So far away from what we were... [Pv James]

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

L’attaque de Louisiana Seeds dans les couloirs avait énormément fait parler ces deniers temps, mais depuis la création de la DCFM, l’atmosphère avait retrouvé sa sérénité d’avant, mais cela était sans compter sur l’attaque du Runespoor alors que Minerva avait organisé une sortie à Pré-au-Lard. Suite à cette malencontreuse attaque, les étudiants s’étaient de nouveaux divisés et les anciennes tensions avaient refait surface : les uns soutenaient James, pendant que d’autres prenaient la défense d’Albus, le jeune frère du Potter. Malgré les tentatives d’explication, des groupes se formaient de plus en plus, et les divisions étaient marquantes. Pourtant ces derniers temps, les choses commençaient à se calmer, et il arrivait parfois de revoir d’ancienne connaissance séparée par la bataille des deux frères Potter se remettre ensemble. Les rancunes paraissaient s’être estomper, mais cela n’était qu’une apparence...

Sentant les rayons du soleil réchauffés ses joues, Abigaël se frotta les yeux d’un revers de main avant d’émettre un son bestial et se relever pour s’asseoir sur son lit à baldaquin ramenant ses couettes sur ses cuisses. Victoire commençait elle-aussi à desserrer son étreinte de Morphée pour revenir au monde réelle. Abigaël lui adressa un large sourire émerveillé alors que sa cousine se frottait les yeux : la nuit avait été courte. Les quatre Serdaigles avaient profité de leur vendredi soir pour arroser leur soirée de bierraubuerre autour du feu de la Salle Commune, et cela s’était terminé très tôt en ce samedi matin. Malgré cela, les quatre amis s’étaient organisé une sortie à Pré-au-Lard voulant profiter au maximum du beau week-end qui s’annonçait laissant de coter les révisions et le stress des ASPIC : on n’est en Septième année qu’une fois dans notre vie, pas vrai ?!

Laissant sa cousine se réveillée calmement, Abigaël prit le chemin de la petite salle de bain. Lorsqu’elle en ressortit un quart d’heure plus tard, elle observa attentivement son reflet dans le miroir à pied du dortoir : elle avait opté pour un jean serré gris foncé qui dessinait parfaitement sa taille fine, et un top rose foncé dont l’imprimé représenté le signe peace. Ayant les cheveux encore mouillé, elle les laissa tomber sur ses épaules essayant leur donné un peu de volume. Croisant le regard de sa cousine, Victoire lui adressa un fin sourire endormi.

-Dis Abi, je peux t’emprunter ta robe noire ?
-Bien sûr ! Regarde dans ma malle, elle doit y être !

Reportant son attention vers son reflet, Abigaël soupira longuement avant de s’attaquer à son maquillage. Elle devait absolument cacher les cernées noires qui entouraient ses yeux bleues depuis les dernières semaines. Il faut dire qu’elle n’arrêtait pas : entre les révisions pour ses ASPIC, le journal, l’équipe de Quidditch qu’elle tentait avec ardeur de mener à la victoire, elle ne trouvait pas vraiment du temps pour se reposer, mais elle ne s’en plaignait pas. La vie mérite d’être vécue ! Et puis, les vacances d’été allaient arriver et elle aurait tout le temps nécessaire pour trainer dans son lit. Replaçant les deux-trois bracelets qu’elle portait à son poignée, Abi eut une pensée nostalgique pour sa mère, mais la journée n’était pas à l’heure de la nostalgie. En effet, attrapant la veste qui l’attendait au pied de son lit, Abigaël enfila ses ballerines avant de descendre dans la Salle Commune. Les voix de Chris et David lui arrivèrent et un sourire se dessina sur son visage.

-Non, je te jure Chris ! Je suis entré dans la Bibliothèque pour venir chercher Vic’, et là, la vieille bique ma lançait un regard juste inimitable ! Je pense qu’elle en pisse pour moi, c’est la seule explication !

Ne pouvant retenir un rire, Abigaël se joignit à l’amusement de Chris alors qu’elle s’avançait vers ses camarades qui se tenaient debout au beau milieu de la Salle Commune. Reconnaissant le rire de la jeune Delacour, Chris se retourna vers elle, et lui lança l’un de ses plus beaux sourires auquel Abi ne put que répondre. Posant ses mains sur la taille de la jeune fille, Chris l’embrassa tendrement avant d’appuyer son front contre celui d’Abigaël et de lui chuchoter :

-Salut toi !
-Salut... Murmura-t-elle avant de mettre fin à leur étreinte et de se tourner vers David. Bien dormi, David ?
-On a connu mieux ! La prochaine fois qu’Andrew ronfle de cette façon, je demande un asile politique dans le dortoir des filles ! Ce n’est pas humain comment ce type ron... Abigaël, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Demanda-t-il d’un ton sérieux.

Alors que la jeune Serdaigle se tenait au coté de Chris qui avait passé son bras autour de ses épaules, Abigaël fronça les sourcils essayant de desseller si son camarade était réellement sérieux. Remarquant une touche de malice dans ses yeux, la jeune fille se retourna vers Chris l’interrogeant du regard, mais David reprit directement :

-Tu es petite d’un seul coup !

Lui adressant un sourire faussement amusé, mais complice, Abigaël se pencha vers ses chaussures. En effet, elle n’avait pas opté pour des talons se disant qu’il ne servait à rien de tricher : elle était petite et ses deux camarades le savaient déjà depuis des décennies, alors...
Les trois amis continuèrent leur discussion jusqu’à l’apparition de Victoire : ils étaient au complet ! Marchant tous les quatre, ils prirent la direction de Pré-au-Lard imaginant à l’avance la journée qui les attendait : Bierraubuerre, bierraubuerre, bierraubuerre, balade dans les rues de Pré-au-Lard, et encore de la Bierraubuerre ! Passant son bras autour de la taille de Chris pour qu’il se rapproche d’elle, celui-ci lui adressa un doux sourire avant de poser son bras autour des épaules de la jeune Delacour et de déposer un baiser sur son front. Alors qu’Abigaël laissa son regard trainée sur le parc du Château, elle fronça les sourcils en constatant qu’une silhouette marchait doucement vers les estrades du Terrain de Quidditch. Qui cela pouvait-il bien être ? S’arrêtant brusquement, Chris dévisagea Abigaël alors qu’elle avait les yeux rivés sur le Terrain.

-Est-ce que tout va bien ? Lui demanda-t-il.
-Mm...
-Hé, les amoureux ! Pré-au-Lard nous attend ! Cria David qui s’était retourné vers Abi et Chris.
-Allez-y, on vous rejoint ! Lui répondit Abigaël qui avait détourné son regard du stade, elle l’avait reconnu.
-Abi ? Dit doucement Chris en caressant la joue de la Serdaigle.
-C’est James, là-bas, et...
-Tu n’es pas obligé, tu le sais ?!
-Je sais... Répondit-elle dans un murmure en se mordant la lèvre inférieure.

Déposant ses deux mains autour du visage d’Abigaël, Chris embrassa tendrement la jeune fille avant de s’éloigner en lui adressant un doux sourire.

-Tu nous rejoins ? On sera surement aux Trois Balais !
-Ne buvez pas toute la bierraubuerre, hein !
-On va essayer, ma chérie !

Esquissant un doux sourire complice, Abigaël regarda la silhouette de Chris rejoindre David et Victoire. Laissant échapper un long soupire, elle s’avança doucement vers les tribunes du Terrain de Quidditch. Qu’est-ce qui l’avait poussé à venir vers James ? Peut-être le fait qu’elle n’avait pas aimé la façon dont leur dernière discussion s’était terminé... James s’était installé au premier rang, et le regard dans le vide, il n’avait pas encore remarqué la présence d’Abigaël ou du moins, le laissait-il paraitre. S’asseyant à ses cotés, Abigaël attendit quelques secondes avant de murmurer :

-Salut...

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

-Potty chériiii !

A cet appel, James sentit tous les muscles de son corps se raidir. Lentement, il se tourna vers les trois Serpentard qui lui faisaient à présent face dans la semi-obscurité d’un des couloirs du sous-sol. Ici, la seule source de lumière émana des quelques torches allumées ça et là, bien trop espacées pour donner la moindre visibilité aux rares élèves qui s’aventuraient par ici à une heure si tardive. Durant les réunions préfectorales, il était toujours délicat de désigner celui ou celle qui serait charger d’effectuer sa ronde nocturne dans cette partie du château. Le mot d’ordre était bien entendu d’éviter aux Préfètes de s’y rendre et de réserver cette tâche aux garçons. Alors, chaque fois, étant donné les absences répétées de Scorpius Malefoy et le manque de confiance que Victoire, en tant que Préfète-en-Chef, plaçait en lui, il fallait décider qui de James ou de David Goldstein assurerait ce que tout le monde appelait le « sale boulot ». Si les deux jeunes gens s’étaient entendus un tant soit peu, ils auraient pu le faire ensemble mais il n’en était pas question ! Habituellement, James trouvait toujours une bonne excuse ou ne se présentait pas à la réunion pour que son camarade de Serdaigle soit chargé de l’affaire. Mais ce soir-là, tout avait été différent. Le jeune Potter s’était porté volontaire, à la surprise générale. Et c’est ainsi qu’il s’était retrouvé seul en ces lieux sombres tout en ayant pris grand soin de laisser sa baguette dans son dortoir.

-Tu devrais être dans ton dortoir, Goyle ! Et vous aussi ! affirma James avec autorité en désignant de la tête Timothy et les jumeaux Flint.
-Tu n’as pas d’ordre à nous donner, Potter !
-Je suis Préfet !
-Tu es à Gryffondor !
-Tu es jaloux ?
-Je vais briser ta petite tête célèbre !

James ne bougea pas alors que les trois gros bras avançaient sur lui pour venir le plaquer contre le mur le plus proche. A vrai dire, il avait attendu cela toute la soirée. Depuis la dispute avec Albus et sa rupture avec Abigaël, il n’était plus le même. On le voyait souvent seul et silencieux ce qui ne lui ressemblait pas. Leslie passait le plus clair de son temps avec Justin, désormais. Lui, n’avait plus personne. Alors qu’avait-il à perdre, au fond ? Qu’y avait-il d’autre à faire que de venir chercher la compagnie douteuse des Serpentard pour avoir le sentiment d’exister et, peut-être, parvenir ainsi à attirer l’attention d’Abi ?
Le regard vide et le visage fermé, James sentit Goyle pointer sa baguette sur son front et une vive douleur le saisit alors.

-Je vais te faire une petite cicatrice pour que tu ressembles définitivement à ton papa chéri ! C’est Bubus qui va être très jaloux !
-Lâche cette baguette, tu ne sais même pas t’en servir ! lâcha James, les dents serrés, retenant une grimace de douleur.
-Tu as raison, je n’en ai pas besoin !

A ces mots, Goyle éclata d’un grand rire et rangea sa baguette magique avant d’asséner à James un violent coup de poing. Projeté au sol, celui-ci ne broncha pas et étouffa quelques rares cris de douleur dans sa manche lorsque les jumeaux se joignirent à la fête. Les secondes lui semblèrent alors éternité. Les coups se succédaient. Encore et encore. Enfin, les trois Serpentard parurent se lasser.

-Alors c’est ça, l’étoffe d’un héro ? ironisa Mark avant de saisir James par son uniforme pour déchirer celui-ci à l’endroit même où se trouvait l’écusson de la maison Gryffondor avant de s’éloigner, dans un grand éclat de rire, avec ses deux acolytes. Bonne nuit, Potty !

Comment avait-il regagné la tour des Gryffondor ? James n’en savait rien. Péniblement, sans aucun doute. Il avait néanmoins réussi à rejoindre son dortoir pour venir s’écrouler sur son lit à baldaquin sans prendre le temps d’ôter son uniforme maculé de sang. La nuit fut courte et les premiers rayons du soleil eurent tôt fait de le réveiller. Peu enclin à répondre aux éventuelles questions loufoques de Finnigan dans le cas où il le verrait dans cet état, le jeune Potter décida de quitter le dortoir au plus vite, prenant tout juste le temps de troquer son uniforme contre des vêtements plus décontractés pour ce début de week-end. Après une courte hésitation, il finit par jeter la cape d’invisibilité sur ses épaules pour déambuler dans le château sans être soumis aux regards interrogateurs. C’est ainsi qu’il parvint à rejoindre le stade de Quidditch sans trop d’encombre.
Pourquoi ce lieu ? A vrai dire, il n’en savait rien. Ces derniers temps, il n’y avait sûrement que là qu’il s’était senti réellement lui-même… Aussi, il vint s’asseoir dans le premier rang des gradins pour profiter d’une apparente tranquillité qui ne serait que de courte durée. En effet, James fut bientôt rejoint par une silhouette bien trop familière pour être la bienvenue. L’espace d’un instant, le jeune homme crut que s’il restait immobile et silencieux, Abigaël renoncerait à lui parler et partirait rejoindre sa bande de fêtards. Il n’en fut rien, malheureusement.
La veille, James aurait fait n’importe quoi pour qu’elle le remarque, allant jusqu’à se laisser faire par une bande de Serpentard déchaînés. La nuit passée, il n’était plus bien sûr de vouloir que la jeune femme le voit dans cet état. Aussi plaqua-t-il machinalement une main sur son front pour masquer la marque qu’y avait fait Goyle, priant pour qu’elle ne remarque pas les autres blessures.

-Tu es encore venue me dire à quel point tu es désolée ? lâcha-t-il d’un ton qu’il essaya de rendre le plus amer et le plus froid possible.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Depuis sa rupture avec James, Abigaël avait vu les semaines, les jours, les minutes passées à une vitesse sans pareille. Elle se sentait réellement bien avec Chris, et n’arrivait pas à se séparer de ce dernier. En effet, le jour de leur sortie du château arrivait, mais elle tentait au maximum de ne pas y penser. Les choses allaient être différentes, et elle le savait. Elle profitait donc de tous les moments uniques et précieux qui lui étaient possible d’avoir. Sa mère, Gabrielle Delacour, lui avait confié qu’il était parfois bénéfique dans certaines situations de vivre au jour le jour, sans penser au lendemain. Quand elle était dans les bras de Chris, qu’elle sentait son souffle au creux de sa nuque, elle ne pensait qu’à eux...

Parallèlement à son bonheur, elle n’avait pas pu s’empêcher d’apercevoir la détresse de James. Depuis leur rupture, elle avait l’impression de croiser un fantôme dans les couloirs. Peut-être n’était-ce qu’une façade que le jeune homme voulait montrer à la Delacour, mais elle s’inquiétait à son sujet. Il avait pris le rôle de créateur de la DCFM à cœur, et s’y plongeait entièrement dedans, oubliant parfois sa propre personne. Abigaël avait pourtant cru à un moment que James allait tomber sous le charme d’Eleanor Davis, nouvelle à Poudlard, mais rien n’y fit. La Poufsouffle était pourtant très belle, Abigaël l’avouait sans problème, même jusqu’à penser qu’elle était plus jolie qu’elle. Ce qui, dans l’esprit de la Delacour, semblait plutôt facile malgré tous les compliments que lui faisait sa mère. Malgré cela, James était resté de marbre devant le regard azur de la belle. Quelque chose l’empêchait peut-être d’avancer, s’était-elle dit plusieurs fois. Mais quoi ?

A présent qu’elle se trouvait au coté de James, elle aurait tant aimé lui demandé, mais les liens qui les unissaient autrefois, étaient définitivement brisés, rien ne subsisté. Cette réalité la frappa de plein fouet quand elle entendit le ton que James prit pour s’adresser à elle. Dans un premier temps, elle pensa se lever, et partir pour rejoindre Chris, David et Victoire, mais un sentiment de culpabilité l’a fit rester scotchée sur son siège. Elle était responsable des liens médiocres qui les reliaient à présent, et elle voulait qu’ils s’arrangent, ou du moins qu’ils s’adoucissent. Prenant donc le parti de rester, et se battre, Abigaël laissa la mauvaise humeur de James lui passer au dessus, et répondit d’un ton posé cherchant le regard du Gryffondor qui dissimulait son visage :

-James, je sais que tu ne me crois pas, mais je suis réellement désolée de ce qu’il s’est passé... Je n’ai jamais voulu ça pour nous, mais ça met tomber dess...

La voix de la jeune Delacour s’arrêta de suite. Elle avait vu une chose qui la fit froncer les sourcils. En effet, malgré la main que James avait plaqué sur son front, des endroits avaient bleuit, et d’autre était encore bien rouge. S’avançant vers le Gryffondor, Abigaël posa sa main sur le poignet du Potter pour le forcer à la retirer.

-Qu’est-ce qu’il s’est passé, James ? Qui est-ce qui t’a... Oh, mon Dieu !

Abigaël avait réussi à retirer la main de James qui cachait son visage, mais ce qu’elle avait découvert ne l’enchanta guère. Malgré les disputes qui s’étaient levées entre les deux étudiantes, Abigaël oublia presque qu’ils étaient en froid, et posa l’une de ses mains sur la joue de James pour regarder l’intégralité de son visage. Personne n’arrivera à lui faire croire qu’il s’était pris une armoire en se réveillant ce matin ! En effet, uniquement des coups portés au poing pouvaient laisser ce genre de trace, mais qui avait-il pu se venger de la sorte sur James ? Se posant cette question, Abigaël se mordit la lèvre inférieure tout en fixant ses yeux océans sur les blessures du jeune homme, avant de les laisser se plonger dans le regard noisette de James. A cet instant, elle réalisa à quel point elle s’était rapprochée, physiquement, du Gryffondor se retrouvant à quelques centimètres de son visage. Affichant un regard surpris, Abi recula tout en retirant sa main de la joue de son camarade l’évaluant, attendant une réponse honnête tout en réalisant qu’elle s’inquiétait pour James malgré le mépris qu’il éprouvait à son égard.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Si on avait demandé à James ce qu'il ressentait en cet instant, il aurait probablement été bien incapable de répondre. A vrai dire, il ne ressentait rien ; il était en dehors de lui-même. C'était tout juste s'il avait conscience de la présence d'Abigaël à ses côtés. Ou plutôt si. Il savait que la jeune femme était près de lui et malgré tous les efforts qu'il déployait pour qu'elle le laisse seul, il aurait donné tout ce qu'il possédait, de son Nimbus 2010 à sa collection de carte de chocogrenouilles pour qu'elle reste auprès de lui, pour qu'elle s'occupe de lui et le rassure. Il n'avait jamais eu autant besoin de son aide que ces derniers temps et il avait fallu que Corner l'arrache à lui pour qu'il réalise combien son avis, ses conseils et son ton rassurant lui étaient précieux. Lorsqu'elle se pencha sur lui pour lui assurer combien elle était désolée, sa colère retomba. Elle était sincère, il n'en doutait pas une seule seconde. Et pourtant, il sentait la douleur l'envahir sans qu'il sache réellement s'il s'agissait des blessures infligés par Goyle ou l'horreur de l'avoir perdue à jamais.

-Abi, je..., commença-t-il.

Mais les mots ne vinrent pas et la jeune femme choisit ce moment de relâchement de faiblesse pour s'emparer du poignet de James et retirer sa main de son front. Lorsqu'Abi posa un main sur la joue du jeune Gryffondor, celui-ci se perdit un instant dans son regard bleu avant d'esquisser un brusque mouvement de recul et de ramener ses jambes contre sa poitrine pour venir enfouir son visage entre ses genoux et cacher ainsi cette vision d'horreur à Abigaël. Il ne répondit pas tout de suite aux interrogations de la jeune femme, préférant prendre le temps de retrouver son calme afin de tenir le discours le plus censé possible. Il ne voulait pas passer pour un lâche au un faible et encore moins susciter l'inquiéter d'Abi.

-Ce n'est rien, j'ai voulu monter dans le dortoir des filles ce matin pour réveiller Leslie et l'escalier s'est transformé en toboggan, j'ai perdu l'équilibre et je suis tombé et..., commença-t-il pour finalement laisser échapper un profond soupir et s'exclamer : Non, ce n'est pas rien.

Alors, il releva la tête pour plonger son regard noisette dans celui d'Abigaël et ramena une main vers son front pour relever les mèches brunes rebelles qui cachaient l'affreuse cicatrice dessinée par ses agresseurs. Sentant une boule se former au fond de sa gorge, James se leva et donna un violent coup de pied dans les tribunes avant de se tourner de nouveau vers Abi en pointant sa cicatrice du doigt :

-Je ne suis pas James, Abi ! Je ne serai jamais lui ! Je suis James Potter et personne ne sait ce que c'est que de porter ce nom-là ! Il me colle à la peau et maintenant, ils l'y ont gravé ! Je suis condamné à être adulé ou détesté sans demi-mesure !

Alors, il s'avança vers Abigaël et la prit pour les épaules, comme pour la prendre à témoin, attendre qu'elle confirme ses paroles :

-Je ne peux pas sauver le monde, Abi ! Tout ce qui se passe en ce moment me dépasse totalement... Albus file du mauvais coton et les membres de la DCFM ont les yeux braqués sur nous en attendant que l'on fasse quelque chose ! Qu'est-ce que je dois faire ?! Je ne suis pas mon père ! Je ne suis pas lui !

A ces mots, il se laissa tomber dans l'herbe à plat ventre, réfléchissant à ce qu'il venait de confier.

-Tu te rappelles comme on essayait d'être nous-mêmes lorsqu'on était tous les deux ? Tu n'étais plus la cousine superficielle de Victoire et je n'étais plus le prétencieux fils de l'Elu..., déclara-t-il avant de rajouter dans un murmure : Tu me manques, Abi...[/color]

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

L’instant d’égarement qu’avait eu Abigaël fut très rapidement reprit lorsque James eut un mouvement de recul. Etait-il troublé par la réaction de la Delacour ? Ou trouvait-il cela insoutenable d’avoir la présence de la jeune fille aussi près de lui ? Aucune réponse ne vint à l’esprit d’Abigaël, mais elle avait peur des réponses puisque malgré les relations tendues qu’elle entretenait ces derniers temps avec James, le lien qui existait entre eux lui manquait et elle ne voulait le perdre pour rien au monde... Seulement, était-ce réciproque ? Abigaël aurait tendance à répondre par la négative au vue du comportement qu’avait James avec elle, mais qui pouvait savoir à par lui ? Personne.

Alors que James ramenait ses jambes contre son torse, la jeune Delacour voulut apposer une main sur son épaule pour qu’il comprenne qu’il pouvait se confier à elle, mais elle n’en fit rien. Il acceptait déjà de lui parler, il ne fallait pas trop en demande. Secouant la tête lorsque James essaya de se lancer dans une explication loufoque pour justifier les marques qu’il avait, Abigaël aurait voulu le stopper dans son discours, mais il le fit lui-même. En effet, il avoua que ce n’était pas rien, ce qu’Abigaël prit comme un soulagement. Il parvenait enfin à l’admettre. Etaient-ils sur la bonne lancée pour avoir une conversation construite et sincère ?

Lorsqu’Abi vit la cicatrice sur le front de James, elle fronça les sourcils en se mordant la lèvre inférieure. Elle aurait voulu savoir qui était à l’origine de cela, mais elle n’osa pas couper James qui semblait vouloir déballer son sac. Elle ne le jugerait pas, elle en avait aussi besoin parfois et cela lui faisait toujours du bien, alors pourquoi pas pour lui ? Elle eut pourtant un petit sursaut lorsque James la prit par les épaules, mais elle ne décrocha pas son regard de celui de James, elle voulait comprendre et il était le seul à pouvoir la renseigner. Il est vrai que ces derniers temps, les réunions de la DCFM n’avait pas été organisé et James avait tendance à tout vouloir faire, mais la Delacour ne pouvait pas se couper en deux : ses examens de fin d’année n’allaient pas se réviser tout seul ! Mais elle ne put retenir un élan de culpabilité. Elle l’avait suivi lors de la création de la DCFM et à présent, elle le laissait seul... Cela ne lui ressemblait pas. Qu’est-ce qui lui arrivait ?

Au moment où James se laissa tomber dans l’herbe, elle commença à esquisser un mouvement pour le rejoindre, mais l’évocation de James de leur moment à deux la bloqua. En réalité, une boule s’était formée instantanément dans son ventre et elle ne pouvait plus bouger sans ressentir un tiraillement de l’intérieur. Que devait-elle faire ? Prendre le risque de s’asseoir au coté de James, ou rester à sa place ? Doucement, elle s’avança vers James, et sans un mot, elle s’assit en tailleur non loin de lui. Laissant un long et lourd silence s’installait entre eux, Abigaël se tortillait les doigts en les fixant de peur de croiser le regard de James. Que pouvait-elle dire ou ne pas dire ? Se mordant la lèvre inférieur, elle prit le risque de briser le silence qui s’était installé, mais à quel prix ?

-En effet, tu n’es pas ton père... Tu es notre James, et tu peux être qui tu veux ! Tu m’as d’ailleurs démontré à diverses reprises que tu étais quelqu’un d’autre, quelqu’un de bien ! Alors, laisse les gens qui ne te connaissent pas penser ce qu’ils veulent et oublie-les ! Commença-t-elle avant de remonter son regard vers James. Tu m’as montré à une époque, un James que personne ne se doutait de l’existence, et... Il me manque... Ne sois plus le prétentieux fils de l’Elu aux yeux de tous, laisse les autres connaitre le vrai James Potter, celui caché derrière ta carapace...

Avalant difficilement la boule qui s’était formé dans le fond de sa gorge lorsqu’elle avait évoqué le fait que le James qu’elle connaissait lui manquait, Abigaël tenta de changer de sujet, mais en sachant pertinemment que ce qui était dit, était dit, elle montra d’un geste vague le front de James en ajoutant :

-Et je pense que je pourrais faire quelque chose pour la cicatrice si tu veux, bien entendu...

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Si James avait tellement craint de se confier à Abi, lui racontant combien il était difficile pour lui d’assumer son nom face aux heures sombres qui s’annonçaient à Poudlard, c’était justement parce qu’il savait qu’elle était la seule personne au monde susceptible de l’apaiser. Et en effet, lorsqu’il plongea son regard dans celui de la jeune femme, il fut pris de l’envie irraisonnée de la rappeler à lui, de la supplier d’oublier leurs échecs et de renoncer à l’amour de Chris qui, certes, était un amoureux transi, mais ne serait jamais habité par la flamme et la fougue de James Potter, celle-là même qui le rendait si grincheux et sincère en même temps. Le jeune homme était conscient du fait qu’il n’existait chez lui aucune demi-mesure. Il ne savait qu’aimer ou haïr, être euphorique ou d’une humeur exécrable, sans jamais parvenir à trouver de juste milieu, sans même en saisir l’utilité, sans doute parce qu’il était préoccupé par sa propre personne avant tout. Mais les récents évènements l’avaient poussé à mûrir. Comment le faire comprendre à la seule personne pour qui il était prêt à tout remettre en questions ?

-Abi…, commença-t-il, esquissant un geste en direction de la jeune femme, ayant à peine conscience du sens des paroles de celle-ci.

Cette première tentative de réconciliation avorta aussi vite, la main de James retombant mollement dans l’herbe alors que celui-ci semblait perdu dans ses pensées. Les choses avaient évolué à une telle vitesse qu’il en avait le vertige. Lorsqu’ils avaient rompu, il avait été tellement aveuglé par la colère qu’il n’avait pas compris qu’il était sur le point de renoncer à une partie de lui-même, s’il la laissait partir. Et c’est ce qu’elle avait fait. Elle était partie. Elle l’avait laissé pour un autre qui, lui, faisait attention à elle, veillait sur elle, modestement, sans prétendre avoir le pouvoir de sauver le monde entier. Pour Chris Corner, la seule personne au monde à sauver était Abigaël Delacour. Et pour James Potter ?
Effrayé par cette seule pensée, James se redressa d’un mouvement vif et se rapprocha d’Abi si brusquement qu’il s’écroula à moitié sur elle sur le gazon du stade de Quidditch.

-Abi, je t’aime, je t’aime tellement ! s’exclama-t-il le regard humide. Je me suis comporté comme un troll, je n’ai pensé qu’à moi, j’ai cru être le plus malheureux du monde et je t’ai délaissée, je n’ai pas compris que toi aussi tu pouvais avoir besoin de moi !

Sans réellement avoir conscience de ce qu’il faisait et sans même craindre que quelqu’un ne soit témoin de cette scène, ce qui pourrait lui valoir de gros ennuis auprès de Chris Corner et de David Goldstein, James posa ses lèvres sur celle d’Abigaël le temps d’un baiser furtif mais sincère.

-Je t’en supplie, donne-moi une seconde chance ! Je vais changer, je te le promets ! Et je sais qu’on doit être deux pour affronter tout ça ! Et peut-être que je n’ai pas la carrure ou l’intelligence de Chris mais…
La voix de James s’évanouit alors même que le désespoir le gagnait. Il n’était rien comparé à Chris Corner.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Si les évèments s’étaient déroulés différemment, le couple Delacour-Potter aurait surement tenu jusqu’à la fin de l’année et ils auraient surement passé un été ensemble en gardant des souvenirs éternels. Oui, mais voilà, les évènements ont fait que les deux étudiants se sont doucement éloignés tellement lentement qu’Abigaël ne serait dire avec exactitude à quel moment elle avait arrêté d’être au centre de l’attention du jeune Potter pour laisser place aux problèmes que Poudlard vivait. La jeune française s’était pourtant raccrochée à leur histoire se remémorant leur idylle passée, mais il semblait que James ne prêtait aucune attention à tout ceci. C’est à ce moment précis que Chris fit son apparition presque naturelle dans l’entourage d’Abi. Le garçon qui s’était jusque-là fondu dans la masse et qui ne lançait que de brève sourire en coin à la jeune française, était venu combler un manque au côté d’Abigaël et avait pris son rôle d’ami et confident au sérieux. Comment l’amitié des deux Serdaigles s’était transformée en romance ? Abi ne serait le dire.

La jeune française sursauta quand elle entendit son nom dans la bouche de James. Elle se figea lorsqu’elle vit sa main se tendre vers elle, mais ses muscles se relâchèrent au moment où cette dernière retomba dans l’herbe. Observant le jeune Potter plongé dans ses pensées, Abigaël ne pouvait nier le charme que James dégageait et qui l’avait fait craquer. Ce regard résumait en quelques battements de cils tout ce qui lui avait plu. Cette lueur d’innocence qui se dissimulait derrière un nuage de colère et de rage n’avait pas disparu et Abi esquissa un doux sourire en le constatant. Son James était toujours là.

Inquiéte que James remarque son regard rêveur qu’elle avait posé sur lui, elle détourna ses yeux au moment où ce dernier se rapprochait brusquement d’elle. Esquissant un mouvement de recul, elle ne comprit pas dans un premier temps ce qui lui arrivait. Détaillant ce regard noisette qu’elle venait de quitter, elle ne put retenir un regard étonné face au discours du jeune Potter. Que lui arrivait-il ? Pourquoi déclarait-il ses sentiments à Abigaël aujourd’hui ? Il était un peu de retard... Pourtant la française le laissa parler sans intervenir.

Vivant la scène passivement en tentant de se remettre de la surprise que venait de lui faire James, Abi ne réalisa même pas que ce dernier était en train de se pencher vers lui et elle n’esquissa pas de recul lorsqu’il déposa ses lèvres sur les siennes. A cet instant, toutes ses pensées s’arrêtèrent et durant quelques secondes, elle crut être remontée dans le temps à l’époque où cette scène était naturelle entre les deux étudiants. Lorsque James s’écarta, elle ouvrit de nouveau les yeux et réalisa ce qu’il venait de se passer. La réalité revenait au galop et les paroles de James la déstabilisèrent. Que devait-elle faire ? Chris !

Lorsque James prononça ce nom, Abi se leva rapidement, si vite qu’elle faillit en perdre l’équilibre et retomber d’où elle venait.

-James, je... Commença-t-elle avant de passer sa main dans ses cheveux pour dégager son visage. Je ne pensais pas t’avoir laissé penser que.. J’aime Chris et.. Je voulais juste que tu comprennes que le James que je connais, n’est pas le James que tu t’entêtes à montrer au monde entier qui n’a pas la chance de le connaitre, mais à aucun moment j’ai cru.. Désolée, je...

Repoussant de nouveau ses cheveux en arrière, elle secoua la tête avant de croiser le regard noisette de James en s’y attardant quelques secondes. Qu’attendait-il d’elle ? Ne voulant pas réellement connaitre la réponse à cette question, Abi se tourna pour partir mais un sentiment d’inachevé la força à faire demi-tour.

-Je t’aimais James.. Reprit-elle en posant sa main sur sa poitrine. Tu ne peux pas savoir à quel point ! Dès les premiers moments et jusqu’à ce que.. Si toi aussi, tu m’aimes comme tu le prétends, essais de respecter mes choix s’il te plait. Ce que je vais te dire va surement te sembler égoïste, mais j’ai aussi souffert.. Je me sens mal d’être celle qui a mis fin à notre histoire mais je ne pouvais plus rester comme ça.. Tu vas surement trouver ça puérile mais j’avais besoin de toi, j’avais besoin de sentir tes bras se resserrer autour de ma taille, j’avais besoin de voir que tu étais là pour moi, j’avais besoin de toi, James, de mon James et non du fameux James Potter, fils du célèbre Harry.. J’avais besoin de savoir que j’étais important à tes yeux, que je comptais pour toi...

Alors qu’elle venait s’exprimer en regardant fixement James, elle baissa son regard lorsqu’elle finit. Une larme venait de s’étirer sur le long de sa joue, mais elle ne voulait pas que James la voit. Que penserait-il d’elle ? Elle se retourna donc croisant les bras autour de sa taille après avoir repousser cette fameuse larme et afin de retenir les suivantes.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Si une lueur d’espoir subsistait encore dans l’esprit de James alors qu’il se confiait à Abi, le cœur au bord des lèvres, cette flamme fragile ne tarda pas à être soufflée. Lorsque la jeune femme se leva dans l’intention manifeste de le fuir, il ramena brusquement ses jambes contre lui et enfouit son poing dans sa bouche pour étouffer une plainte à mi-chemin entre la rage et le désespoir. Abigaël venait de prononcer les trois mots qui avaient au moins autant d’effet sur lui qu’un sortilège de la mort : « J’aime Chris ». Elle avait fait son choix et ce depuis longtemps. Et lui, n’avait rien vu venir. Pire, il avait cru, naïvement sans doute, que ce n’était qu’un caprice, une idée loufoque insufflée par Victoire qui voyait sans doute d’un très bon œil la tournure que prenait leur groupe des quatre Serdaigle les plus populaires du château. Manifestement, les choses étaient plus complexes que cela, au grand désespoir de James.

L’espace d’un instant, il crut qu’Abi allait partir et il se sentait alors prêt à regagner le château et à descendre dans les cachots pour faire payer sa colère et son désespoir à Malefoy. Il se sentait prêt à engager un terrible duel au risque de se retrouver pour quelques mois à Sainte Mangouste, ce qui n’aurait sûrement inquiété personne. En effet, Leslie était bien trop préoccupée par Justin, et Abi par Chris ; quant à Albus, il allait sûrement bientôt crier sa dévotion à feu Lord Voldemort à la face du monde entier. Il mourrait ainsi seul et incognito ; mais n’était-ce pas ce dont il avait toujours rêvé ?

Ses réflexions mélodramatiques furent interrompues par la voix d’Abi qui semblait avoir renoncé à le laisser planté là. James sentit son cœur se serrer en notant l’emploi du passé dans les propos de la jeune femme. Elle l’avait aimé, c’était vrai. Et lui aussi l’avait aimé. Ils avaient tous deux connus des moments merveilleux qu’il avait délibérément gâchés. Sa peine n’en était que plus grande et ses remords plus présents. Elle avait raison. Il l’aimait et c’était pour cette même raison qu’il devait la laisser vivre, désormais. Soudainement plus lucide, James réalisa alors que si Abigaël s’était détournée, c’était pour cacher les larmes qui commençaient à brouiller son regard. De nouveau, James sentit son cœur se serrer en songeant au mal qu’il continuait de lui faire. Non sans un moment d’hésitation, il finit néanmoins par se lever pour s’approcher de la jeune femme et la prendre doucement dans ses bras pour la réconforter. Passant une main dans ses cheveux il se pencha légèrement pour murmurer à son oreille :

-Tu comptais plus que tout pour moi, Abigaël… Je ne te permets pas d’en douter. Jamais. Je n’ai pas su te le montrer, j’ai fait des erreurs, je le reconnais… Mais crois-moi, je n’ai jamais voulu te rendre malheureuse ! Et si je pouvais revenir en arrière et changer les choses, je ferai tout différemment. Parce que tu mérites qu’on prenne soin de toi !

Après un moment d’hésitation, il ajouta :

-Et si tu as besoin de moi, je suis toujours là, malgré tout…

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Ce dont avait redouté le plus Abigaël, était de choisir entre James et Chris. A une époque, ce choix n’avait pas été difficile : d’un côté elle avait James qui ne lui prêtait guère attention, qui semblait même préoccuper lorsqu’il était tous les deux et avec qui les moments d’intimité et de complicité se faisaient tellement rare qu’on pouvait dire qu’il était inexistant. De l’autre côté, il y avait Chris avec qui elle partageait une relation complexe basée sur une amitié forgée auprès d’un couple, qui lui offrait de petit moment empli d’attention et de bonne volonté et qui avait réussi à lui arracher son premier sourire depuis des semaines. En effet, le choix avait rapide même si Abi s’était laissé un temps de réflexion après sa séparation avec James pour remettre ses idées en place. Ce dernier avait su voir en elle la véritable Abigaël Delacour et non la simple cousine de Victoire Weasley. Mais à présent, il semblait que le James qu’elle avait aimé et qu’elle aimait toujours différemment, était de retour et cela la déstabilisait un peu.

Alors qu’elle venait de se retourner afin de maitriser ses réactions, ses pensées fusaient dans tous les sens sans qu’elle puisse en maitriser une seule. Lorsqu’elle sentit un mouvement derrière elle, elle se pinça la lèvre inférieure en se disant que James avait du fuir la conversation qui ne menait à rien. Qu’attendait-elle de lui en réalité ? Elle n’aurait su le dire. D’ailleurs, qu’est-ce qui l’avait poussé à rejoindre James sur le Terrain de Quidditch alors qu’une merveilleuse après-midi se dessinait à l’horizon pour elle, Chris, David et Victoire ? Peut-être un sentiment d’inachevé. Elle avait l’impression de ne pas avoir régler tout ce qu’elle avait à voir avec James. En effet, leur relation s’était achevée sur des non-dits et elle semblait stopper dans le temps comme figé. Ils devaient avancer. Etonnée de sentir la main de James l’attirer vers lui, elle se laissa faire. Desserrant l’emprise qu’elle avait sur elle-même, elle glissa ses bras autour du coup de James pour lui rendre son étreinte. Au moment où elle sentit James lui caresser ses cheveux, un sentiment de culpabilité prit possession d’elle et elle resserra son emprise sur James enfouissant son visage dans le creux de la nuque du jeune Potter.

Les paroles de James eurent un effet bénéfique sur Abi. Comment avait-elle pu douter de James à l’époque ?

-Merci, James.. Pour tout. C’est toi qui m’as permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. Tu n’en as peut-être pas l’impression, mais tu m’as donné la possibilité de devenir la personne que je voulais vraiment être.

Se détachant lentement de James, elle laissa ses mains glissées le long de son coup avant de les déposer sur ses joues plongeant ainsi son regard océan dans celui de James.

-Tu comptes toujours énormément pour moi, James.. Je ne veux pas te perdre, je ne veux pas perdre ce James.. Rajouta-t-elle en laissant ses doigts glissés le long de la mâchoire de James.

S’éloignant un peu de James, elle laissa un court silence s’installer entre eux. Parfois, les mots sont inutiles dans une conversation. Elle échangea avec James un regard empli de complicité, de nostalgie et d’espoir. Retirant ses mains du visage de ce dernier, elle vint prendre la main de James dans les siennes les serrant fermement entre ses deux mains jointes.

-Ca va surement prendre du temps et je ne sais même pas si tu souhaites toujours m’avoir dans ton entourage, mais.. Est-ce que tu crois qu’on pourrait rester amis malgré tout ? On a besoin l’un de l’autre, c’est inévitable..

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

En osant cette étreinte qui se voulait rassurante et sans aucune arrière-pensée, James avait la sensation d’avoir gagné, en l’espace de quelques secondes, quelques années de maturité. Alors que le parfum d’Abigaël emplissait ses poumons, il se remémorait leur rencontre et le garçon qu’il était à l’époque, imbu de lui-même et persuadé d’être plus humain et altruiste que sa cousine dont il n’était, en définitive, qu’une copie conforme sur le plan du caractère. A ce moment de sa vie, tout lui réussissait et il suffisait qu’il exige quelque chose de quelqu’un pour l’obtenir. Il connaissait une amitié fusionnelle avec Emer-Leslie Owen et ne se voyait pas passer une seule journée sans faire les quatre cents coups avec elle. Il avait été nommé préfet de Gryffondor, était l’un des meilleurs joueurs de Quidditch de son équipe mais aussi et surtout, il était connu de tous comme le fils aîné soit l’héritier de l’homme qui avait rendu tous ces rêves possibles, réalisables, celui qui avait redonné l’espoir à tout un peuple. Sous les projecteurs, ce rôle ne lui avait pas semblé difficile à porter. Aussi, grisé par son succès, il avait trouvé tout naturel que l’une des filles les plus brillantes et les plus jolies de l’école – qui se trouvait aussi être la cousine de Victoire mais il était prêt à s’en accommoder – s’intéresse à lui. Il n’avait pas pris conscience de la chance qu’il avait.

Mais ce jour-là, sur le terrain de Quidditch, les larmes d’Abigaël se perdant dans le creux de son cou, James réalisa qu’il avait tout perdu. S’il était l’emblème à lui seul du monde plein d’espoir et de bonheur bâti par son père à l’issue de l’ultime combat contre Voldemort, sa vie prenait soudainement un nouveau virage en même temps que le monde des sorciers qui semblait se plonger à nouveau dans la crainte. Et il était désormais seul pour affronter ça.

En entendant les propos d’Abi, James sentit tous ses muscles se figer alors que son cœur faisait un bond furieux dans sa poitrine. En l’espace de quelques secondes, il venait de réaliser la force de ce qui les avait unit et le désastre de tout ce qu’il venait de perdre. Elle était sincère, elle l’avait aimé. Elle l’avait aimé en dépit de ce qu’en disaient les autres, en dépit de ce que pensait Victoire qui, pourtant, représentait tout pour elle. Elle l’avait aimé et maintenant, ce n’était plus le cas. Maintenant, c’était Chris. Et le mot « amis » résonna longtemps dans le silence du stade.

-C’est à moi de te remercier, Abi. Tu m’as aidé à grandir, tu m’as bousculé dans mes convictions, tu m’as montré que je pouvais être autre chose qu’un crétin crâneur enfermé dans une carte de Chocogrenouille. Alors, je t’en prie, ne me remercie pas.

James s’enferma de nouveau dans un long silence rêveur avant de rajouter, dans un petit rire nerveux :

-C’est fou, hein ! Ma famille est connue dans le monde entier, j’ai une carte de Chocogrenouille à mon nom juste parce que je me suis donné la peine de naître et cette carte se trouve probablement sur la table de chevet de la plupart des filles de Poudlard et pourtant… J’arrive pas à m’en féliciter et j’arrive pas à me dire : « Leslie n’est plus trop là mais c’est pas grave, cool, Abi est mon amie maintenant ! »

Sentant qu’il s’enfonçait lamentablement en dévoilant bien trop ses sentiments, James marqua une nouvelle pause.

-T’es une fille formidable, tu n’images pas à quel point. Alors non, je ne veux pas te perdre moi non plus. Et je serai ce que tu veux que je sois pour toi. J’espère juste que je ne serai pas le nouveau Ted, le laissé pour compte dont on fait comme s’il n’avait jamais existé alors qu’il était prêt à tout pour Victoire ; celui dont on se moque parce qu’il n’a pas la jugeote de David Goldstein qui, lorsqu’il le veut, peut se montrer aussi prétentieux que moi j’ai pu l’être quand on s’est rencontrés…

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Alors que les doigts d’Abigaël commençaient à machinalement caresser le dessus de la main de James, elle laissa son regard se perdre dans celui de ce dernier. Ces yeux noisettes avaient été à l’origine de tellement de bouleversement dans la vie de la jeune française, qu’elle n’aurait su dire où elle aurait été si ce regard perçant n’avait jamais croisé le sien, si elle avait écouté Victoire et qu’elle n’avait pas suivi son cœur mais les dire de sa cousine. En effet, malgré tout ce que lui avait appris sa mère, la jeune fille avait souvent laissé Victoire guider ses choix. Elle avait toujours vécu dans l’ombre de la rouquine et cela ne l’avait jamais dérangé. Il faut dire qu’elle y avait été habitué depuis toute petite et malgré tout ce que pouvait dire les autres, Victoire n’était l’autoritaire Weasley avec elle. A aucun moment, elle n’était imbue de sa personne lorsqu’elle partageait des souvenirs inoubliables dans leur chambre respective à se brosser les cheveux et passer en revue toutes les affaires qu’elles avaient dans leur armoire. Au contraire, Abigaël connaissait la Victoire Weasley attentionnée, gentille et fragile qu’elle était réellement.

En cette douce après-midi, elle ne regretta en rien son choix de se détacher de sa cousine et de réaliser qu’il lui était possible d’exister en dehors de Victoire. James lui avait montré qu’elle était une personne à part entière avec son lot de qualités et de défauts. Pour cette expérience, elle ne rejetterait jamais les sentiments qu’elle avait ressentis pour le jeune homme qui se tenait face à elle. Les paroles de James ne firent qu’accentuer le sentiment de remerciement qu’elle ressentait envers lui et encore plus alors qu’il ne voulait pas de ces remerciements. Ils s’étaient entre-aider et ils avaient tous les deux eu de la chance de rencontrer l’autre.

Laissant un silence à la suite des paroles de James, Abi repoussa de nouveau ses cheveux en arrière prenant ainsi le temps d’analyser tous les mots qu’avait prononcé le jeune Potter. Elle avait le sentiment qu’il prenait mal sa volonté de vouloir qu’ils soient amis, mais pouvait-elle le blâmer ? Non. Laissant l’une de ses mains enlacés celle de James, elle avala la boule qui s’était formé dans le fond de sa gorge.

-J’aime ma cousine, mais je ne ferais pas les mêmes erreurs qu’elle. Ta présence m’est importante et comme je t’ai dit, je tiens à toi et jamais je te ferais souffrir délibérément ! Tu me crois, j’espère.. Je pense qu’on s’est mutuellement aidé : tu n’es plus le garçon sur cette carte de Chocogrenouille, tu es d’ailleurs beaucoup plus mignon et personnellement je la garde avec nos autres photos et non sur ma table de chevet. Ajouta-t-elle non sans un sourire en coin. De mon côté, je ne suis plus Abigaël Delacour, la cousine de Victoire Weasley et la jeune française beaucoup trop belle pour être aussi gentille grâce à toi.

Elle se pinça la lèvre inférieure en laissant un court silence s’installer durant lequel elle échangea un regard rempli de remerciement sincère.

-Toi aussi tu es une personne formidable. Tu es quelqu’un d’extraordinaire et d’extrêmement compréhensible. Tu as su être là à des moments où ça n'allait pas pour moi, et.. Commença-t-elle avant de baisser son regard. Notre amitié va surement avoir du mal à commencer, mais j’aimerais que ça marche. Et je ne veux pas être celle qui te dit ce que tu dois être, j’aimerais que tu sois ce que tu veux être pour moi..

Laissant sa phrase s’élevée dans le silence du Terrain de Quidditch, elle remonta quelques secondes son regard vers James pour qu’il comprenne qu’il devait être honnête avec elle, mais elle repensa à quelque chose et c’est à ce moment qu’elle laissa son regard retombé vers leur main jointe.

-Je sais qu’en ce moment, Leslie est un peu distante avec toi et je sais que c’est en partie de ma faute si les choses entre vous ne sont plus comme avant.. J'en suis désolée..

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Sentant la main d’Abigaël caresser doucement la sienne, James entrelaça légèrement ses doigts à ceux de la jeune femme, comme s’il espérait ainsi maintenir le contact malgré toutes les épreuves qu’ils avaient traversé ces dernières semaines. Apaisé par son discours, il fut soulagé d’entendre qu’elle n’était pas décidée à reproduire les erreurs de sa cousine er l’allusion à la carte de Chocogrenouille lui arracha même un petit sourire amusé. Toutefois, il redevint sérieux lorsqu’Abi commença son éloge pour finalement revenir sur son désir de maintenir des liens d’amitié avec lui. Face à cette demande, James était toujours un peu perplexe. Non pas qu’il ne croyait pas en l’amitié homme/femme, lui qui avait été marié avec Leslie maintes fois par le truchement de l’inadvertance ! Mais il connaissait ses sentiments pour la jeune Delacour et savait, par conséquent, qu’il aurait l’impression de mourir un peu plus chaque jour dans son rôle de confident. Cela dit, cela semblait très important pour Abi. Aussi hocha-t-il légèrement la tête pour lui signifier qu’il était d’accord.

Lorsqu’Abigaël baissa les yeux vers leurs mains jointes et commença à parler de Leslie, James sentit son cœur se serrer face à la mise en évidence de ce nouvel échec affectif. Il se remémora alors la scène de la bibliothèque, la première fois qu’Abi et lui s’étaient embrassés et la réaction qu’avait eue son acolyte irlandaise. Jamais auparavant il n’avait vu Leslie pleurer et cela avait été pour lui une réelle souffrance qui n’avait fait que s’accentuer, par la suite, lorsque sa meilleure amie s’était montrée de plus en plus distante. Les paroles prononcées par Victoire à ce sujet résonnait encore dans la tête du jeune Potter : « « Cela étant, Jamie, nous avons ce dernier point en commun : tu es aussi égocentrique que moi, si ce n'est plus, et tu dois être horriblement fier d'être le fils de Harry Potter, adulé de tous, n'est-ce pas ? Tu aimes avoir tes petits quarts d'heure de gloire pendant que ta copine stupide, Leslie Machinchose, se traîne dans ton ombre ! ».

-Ce n’est pas à toi d’être désolée. Ce n’est pas de te faute si les choses ont mal tourné avec Leslie. Victoire a raison, je suis au moins aussi égocentrique qu’elle. Je n’ai pas fait attention à Les’ comme elle faisait attention à moi. Et je l’ai beaucoup fais souffrir.

Le regard de James se couvrit à nouveau d’un voile de tristesse. Il ne prenait consciences que maintenant de l’ampleur de la catastrophe. A l’époque, il était beaucoup trop obnubilé par sa relation naissante avec Abi pour s’inquiéter du désespoir de Leslie. Mais à présent, il en prenait toute la mesure et ne parvenait toujours pas à comprendre comment tout ceci avait pu briser une amitié en apparence aussi solide. Après tout, son irlandaise préférée n’aurait-elle -pas dû se réjouir pour lui ? Avait-elle était réellement blessée ? Etait-ce de la crainte ou de la jalousie ?

-A vrai dire, je ne comprends toujours pas ce qui n’a pas marché… Je suppose que Leslie et moi étions dans un cocon enfantin et que nous n’avions même pas conscience de l’existence de toutes ces relations compliquées. Notre amitié était trop exclusive, aussi, peut-être, ce qui fait que quand tu es arrivée, elle a eu peur de perdre sa place. Peut-être aussi qu’elle a réalisé que je la voyais moins comme une fille que comme ma meilleure amie. Je n’en sais rien…

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Sentant les doigts de James s’entremêlés aux siens, elle le laissa faire resserrant à son tour l’emprise qu’elle avait sur lui. Ce contact physique qu’ils avaient autrefois lui manquait, ainsi que ces regards complices qu’ils s’échangeaient. Malgré la tension et l’atmosphère lourde qui régnaient encore entre eux, elle était heureuse de pouvoir encore échanger des moments comme celui qu’ils étaient en train de vivre ensemble. Le petit sourire amusé de James ne fit qu’accentuer cette joie et agrandir son sourire encore plus alors qu’il semblait accepter la décision de la jeune Delacour d’essayer d’instaurer une relation amicale entre eux. Malgré l’indécision qui semblait animait James par rapport à cette amitié naissante, Abi se dit que c’était déjà un pas en avant. Il fallait à présent laisser les choses se faire d’elle-même.

Ce sourire présent sur le visage d’Abi ne tarda pas à disparaitre alors que la conversation des deux étudiants commençait à mener sur des terrains plus épineux et moins joyeux. Leslie. En laissant de côté son air rêveur, ses idées farfelues et sa façon de parler peu normal dirons-nous, l’irlandaise était une personne sensible et plutôt gentille quand on apprenait à la connaitre. Leslie n’avait pas été enchanté par la relation entre James et Abi, mais cette dernière pouvait-elle lui en vouloir ? Elle était passée du rang de meilleure amie et confidente à celui de tapisserie en un rien de temps et sans aucune transition. Si la jeune Delacour pouvait changer quelqu’un, elle aurait changé cela. En effet, James avait été le plus perdant dans leur relation. Il avait perdu l’amitié de Leslie et à présent, il avait perdu l’amour d’Abigaël... Cette dernière n’avait pas perdu grand-chose : Victoire était toujours à ses côtés, elle avait même retrouvé la complicité d’autant avec David et celle avec Chris. Mais elle avait perdu James, mais ce n’était pas comparable...

Alors que James reprenait la parole, son cœur se serra et elle exerça automatiquement une contraction sur la main de James. L’amitié des deux Gryffondors était tellement solide qu’il n’y avait qu’une seule explication à cette séparation brutale, mais le jeune Potter était-il prêt à entendre cette vérité ? Le regard empli de tristesse de James ne fit qu’accentuer le sentiment de remord qu’elle éprouvait. Elle prenait à présent conscience de l’importance qu’avait Leslie pour James.

-Dans l’ensemble, Victoire a toujours raison lorsqu’elle avance quelque chose, mais pour cela, je n’en suis pas si sûr.. Tu es loin d’être égocentrique et tu me l’as démontré à plusieurs reprises quand on était ensemble, dit-elle avant de marquer une pause durant laquelle elle évita le regard de James. Tu as eu la même réaction que toutes les personnes de notre âge ont, tu t’es donné exclusivement à une relation envers laquelle il faut être attentive puisqu’à n’importe quel moment, elle peut faner..

Laissant un lourd silence s’installer entre eux, elle se mordit la lèvre inférieure en se souvenant des premiers instants qu’ils avaient partagé ensemble, des promenades qu’ils se faisaient dans le parc main dans la main...

-Je ne serais pas te dire ce que tu as raté puisque la seule amitié qui s’approche le plus de celle qui tu as avec Leslie, est celle que je partage avec Vic’ et.. La distance qui nous a séparée durant des années nous a appris à donner une autre dimension à notre amitié, ajouta-t-elle non sans un sentiment de nostalgie de sa vie française. Malgré tout je peux essayer de te donner un conseil, notre premier conseil d’ami.. Ne la perds pas, bats toi pour la récupérer. Elle réveille en toi le côté enfantin et rêveur qu’il ne faut pas que tu perdes, mais il va falloir que tu parviennes à récupérer sa confiance. Mais si je peux me permettre de te donner mon avis, tu lui manques et.. Elle... Elle t’aime beaucoup. N’hésite pas à lui montrer que tu tiens à elle.. Et, commence à la voir comme la fille merveilleuse qu’elle est et non comme la merveilleuse amie qu’elle est..

Avalant la boule qui commençait à monter dans le fond de sa gorge, elle réalisa que toute la différence résidait dans ces dernières paroles. Leslie était-elle amoureuse de James ? Cela était peut-être la raison pour laquelle elle en avait tellement voulu à Abi.

-Je serais toujours là pour toi si tu as besoin de faire le point et parler à quelqu'un, ajouta-t-elle enfin en esquissant un doux sourire à l'attention de James.

Se pinçant la lèvre inférieure, elle réalisa que sa relation avec James était belle et bien fini. Laissant son regard plongé de nouveau dans celui du jeune Potter, elle profita du silence pour esquisser un fin sourire en resserant l'étreinte de sa main sur celle de James.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

La nouvelle tournure que prenait leur relation était décidemment très étrange. Jamais auparavant James n’avait eu l’expérience d’amitié féminine autre que celle qu’il entretenait avec Leslie – mais cela n’était pas comparable. Aussi, il n’était pas habitué à recevoir ce genre de conseils, se contentant habituellement de quelques claques amicales et autres fous rires avec sa déjantée d’irlandaise. Lorsqu’ils étaient encore très proches, les deux Gryffondor n’avaient pas pour habitude de se prendre au sérieux et passaient d’ailleurs le plus clair de leur temps à railler ceux de leurs camarades qui se croyaient en plein scénario mélodramatique digne de ce que les moldus suivaient avidement sur ce qu’Arthur Weasley appelait la « telle évasion », « telle et vision » ou quelque chose s’en approchant. Cette pensée arracha un sourire à James. Leslie et lui avaient réellement partagé des moments extraordinaires à courir sous la pluie dans le parc, à effrayer les elfes de maison ou à martyriser quelques fillettes de première année en ensorcelant leur trousse à maquillage pour leur éviter de devenir des Victoire en puissance. A cette époque, ils se comprenaient sans même avoir à échanger un mot et leurs nombreux mariages par le truchement de l’inadvertance n’avaient jamais étonné James. Ironie du sort, Abigaël lui ouvrait maintenant les yeux.

-Mais c’est pas vrai ! Nom d’un scroutt à pétard mais quel troll ! s’exclama-t-il en se frappant le front des deux mains avant de se laisser à aller dans un fou rire nerveux. Tu crois que je suis passé à côté de quelque chose ? Tu crois que Leslie et moi on aurait pu… ?

Sans trop savoir si c’était le fait de la douleur causée par les blessures infligées par les Serpentard ou du trop-plein d’anxiété accumulée ces derniers jours qui se déversait enfin, James partit d’un fou rire incontrôlable. Pointant un index accusateur sur Abigaël, son regard noisette brillant d’étonnement et d’amusement, il s’exclama :

-Vous les filles, vous êtes impossibles ! Nous, on ne se prend pas autant la tête ! On n’a pas trois milliards de langages codés pour vous faire comprendre que vous nous plaisez ; on vous le dit, c’est tout ! Comment est-ce que j’aurais pu deviner ça ?

Mais très vite, le rire de James s’évanouit et se transforma en une grimace alors qu’il se laissait à nouveau tomber dans l’herbe et passait une main dans ses cheveux en bataille, ce qui était toujours signe chez lui d’une grande nervosité. S’il ne savait pas où il en était où tout début de cette conversation, il se sentait encore plus perdu maintenant.

-En fait, ça n’a rien de drôle. J’irai lui parler, je vais tout arranger. Il le faut.

Puis, après un instant de silence, il releva la tête vers Abi et demanda :

-Mais au fait, où sont Chris, David et Victoire ? Tu n’es pas avec eux ?

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Le fou rire de James face aux paroles d’Abigaël qui semblait lui avoir ouvert les yeux, laissa la jeune Delacour perplexe. Etait-elle sensée rire avec lui ou... Malgré tout, elle sentit un pincement au cœur alors que le rire de James s’élevait dans le Terrain de Quidditch. Cela faisait longtemps. Se pinçant la lèvre inférieure tout en relâchant l’emprise qu’elle avait sur la main de James, elle esquissa un sourire en coin sans grande conviction avant de croiser ses bras autour de sa taille. James avait-il été aussi aveugle durant toutes les années qu’il avait passé auprès de Leslie ? Elle voulait bien croire que les premiers moments de leur amitié avaient été sincères, mais des sentiments se mettent en place au fur et à mesure. A moins que...

Malgré la relation qu’entretenait à présent elle et Chris, les choses n’avaient pas toujours été ainsi. En effet, elle avait été amie avec ce dernier avant d’entretenir la romance qu’ils partageaient à présent, et pourtant, leur relation avait toujours été ambigu, mais à présent qu’elle connaissait plus Chris, elle savait qu’ils s’étaient toujours voilé la face et qu’ils n’avaient jamais voulu découvrir ce qu’il se cachait derrière leur amitié. James et Leslie étaient-ils prêt à voir ce qui les attendait ? Elle en était pas sur alors qu’elle voyait le visage de James passé d’un large sourire à une grimace nerveuse. Les filles sont souvent compliquées, elle ne dise rien et voudrait que les garçons comprennent tout, voulu-t-elle lui dire, mais était-il nécessaire ? Il allait le découvrir par lui-même ainsi que tous les autres jeunes hommes de son âge.

Souriant alors que James passait sa main dans ses cheveux, Abi vint s’asseoir à ses côtés pour lui montrer son soutien. Elle ne pouvait plus rien faire par rapport à sa relation avec Leslie, il ne lui restait plus qu’à avoir une véritable discussion avec cette dernière.

-J’aimerais te dire que ça va s’arranger, mais.. Les filles sont réputées pour être compliqué, pourquoi changerions-nous ? Rajouta-t-elle dans un rire cristallin avec d’ébouriffer les cheveux de James.

Echangeant un regard complice et amusé avec James, elle n’ajouta rien par rapport à Leslie. Il devait avoir une conversation et en débattre durant des heures sur le Terrain de Quidditch ne changeraient rien à cela. Au moment où il fit référence à Chris, un sourire se dessina sur son visage. Le nom du Serdaigle provoquait toujours cette réaction chez la jeune Delacour et elle ne pouvait pas se maitriser. Elle l’imagina avec David et Victoire et elle voulut courir le rejoindre afin de sentir son emprise autour de sa taille frêle et son souffle dans son coup alors qu’ils élevaient leur verre de whisky pur feu.

-Les trois alcooliques ?! Ils sont surement, même forcément autour d’une bonne Bièraubeurre à Pré-au-Lard ! C’était notre sortie détente du samedi après-midi afin d’oublier les révisions et de profiter du bon week-end qui s’annonce, tu veux venir avec nous ? A l’heure qu’il est, Chris doit être en train de chanter sur la table des Trois Balais avec David qui l’encourage ! C'est un spectacle qui en vaut le détour, je t'assure !

Alors qu’elle évoquait cette possibilité, un large sourire avait pris possession du visage d’Abi et son rire s’éleva dans le parc de Poudlard, mais elle réalisa quelque chose. James allait être seul face à Victoire, David et surtout à... Chris. Elle n’aurait surement pas dû lui proposer de venir, mais c’était sorti tout seul et elle n’avait pas pu contrôler son flux de parole.

Quidditch Nombre de messages : 202 Age : 31 Date d'inscription : 07/10/2007

Abigaël avait raison. Les filles étaient compliquées et s’employaient à le rester, comme si le mystère leur garantissait l’intérêt des garçons pour elles. En vérité, la gente masculine ne comprenait rien à ces sourires énigmatiques et autres battements de cils lourds de sous-entendus et s’il était conscient d’être populaire, James, avant de rencontrer Abi, n’aurait jamais imaginé pouvoir faire l’objet d’un amour aussi fort que sincère. De fait, comment aurait-il pu soupçonner quelque sentiment autre qu’amical de la part de Leslie ? De toutes les façons, il était bien trop tard pour réagir et ce n’était sûrement pas ici, sur le terrain de Quidditch avec son ex petite amie que le jeune Potter allait arranger les choses. Aussi jugea-t-il raisonnable, tout comme Abi apparemment, de laisser cette question de côté.

Lorsqu’Abigaël qualifia ses trois amis d’alcooliques, James ne put réprimer un petit sourire en coin. D’un bout à l’autre du château, la réputation du quatuor bleu et argent les précédait et tout un chacun tantôt critiquait tantôt enviait leurs beuveries hebdomadaires qui avaient fait d’eux de véritables célébrités. Ce comportement n’était pas tellement le jeune Potter de la part de David qui portait sur lui cette image de fêtard indiscipliné qui semblait avoir pour devise de ne pas être raisonnable et confondait aisément les termes de bon vivant et de fêtard ivre mort. En ce sens, il se démarquait réellement de Ted Lupin. Au sujet de Victoire, plus rien n’étonnait James. Certes, il la savait frivole mais il la connaissait aussi beaucoup trop fier et soucieuse de son image pour prendre le risque de parler un peu trop en public sous l’effet du whisky pur feu. Cela dit, il n’y avait qu’en compagnie de David Goldstein que Victoire Weasley n’était plus Victoire Weasley. Et il était amusant – touchant pour certains mais sûrement pas pour James – de voir à quel point cette relation la transformait ; et pas qu’en mal disait-on. Non, les invités surprises de ces « whisky party » étaient plutôt Chris et Abigaël qui étaient de nature plus calme et posée. Mais n’avaient-ils pas raison de laisser la pression retomber de temps à autre ?

Lorsqu’Abi formula ce qui ressemblait de près ou de loin à une invitation en règle, James sortit de sa rêverie et sentit son sourire glisser de son visage. Etait-ce une question piège ? Tentant de détendre l’atmosphère, il s’exclama avec humour :

-Nous sommes amis depuis trois minutes et demi et je suis déjà invité à partager un verre avec ton nouveau petit ami ! A ce train-là, dans une quinzaine de secondes, tu vas me demander d’être témoin à ton mariage !

Quoique, détendre l’atmosphère… James s’excusa du regard pour ce qui pouvait passer pour une plaisanterie de mauvais goût. Reconsidérant la demande de la jeune Delacour, il s’employa à peser le pour et le contre. Quelle serait la réaction de Victoire s’il débarquait aux Trois Balais ? Il pouvait aisément s’en douter. Mais quant à celles de David et de Chris… Sans oublier que ces deux-là étaient un tantinet plus musclés que sa demi-portion de cousine, 1m40 les bras levés debout sur une chaise. Etait-il prêt à prendre ce risque ? Reconsidérant les nombreuses cicatrices dues à son altercation avec ses chers amis de Serpentard, James songea que cela ne pouvait pas être bien pire. En plus, les vapeurs de l’alcool aidant, cette petite expérience pouvait s’avérer très instructive et très amusante !

-Je plaisante ! Je trouve que c’est une bonne idée, je suis partant !

Joignant le geste à la parole, James bondit sur ses deux pieds et tendit une main à Abi pour l’aider à se relever afin de lui emboîter le pas direction Pré-au-Lard.

Journaliste Nombre de messages : 234 Age : 31 Date d'inscription : 27/12/2007

Le quatuor Serdaigle que formaient Victoire, David, Chris et Abigaël, faisait envier plus d’une personne. En réalité, tous les étudiants de Poudlard digne de ce nom rêvaient d’en faire partie. En effet, les quatre Serdaigles étaient populaires et les deux couples faisaient fantasmer toute l’école qui se retournait à chaque fois qu’il passait dans les couloirs main dans la main. Abigaël n’avait jamais aimé être sous les projecteurs et attiré toute l’attention sur elle, mais il fallait bien l’avouer : elle n’échangerait sa place pour rien au monde. La complicité qui unissait les quatre étudiants était unique avec sa dose de complexité, mais elle avait son côté rassurant. Abi savait qu’elle pouvait compter sur chacun d’eux si quelque chose n’allait pas. D’un autre côté, elle savait aussi qu’ils étaient là pour des moments plus joyeux. Et c’est d’ailleurs sur ce dernier point, que le quatuor avait une réputation de fêtard.

Abigaël avait toujours été réputée pour son caractère calme et discrète, mais l’entourage David-Chris-Victoire avait fait sortir en elle, une Abi qu’elle ne connaissait presque pas. Les rumeurs dans Poudlard disaient que la salle commune des Serdaigles était quotidiennement réquisitionnée par le quatuor pour leur soirée beuverie, mais Abi rigolait bien face à cela. En effet, les quatre Serdaigles s’offraient quelques moments de répits entre deux révisions, mais pouvait-on les blâmer ? Le stress des ASPIC montait tellement à la tête d’Abigaël qu’il n’était pas rare de trouver la jeune fille assise dans sa salle commune jusqu’à des heures indues pour réviser. Chris l’avait d’ailleurs retrouvé endormi dans ses grimoires un soir où il était descendu récupérer ses cours. Alors ces soirées ou ces week-ends de détente que se donnaient les Serdaigles, leur permettaient de mettre l’avenir entre parenthèse et s’offrir des bons moments. Et quoi de meilleur qu’un bon verre pour mettre de l’ambiance et oublier tous leur soucis ?

Arrachée de ses pensées par James, elle avala difficilement sa salive face à son humour quelque peu déplacé. Il était vrai que les choses allaient peut-être un peu rapidement entre eux, mais était-ce une raison pour en plaisante aussi bizarrement ? Abi essayait de faire des efforts, ne le pouvait-il pas ? Se dit-elle en se mordant la lèvre inférieure alors qu’elle croisa de nouveau ses bras autour de sa taille. Malgré tout, le jeune Potter semblait avoir réfléchi et être partant pour ce face à face qui allait s’avérer difficile et surtout bizarre. Souriant, Abi prit la main de James afin de se relever et lui gratifia d’une tape amicale.

-Fais attention à toi, James ! Je ne voudrais pas être celle qui t’aura fait prendre ta première cuite, et... Dit-elle avant de s’arrêter et d’afficher un regard sincère. Ne nous juge pas par rapport à notre comportement de cet après-midi, les révisions nous montent à la tête, et on essais tant bien que mal de faire descendre la pression...

Espérant que James avait compris le message, elle se dirigea d’un pas assuré vers Pré-au-Lard non sans lui lancer un regard amusé et un coup d’épaule amical. Pourtant, lorsqu’ils arrivèrent au niveau des portes des Trois Balais, elle se demanda si elle avait bien fait de proposer aussi rapidement cette invitation à James. La présence dans la même pièce, autour de la même table de son ex, de son petit-ami, de Victoire et de David allait-il faire bon ménage ? L’atmosphère n’allait-elle pas être pesante ? Ces questions tournèrent dans sa tête alors qu’elle poussait les portes du pub et qu’elle entendit s’élever une voix familière.

-Mon ange !!

Souriant et oubliant toutes les questions qui lui trottaient dans la tête, elle accueillit Chris avec un regard amoureux et un sourire ravageur tandis que celui-ci passait ses bras autour de la taille d’Abi pour l’attirer vers lui.

-Qu’est-ce qui t’a pris aussi longtemps ? David voulait me faire boire toutes tes consommations durant ton absence, et j’ai oublié les bougies de mes chandelles à Poudlard.

Cette dernière phrase lourde de sous-entendu par rapport au rôle qu’ils tenaient tous les deux à une époque, arracha un rire à Abigaël alors que celle-ci entourait le coup de Chris de ses bras pour venir déposer ses lèvres sur celle du Serdaigle afin de se faire pardonner.

-Tu ne m’auras pas aussi facilement. Il m’en faudra plus pour que j’oublie ton abandon, dit-il avant d’aller déposer ses lèvres dans le coup d’Abi. James ?!

Déboussolée par l’arrivée de Chris, Abigaël en avait presque oublié la présence de James à quelques mètres d’eux. S’excusant du regard auprès du jeune Potter, elle se mordit la lèvre inférieure avant de lâcher l’emprise qu’elle avait sur Chris non sans enlacer la main de ce dernier.

-Je l’ai invité à venir prendre un verre avec nous.. Ce sera sympas, non?

Passant son regard de Chris à James puis de James à Chris, Abi s’arrêta sur ce dernier afin de lui lancer un regard lourd de sous-entendu et avec lequel il comprendrait qu’elle lui expliquerait tout plus tard. A voir les deux hommes se dévisagaient, la jeune Delacour se dit que l'après-midi n'allait pas être simple et qu'elle aurait mieux fait de ne rien dire, mais cette situation allait bien devoir se débloquer. Pourquoi pas aujourd'hui?

-James ! Joins-toi à nous bien sûr, plus on est de fous, plus on rit ! C’est la tournée d’Abi, on va chercher les boissons au bar. Tu peux aller t'installer, on est là-bas.
-Merci, glissa-t-elle à l'attention de Chris d'une façon à ce que James ne puisse l'entendre.
-Je t'aime, répondit simplement Chris en déposant un baiser sur le front de la française et en l'attirant vers lui. Je crains plus la réaction de Dave et Vic'..

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