certaine personne dans ce château ! Grindelwald n’était pas là pour aider Lord Voldemort, loin de là ! En vérité, la répulsion qu’il éprouvait à l’égard de l’héritier de Serpentard n’avait pas de limites ! Mais il fallait avouer ques les actions de ce dernier pourraient bien détourner l’attention du personnel et des élèves ce qui constiturait, en somme, une excellente diversion ! Si un né moldu venait à subir les foudres de Tom Jedusor, cela soulèverait les cœurs et tout le monde penserait à Voldemort sans jamais imaginer que le grand Gellert Grindelwald préparait un coup d’état bien plus dramatique et bien mieux exécuté ! L’information qui venait de lui être révélée était intéressante, donc, tellement intéressante qu’il se pourrait bien qu’il la « laisse… échapper » !

Pour l’heure, la carte de la pauvre petite née moldue traumatisée par ses camarades devait être exploitée jusqu’au bout, raison pour laquelle Gellert reprit presque aussitôt la parole :

-Ce cher Scorpius ! s’exclama-t-il d’un ton désolé. Il est assez pitoyable, il ne faut pas faire attention à tout ce qu’il dit ! Le problème à Poudlard, tu vois, c’est qu’il faudrait absoluement rentrer dans un « clan ». D’un côté, tu as ce crétin de Malefoy qui se croit plus intelligent que la moyenne parce que son sang et pur ; et de l’autre, tu as James Potter et Victoire Weasley. Ces deux-là ont la tête tellement enflée que l’on se demande comment ils font pour ne pas se heurter au chambranle des portes des salles de cours ! Tu as l’impression que le monde est à eux et que personne ne peut rien leur apprendre !

Marquant un temps d’arrêt, Grindelwald reprit, fixant Emily sans sciller :

-Tu ne les connais peut-être pas, tu n’es pas là depuis très longtemps mais le meilleur conseil que je puisse te donner, c’est de ne pas trop chercher à te faire apprécier de ces gens-là ! Ils n’en valent pas la peine ! Les Poufsouffle ne font pas tant de bruit mais les gens y sont bien plus sympathiques ! Entre Kevin McMillan et James Potter, il n’y a pas photo !

Et voilà comment, habilement, Grindelwald parvint à disuader Emily de trop se rapprocher des Potter et des Weasley qui pouvaient être la première des entraves à son plan diabolique.

-Celui que je plains, c’est ce pauvre Albus ! s’exclama-t-il, en rajoutant encore, préparant par avance le plan « Frères Potter » qu’il souhaitait mettre bientôt à exécution, essayant de s’attirer petit à petit le soutien et l’approbation d’Emily. Quand on voit comme son aîné le traîte...

Les préparatifs de la surprise de sa sœur lui avaient fait oublier une chose plus importante que tout le reste. Sa sœur allait avoir un an de plus, c’était l’anniversaire de sa sœur ! Et par la même occasion, les Seeds allaient enfin se retrouver : Louisiana, Carter, et, elle-même, Emily. Les détails comme le cadeau, la décoration, les réservations de vol de Carter, et compagnie, lui avait fait oublié la source première de toute cette agitation ou même si elle ne l’avait pas vraiment oublié, le fait qu’une personne extérieure à tout cela lui rappelle rendez la chose encore plus vrai qu’elle ne l’était, et l’échéance encore plus proche que prévu. Calmant sa manie de tout contrôler, Emily tenta d’oublier les autorisations de sortie qui se trouvaient dans son sac. Son professeur principal, ainsi que celui de sa sœur, seront toujours là demain : un troll ne les aura pas mangé ou, un hibou ne les aura pas écrasé en atterrissant. Cette dernière hypothèse, étant encore plus improbable que la première, rassura la jeune Seeds : il lui en fallait peu pour cela. Et puis, se n’était pas comme si le temps jouait contre elle, Carter lui avait tout laissé à contrôler, à la demande de la Serdaigle, afin qu’elle puisse voir à tout moment où en était l’évolution des choses. Donc les autorisations pouvaient attendre demain, s’ordonna-t-elle intérieurement.
Souriant en entendant sa jeune camarade s’exclamer d’une façon enthousiaste et joyeuse face à l’annonce de l’anniversaire de sa sœur, Emily ne put que répondre juste après avec un sourire qui semblait ancrer à ses lèvres depuis quelques minutes déjà.

-Ne t’inquiète pas, je lui expliquerais qui tu es, et je passerai le message ! Compte sur moi, rajouta-t-elle en adressant un sourire rassurant à sa camarade. Et oui, avec mon grand frère, on organise une surprise pour son anniversaire. Et laisse-moi te dire qu’avec une sœur comme Liz, ce n’est pas facile parfois ! Mais je vais y arriver !

Ces derniers mots avaient été dit sur un ton triomphant. Haley ne connaissait pas encore assez Emily pour savoir à quel point elle tenait à toutes les choses qu’elle entreprenait, mais cela n’allait pas tarder se dit-elle joyeusement. Il y a quelques semaines, elle se demandait comment elle allait s’en sortir sans Louisiana, et à présent elle avait deux camarades de sa maison sur qui comptait. Que demande le peuple ?
Comprenant que le sujet anniversaire Louisiana Seeds était terminé dans l’esprit d’Haley, comme celui de Kevin auparavant, Emily écouta attentivement les paroles de sa camarade. Elle avait raison sur un point en tout cas, à Poudlard, tu étais forcément dans un camp. De part son sang, elle devait surement être rapatrié du coté Potter/Weasley, se dit la jeune Préfète. Mais il faut bien avouer qu’elle n’avait jamais parlé au dit personnages. Elle les connaissait de nom, ainsi que de vu, mais elle n’avait échangé un seul mot avec eux. L’un était toujours entouré, tout comme l’autre. Lorsqu’Haley confia à Emily que James et Victoire avaient une tête tellement enflée qu’ils ne passaient pas les encadrements de porte, la jeune Seeds ne put retenir un doux rire cristallin. Elle ne connaissait pas personnellement les deux étudiants en question, voilà pourquoi elle n’aimait pas vraiment s’avancer sur ce genre de sujet. Elle préférait vérifier par elle-même les rumeurs. Emily était comme ça, elle ne se changerait pas aujourd’hui. Malgré tout, elle hocha la tête en signe de compréhension au moment où Haley lui fit comprendre que cela ne servait à rien de chercher la sympathie de ces gens, et un rictus s’afficha sur les lèvres d’Emily lorsqu’elle compara James et Kevin. Elle connaissait ce dernier qu’elle appréciait énormément, et pour le moment, elle n’avait pas besoin de plus. Plus tard, elle chercherait peut-être à discuter avec le célèbre fils d’Harry Potter afin de cerner le personnage, mais pas pour le moment.
Quand Haley prononça le prénom du frère de James, Albus, Emily se souvint de ce petit garçon. Elle avait eu la chance de lui parler une fraction de seconde et il lui avait semblé gentil et, vraiment, isolé. Elle lui avait simplement demandé son chemin depuis la salle commune des Poufsouffle vers la Grande Salle, se n’était que par la suite qu’elle avait appris son prénom.

-Je ne connais pas plus James, qu’Albus, mais c’est vrai que ce dernier parait moins entouré que le Gryffondor. Je le vois souvent tout seul, assis dans notre salle commune. James et lui ne sont pas proches ? Ils sont frère pourtant !

Pour Emily qui considérait Carter et Louisiana comme des amis, cela lui semblait choquant, même non naturel que des frères ne soient pas proches. Elle qui avait toujours vécu au coté de son frère et de sa sœur, la peinait de se rendre compter que les autres n’avaient pas forcement la même chance qu’elle. Elle lui parlerait, la prochaine fois qu’elle le verrait tout seul, se dit-elle. Personne ne devrait être seul !

-Je suis Préfète, je suis tout de même là pour quelque chose ! Je vais essayer de lui parler, de... Tout le monde a le droit d’avoir des amis, non ?

» Ne jamais oublier ses cadets ! =)
» Haley Miller [Poufsouffle]